Chapitre 71 ⊙
« Subir un traumatisme et t'remettre à moitié. Entre médicaments et came autrement dit la trame est dramatique » - Carrie Holmes.
Vous savez ce que c'est que de se sentir seule ? Parce-que c'est exactement ce que je ressens, là, maintenant, je me sens seule.
Parce-que personne n'a comprit mes choix, personne n'a essayé ne serait-ce qu'une seule fois, d'avoir de la compassion pour ce que je ressentais. En fait j'avais l'impression d'être seule contre tous voilà tout.
J'avais le sentiment que personne ne possédait le décodeur qui permettait de traduire ma souffrance, ou tout du moins d'en capter un minimum.
Je parlais dans le vide, j'essayais sans arrêt de donner des arguments, de les convaincre que ce n'était pas la bonne solution. Mais personne ne m'écoutait et tout le monde faisait la sourde oreille.
Je suis et j'étais définitivement seule.
Et le pire dans tout cela, c'est que je suis consciente de ma solitude, je me rends compte qu'on ne peut finalement compter sur personne lorsqu'il s'agit d'avis contraires, car tout le monde pense pour lui, pour sa petite personne, sans prendre en compte les conséquences auxquelles ils s'exposent, eux-même, et ceux qui l'entourent.
L'égoïsme, c'est l'attitude qui se montre le plus dans ce genre de situation, et je m'en rends compte que maintenant.
Il y a quelques jours, j'aurais rigolé si quelqu'un m'avait répété ce que je suis entrain de dire en ce moment même, et finalement je me rends compte que j'ai totalement raison sur ce point : je me suis bercée d'illusions, j'pensais pouvoir m'en sortir indemne.
J'aurais rit au nez de celui qui m'annoncerait où je me trouve, depuis combien de temps, et comment j'en suis arrivé là au jour d'aujourd'hui.
Je suis en effet seule moralement, mais physiquement aussi, parce-qu'ici, là où je suis retenue en captivité, enfermée dans une "nouvelle boîte", je suis définitivement seule, sans personne, et ça ne se serait pas passé comme ça si tout le monde m'avait écouté.
▶▶▶▶Flashback : Deux jours auparavant◀◀◀◀
Sacha- C'est bon tout le monde est ok ?
Carrie- Je sais pas je...
Sacha- Ok, en route me coupa-t-il.
J'ai pas vraiment eu le temps de douter et le trajet jusqu'à la boîte de nuit est passé en un temps record, à peine si j'ai eu le temps de cligner des yeux. Le plan c'était ça : rentrer dans la boîte de nuit grâce aux faux pass qu'avaient fait Sacha, et repérer Rebelle, une stripteaseuse infiltrée dans le club que tient Ruiz. On est sur qu'elle est ici, sûrement dans l'arrière salle, et lui ne devrait pas se montrer dans la boîte sûrement occupé à profiter de ces pauvres filles. C'etait pratiquement sur mais pas tout à fait.
Mais c'est un risque qu'a décidé de prendre Harry, et tout le monde était ok pour ça, alors j'ai suivi.
On a vu la photo de Rebelle, on sait à quoi s'attendre, elle sait que quelqu'un l'attend aussi, mais c'est le premier qui la choppe qui aura les informations.
Ce serait préférable que ce soit un gars, pour faire moins suspect,paraîtrait-il. Mais si c'est moi qui la trouve y a intérêt qu'elle me les donne ces informations.
J'espère juste que Zayn tombera pas sur elle en premier, sinon je risque de tout faire capoter à cause de ma jalousie.
Mais je sais pas, en arrivant devant la boîte je me sens mal ici, j'ai un mauvais pressentiment, y a un truc qui colle pas.
On s'apprête donc tout de même à rentrer, tous les six dans la boîte, et je me rends compte que vu de dehors, on dirait simplement un bâtiment. Il est isolé de la civilisation et est construit au milieu d'un grand terrain bétonné et désert.
Devant le bâtiment, je me sens mal à l'aise parce-que y a quelque chose qui tourne pas rond, mais aussi car c'est la première fois que je porte une robe aussi courte, et des talons aussi grand. En vérité c'est la première fois que je porte des talons tout court.
Je me suis entraînée deux heures et demi avec May et c'était vraiment drôle à voir, je me débrouille mieux maintenant, mais je défilerai pas aussi bien que Selena pour Victoria Secret par exemple.
On a donc les pass autour du cou, et chacune un garçon accroché autour du bras, Kaya et Orlane nous suivent juste derrière, elles aussi habillées pour « l'occasion ».
Harry nous fait un signe de tête et nous avançons vers le videur qui a un air de Johnson mélangé à Hanna.
C'est un grand « monsieur propre », métisse, des muscles mastoc, et un air renfrogné encré sur son visage.
On lui fait part de notre plus beau sourire, et un de ses collèges nous contrôle rapidement, en tâtant la veste des garçons, ainsi que nos sacs pour les filles.
On finit donc par rentrer et Harry envoie immédiatement un message à Derek qui nous surveille depuis le haut d'une colline, des jumelles fixées sur les yeux, aux côtés de Collins et Callen.
Lorsque nous pénétrons dans la salle, l'air est lourd et chaud, nous tombons directement sur un nuage de fumée, des néons roses nous accueillent et nous montrent le chemin à prendre. La musique est bien trop forte pour moi mais je fais mine d'avoir l'habitude. C'est un club illégal, et ça se voit rien que par le genre de personnes qui fréquente ce lieu. La plupart ont des traits d'Amérique du Sud, sûrement de Cuba, ou du Mexique.
Zayn a dû même plaquer ses cheveux en arrière pour faire plus « mafieux super dangereux », et cela nous avait déclenché un four rire lorsque il m'avait dit ça.
Il était sûr de lui, juste parce-qu'il avait une « coupe adaptée » et ça m'avait fait encore plus rire de le voir se préparer méticuleusement lorsque nous étions dans la salle de bain.
J'y avais dit que j'étais pas prête et que j'avais peur, mais il n'en avait rien fait, et m'avait simplement répété que « tout allait bien se passer » alors je les ai suivi, encore.
La musique et l'odeur du cigare me remplissaient toute entière, j'étais déjà sonnée dès l'entrée, et Zayn me serra fort la main lorsqu'il dut me quitter.
Je devais m'en tenir au plan, et rester assise au bar, à observer où se trouvait Rebelle, c'est tout ce que j'avais à faire.
Seulement, je n'avais pas prévu de parler à quiconque et malheureusement pour moi je n'avais rien préparé à raconter non plus si quelqu'un devait me poser des questions, et j'aurais du le faire, parce-que si je l'avais fait peut-être que je ne serait pas passé pour la fille étrange et à surveiller.
Serveur- Hey, Chica, tu es nouvelle ici, je ne t'ai jamais vu !
Carrie- Oh, euh... Je... Oui c'est la première fois.
Serveur- Pourquoi tu es ici ma belle ?
Carrie- Oh... Je viens me distraire. Ai-je dis trop vite.
Je me claquais intérieurement. Le serveur fronça les sourcils et enchaîna :
Serveur- Oh, tu sais ici personne ne vient pour se détendre, on vient ici pour affaire... Dit-il en me faisant un clin d'œil.
Serveur- Alors dans quoi travaille ton jefe* ?
Carrie- Euh.. Je...
Serveur- Oh ! J'ai compris tu n'as pas le droit d'en parler. Me coupa-t-il.
Serveur- Je t'en veux pas. Tu veux quelque chose à boire ?
Ok.
(*jefe= Patron. Ici, le serveur pense que Zayn est le meneur de file, le patron quoi.)
Dis oui Carrie, tu vas paraître louche. Mais t'as pas bu depuis longtemps, ne recommences pas, me soufflent mes consciences.
Carrie- Un shot ?
Il acquiesça et partit en direction des alcools. Pendant ce temps je cherchais des yeux cette fille aux cheveux rouge, cette « Rebelle ». On devait se tirer au plus vite d'ici, je devais pas me mettre minable, je ferais tout foirer. Alors je cherchais plus longtemps, plus précisément, pour la trouver au plus vite et éviter de boire ce petit verre d'alcool. Mon œil accrocha une affiche, cette fille que je cherchais y était présente dessus, elle posait et vendait les mérites de son boulot, et je me demandais comment on pouvait aimer faire ça.
Puis posté à côté de la fiche, mon regard s'attarda sur un homme.
Un vieil homme, je m'attardais alors plus longtemps sur ses traits, persuadée de le connaître.
Et ça m'inquiétait déjà.
Il avait une canne dans la main, les traits tirés, des cernes entouraient ses yeux, un cigare au bec, et ses cheveux gris plaqués en arrière. Il me souriait subitement à l'aide de ses dents noircies par le tabac. C'est lorsqu'il me fit un signe à l'aide de son doigt, que je me mise à comprendre qui c'était.
De son doigt, il me pointait, et il formait rapidement une croix imaginaire devant mes yeux.
Une croix bordel.
Je restais plantée là, à le regarder les yeux dans les yeux, et je me touchais automatiquement l'arrière de mon oreille lorsqu'il finit de faire son signe. C'était lui, plus vieux que dans mon souvenir, mais il était bel et bien là.
Et j'aurais préféré tomber sur la rousse, que sur lui évidemment.
« Il n'y avait pas de risque » c'est ce que m'avaient dit les autres.
Alors il s'avança vers moi, et je tentais de ne pas paniquer alors que des milliers de frissons me traversaient tout le corps. Mon cœur allait lâcher d'un moment à l'autre, et je pressais un peu plus fort le shot que j'avais dans les mains avant de le boire d'un coup sec, pour me donner un peu de courage. Tant pis pour ma sobriété, qui n'était plus valable maintenant.
Mon regard allait recroiser le sien, sa voix aller me chuchoter des choses que je ne voulais pas entendre, et rien que de l'imaginer juste, me toucher, me répugnait. Mais je ne pouvais pas m'enfuir, je mettrais mes amis en danger, alors je ne fis rien, et j'attendais qu'il se présente à moi.
Le cliquetis incessant de sa canne tapant contre le sol se rapprochait de plus en plus, et dieu sait à quel point j'avais envie de disparaître là tout de suite, mais je n'en fis rien encore une fois.
Je sentis donc, plus rapidement que je le pensais, son souffle chaud et puant s'abattre derrière mon oreille. Cette oreille là, celle qui était marquée d'une croix noire. Il se mit à me chuchoter de sa voix rauque :
?- Une bonne descente.. Tout comme son père.
[Pdv : Zayn]
Je m'adonnais, après avoir laissé Carrie, à ma mission principale : trouver cette Rebelle aux cheveux rouges. Je sais qu'il va falloir lui faire comprendre que c'est à moi qu'elle doit donner les informations, et il faudra que je joue le jeu, et je crains déjà la réaction de Carrie.
Mais bon le jeu en vaut la chandelle.
Je l'aperçois au loin, elle parle avec un gars en costume argentée, il est assez vieux et il lui crache la fumée dans la gueule. Lorsqu'il finit ceci, je fonce directement dans sa direction, et elle lève les yeux vers moi, un faux sourire scotché aux lèvres.
Rebelle- Je peux t'aider ?
Je la tire directement dans le sens contraire, espérant trouver un endroit où on pourra ne pas se faire repérer. Elle me crie que d'habitude elle ne fait que danser pour les mecs, et que ça valait tout de même cinquante dollars, mais que pour moi elle peut faire une exception, et me le faire pour quarante-cinq.
Je ne relevais pas, parce-que c'était pas du tout mon style de fille, et puis surtout parce-que je n'étais pas là pour ça. Elle rit de mon absence de réaction, sûrement parce-que j'ai l'air pressé, mais j'ai besoin d'infos pas d'elle.
Je veux obtenir ces infos, je veux pas obtenir quoi que ce soit de plus, ni son corps, ni ses danses, je veux juste sauver ma copine et mes potes.
[Pdv : Carrie]
Carrie- Papa. Dis-je d'un air désespéré en triturant mon verre vide.
Il sourit, sûrement parce-que le stress se lit sur mon visage, et ça doit le satisfaire de savoir que j'ai toujours peur de lui. Il montre donc du menton l'homme en face de nous, et lorsque je le regarde, je reconnais tout de suite le videur de tout à l'heure.
Ruiz- Tu vois-là bas ? C'est Miguel. Tu vas voir Miguel et tu vas lui dire que tu viens de ma part, que tu es celle que j'attendais. Il va te laisser entrer dans une autre pièce, et tu m'attendras là-bas.
Carrie- Et si je veux pas ?
Ruiz- Si tu veux pas ? Il rit sarcastiquement.
Ruiz- Tu le voudras crois-moi. Tu ne voudrais pas qu'il arrive malheur à tes amis, et à ce... Comment il s'appelle déjà... Zayn ?
J'avale ma salive plus bruyamment que je le pensais et il rit face à ma réaction. Je me lève donc, prudemment, évitant son regard et me dirige vers ce Miguel. J'exécute l'ordre que m'a donné Ruiz et rentre dans cette pièce toute noire. Il n'y a personne, cette pièce est vide, et sombre.
[Pdv : Omniscient]
Ce à quoi allait assister Carrie était bien loin de ses pensées. Elle se demandait ce qu'elle pouvait bien faire ici, et elle commençait à croire que ce n'était pas une bonne idée.
Alors elle fit demi-tour mais juste avant d'ouvrir la porte, un bruit de machine l'interpella. Elle se retourna brusquement, et vit un projecteur s'allumer promptement.
Elle s'avança alors vers celui-ci qui se mit à projeter quelque chose. Quelque chose à laquelle elle ne s'attendait pas du tout. C'était des photos d'elle, petite, des photos qui représentaient sa vie joyeuse, sa vie d'avant, celle dont elle ne se rappelait pas.
Une musique douce avait envahie la pièce, et elle souriait parfois face au bonheur qu'on lui exposait devant les yeux. Elle ne comprenait pas que c'était le sien, elle avait oublié à quel point cette sensation pouvait être bonne. Elle souriait de bon cœur.
Puis l'écran se mit à moins bien fonctionner, des formes difformes envahissaient peu à peu le mur blanc, et la musique s'était arrêtée. Elle avait regardé le projecteur ne comprenant pas ce qu'il se passait et quand son regard se reposa sur le mur, elle était terrifiée. Horrifiée par la dureté des images auxquelles elle devait faire face.
La musique douce avait changé pour un enregistrement qui diffusait ses pleurs, entrecoupés par ses propres supplications, elle implorait la personne qui l'enregistrait de la laisser en vie, et à l'entente de ses propres mots, elle frissonait.
La première image c'était elle, ligotée à l'aide d'une corde, des larmes perlant sur ses petites joues, vu son jeune âge c'était certainement pendant la première période des boîtes. Des chiffres étaient inscrits sous les photos et lorsque la deuxième apparut ce n'était plus elle, c'était cette fille, Sarah, la sœur d'Harry, elle portait le numéro deux, et son visage était barré par une inscription indiquant qu'elle était morte.
S'en suivit une centaine de photos, de toutes les filles à ses côtés pendant le premier kidnapping, parfois leur têtes était barrée par l'inscription qui indiquait leur décès, et parfois non. Carrie observait méticuleusement chacun de leur numéro, leurs initiales, elle tentait de se rappeler de leur têtes, de leur noms.
Puis la dernière photo, pas des moindre, lui fit face plus longtemps que les autres.
Un jeune garçon, vidé de toute émotion, les yeux encerclés de bleus, la peau des bras jaunie par d'anciens hématomes. Il ne pleurait pas, c'était d'ailleurs le seul. Puis, contrairement à toutes les autres filles, lui, il regardait sûrement l'homme qui prenait ce cliché, et son regard était rempli de vide.
En dessous de cette photo s'inscrivit son initiale et son numéro, et la jeune fille ne put s'empêcher de réprimander une larme lorsque l'enregistrement passa la voix du jeune garçon qui suppliait ce « Carlos » de le laisser en vie.
C'était lui, son visage angélique, dont elle se souvenait parfois dans ses rêves, il était bien là, et c'était ce visage, cette personne. C'était celui qu'elle avait décidé d'aimer quand même, parce-qu'elle était amoureuse de lui aujourd'hui. La projection s'arrêta subitement, et elle criait désespérément pour qu'on la laisse sortir.
Carrie- Pourquoi vous me faîtes ça ?! Criait-elle en tapant contre le mur.
Le silence devenait pesant, mais il fut coupé par une autre projection. Elle était agacée de devoir regarder toutes ces images sans en comprendre le sens.
Mais cette fois-ci ce n'était pas des souvenirs, c'est ce qui était entrain de se passer, en ce moment même. C'était celui dont elle était tombé amoureuse, elle l'avait reconnue de suite, et il avait trouvé la fille aux cheveux rouges.
Au début elle se réjouissait de savoir qu'elle allait sortir d'ici, parce-que son copain avait retrouvé Rebelle.
Puis elle se rendit compte d'un truc, un truc indéniable : le problème dans tout ça, c'est la position dans laquelle ils se trouvaient tous les deux.
La rousse était à califourchon sur lui, et il maintenait fermement ses fesses, tous les deux s'embrassaient. La main de Carrie se porta rapidement contre sa bouche, et cette fois-ci ce n'était pas une, mais plusieurs grosses larmes qui perlaient sur ses joues.
Après de longues minutes, elle tombait à genoux, et elle criait de toutes ses forces, qu'elle le détestait, lui, son père, cette fille, et qu'elle se détestait elle-même.
Elle tapait de toutes ses forces le sol, elle criait aussi fort qu'elle le pouvait et elle espérait que tout cela ne soit qu'un cauchemar, que quelqu'un allait venir la sortir de là.
Mais c'était la triste réalité, et comme toujours elle détestait savoir que rien de tout cela ne pourrait se réparer.
Sa vie était finie, son cœur s'était déchiré en des milliers de petits morceaux.
Elle était brisée. Profondément brisée.
Alors, que dans son esprit tout devenait aussi sombre que la pièce, d'un coup d'un seul ce fut le trou noir.
Peu de temps après avoir obtenu les informations, ils sont tous sortis de cette boîte de nuit, contents d'eux, il ne manquait plus que Carrie.
Mais la jeune fille n'allait jamais les rejoindre, et après maintes et maintes recherche, une bagarre générale éclata mais toujours pas de Carrie.
La jeune fille avait disparue.
Personne ne savait où elle se trouvait, pas même Derek qui avait tout surveillé depuis le début. Personne excepté son père, qui avait pris soin de l'emmener dans un van au parking souterrain alors qu'elle avait perdu connaissance.
Il allait l'emmener pour la troisième fois de sa vie, et cette fois-ci il allait la tuer, pour de bon. Quoi qu'il advienne le sang de sa fille coulerait sur ses mains, tout comme celui d'Orlane et Kaya, c'était son prochain objectif.
C'était le sang de ses filles dont il voulait se nourrir. Et s'il fallait qu'il tue d'autres personnes pour pouvoir les voir mourir elles, il le ferait sans problèmes.
Il s'imaginait déjà voir Carrie pleurer et souffrir, le supplier de l'épargner, il voulait la traîner dans son propre sang, la forcer à souffrir comme elle aurait du souffrir à l'époque.
Il avait tout planifié lors de son passage en prison.
Il lui fallait juste quelques contacts, de l'aide, et son évasion réussie, il n'avait plus qu'à appliquer le plan.
La mort de son ex-femme, la mère de sa précieuse fille, la mort de L. , la poursuite avec les cubains, Tatum, tout était planifié dans les moindre détails, et le meilleur dans tout ça, s'était-il dit, c'est qu'il n'avait pas eu besoin de faire grand chose pour embarquer les autres, puisqu'ils étaient tombés dans le piège plus facilement qu'il ne l'eût cru.
Il suffisait d'envoyer de fausses informations à Harry, grâce à un de ses sbires calé en informatique, et le tour était joué.
C'est vrai que Ruiz ne comprenait pas l'attache que pouvaient avoir les uns envers les autres, les sentiments, la compassion et l'amour c'était pas son truc. Mais il s'était débrouillé pour comprendre ce schéma, ce lien qui les liaient tous et mener au moins l'un d'entre eux dans son piège, les autres suivraient forcément.
[Pdv : Carrie]
Je me retrouve là, enchaîné à un mur de briques bleu, seule à seule avec moi-même. La solitude c'est ce qui m'accompagne de puis ces deux jours.
La solitude est là certes, mais j'ai le droit à un convoi spécial de nourriture. Oui car tous les jours, un mexicain au service de mon père, m'apporte une gamelle d'eau et un morceau de pain, histoire de me maintenir en vie, pour pouvoir me faire souffrir plus longtemps, mais pas trop non plus, faudrait pas que je pète la forme.
Honnêtement, je rêverais de mourir là, de suite, plutôt que de leur donner mes larmes, de leur offrir mon sang, mes cris et ma souffrance une nouvelle fois.
Je rêverais d'un endroit où je n'aurais besoin de personne, parce-qu'au final je suis toute seule, et personne n'a besoin de moi maintenant, tout le monde m'a trahi.
Les autres ont eu leurs infos, ils vont pouvoir vivre, et je me suis sacrifiée pour les aider, parce-que je me devais de le faire. Je pensais que je pouvais compter sur eux un minimum, quand même.
Je les ai entraîné dans cette histoire sans même m'en rendre compte, ils auraient pu continuer leurs vies tranquilles, et aboutir à ce qui était prévu pour eux, c'est ce que je m'étais dit quand j'ai obéit aux ordres de Ruiz dans la boîte de nuit.
Sans moi, Kaya aurait pu continuer ses études, Derek serait toujours avec sa femme et son fils, May n'aurait peut-être pas rencontré Harry, mais elle aurait vécu une vie sans encombres, tout comme lui, et le reste de la troupe.
La seule personne que j'ai un peu aidé c'est Orlane, et ce n'est même pas moi qui l'ai sorti de House of Time.
Peut-être que si je savais pourquoi elle y est allée, j'aurais sûrement su encore une fois que c'était à cause de moi. Et Zayn ? Zayn n'en parlons pas, je préfère ne même pas y penser.
J'ai même plus la force de pleurer, ni celle de manger, je veux crever là, au milieu de mon sang encore frais, mélangé à celui qui a déjà séché, c'est celui que j'ai versé la veille.
Hier c'était l'arcade qu'on m'a pété, mais là c'est le nez, c'est plus abondant, mais j'arrive pas à comprendre que c'est le mien
J'ai l'impression de toucher un truc qui n'est pas à moi, qui ne sort pas de mon petit corps affaiblit, j'ai l'impression que rien n'est réel ici.
Quand le mexicain revient, généralement ce n'est pas pour me donner à manger, non généralement ce qu'il me donne c'est des coups.
Je sais pertinemment que j'aurais mal sur le coup, mais j'ai même plus la force de résister ou de crier. J'ai dis que je ne leur offrirai plus rien, et c'est la seule chose à laquelle je me tiendrais.
Coûte que coûte, je m'engage à ne plus rien satisfaire de leurs envies, à commencer par me voir souffrir.
Je touche une dernière fois la chaîne en or qui est accrochée à mon cou, et je pense à cette bague que Zayn m'a offert.
Comment a-t-il pu me trahir comme cela ?
De cette façon, je veux dire, en fait depuis que je suis ici, je pense pas à ce que me font les hommes de Ruiz, la violence qu'ils m'infligent. Non je pense à cette violence intérieure que je m'inflige à moi-même, et celui qui en est à l'origine c'est lui.
Sans scrupule il l'a embrassé, pour arriver à ses fins, mais il n'a pas pensé à ce que j'aurais pu ressentir.
Lorsque le mexicain m'attrape le cou, il s'empresse de m'arracher cette chaîne, et en arrachant celle-ci, il détruit le dernier espoir que j'avais d'être liée à Zayn.
Il a brisé ma vie, et il a brisé la dernière chose qui nous reliait.
J'avais rêvé de mon père il y a quelques temps, et il est de retour dans ma vie. Plus horrible que dans mes rêves.
J'avais rêvé de Zayn et de la façon dont il allait me trahir, et il l'a fait. Hier j'ai rêvé de mourir. C'est peut-être ce qu'il va se passer demain.
▶▶▶▶Deux mois après◀◀◀◀
[Pdv : Omniscient]
Deux mois se sont écoulés après le nouveau rapt de Carrie. C'est l'effondrement des deux côtés.
Aucun n'a comprit comment cela s'est passé, ni Carrie, ni Zayn, ni aucun d'entre eux d'ailleurs. Chacun souffre moralement, et l'une d'eux souffre physiquement, plus que les autres : Carrie a perdu neuf kilos en deux mois, elle est très faible, et elle s'estime heureuse d'avoir tenu ce dans quoi elle s'était engagé.
Elle ne leur a pas offert une seule goutte de tristesse, pas une seule larme de souffrance, rien, juste du silence.
Elle meurt lentement, de jour en jour, il s'avère que comme au « bon vieux temps » des hématomes entourent ses yeux, et ont pris place sur une grande partie de son corps.
Certaines traces jaunâtres sont recouvertes par de nouvelles qui sont bleues, puis parfois elle est écorchée aux phalanges, aux coudes, et aux genoux.
Elle ne ressent même plus la douleur c'est comme si une couche déjà douloureuse la recouvrait tout entière. La réelle douleur, celle qui augmente de jours en jours, elle n'en a qu'une seule : c'est celle du cœur.
Parce-que son cœur appartenait à cet homme, et il l'a détruite.
Quant à lui, il a arrêté de sourire, il a arrêté de vivre depuis qu'elle n'est plus là. Il espère tous les jours la retrouver dans son lit, endormie à côté de lui, et toutes les nuits il se réveille espérant qu'elle rentre.
Il n'est plus rien sans elle. Il souffre et s'en veut de l'avoir laissé.
La disparition de sa copine a fait le tour du monde et on en parle partout, on l'appelle pour prendre des nouvelles, qu'il n'a pas, et tous les jours il répète sans arrêt la même chose. Parce-qu'il ne peut rien faire de plus que de répéter, sans cesse cette soirée effroyable, où il a du rentrer sans sa copine, mais les poings en sang parce-qu'il avait tapé sur quelques unes des personnes présentes dans cette boîte
Il se souvient de la soirée comme si c'était hier, la fille l'avait emmené dans la chambre et lui avait littéralement sauté dessus, elle lui murmurait qu'elle était désolée, et sur le coup il s'était laissé faire, quand elle recommençait à dire qu'elle s'excusait il comprit que quelque chose n'allait pas.
▶▶▶▶Flashback◀◀◀◀
Rebelle- Je suis désolée, j'ai pas le droit... Je peux pas je suis désolée je peux rien te dire... Je..
Zayn- On est obligés de s'embrasser comme ça là ? Réussit-il à dire entre deux baisers.
Rebelle- Oui y a une caméra juste derrière moi. Dit-elle doucement.
Rebelle- Ecoutes-moi dit-elle en tenant le visage de Zayn entre ses mains.
Rebelle- Je vais mourir si je te donne ces informations. Je peux rien dire.
Zayn- Si tu ne le fais pas c'est ma copine et des tas d'autres filles qui vont mourir, merde. Dit-il en se levant subitement.
Rebelle se mit à regarder en direction de la porte, puis de la caméra, après un long silence, et un bon temps de réflexion, elle empoigna le col de sa chemise, et lui chuchota à l'oreille :
Rebelle- Zayn.. C'est dans les sous-sol de House of Time que se cache ce que tu cherches. Maintenant vas-t-en ! Dit-elle en criant.
Zayn- Et toi, qu'est-ce que tu vas faire ? Réussit-il à balbutier.
Rebelle- Je me débrouillerai ! Cours maintenant ! COURS ! Cria-t-elle.
▶▶▶▶Fin du Flashback◀◀◀◀
Elle l'avait embrassé, l'avait tenu à part pour le protéger, mais elle ne pouvait pas en dire plus, malheureusement ça a suffit pour qu'elle soit mise en danger.
C'est dans House of Time que les jeunes devaient chercher dès à présent, c'est là-bas qu'ils résoudront pas mal de leurs problèmes, et peut-être qu'ils trouveront comment sauver Carrie par la même occasion.
C'était leur seul espoir, mais qui sait si ce n'est pas un nouveau piège mis en place par Ruiz ? Il aurait pu très bien engager cette fille aux cheveux rouges pour leur tendre un nouveau piège.
Ils avaient alors attendus deux longs et pénibles mois avant d'agir, le premier c'était en partie de la faute de Fisher qui refusait catégoriquement que les jeunes s'en mêlent plus que ce qu'ils ne l'avaient déjà fait, il leur avait interdit d'intervenir.
Alors ils ont secrètement décidé de monter leur propre affaire, avec leurs propre moyens, rien n'était trop beau pour sauver la plus jeune d'entre eux.
Ce qui avait effrayé l'une d'entre elle d'ailleurs, elle allait devoir retourner là où elle s'était échappée avec l'aide de Kaya, mais elle ne pouvait pas le dire, les autres auraient sûrement posé trop de questions, alors elle a suivi, à ses risques et périls.
Et voilà, c'est devant cet hôpital psychiatrique au décor lugubre, que se retrouvent les cinq concernés.
Ils ne savent pas exactement comment ils vont s'y prendre, mais ils sont sûrs de trouver quelque chose qui pourra les aider, c'est Rebelle qui leur a dit, et ils lui font confiance.
Parce-que peu de temps après, ils ont appris que Rebelle, c'était l'une des quatre-vingt survivantes des boîtes.
C'est comme ça qu'elle a réussit à s'infiltrer dans le club, elle s'est teint les cheveux, elle a recouvert son ancien tatouage derrière l'oreille par un autre, et elle s'est fait passer pour strip-teaseuse. Elle savait où trouver ceux qui l'avaient enfermés.
Pendant près d'un an, elle s'est façonné une histoire, en tentant d'oublier qu'elle était la quatrième de leur plus grosse série de rapt.
Elle a ensuite créé des liens avec des personnes pas très recommandable mais très utiles pour son plan, et ce qui l'importait le plus à partir de ce moment là, c'était de se venger de celui qui la payait pour danser et satisfaire son besoin irréfutable de se sentir supérieur à la femme. Tout en sachant pertinemment que cela n'allait pas durer longtemps.
Elle voulait se venger des coups qu'elle avait reçu, elle voulait se venger de lui.
C'était sa vengeance qui motivait toutes ses actions, et c'était le sang qui avait inspiré la couleur de ses cheveux. C'était son sang à lui qu'elle voulait voir couler.
Et c'était donc deux mois après la disparition de Carrie, comme dit précédemment, que les médias s'étaient emparés de l'affaire, parce-qu'un riverain avait retrouvé le corps de Rebelle inerte sur le bord de la route.
Les médias avaient tout de suite fait le lien avec Carrie, cette jeune fille décrite comme saine mais en perpétuel danger à cause de ses liens de sang.
L'homme qui l'avait retrouvé, profondément choqué, avait dit avoir retrouvé le corps sans vie de la jeune fille complètement dénudé, un ensemble de lingerie recouvrant ses parties.
Cet ensemble avait la même couleur que ses cheveux, mais au début on ne le vit pas, vu la quantité de sang qui s'était échappé de sa gorge
Ils l'avaient égorgés et laissés sur le bord de la route, mais les sbires de Ruiz avaient tout de même pris la peine de faire quelque chose avant de partir : ils l'ont marqués.
Marqués d'une croix et d'un numéro : « A-04 ». Ils l'avaient marqués avec son propre sang.
Ce numéro avait immédiatement fait le tour des journaux locaux, et la plupart d'entre eux commençait par ce genre de phrase :
« Une jeune strip-teaseuse de 26 ans, Anastasia Creepers, plus connue sous le nom de Rebelle, a été retrouvé abandonnée au bord de la route, baignant dans une flaque faîte de son propre sang. (...) Peut-on faire un lien avec la récente disparition de la jeune Carrie Holmed ? Rien n'est certain, mais rien n'est que coïncidence. »
Et c'était donc le jour de cette malheureuse trouvaille, que le groupe d'amis avait décidé de se rendre à House of Time en sachant pertinemment que c'était devenu l'affaire de toute une ville, de tout un pays, et que tout le monde s'était emparée de ce fait divers.
Il avait fait le tour du monde, littéralement.
Les magouilles de Ruiz avait été dévoilés au grand jour, et la plupart des gens au courant par la presse, par la radio, voulaient retrouver celui qui avait fait de la vie de centaine de jeunes filles un calvaire.
C'était « l'affaire du siècle », « la chasse à l'homme», « la chasse au Ruiz ».
Chacun d'entre eux voulait se faire justice soi-même, au nom de ces jeunes filles disparues, de ces ombres douloureuses.
C'est ce que ne savait pas Carrie, c'est ce que ne saurait jamais Rebelle : le monde était avec eux.
Mais c'était sur ça que comptait le petit groupe de jeune, c'était sur les autres.
Parce-que plus le monde était au courant, et plus il était possible de retrouver la trace de Carlos et de ses sbires, et surtout il leur serait possible de retrouver Carrie.
Les jeunes s'étaient tout de même gardés de parler de House of Time dans les journaux, juste par précaution, mais ils se devaient de savoir qu'ils pouvaient compter sur n'importe qui, tout le contraire de ce que pensait Carrie en définitive.
Parce-qu'elle était seule à présent, elle ne savait plus qui elle était, elle ne savait plus comment espérer, comment survivre.
Disparu l'espoir d'être en vie, disparue toute trace d'amour, d'amitié, rien de tout ça n'existait plus.
Tâché de sang, son corps était parsemé d'ecchymoses, ses bras étaient blessés, éraflés, son œil droit ne s'ouvrait plus en entier, et elle flottait maintenant dans ses habits. Elle était dans un sale état.
Elle s'était dit à ce moment là, qu'elle n'avait pas eu le droit de vivre pendant longtemps, et on la privait une nouvelle fois de sa liberté, parce-qu'au nom des liens de sang, au nom d'une horrible idéologie, elle n'avait pas le droit de vivre comme n'importe qui. Certains en avaient décidés autrement, elle se devait de mourir. De cette façon-là, à crever sur le sol la bouche ouverte, au milieu de ses propres excréments et de son propre sang, sûrement noyée dans les larmes et l'horreur.
C'était la façon dont elle était destinée à mourir, c'est ce qu'ils avaient décidés tout du moins.
Elle se répétait ceci sans arrêt, pour ne pas céder à la folie, mais elle avait peur, pas de mourir non, plus maintenant.
Non, elle avait peur d'être oubliée parce-qu'elle était seule, et qu'elle n'était plus importante.
L'oubli c'est ce qui l'effrayait le plus.
On est plus important quand on est seul, s'était la conclusion qu'elle en avait tiré.
Mais personne ne trouve la mort, l'oubli, la solitude, la peur, juste. Personne ne mérite de souffrir autant qu'elle(s), qui a le droit de décider ou non si l'on mérite de vivre ?
Ne m'oublie pas. Ne nous oublie pas. S'il te plaît, n'oublie pas.
Don't Forget me. Don't Forget us. Please, Don't Forget.
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HIII BABES ! VOILA CE DERNIER CHAPITRE VOUS A-T-IL PLU ?
Bon pour moi c'est les vac's, j'ai fini ce chap à 16:04, après quatre jours d'acharnement, c'ets le plus long chapitre de l'histoire.
NEW RECORD BIP BIP BIP.
Oh ! Si vous voulez savoir j'ai râté mon bac mddrr
Je suis pas trop en forme en ce moment mais j'essaie de faire de mon mieux, j'espère que ce chapitre vous aura plu, répondez aux questions :
→ Carrie ?
→ Zayn ?
→ Rebelle ?
→ Ça y est, Ruiz est là, comment vous le trouvez ?
→ Une idée pour la suite?
→ Remarque / Critique ?
ALL THE LOVE BITCHES XX Chloé la keh keh qui va en L avec plus ou moins des encombres sur son chemin et qui du coup se fait hagar et hechem, mais qui s'en bat les reins, c'est rien elle s'adapte mdrr
Ah et aussi, Don't Forget, i love you all, thx for everything. « Yé t'aime beaucu »:))) Merci d'être là. Je vous aime tellement, tellement.
6.3K c'ets énorme !
Loooove xx Chloé
#5999 mots, presque 6000 quoi ! (comme mes vues mdrrr) La bise:))
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