Vingt-quatrième étage.
-si difficile d'aimer quand il est si facile de perdre-
Il aura merdé, j'en aurai fumé une. Il merde, j'en fume une. Il merdera encore et j'en fumerai encore une. C'est comme ça que ça marche. Pour l'instant je n'ai pas touché au paquet, je veux vraiment tenir ce défi, je suis plus forte que j'en ai l'air.
Enfin du moins c'est ce que j'essaie de faire croire. Pourtant je sors de la chambre avec des regrets.
Je marche jusqu'à la cuisine, et je compte bien interroger Zayn sur la façon dont il se comporte avec moi lorsqu'il y a mon frère et lorsqu'il n'est pas là. Je m'aventure donc dans le couloir et il sourit bêtement en me voyant arriver dans la cuisine. Je lui pose la fameuse question, et il me répond simplement après avoir marqué un temps de silence, que je pourrais appeler « temps de réflexion » que c'est juste... « Différent».
Alors quoi, je dois m'en tenir à ça ? C'est différent c'est tout ? Je sais très bien qu'il est justement différent lorsque Liam est là, et lorsqu'il y a May aussi. Évidemment. Mais pourquoi ? Il fait attention pour sûr, mais il n'en profite pas tout autant lorsqu'ils ne sont pas présents à la maison. Je ne le comprends pas ce garçon, il est ... « Différent ? » Rhoo on n'en revient encore à cela. Il est paradoxalement étrangement attirant et si repoussant à la fois. Ce qu'il m'agace.
Aussi surprenant que cela puisse être, c'est à ce moment précis qu'il avait choisi de faire une chose à laquelle je ne m'attendais pas du tout et qui m'a perturbé d'une telle force que ma main s'en souvient encore. Alors que je m'étais appuyée contre le mur, lui s'était positionné en face, assis confortablement sur l'évier, de sorte à m'observer sous toutes les coutures: de haut en bas, de gauche à droite, de manière transversale et j'en passe ... Il décroche soudainement ses fesses de là où elles étaient posées pour s'approcher de moi. Il se saisit de ma main soudainement, de manière rapide puis s'est mis à resserrer notre étreinte comme pour me faire passer un message. La chaleur qui se dégageait de sa paume était telle, que je cru me brûler pour de bon, un peu à l'image des flammes qui venaient de s'emparer de mes pupilles.
Nous glissions tout deux désormais de manière simultanée contre le mur afin de nous asseoir par terre, sur le carrelage frigorifiant de la cuisine, façon de nous refroidir après cette brûlante rencontre. Espérons que ce ne soit que des flammes qui me ravivent l'esprit, me l'entretiennent et non pas celles qui pourraient me servir à me brûler mes propres ailes.
Après tout ça, il ne m'a pas regardé pendant près de dix minutes. Pas un regard. Pas une parole. Juste ce geste. Lent, tendre, et si fort à la fois. Il ne m'a pas lâché et je ne savais plus où me mettre maintenant que tout était redescendu: la pression, l'exaltation et de manière imagée nos corps près du carrelage. Mon esprit avait cessé de danser et le volcan qu'était auparavant l'entièreté de mon être n'était plus qu'inactif, éteint, et il ne me restait plus que des braises de tout cela.
Cela dit, je n'ai pas réussi à décrocher un mot non plus.
Il s'était juste mis après quelques longues minutes à pouffer de rire face à notre situation et machinalement je l'ai fait aussi, comme une sorte de remerciement. Il a finit par tourner la tête une nouvelle fois et cette fois-ci m'a fixé dans le blanc des yeux, comme à son habitude me direz-vous depuis quelques temps. J'étais tellement absorbée par ses yeux noisettes que le monde aurait pu s'écrouler autour de nous cela n'aurait rien changé. Ce que c'est cucul. Mais pour dire la vérité, tout était réuni pour que ça le soit, j'ai clairement pensé à l'embrasser pour rester dans le thème mais je ne l'ai pas fait. C'est vrai quoi, c'est trop tôt. Et puis c'est bien trop intrusif, et c'est surtout bien trop cucul pour moi, on a dépassé mon seuil de tolérance.
Quant à lui, il s'est contenté de me murmurer une phrase à l'oreille, et des frissons ont parcourus immédiatement mon échine, je m'étais pourtant dit qu'à cette étape là de ma vie on ne pourrait faire plus cucul. Mais si, il l'a fait, je l'ai fais, on l'a fait.
Zayn- Nous avons eu un début tous les deux, mais c'était un faux départ, je le sais. Je ne veux pas me sentir seul, tu comprends ?
Après ceci, il s'est relevé encore une fois, sans crier garde, comme si rien ne s'était passé, puis est reparti dans une autre direction. Clairement de manière théâtrale pour dire la vérité. Et je suis restée assise pendant un long moment, encore une fois hébétée de ne pas avoir pu décrocher un mot. Pas un seul.
Alors l'explication de son comportement envers moi ce serait juste ça. Juste une phrase sortie tout droit de je ne sais où, c'est tout. Une phrase qu'il aurait pu sortir à n'importe qui d'autre mais qu'il m'a dite à moi.
Il m'a prit la main, et il m'a murmuré ces paroles... Alors qu'il n'y a strictement personne ici, il a murmuré. Est-ce que je dois trouver ça perturbant ou romantique ? Non parce-que là sincèrement je trouve ça juste bizarre. Voire flippant si on tient vraiment à tout examiner en détail.
C'est difficile à dire après tout ça mais bizarrement il est mon « opposé ressemblant ». Comme deux pôles qui s'attirent sans s'attirer, qui s'évitent et se tournent autour. Qui dansent sans cesse sur une musique à peine audible, et qui se battent contre eux-même. Voilà ce que nous sommes. Des êtres sans dessus-dessous, perturbés au moindre geste, comme des reclus de la société que l'on aurait enfermé dans une boîte à chaussures. Et c'est si peu de le dire pour la boîte à chaussures... Aussi complexes que nous pouvons l'être voilà ce que nous sommes : une personnalité séparée dans deux personnes différentes.
Dans ma réflexion je viens de comprendre ce que Zayn essaye de me dire depuis que l'on s'est vus pour la première fois. Il est comme moi sans l'être. Si près l'un de l'autre depuis toujours et pourtant si éloignés dans un même temps. C'est une équation complexe sans résultat final. Je ne sais pas ce que ça va donner nous deux, et ni les Mathématiques, ni la Physique ne pourront l'expliquer. Nous sommes juste nous. Et c'est plus complexe qu'aucun théorème sur cette Terre. C'est inexplicable.
« Quelque soit l'être bizarre que vous finissez par être, il y a des chances qu'il y ait toujours quelqu'un pour vous. » -Grey's Anatomy.
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