Seizième étage.
-perdue dans le noir la nuit-
Dans l'eau mes veines ressortent encore plus que d'habitude, il faut dire que je ne les regarde presque jamais, enfin du moins je ne les regarde plus autant que lorsque je suis dans mes périodes noires. C'est dur pour moi de me dire qu'il est possible que je sois gravement malade. Pour moi se scarifier c'est une délivrance, pas une maladie. Il paraît que c'est dur pour l'entourage, mais d'après moi je ne fais rien de plus que de me tailler les veines. C'est pas ça le pire lorsque je vis des périodes sombres. Non le plus dur, c'est la colère, la tristesse, la haine, les cauchemars et la peur, que tu as enfouis pendant tant d'années qui resurgissent d'un coup, lorsque tu t'y attends le moins. Il n'y a pas de panneaux de signalisation, ni même de feux qui passerait au orange pour que mon cerveau ait le temps de se dire "c'est bon ralentit la cadence ça risque de passer au rouge." Non rien de tout ça n'existe. Ça explose tel un volcan. Un volcan c'est ça. Ça s'endort pendant quelques années, puis ça se réveille comme si ça ne s'était jamais endormi.
Je me trouve actuellement, donc, dans la salle de bain, sous-titré "le seul et unique endroit où j'arrive encore à réfléchir calmement." Oui parce-que je pourrais, comme toute personne normale, réfléchir à table, dans mon lit, ou bien même autre part que dans une salle d'eau. Mais non. La baignoire convient à mes exigences, à mes envies. Parce-que la baignoire c'est là où l'on peut se laver ben évidemment, prendre un bon bain chaud, avec des pétales de roses et de la mousse, on peut alors allumer quelques encens et sentir l'odeur de son shampoing comme si on ne l'avait jamais sentit. Pour certains la baignoire c'est un endroit de re-découverte, pour d'autres cela leur remémore des souvenirs d'enfances. Parfois, il y en a quelques uns qui ont un autre façon de "s'amuser" là dedans. Sans commentaire. Mais moi non. La baignoire n'a pas un aspect enfantin pour ma part, elle ne me sert pas non plus à re-découvrir des choses. Techniquement je re-découvre quelque chose là dedans. Mais rien d'aussi joyeux.
Ma baignoire, n'est pas un terrain de jeux, là dedans je me déverse et je me vide, parce-que ma baignoire c'est l'endroit où je me scarifie. C'est là où tout mes démons ressortent, où je ne me contrôle plus, où je pourrais m'empêcher de respirer jusqu'à en mourir. J'essaie de changer en ce moment, j'essaie d'avancer. Et même si j'observe mes veines ce n'est pas pour autant que je leur fais du mal. Non, cette fois-ci je prends un bain, sans artifices, sans douleur, je prends juste... Un bain. Tourner la page, c'est passer à autre chose, c'est escalader une barrière, non ? Alors certes, rien n'est acquis pour toute la vie, mais je peux essayer de m'en sortir cette fois-ci. Si je ne fais que réfléchir aujourd'hui, peut-être que cela restera comme tel pour les années à venir.
"rien. les yeux fermés je ne vois que du noir. Pas vous ?" -Maxence Fermine
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