Douzième étage.
-première à s'endormir la nuit-
Des "bips" incessants me fracassent le crâne à peine réveillée, qu'est-ce que c'est que ce merdier encore ? Bip. Il fait tout blanc, et il fait si froid que j'ai l'impression de m'être réveillée au beau milieu de la neige. La lumière est si puissante qu'elle me force à plisser les yeux, et ma vue n'est pas si nette à vrai dire puisque je ne distingue pas assez bien les contours pour savoir où je suis. Tout est flou et si aveuglant que je me sens vite oppressée au milieu de tout ça, et quand je dis tout ça je ne sais même pas de quoi je parle encore. Bip. Pourquoi ça sonne déjà ? Bip. On me caresse la main. Je pensais que l'enfer était un monde en feu, où la lave s'expulsait par d'énormes volcans qui gronderaient de fureur avant de brûler quelque uns d'entre eux. D'entre nous. Mais au lieu de ça j'ai le droit à de gentilles caresses pleines de tendresse. C'est peut-être mon enfer finalement, le diable s'adapte à chacun de nous. Mais je dois dire qu'actuellement c'est pire que ce que j'imaginais pour ce que l'on appelle "l'enfer". L'atmosphère est calme, l'endroit est blanc, l'univers est blanc, je n'y vois et ne perçois rien du tout, en fait, toutes les conditions sont réunies pour que je passe l'éternité dans un cauchemar vivant. Finalement, j'aurais peut-être préféré finir éternellement brûlée par les flammes. Bip.
L'endroit se précise un peu plus maintenant, j'aperçois un plafond, toujours blanc, et en baissant un peu plus la tête on dirait qu'il y a des frises en haut des murs. Des frises bleues.
Ce genre de truc qu'on met dans les hôpitaux, c'est carrément moche..
Attends. Le "bip" incessants, les frises bleues, les murs blancs, et cette odeur de propre... Bip.
Carrie- Mais bordel ! Vous allez arrêter ce fichu truc avant que je le démonte pièce par pièce ? M'énervais-je.
Liam- CARRIE ! Calme-toi s'il te plaît nous sommes à l'hôpital, calme toi ! Calme toi putain... Essayant de m'immobiliser de toutes ses forces. Arrête bordel !
J'essayais de m'arracher ces fichus tuyaux branchés un peu partout dans mon corps et je tentais désespérément de me lever. A la lueur de ses yeux je compris que je n'étais pas là ni pour un vaccin, ni pour une prise de sang. Il avait l'air inquiet. Je m'étais soudainement calmée et après un long silence j'avais décidé de lui poser la question qui je crois me perturbais le plus à ce moment précis. Est-ce que j'ai fais une rechute ? Parce-que si c'est le cas, y a intérêt à ce qu'il me botte les fesses jusqu'à atteindre le coma cette fois-ci. Je ne me rappelle absolument de rien c'est dingue. Liam est maintenant assit sur une chaise à côté de mon lit, je crois bien qu'il a dormi ici, il a des cernes horribles. Une petite couverture recouvre ses jambes et il est habillé pareil que la veille alors que moi je n'ai qu'une blouse seulement. Oh non. Je remonte la couverture jusqu'à mon cou, tant pis si j'ai chaud, je peux pas me relever, il va me voir. Remarquant mon malaise Liam décide de se tourner et il se cache les yeux comme un enfant de quatre ans jouant à cache-cache. Un léger sourire en coin se dessine sur sa bouche et je l'entends pouffer de rire contre le siège.
Liam- Allez change toi, si tu veux pas que je regarde !
Carrie- Tu crois que je peux sortir ? Dis-je.
Liam- Normalement c'est bon, chuchota-t-il. On va attendre la visite des infirmières, elles ne devraient pas tarder, et les médecins passeront ce soir, tu pourras sûrement sortir cette nuit. Tu as juste perdue conscience ça ne fait que quatre heures que l'on est là, dans la chambre, mais j'ai juste demandé à pouvoir dormir ici, le temps que tu te réveilles comme il le faut. C'est pas la première fois que tu ouvres les yeux mais tu es si fatiguée qu'ils m'ont proposé de passer la nuit ici, si tu ne te réveillais bien que demain matin. Je suis content que tu te réveilles avant la fin de la journée, tu sais bien que je n'aime pas trop ce genre d'endroit.
Toujours le sourire au bord de la bouche il continue:
Liam- Tu sais quoi ? Tu n'as qu'a traverser la chambre en allant de ton lit à la salle de bain juste derrière pour te changer, je t'ai apporté de nouveaux habits. On va rejoindre Lana on a une surprise.
Carrie- Je ...
Liam- Allez dépêche-toi ! On aura tout le temps de jouer à cache-cache avec ton futur neveu dit-il.
Carrie- Liam ?
Liam- Oui ?
Carrie- Merci. Dis-je difficilement.
Sur le coup ça m'a pas frappé mais j'ai traversé la chambre jusque la salle de bain située à côté de Liam. Je me répète ce qu'il vient de dire avec le sourire. "Dépêche-toi on aura tout le temps de jouer avec..." Attends, me souffle une nouvelle fois ma conscience. Je sors de la salle de bain à moitié habillée, je n'ai que mon haut et ma culotte. Me pressant je le chope par l'épaule et lui dit:
Carrie- Oh bon sang ! C'est un garçon ! Dis-je légèrement émue.
Liam- J'ai cru que tu n'allais pas comprendre. Il rigole et poursuit, et je croyais aussi que tu n'aimais pas les gosses.. J'ai dit neveu, mais ce sera peut-être une nièce finalement, on ne sait pas encore c'est bien trop tôt.
Carrie- Oui, c'est vrai, je n'aime pas les gosses, mais je suis un peu contente pour vous, je... Vous allez être de merveilleux parents, et je sais que c'est ton rêve depuis un moment ! Répondis-je honnêtement.
Liam- Je suis content que tu réagisses comme ça, ça me fait plaisir.. Il faudrait que tu t'évanouisses plus souvent toi, dit-il en riant.
Je lui avais frappée de toutes mes forces dans l'épaule et il avait décroché un rire qui à mon tour m'avait fait sourire. J'étais repartie dans la salle de bain me rhabiller quand je pensais à ce qu'il s'était passé plus tôt dans la journée. Je me suis évanouie après l'annonce de Liam sur mon père. Je me suis juste évanouie mais ils ont préférés m'emmener ici au cas où je ne me sois pas fait quelque chose de plus grave, notamment à la tête, voyant que je perdais souvent conscience. Ils ont soignés par la même occasion mes blessures, notamment celle que je m'étais faite à l'œil la première fois que j'étais tombée, et maintenant je vais devoir porter ces satanés de bandes blanches un moment pour que cela cicatrise. Je ne sais même pas comment ça s'appelle, on dirait des scratchs de chaussures qu'ils ont décidés de me poser sur le visage. Sacré style. Je finis donc de m'habiller et me fait une queue de cheval avant de sortir de la salle de bain. En fin de soirée, Liam avait remplit les derniers papiers avant notre sortie au près de l'administration, et nous étions sortis en plein milieu de la nuit. Il faisait un peu froid une fois les pieds dehors, mais ce n'était jamais assez froid que lorsque je me trouvais dans ce lit il y a de cela quelques heures.
"résister à ce qui nous emprisonnes, aux préjugés, aux jugements hâtifs, à l'envie de juger, à tout ce qui est mauvais en nous et ne demande qu'à s'exprimer, à l'envie d'abandonner, au besoin de se faire plaindre, au besoin de parler de soi au détriment de l'autre, aux modes, aux ambitions malsaines, au désarroi ambiant. Résister et ... sourire" -Marc Levy
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