Neuvième étage.
-juste à la vitesse où les nuits changent-
C'est étrange de lutter.C'est étrange de se cacher pour pleurer.C'est étrange d'éviter les regards.
C'est étrange de vivre dans le noir,C'est étrange de tomber si vite.Ouais c'est étrange. Ça fait quatre ans, que je n'en ai pas parlé, quatre ans de lutte, quatre ans de cachotteries, quatre ans de double vie. Et voilà qu'il lance la dernière bombe qui fait couler mon navire. Ce bateau qui transportait mes souvenirs les plus durs, ce que j'essaie d'oublier depuis longtemps. Les voilà qui resurgissent. Touché, coulé.
Ma tête dans mes mains, accroupie, j'essaie désespérément de trouver un brin de souffle, pour m'aider. Le sifflement dans mes oreilles est insupportable, mes pleurs incessants m'étouffent, j'ai envie de tout lâcher mais ça m'est impossible. Pleurer m'est impossible c'est clair. Pas devant eux en tout cas.
Soudain, des mains chaudes et rassurantes viennent se poser sur mon dos, elles sentent la cerise, comme celles de maman. Lorsque j'ose relever la tête, ni Lana, ni Liam ne sont présents. Il n'y a plus de canapé sur lequel je m'appuyais il y a quelques secondes, juste du lino où mes pieds s'enfoncent.D'ailleurs ils ont rétrécis, pareil pour la taille de mes vêtements, de mes mains, et de mon corps. Cette main rassurante est toujours posée sur moi. Lorsque je lève la tête je m'aperçois que c'est maman. Un tablier blanc enfilé par-dessus ses habits, et sa coupe de cheveux tout ébouriffée, elle me propose de la suivre et me tend sa main. Dans la pénombre du couloir je peux apercevoir des larmes qui roulent sur son joli visage. Une faille dans l'un des volets en bois, m'apparaît comme une révélation. La faille met en avant un de ses yeux et lorsque je l'observe plus précisément je m'aperçois qu'il est tout entouré de bleu. Elle s'est blessée. Ou, on l'a blessé.
Descendant les escaliers à toute vitesse, elle m'ordonne désormais de me presser. C'est urgent apparemment. Se saisissant des clefs de la voiture, elle jette son tablier par terre et se met à courir tout en rassemblant quelques unes de nos affaires. Mon doudou ! Me l'attachant au poignet elle continue sa course jusque dans le salon où elle se saisit d'une assiette et la balance sur la télé. Continuant sa course folle, elle m'attrape violemment par la main et m'ordonne d'aller dans la voiture. Pourquoi on s'en va ? Si papa voyait ça il serait furieux et il crierait encore sur maman. Elle démarre la voiture en trombe, dérapant sur le gravier.
J'aime bien mettre ma tête sur l'accoudoir et m'allonger sur la banquette pour toucher la portière d'en face. Je touche pas encore au bout mais j'y arriverai un jour j'en suis sûre. Maman a mit la valise entre la banquette et le siège avant. Et je la regarde bouger de droite à gauche à chacun des virages que nous prenons un peu violemment. Drôle de façon de ranger sa valise. Après quelques hésitations, je demande à maman:
Carrie- Maman ? Pourquoi on part ? On va faire les courses, ouuiiii, tu sais j'aime bien passer là où y a les trucs où il fait froid ça..
Lydie- Me coupant. On s'en va.
Carrie- Ouuu ? Demandais-je tout excitée.
Lydie- Loin. Megan pas de questions s'il te plaît. Répondit-elle.
Megan ? Elle est folle... Moi c'est Carrie.
Carrie- Mais..
Lydie- Pas de questions j'ai dis. S'énerva-t-elle.
On a roulé une bonne heure avant de s'arrêter devant un hôtel, où on a passé quatre jours. Puis on a...
On me tape. C'est pas très agréable quand même. On me tape. Réellement. On me tape là. J'entends au loin que l'on crie mon prénom. De plus en plus fort. Voilà le deuxième verre d'eau qu'on me jette à la gueule et lorsque je me décide à ouvrir les yeux, -non sans mal- je vois la tête de ce pauvre con penché sur moi tout affolé. Toujours le bol de pop-corn à la main, faut pas exagérer tout de même. La fille présente à ses côtés, court vers moi pour me renverser une fois de plus un verre d'eau sur ma figure, que je subis, bien évidemment, avant de crier que c'est bon, "je suis là".
Les yeux remplit de larmes il me prit dans ses bras. Tout du moins son bras encore valide, et ça me dégoûte. On dirait que ça fait trois ans que je les ai pas vu. Lana me releva en position assise et ils me fixèrent attentivement.
Carrie- Quoi ? J'ai un bouton sur la gueule ? J'ai chopé ébola ? M'exclamais-je un peu trop violemment.
Lana- Mais enfin Carrie, tu viens de t'évanouir.
Carrie ? Elle est folle... Moi c'est Megan.
"sans nouvelles d'elle: tout s'écroulait autour de moi. C'est moche de guetter un signe de quelqu'un pour se sentir heureux"-Marc Levy.
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