Sixième étage.

-paisible balade qu'est l'amour quand elle n'est pas semé d'embûches-

 Fumer tue, boire tue, se droguer tue. Mais vivre aussi tue de toute manière. Assise sur le bord d'un trottoir pas très loin de la voiture, j'allume une cigarette que j'avais préalablement subtilisé à Liam de son sac de sport. Cette impression de brûlure dans la gorge, cette odeur. Rien qu'une seule taffe m'aurait suffit mais pour le prix que ça coûte, on ne gaspille pas.

De loin un gars au style assez rock portant un gros sac à dos marche à grandes enjambées sur le bord de la route, avec dans sa main droite, un carton dont je ne perçois pas encore l'utilité. Il porte aussi une guitare dans son autre main. Jean slim destroy, brun et barbu. Il transpire à grosses gouttes et vu la chaleur qu'il fait, j'imagine qu'il a du faire du chemin le pauvre.
Tant pis.

Je re-rentrai alors dans le magasin où se trouvait toujours la charmante vendeuse de tout à l'heure et je volais au passage un déodorant et un paquet de chewing-gum, d'où j'avais extrait d'ailleurs trois d'entre eux afin de cacher mon odeur de cigarette. Remontant dans la voiture, je pris alors soin d'ouvrir les fenêtres et de quitter mon haut, pour minimiser l'odeur qui était d'ores et déjà bien présente. Je suis carrément paranoïaque mais bon, j'm'en fou. Après plus d'une demi heure d'attente dans la voiture j'avais saisis mon téléphone et j'avais appelé Lana. Pas de réponse. Ce n'était qu'au bout de la septième fois qu'elle avait finit par me répondre.

Carrie- Mais putain vous êtes où ? 
Lana- Euh... hésita-elle
Liam- Dis rien, dis rien ! chuchota Liam.
Carrie- C'est Liam ? C'est bien Liam que j'ai entendu ? C'est Liam ! Passe moi-le ! M'énervais-je.
Lana- Non mais... Non on peut pas là, c'est assez gênant. Déclara Lana.
Carrie- Non... Ne me dîtes pas que vous vous soulagez sur l'aire d'autoroute... Bordel, ça pouvait pas attendre ? Vous comptez faire des triplets ou quoi ? Criais-je. C'est pas le moment on a de la route, putain.. C'est moi ou c'est vous les adultes dans l'histoire ? 
Liam- Calme ton langage avec nous ok ? On arrive, si t'es pas contente c'est la même.

Il raccrocha, et quelques minutes après je les voyais déjà approcher au loin, j'avais quand même déjà pas mal attendu sous cette chaleur insupportable, et j'étais très contente de voir que cette fois-ci ils s'étaient dépêchés pour de vrai.

Carrie- Vous me dégoûtez, ai-je laissé échapper.

Liam me lança un regard noir et Lana redémarra. Le jour commençait à tomber, et une ombre se fit percevoir au loin, c'est l'homme de tout à l'heure.
Même dégaine, même façon de marcher, même sac à dos, même guitare et toujours cette pancarte à la main où je pouvais maintenant lire écrit en oblique "Bradford City". Ah, c'est donc à cela que lui servait ce morceau de carton. À indiquer sa destination. D'ailleurs, la coïncidence était plutôt grande puisque c'est là où nous allions nous aussi. Son pouce se leva lorsqu'il entendît le bruit du moteur de la voiture, c'est vrai qu'il faut dire la vérité, la caisse de Lana faisait un bruit monstre. J'avais dit que c'était un vrai tacot. Près de cinquante mètres nous séparaient de l'homme, lorsque Lana se mît à ralentir. Liam ouvrît alors la fenêtre et après une courte discussion, l'homme ne put refuser notre aide, et ce décida à monter dans la voiture. Après tout, il allait faire nuit et c'est toujours mieux de dormir dans une voiture, que de dormir à la belle étoile, dehors, ou de ne pas dormir du tout.

Assis à côté de moi, il ne décrocha pas un mot et restait figé la tête tournée vers la vitre, je n'avais pas encore eu la chance d'apercevoir son visage en entier, je pu juste entendre quelques raclements de gorge de sa part. Charmant. Il n'ouvrit pas la bouche du trajet en effet, jusqu'au moment où Lana s'était mise à freiner brutalement. Un peu plus, et elle s'apprêtait à rater le virage, et nous aurions pu facilement finir dans le fossé si elle n'avait pas freiné. C'est à ce moment précis que le brun lâcha un cri de surprise. Il s'est empressé de retenir sa guitare, sûrement parce-qu'il avait peur que sa guitare ne me tombe dessus. Il faut dire qu'il l'avait posé à ses pieds entre le siège et lui. C'était facile pour l'instrument de tomber de mon côté. D'ailleurs, c'est une drôle de façon de poser sa guitare. Il aurait pu la mettre dans le coffre cela n'aurait gêné personne et ça lui aurait évité de se faire des frayeurs à chacun des virages que nous empruntions. Enfin bref. Sinon, comme je ne suis pas de nature sociable, c'était tout naturellement que je m'apprêtais à ne lui poser aucune questions. Ni sur sa vie, ni sur lui en général. Mais je compte bien sur mon frère, qui lui, aime parler aux inconnus comme ce grand brun devenu mon voisin de banquette. C'est super d'être entouré de gens biens en vérité, car cela me permettra d'en apprendre un peu plus sur lui sans me triturer le cerveau, et sans me sociabiliser.

Liam- Tu vas à Bradford City alors ? Demanda-t-il bêtement

Le brun lui avait montré le morceau de carton, comme si cela était évident.

L'homme- Ouais. Répondit-il sèchement.

Je vois qu'il est pas là pour faire dans le social lui non plus.

Liam- Ah, et je peux savoir ton nom ?
L'homme- C'est Zayn, Zayn Malik.

C'est Harry, Harry Potter. Non mais pour qui il se prend votre copain le sorcier ? Il ne manquerait plus qu'il ait une cicatrice en forme d'éclair sur le front et il a tout bon. Tout ça sûrement, pour se donner un côté mystérieux. Ce type doit renfermer beaucoup de choses, et je le vois rien qu'à la façon dont il se comporte. Mais un voyage en voiture ne suffira pas pour en savoir d'avantage. Son débit de paroles est si maigre qu'il me faudrait deux ans et demi de voyage en voiture pour savoir son âge et où il réside, et ce sera sans moi ! De toutes façons je n'aime pas les gens associables. Ils me ressemblent trop. Et il ne faut pas me ressembler. Surtout pas.

"pourquoi croise-t-on des milliers de personnes et ne s'éprend-on que d'une seule ?" -Guillaume Musso.


                                                           

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