Point de vue Lyna : 

Ils me manquaient, terriblement, atrocement. Les voir à la fois heureux d'être sur scène et à la fois triste que je ne sois pas là, me détruisait peu à peu. 
Je me retrouvais là, dans cet hôpital, par ma faute. J'étais en fauteuil roulant, parce que mes jambes, à cause du coma, ne me portaient plus, elles étaient trop faibles, mon corps entier est faible dorénavant. 

Les jours passent, petit à petit. Il me reste 2 mois avant leur venue en France, et je me suis mise dans la tête que j'irais les voir en concert. J'irais les voir en marchant ! Depuis que je me suis mit ça dans la tête, je passe mes journées à faire des exercices avec ou sans le kiné pour réussir à remarcher correctement. Pour l'instant c'est un échec cuisant. Mais je n'abandonne pas, pour eux.  Je vais réussir à marcher c'est une certitude même s'il faut que je tombe des milliers de fois pour réussir à faire un pas. 

Les jours me semblaient à la fois court et à la fois interminable, mon quotidien se résume à me réveiller, manger, faire les exercices, faire des examens complémentaire, à me laver, et à dormir et ainsi de suite. 

Tous les jours je fais les même exercices, tous les jours je transpire, tous les jours je tombe et me relève sans cesse. J'ai des bleus partout, sur les jambes, les bras, les coudes, mais je n'abandonnerais pas. Jamais. 

"- Allez Lyna, c'est finit pour aujourd'hui, on a bien travaillé" Dit la Kiné. 

"- Je n'ai pas assez travaillé, ça fait 2 semaines que je suis réveillée, mais j'arrive à peine à tenir plus de 1 minute debout et encore moins faire un pas !" Ai-je répliqué. 

"- Nous avons tous notre temps, ton corps doit aussi se reposer, il a vécu un grand traumatisme." m'a t-elle répondu en rangeant les affaires. 

"- Et il a aussi besoin d'exercice, j'ai 40 jours, pas un jours de plus, je dois remarcher, pour eux !" lui ai-je répondu en avançant avec ce foutu fauteuil roulant. 

"- C'est ce que je dis, nous avons encore beaucoup de temps, patiente Lyna, nous allons y arriver." dit-elle en me poussant jusqu'à la sortie. 

"- On a pas le choix d'y arriver." Dis-je dans un souffle tandis que je regardais la pièce pour la dernière fois aujourd'hui.  

Bientôt je sortirais de cette pièce en marchant, et bientôt je les verrais, sur scène !