Chapitre 70 ⊙
« Le monde entier est un théâtre, et tous, hommes et femmes, n'en sont que les acteurs. Et notre vie durant nous jouons plusieurs rôles. » - William Shakespeare
« Pensées 3.0 »
[Pdv : Omniscient]
Dans son troisième carnet, Lydie a touché le fond. Des mots très durs y sont inscrits, et il lui vient alors des idées noires, des idées de suicide, d'abandon.
Toute la rage qu'elle ressentait a été marqué dans ce carnet. Et ce carnet à lui-même marqué tous les esprits.
La violence des mots est telle, que c'en était dur à lire. Comment quelques mots peuvent-ils blesser à ce point ? C'était ce que s'était demandée Carrie lorsqu'elle avait lu ce troisième carnet. Les notes étaient parfois espacées de quelques jours, voire une semaine, mais pourtant c'était le plus gros de tous les carnets que la jeune fille avait pu lire jusqu'à présent.
Toute cette haine et cette rage empilées sur des feuilles blanches, un ramassis de mots souvent grossis par l'alcool, voilà ce qu'était ce troisième volet : de la rage sur papier.
A cette époque, c'était une longue descente aux enfers pour Lydie, pour Carrie et par dommage collatéral, pour Liam. Ce que n'a pas marqué Lydie, sûrement pas en état d'écrire à ce moment là, c'est que la plupart de ses soirées, elle les passait au bar du coin, et Liam devait se débrouiller seul à onze ans pour pouvoir vivre et manger indépendamment. C'est à ce moment là qu'il est devenu mature, c'est à cette période-ci qu'il est devenu autonome.
Étrangement il ne l'a jamais reproché à sa mère et pendant longtemps il en a voulu à Carrie, parce-qu'il ne savait pas tout ce qu'il se tramait derrière, tout ce que devait endurer chaque jour sa sœur.
Lors du retour de celle-ci, quand il comprit toute la vérité, quand il a su que la personne à laquelle il devait en vouloir n'avait en réalité pas de nom. Que ce n'était la faute de personne en particulier. Il s'en est voulu. Longtemps.
Parce-que la réalité, c'est celle que personne n'ose dire, et la vérité c'est qu'il n'y a pas quelqu'un qu'il connaît vraiment qui est à l'origine de ce mal être. C'est la faute de la situation dans laquelle ils vivaient, de l'endroit où ils vivaient, et des personnes qui avaient entourés sa mère à l'époque.
Il avait compris tout ça à seulement onze ans et des brouettes, et il s'est longtemps dit qu'il n'était plus à sa place désormais. Alors il a redoublé d'efforts à l'école, il voulait sortir sa famille de ce merdier, parce-qu'il se devait de le faire, parce-qu'ils ne devraient plus vivre ça.
Ni lui, ni sa mère, ni sa sœur. Alors il essayait coûte que coûte de reprendre sa vie en main, il tentait tout ce qui était en son pouvoir pour rendre heureuses les filles qui l'entourait. Leur rendre ce bonheur qu'elles avaient perdu pendant si longtemps. Leur rendre ce qui leur était dû, ce qu'il pensait indispensable maintenant.
Peu à peu, surtout vers la fin du carnet, on observe que l'écriture, le vocabulaire, l'ambiance dans laquelle se trouve Lydie se relâche, elle se détend, et c'est lorsqu'elle est entièrement remontée à la surface, qu'elle entama le quatrième carnet. En prenant soin d'y coller tout d'abord, ses premières photos aussi morbides qu'elles puissent être, et ensuite de bonnes photos de famille, reflétant la joie et le bonheur qui s'étaient récemment installés chez eux.
Le bonheur qu'elle croyait perdu renaissait finalement de ses cendres, et elle avait, sur ce long chemin difficile des retrouvailles, abandonné sans s'en rendre compte, l'espoir, la foi, le courage, et la conscience dont elle avait fait preuve jusque là.
Elle avait perdu tout ce qui la forgeait auparavant, lorsque sa fille était sortie de sa vie. Elle s'était noyée dans l'ombre, elle broyait du noir.
Mais un petit ange, plein de lumière et d'esprit, de bonté et de courage, qui avait en lui tout ce qu'elle avait semé durant sa descente aux enfers, l'avait aidé à se remettre sur pieds.
Le jeune Liam, douze ans à peine, portait le monde entier sur son si petit dos, c'était lui, l'ange qui l'avait sauvé. C'est ce qu'avait remarqué Carrie lorsqu'elle finit la fin du livre.
« C'est sûrement ça être une mère, c'est sûrement ça le rôle d'un enfant », c'est ce qu'elle s'était dit après coup.
« Pensées 4.0 »
Les dix premières photos sont en noir et blanc, le premier Polaroïd est une photographie d'un verre explosé sur le sol, vient ensuite des gouttes de pluie, puis les cuisses de Lydie mutilées.
Les sept autres sont flous, et il est difficile de distinguer ce qu'elles sont, sauf peut-être la dernière. La dernière c'est une pierre, une grosse pierre, une pierre tombale en fait. On ne sait pas à qui elle appartient, l'identité de la personne n'est pas visible, mais ce qui est sûr c'est que c'est une épitaphe.*
Vient ensuite peut-être une dizaine de pellicules, et une cinquantaine de photos en couleurs. Au début c'est juste des photos de ses enfants, de dos souvent, main dans la main, au parc, à la maison. On voit parfois leur oncle leur faire des tours de magie, leur lacer les chaussures, leur faire faire du vélo. Du moins Carrie tente de faire du vélo vu que Liam lui, savait déjà en faire.
Puis on finit par les voir de face, souriant, toujours tous les deux, avec quelques cousins de temps en temps, mais surtout leur oncle, et « L. ».
Mais la toute dernière photo est la plus intéressante.
Ils sont tous les trois main dans la main encore une fois, Lydie faisant un signe d'au revoir.
On ne sait ni la date, ni l'identité de la personne qui les a photographié. Juste une inscription sous la photo nous permet de comprendre la signification et l'importance de cette photo :
« Adieu les problèmes, adieu doux carnet, une nouvelle vie commence pour nous, bonjour bonheur et sérénité, bonjour la vie que nous attendions, mais par dessus tout, bonjour à la vie que j'attendais. »
*(NDA : pour ceux qui me connaissent, en vrai, pour moi, c'est une épitaphe blonde qui fait de la musique mdrr jpp de moi)
[Pdv : Carrie]
J'ai mis un moment à assimiler cet enchaînement de boxe, « droite, gauche , tête baissée et coup de pied ». C'est ce que je me répétais sans cesse depuis une heure en fait.
Je pensais aussi à ce que j'avais lu et vu récemment. Ma vie n'est pas classique, c'est ce que je me suis immédiatement dit après ma lecture.
J'ai peur et je veux plus me battre, j'ai peur de retomber comme l'a fait ma mère, parce-que t'as beau être le plus fort mentalement, tu peux tomber à tout moment, et j'ai peur d'abandonner, mais j'ai peur d'y aller trop vite aussi.
Je m'entraîne lentement, j'ai pas vraiment le moral, j'arrive plus à dormir, je suis fatiguée de tout, je crois que j'ai mal. J'ai mal au cœur, j'ai la gerbe.
Carrie- Merde ! Dis-je en tapant dans le sac de frappe.
Je m'agenouille par terre, et mes deux mains pressent fortement ma tête. Je pleure putain.
A partir de ce moment là, tout mon monde s'est ralenti, j'ai plus rien reconnu, j'ai plus rien compris.
J'ai vu des ombres se déplacer, des mains me retirer mes gants, d'autres s'étaient déposées sur mes épaules. Puis on m'a parlé, mais les mots s'étaient déformés, mon souffle prenait peu à peu place dans mes oreilles, et au final je n'entendais plus que celui-ci s'affoler un peu plus à chacune de mes respirations.
Tout devenait difficile et sombre, le coin de mes yeux se faisait bouffer par la noirceur, mon cœur était empli de tristesse, mes membres n'étaient plus que des poids lourds, et ma bouche sèche et pâteuse m'empêchait de parler.
Des fourmis me parcouraient l'échine, et je n'écoutais plus que mon souffle lourd et les battements de mon cœur.
Du brouhaha s'était installé autour de ma personne, et je sentais mes larmes couler sur des mains qui n'étaient pas les miennes.
Ces mains étaient posées sur mes joues, et quelque chose -sûrement des pouces- me caressait frénétiquement le dessous des yeux. Ces quelques minutes m'ont parues toute une vie. Mes yeux étaient injectés de sang, je l'appris après, mais à ce moment précis ça m'importait peu parce-que je ne voyais absolument rien. Je n'entendais plus rien. J'étais dépourvue de tout sens mis à part peut-être le toucher.
Les battements de mon cœur étaient assourdissants, et j'avais l'impression d'être plongée dans l'eau, de force. Alors une petite voix tentait de me sauver de ce cauchemar. Cauchemar qui était bien réel cette fois-ci. Il était différent de ceux que je faisais le soir, j'en étais certaine. Cette même petite voix m'appelait encore et toujours, mais je restais immobile, et cela contre mon gré. J'étais shooté à la douleur, plongée dans un sommeil qui n'était pas intentionnel.
Mon corps s'était endormi, littéralement.
Des larmes dévalaient encore mes joues mais cette fois-ci elles arrivèrent au bout de celles-ci car plus aucune main n'étaient collées à mon visage.
Alors je recommençais à avoir peur, à me raidir, parce-que tout ce qu'il se passait là m'était inconnu, je ne comprenais pas tout, ça c'était clair.
Puis cette voix qui m'avait appelé tout à l'heure fit réapparition, et j'essayais de m'accrocher au fait que ça devait être bien de devoir la suivre. Peu à peu je comprenais que c'était de moi dont on parlait, alors mon souffle se relaxa. Mon cœur tambourinait moins fort dans ma poitrine, et mes oreilles se libérèrent peu à peu.
J'entendais mon nom, j'entendais qu'on m'appelait. J'essayais de parler, j'ordonnais à mon cerveau de me laisser parler, j'étais prisonnière de mon propre corps. La panique m'avait prise en otage, et j'essayais de m'en échapper. Alors mon nom qui me paraissait loin au début finit par se rapprocher, de plus en plus, et la vue que j'avais perdue auparavant, devenait trouble, flou, mais moins intense qu'il y a quelque temps.
Je sentis une main toucher la mienne, et je serrais de toute mes forces celle-ci par réflexe, histoire que cette voix ne me laisse pas une seconde fois, encore.
Puis tout se débloqua, soudainement. Ma vue était toujours troublée par mes larmes, mais le son lourd et bruyant percutait mes tympans.
Je sentais ses douces mains caresser les miennes, et j'imaginais ses douces lèvres prononcer mon prénom.
J'avais mal à la tête, mal aux joues, mal aux membres. Les fourmis qui avaient marchés sur ma colonne vertébralr s'étaient maintenant installées dans mes jambe. Je tournais la tête en direction de la voix qui m'appelait maintenant depuis un moment.
Son visage me frappa de plein fouet, en même temps que mes souvenirs.
Je me rappelais de son nom, de son visage, de sa vie, de la mienne, de la notre. Je pleurais en souriant. Et il souffla si fort que je m'en suis sentie toute secouée. Il déposa ses lèvres contre mon front et l'embrassa longuement. Pendant un instant j'ai eu peur de l'oublier.
Zayn- J'ai eu peur putain. Carrie plus jamais.
Et moi donc.
Son front se colla au mien, et j'attendais longuement de pouvoir dire quelque chose, mais je ne dis rien, parce-que je ne savais pas quoi dire, là, maintenant, tout de suite.
Carrie- Je...
Zayn- Chut, te fatigues pas.
J'hochais la tête en signe d'accord.
Il me sourit et j'avais rien de plus à dire du coup. Je m'étais contenté de le regarder, longtemps. Jusqu'à ce que Derek et Harry se chargent de moi. Ils m'avaient porté jusqu'à une chaise, et je leur avais sourit sans rien dire. Derek m'avait couvert, et ils finissaient leurs séance de sport plus vite que prévu. Après quelques vérifications médicales, personne ne m'a rien dit de plus, on m'a juste ordonné de manger et de dormir.
J'ai même pas eu le droit à un médicament, alors le docteur s'en est allé, et j'ai continué mon train-train comme si de rien n'était.
Le soir même Sacha n'avait cessé de nous répéter le plan de la semaine prochaine, et plus il le répétait, et plus je stressais. Zayn me caressait le dos pendant le discours incessant d'Harry, car je suis sûre que mon stress se voit de l'autre côté du continent tellement je n'arrive pas à le gérer.
Et toujours le même schéma suivait son discours du soir, je m'en allais dormir en traînant des pieds, Zayn à mes trousses, je finissais par m'endormir tard, en dernier. Et, je recommencait continuellement, sans cesse, mes cauchemars tous différents et en même temps tous semblables aux précédents.
Comme toujours il me réveille, mais ces fois-ci en me réveillant. Cette fois-ci en particulier, je n'ai pas pleuré.
Parce-que ce dont j'avais rêvé, cette fois-là, c'était la réalité, et c'est ce qui allait se passer si jamais je n'arrêtais pas ce que les autres avaient déjà mis en place.
J'étais persuadée que ça finirait mal, comme à chacune des fois où on avait essayé de m'aider.
Je devais être seule à partir de maintenant.
Absoluement Seule.
–----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
HII BABES JE POSTE UN COURT CHAPITRE ET J ESSAIERAI DE CONTRE BALANCER AVEC LE PROCHAIN OK ?
Bon j'ai passé mon épreuve de bac et c'était pas la joie, du coup bon bah voilà hein, c'est chaud. Mardi j'ai sciences, et jeudi français je prie pour réussir cette fois-ci. Voilà voilà, répondez aux questions en dessous ! :
→ Pensées ?
→ La situation de Carrie ?
→ L'attitude de Zayn ?
→ Vous comprenez le stress qu'elle ressent ?
→ Qu'est-ce qu'il va se passer pour la suite ?
→ Qu'est-ce qui vous a le plus marqué dans la fiction ?
Bisous bisous mes amours xx Chloé la future bachelière parce-que le bac c'est l'eau.
(Au fait au final j avais raison, j ai eu 9 et 10 en francais et 12/12 en svt/ tpe, merci bien)
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top