-maintenant j'écris pour toi-

A mon réveil, Zayn n'était plus à mes côtés. C'est dingue il a le dont de s'évaporer à n'importe quel moment sans que je m'en rende vraiment compte. Cette nuit je me suis aperçue qu'il était avec moi lorsque je me suis réveillée vers environ quatre heures du matin. J'ai d'abord sursauté me demandant bien ce qu'il faisait là mais après tout, il faisait nuit, et j'avais d'autres choses auxquelles penser que de savoir ce qu'il faisait là. Parce qu'en fait il faut dire qu'il s'était étalé, de toute sa longueur, sur le côté droit du matelas, et il me regardait simplement. Lorsqu'il me vit ouvrir les yeux, il s'était vite redressé et a lissé son tee-shirt à l'aide de ses mains comme s'il avait quelque chose à se reprocher. Peut-être avait il peur que je lui fasse des remontrances, après tout il était là pour me protéger en partie et s'il avait eu le malheur de s'endormir au mauvais moment peut-être que cela nous aurait mis en danger. Cela dit, partant du principe qu'il est humain, je n'ai en aucun cas le pouvoir de lui interdire le repos et puis qu'il soit éveillé ou pas s'il doit nous arriver quelque chose, cela arrivera. Qu'il dorme ou pas d'ailleurs.

En outre le fait qu'il aie sûrement dormi juste la, à mes côtés, je finis par apprécier ce Zayn timide sur les bords, qui derrière son apparence froide laisse paraître une toute autre personne. En dépit du boulot, il a quand même prit soin de moi toute la nuit. Je me suis aperçue qu'il me surveillait depuis un certain moment car lorsque j'ai crié une seconde fois, sa main s'est posée sur ma tête automatiquement, et il l'a frotté doucement, en passant ses doigts à travers mes cheveux, il m'a rassuré de ses mots doux, et il m'a calmé.

Je sais que l'on s'est embrassés, et j'en suis heureuse, seulement cette nuit lorsque j'ai ouvert les yeux pour la deuxième fois il était tellement gêné que je préfère y faire croire que je ne m'en rappelle plus, histoire de ne pas le mettre dans une situation compliquée, ça serait bête que l'on commence comme ça.

Je me rends compte que j'évolue, il y a trois ans en arrière j'aurai tout fait pour le mettre mal à l'aise même s'il me plaît énormément. Je pense qu'il doit se sentir coupable vis à vis de May, ou de Liam. Pour l'instant eux, c'est le cadet de mes soucis, mon frère n'a même pas prit la peine de répondre à mon message et lorsqu'ils sont rentrés, pas l'un d'entre eux n'a eu la fâcheuse idée de débarquer en silence.
Même les voisins les auraient entendus. Le seul problème c'est que nous n'avons pas de voisins pour attester de ce problème.

J'aime désormais rester éveillée dans mon lit, à ne rien faire, juste penser. Est-ce possible de penser autre part que dans sa baignoire ? Je dois dire que mes réflexions ne sont pas toutes aussi efficaces mais que ça vaut la peine d'essayer. Lorsque je prends ma décision de me lever, les cheveux en bataille, les pieds qui traînent sur le carrelage froid de ma chambre, d'un pas lourd, et les mains collées à mes yeux, je me heurte violemment à la porte de la cuisine. Je ne savais même pas qu'il y avait une porte en fait. Le bruit de ma tête contre la porte en bois a déclenché un rire que je n'avais entendu que très peu de fois. C'est celui de Zayn.

Lorsque j'appuie sur la poignée je le vois la, seulement muni d'un bermuda, le torse à l'air, un sourire rayonnant au visage. Il tient une tasse de café et il est assit sur une chaise en bois. Il rit toujours, et encore plus maintenant qu'il voit ma tête. Un sourire en coin se décroche de mon visage alors que mes mains posées sur mes yeux font un peu barrage à la lumière se dégageant d'à travers les volets.

Carrie- Ce n'est pas drôle.
Zayn- Madame est grognon aujourd'hui.
Je porte mes mains devant mes yeux:
Carrie- Cette lumière est affreuse éteinds là.

J'entends que Zayn pose sa tasse de café. Il se dirige vers moi et m'entoure de ses bras. Ma tête est collée contre ses pectoraux et je sus extrêmement mal à l'aise pour tout dire. Il me chuchote à l'oreille un « ça va mieux là ? » qui me fit frémir, « je ne peux pas éteindre le soleil, désolé ». Je voudrais lui dire que ça va extrêmement bien, que tout est parfait mais je lui réponds simplement que oui. C'est une question de principe entre moi et mon deuxième moi. J'atténue tout ce qu'il me dit de façon à paraître le moins psychopathe possible. Ça y est je redeviens moi-même.
Alors que je me décolle doucement de son torse, je finis par ouvrir les yeux et aperçois son magnifique visage. Il sourit encore. Est-ce que c'est nécessaire ? Parce-que je sens que mes joues sont en feu. Je ne l'ai jamais vu autant sourire jusqu'à maintenant.
Lui aussi est décoiffé, mais bien décoiffé. Je me sens vraiment bête de me montrer aussi moche devant lui, mais ça n'a pas l'air de le gêner tant que ça. Puis en même temps, je crois pas qu'il soit dans l'optique de me voir belle s'il a passé son temps à m'entendre et me regarder ronfler toute la nuit. Rien de bien moins classe, que les ronflements et la bave coulant sur l'oreiller.

Zayn- May m'a fait passé un truc pour toi ce matin. Elle a dit qu'elle l'avait reçu à l'agence et que c'était important. Apparemment ton frère n'est pas au courant et il ne faut pas qu'il le soit.
Carrie- Merci, je le lirai tout à l'heure.

Déjà, s'il commence toutes ses phrases par « May patati May patata » je vais tout de suite moins l'aimer. Bref. Mon frère ne doit pas être courant, j'imagine que c'est une surprise, une lettre de maman, une lettre de Lana, j'en sais rien. Il la pose sur la table et s'en va me chercher une tasse, il me propose un café et je réponds que j'en ai vraiment besoin même si je déteste ça. Je me frotte soudainement les yeux à m'en arracher les paupières. C'est dingue cette lumière. Il me sert mon café et je lui adresse un sourire en guise de remerciement. Il se poste en face de moi et finit le sien, sûrement froid maintenant. Zayn m'observe et je le sais. Lorsqu'il me regarde j'ai l'impression de porter deux tonnes de fonte sur mes épaules. Son regard est vraiment lourd, c'est le cas de le dire.
Quand je me décide à relèver la tête il sourit encore mais cette fois-ci son sourire est suivi d'un rire. Ses dents sont si blanches que le Madison Square Garden pourrait être éclairé rien qu'à l'aide de celles-ci.

Zayn- Madame, je vous annonce que dans la nuit une moustache vous est apparue. Dit-il d'une voix distinguée, comme un majordome parlant à celle qu'il sert.

Je ris aussi, et il se penche au dessus de la table afin d'essuyer ma « moustache » de café. Il tend son pouce, le passe sur le dessus de mes lèvres, et plonge son regard dans le mien. Il sourit encore une fois, et mime un sourire en coin peu de temps après. Il me plaît, je lui plais, je ne vois pas ce qui me retient...Ah si ! Peut-être le fait que cet homme-là pour qui tu as une attirance a peut-être une petite amie, peut-être que c'est May, que tu ne le connais pas et qu'en plus de ça, il te sert de garde du corps. Mais rien ne te retiens Carrie vas-y fonce ! On ne peut pas plus aggraver ton cas, après le bisou d'hier. Me souffle ma conscience.

D'ailleurs en parlant de May, où sont-ils ? D'après Zayn, ils sont partis vers les coups de dix heures et demi ce matin, ils n'ont pas dû beaucoup dormir alors et je ne comprends pas pourquoi ils peuvent sortir et pas nous. Après tout Zayn est le coéquipier de May, -admettons ceci pour mon bien personnel et celui de la deuxième personne qui emprunte mon corps depuis tant d'années, admettons que May n'est QUE sa coéquipière-. C'est le boulot de Zayn de travailler à l'agence avec elle, il n'est même pas censé être ici. Pourquoi est-ce que Liam qui devrait être ici est là-bas, et pourquoi Zayn qui devrait être là-bas est ici ? En plus de tout ça, il ne s'inquiète pas plus que ça. Tout de même, sa coéquipière est avec un inconnu et il laisse filer. Faut dire qu'on est tous un peu étrangers les uns aux autres. Alors quoi Carrie ? Depuis le début où il a emprunté notre voiture il savait qu'il allait devoir nous protéger ? Parce-que pour être une coïncidence ça c'en est une ! Ce serait drôle comme histoire et je devrais même lui en parler, il me dira sûrement que je suis folle et pleine d'imagination. Et ça se comprend se serait digne d'un film. J'explique mon raisonnement très peu stable à Zayn de la manière la plus détendue possible et je n'ai pas le temps de finir ma réflexion qu'il me coupe dans ce que je lui expose. Il me jure qu'il croyait devoir protéger mon frère, pas moi. Il continue :

Zayn- En sachant que ça devait être toi, j'en aurai profité plus rapidement pendant que nous étions seuls dans la voiture.

Le film que j'avais imaginé dans ma tête venait de se réaliser et je ne me rendais vraiment pas compte à quel point cette réalité ne devenait plus si drôle tout Nadine coup. Et puis... Je ne sais pas si je dois me réjouir du fait qu'il veuille plus, ou revenir sur le fait que tout ça était revu et mis en place en avance et que la seule personne pas au courant dans toute cette comédie c'était pas moi. Le dindon de la farce. J'étais pourtant la protagoniste de cette histoire et me voila au milieu d'accords fait en dessous de la table en secret. Je lui confie tout de même ma vie et celle de mon frère par la même occasion.Tout est entre ses mains. Il suffit qu'il nous laisse tomber pour que nous sombrions dans un danger perpétuel, et j'aurais préféré savoir que tout cela était prévu dès le départ. Ça m'aurait évité des questions existentielles posées directement à mon cerveau pour comprendre le pourquoi du comment.

J'ai fini le déjeuner, et lorsque je retourne dans ma chambre, je n'oublie pas de prendre la lettre avec moi. Elle m'est destinée. Je n'ai rien à perdre en l'ouvrant, je dois juste me promettre de ne pas en parler à Liam. Cette lettre est dans une enveloppe « kraft », cet espèce de vieux papier un peu comme du carton, mais plus souple. Lorsque j'ouvre l'enveloppe, je découvre cette fameuse lettre dont je ne dois parler à personne. Sur celle-ci y est inscrit :

« Je vais t'aimer comme si j'allais te perdre, je vais te serrer comme si je te disais au revoir. L »

« la douleur peut se manifester sous différentes formes. » -G's A.