Quinzième étage.
-on veut la même chose-
[Pdv: Zayn]
Ça fait deux fois que je nettoie ces chiottes après le passage de ce gros porc. C'est un homme-canard ce mec, il mange puis court aux toilettes, sans même prendre le temps d'essuyer ça bouche pleine de sauce burger. Je "travaille" au café de Queensbury et à vrai dire, c'est pas la joie: j'nettoie les chiottes. J'ai fait beaucoup de kilomètres en auto-stop pour finir ramasseur de merde. J'ai vraiment les boules . Ça fait deux nuits que je dors dehors et je ne sais vraiment pas où je vais passer la troisième. Si bien sûr, j'arrive à survivre à celle-ci. Tout est cool.
De temps en temps, j'dessine des trucs sur le sol avec la serpillière, personne le voit mais moi je m'en rends compte lorsque je penche la tête et que la lumière se reflète sur le sol. C'est débile je sais mais ça me rend heureux. J'avouerais que je ne dessine pas que des trucs catholiques, mais comme je suis le seul à le voir, je vois pas pourquoi je me priverai de ce loisir. C'est vraiment un travail de chien, et les gens sont de gros porcs dans les restaurants en général. Ils fourrent leur canette entre les deux banquettes, jettent leurs papiers et serviettes en tout genre entre le radiateur et le mur, et le pire de tout: ils collent leurs chewing-gum sous les tables. C'est franchement dégueulasse.
J'ai bientôt fini ma journée, et je dois dire que j'attends ça avec impatience. Il faut que je me trouve un hôtel, ou au pire un motel pour dormir, parce-qu'il n'y a plus personne qui mange ici, mis à part le gros porc de tout à l'heure, et quelques homme saouls, qui sont "accrochés'' si je puis dire, au bar. J'dis "accrochés" parce-qu'en vérité, l'un d'eux à une cuisse sur le siège et son autre genou est à terre, il se tient aux rebords du comptoir, et il s'accroche de toutes ses forces. Tout du moins, il lutte pour que sa tête puisse dépasser du comptoir. Ils parlent forts ces cons, si ça ne tenait qu'à moi j'aurai viré ces hommes avec un coup de pied au cul. Mais je nettoie les chiottes, donc je la ferme.
Le patron lui, ça le fait rire. Il essuie ses verres mécaniquement, avec un torchon et les repose sur l'étagère derrière lui. Ce gars a vraiment une tête de mafieux, et c'est sûr: il a des origines latines. Ce con fume un cigare avec ses potes, et parle presque aussi fort qu'eux, alors que lui, est sobre. Enfin du moins c'est ce que je pense.
Patron- Eh ! Nubes ! Balaies moi ça, et que ça saute. Tu pourras partir après, dépêche-toi !
J'exécute, je n'ai pas mon mot à dire. Ils m'appellent "nubes" ça signifie nuage. Va savoir comment ils savent ça. Je déteste ce surnom depuis bien trop longtemps. Toute la sainte journée ces cons m'appellent pour des trucs inutiles, du genre "eh nubes tu bouges tes petites fesses de branleur" " eh nubes sert moi à boire et cire mes chaussures" "eh nubes" patati patata. Le patron est clairement le chef de la bande et je suis sur que je suis tombé sur un des café-restaurant qui ne vend pas que des hamburgers et des verres d'alcool. C'est clair qu'ils ont un truc à cacher, mais je vais pas replonger dans ces histoires, j'ai trop trempé dans la merde y a quelques années.
J'ai enfin fini mon service, et à vrai dire, je ne compte pas revenir ici demain, je prends le risque de me faire pourchasser par ces fous, mais qu'importe, j'décolle ce soir et je marcherai, quitte à faire du stop, encore. J'aurai pu demander à un de mes collègues de m'héberger, et de me ramener en voiture, mais je n'aime pas demander de l'aide aux autres, ça m'a trop coûté. Alors j'me débrouille seul, comme un grand garçon. J'ai pas vraiment réfléchi à mon avenir, j'crois qu'il est trop tard pour ça. Je ne peux pas faire apparaître sur mon CV que j'ai un casier judiciaire à moins de postuler chez la mafia, au risque de me faire appelé encore une fois "Nubes" et j'avoue vouloir éviter ceci à tout prix, une fois de plus. De toutes façons Paolo m'a trouvé un petit boulot, apparemment, de quoi le rembourser pour les services qu'il m'a rendu.
Portant mon sac à dos, et traînant ma guitare, je marche au bord de la route espérant trouver une aire d'autoroute, ou un champs où je pourrai m'arrêter, si possible un hôtel . Lors du trajet je réfléchis à ce que je pourrai faire arrivé là-bas. C'est comme le début d'une nouvelle vie, pleine de "surprises" de rencontres... Ou alors tout le contraire, peut-être que j'aurai une vie sans but, errant tel un fantôme, subissant une routine boulot-dodo comme tout homme vivant sur cette Terre. C'est triste. Ce qui est sûr, c'est que lorsque je serai arrivé à Bradford je referai un tatouage, sûrement chez mon pote Guerrera. Même si pour ça, je vais devoir le rembourser en faisant quelques courses pour lui. Mais j'espère surtout ne pas avoir à dormir dehors ce soir, il fait tellement froid, et j'ai assez donné avant d'obtenir le job de "ramasseur de merde".
Ce que j'avais malencontreusement "oublié" dans ma petite tête si vide, c'est que je dois toujours ce service à Paolo, un gars pour qui je travaillais au noir de temps en temps. Normalement un homme est censé venir me chercher, il sait qui je suis mais moi je ne sais pas qui il est. Il connaît mon prénom, mon âge et surtout mon passé, et pour la sécurité d'une personne importante pour Paolo nous devrions faire comme si nous nous connaissions pas. Chose facile pour moi, car je ne sais rien de celui qui vient me chercher, ni quand il compte me ramasser. Apparemment il ne viendra pas seul, il a une co-équipière, chose qui m'intéresse... Au final, je ne sais pas où je vais, avec qui, quand, pour quoi, et comment. Mais c'est pour Paolo... Et j'y dois bien ça.
Je suis parti tard le soir, après mon service, j'ai pu me reposer deux à trois heures, dans un motel au bord de la route, mais ça ne suffit pas à combler ma fatigue: j'ai fais beaucoup de marche, et c'est clair que je suis épuisé. Il doit être cinq heures de l'après-midi lorsqu'une voiture ralentit derrière moi, et je crois que c'est lui. Je fais mine de faire du stop, et lorsqu'il s'arrête je force un léger sourire. J'essaye de voir qui sont ces personnes derrière le pare-brise, mais c'est impossible, le soleil tape trop fort et se reflète sur celui-ci. Je pose mon avant-bras sur mon front et m'aide de celui-ci pour essayer d'apercevoir une ou deux silhouettes, mais c'est très vague. Une main me fait mine d'approcher, je m'exécute. C'est un homme, châtain au yeux marrons, accompagné d'une femme rousse, et... Enceinte. Merde. Après une petite discussion de formalité, je monte dans la voiture et m'assois sur la banquette arrière en prenant soin de poser ma guitare entre le siège avant et là où je suis assis. Oui je sais, c'est une façon bizarre de poser sa guitare. Et ?
Lorsque je tourne rapidement la tête une jeune femme est assise à côté de moi. La rousse a faillit rater le virage, et cela m'arracha un petit cri pas vraiment viril. Elle est folle celle-là, elle aurait pu casser ma guitare. Du coin de l'œil je pu distinguer un rictus sur les lèvres de la fille à mes côtés.
L'inconnu- Tu vas à Bradford alors ?
Il sait très bien où je vais, non seulement parce-qu'il me connaît et qu'en plus j'ai une pancarte avec écrit "Bradford" dessus.
Je réponds oui brièvement, je n'ai pas envie de m'attarder sur le sujet.
L'inconnu- Je peux savoir ton nom ?
Zayn- Oui, bien sûr. C'est Zayn, Zayn Malik.
Je regarde la fille assise à côté de moi, elle lève les yeux au ciel et fixe mes lèvres, pour dire la vérité c'est assez flippant. En plus, j'ai l'impression qu'elle a remis son tee-shirt en moins de trente secondes, car la manche gauche tombe jusqu'à son coude. L'inconnu allume une cigarette, et je vois que les yeux de la fille s'illuminent encore plus que lorsqu'elle m'écoutait parler. Je demande alors une cigarette à celui qui est posté juste devant moi. Histoire de la faire rager quand j'en ai l'occasion. J'aime pas fumer plus que ça en plus. La conductrice et le passager sortent de la voiture et je vois bien que la fille veut me demander un truc.
La fille- Monsieur ? Dit-elle
Zayn- Arrête de m'appeler monsieur, ça fait vieux alors que je dois avoir le même âge que toi. Déclarai-je.
La fille- Pardon. S'excusa-t-elle, eh ! mais c'est vrai ça ! dit-elle tout bas. Pardon ? recommença-t-elle La fille- Pour qui vous vous prenez ?
Je lui avais répondu de manière sarcastique puis lui avait suggéré de m'appeler par mon prénom ce serait beaucoup mieux pour nous deux. Elle m'avait demandé si elle pouvait elle aussi fumer, ce à quoi j'avais répondu de manière cinglante encore une fois. Elle tourna la tête, et vu le regard noir qu'elle m'a lancé ça a pas du trop lui faire plaisir. C'est pas vraiment dans mes habitudes de faire cela quand je ne connais pas mais j'aime faire chier le monde. Je me saisis de ses poignets et elle les retira immédiatement, wow. Vraiment étrange cette fille. Elle finit par tirer une taffe avant de se munir du déodorant, chose qui entre nous soit dit, est totalement inutile. Les deux autres mongoles sont alors remontés dans la voiture, lorsque l'homme se mit à crier tel un enfant à qui l'on avait retiré le jouer en bois de force. Vraiment ridicule.
"seule la lumière est dehors. Que vois-tu ?"-Maxence Fermine.
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