Chapitre 60 ⊙

« Jamais je n'abandonnerai » - Zayn Malik

[Pdv: May]

Les cheveux dans le vent, je suis sur le chemin du retour vers ma maison. Je roule à une vitesse folle sur mon skate, j'ai légèrement mal à la jambe et au tibia droit à force de pousser, mais c'est ce qui m'avait manqué pendant si longtemps. Les écouteurs dans les oreilles, et la casquette posée à l'envers sur ma tête, je m'étais précipité à toute vitesse vers la sortie du skate park avant de filer encore plus vite sur la route menant jusqu'à mon petit chez moi. J'arrive une quinzaine de minutes plus tard et je ralentis, voyant qu'un mystérieux quatre-quatre est logé devant chez moi.

Je m'approche doucement, me cache derrière le muret au cas où et quitte un de mes écouteurs pour pouvoir mieux me concentrer. Deux hommes, typés genre d'ici quoi, avec des lunettes noires posées sur le nez attendent sagement à l'entrée.

L'un deux est sorti et est posé devant mon portail, je crois qu'il a une oreillette et un talkie-walkie à la main. On croirait presque que je suis célèbre et que mes gardes du corps sont là pour me protéger.

Mais bon, vu que je suis pas une star, je crois pas vraiment qu'ils sont là pour ma sécurité.

Je me retourne sur le dos, toujours accroupie contre le muret et je me précipite pour envoyer un message à Derek.
Après mûre réflexion, je me dis que c'est les hommes de Ruiz, sans aucun doute.

Avec Derek, on a un code entre nous, si un gros problème s'oppose à l'un d'entre nous, on a un chiffre à se donner, une genre d'alerte rapide qui dirait à l'autre que nous sommes en danger. Normalement, n'importe qui de l'équipe connaît ce code, et il diffère selon les personnes et surtout selon les urgences. De toutes façons, pas moyen de l'oublier puisque nous avons choisi les deux derniers chiffres de notre tatouage, et moi, mon numéro est 886789 il finit donc par -89.

[Pdv : Carrie]

Derek- Couteaux ?

Carrie- Ok.

Derek- Les choses là, qui vont servir d'appâts ?

Carrie- Ok, dis-je à la hâte.

Derek- Arme de service ?

Carrie- Ok.

Derek- Tu sais toujours t'en servir ?

J'hausse les épaules futilement.

Derek- Ok, bon... Dit-il en haussant les épaules à son tour. Je crois que c'est bon, continue-t-il en s'adressant à Zayn:

Derek- Elle est.. Prête ?

Je vois qu'ils ne sont pas trop rassurés, et moi non plus. Disons que je croyais l'avoir tué. Et revoir cette image dans ma tête en boucle, entendre ce son de détonation m'effraie encore plus que de m'imaginer mourir honnêtement.

Je souffle en essuyant mes mains transpirantes sur mon jean, et j'attends que quelqu'un me dise quelque chose. Le téléphone de Derek vibre, et il me montre directement celui-ci :

« De : Maxwell

A : Derek

-89. »

Carrie- Ça veut dire quoi déjà ?

Derek- Ça veut dire qu'elle a des ennuis.

/Time/

Je me précipite devant House of Time, et je vois déjà quelques silhouettes se dessiner dans l'ombre du bâtiment. J'avance maintenant plus lentement, comme sûre de moi, de manière non-chalante pour ne pas changer, et me dirige calmement vers les silhouettes.

Du moins, je ne suis pas si calme que ça dans mon for intérieur puisque je ne cesse de me répéter que tout va bien se passer, que je n'ai rien à craindre, que c'est juste un petit rendez-vous de rien du tout, et que j'ai juste à répondre à leurs questions, et à leurs passer les faux carnets.

J'espère ne devoir faire que cela, parce-que May est présentement en danger, parce-que je risque de mettre en péril toute une équipe, et parce-que je risque aussi de me faire choper. Je traîne des pieds, et respire le plus calmement possible, afin de paraître détendue. Ma conscience, que je vais appeler Brigitte, ne cesse de me répéter que tout ira pour le mieux.

Conscience- Wowowo, premièrement j'm'appelle pas Brigitte, et deuxièmement je te chuchote de te bouger le cul, de te le magner sinon tu vas paraître suspecte, mongole.

Carrie- J't'appelle comme je veux d'abord, t'es ma conscience dis-je doucement.

Conscience- Bah justement, c'est Megan, pas autre chose, et cherche pas plus sinon je chuchote encore plus fort jusqu'à te faire stresser c'est compris ?

Carrie- Oh, et puis merde, dégages. Pénélope. Chuchotais-je une nouvelle fois tout en m'approchant des ombres.

En m'approchant un peu plus, je distingue un van, garé juste derrière quatre hommes qui montent sûrement la garde. Je passe le petit muret, et je m'approche en plissant des yeux. Le van est noir, classique, et un des hommes ouvre la portière coulissante juste devant mes yeux.

Un autre homme à lunettes est assit à l'intérieur, c'est un genre d'informaticien bloqué devant des ordinateurs. Je m'approche encore et surgit de derrière lui, un homme au visage que je connais par cœur. Son regard est persan, et la lumière des écrans éclaire ses prunelles vertes.

Il me regarde pronfondément jusqu'à m'en purger l'âme, et feint un sourire qui paraît légèrement psychopathe sur les bords. Je reste figée, alors que ses bras sont croisés sur sa poitrine et il ne cesse de me fixer encore et toujours. Si c'est pour m'intimider et bien il réussit.

D'un coup de tête il m'ordonne de monter dans le van, ce que je fais sans broncher, les bras chargés de livres. Je m'assois juste derrière l'informaticien, qui cligne plus vite des yeux que la moyenne, et j'observe  son poste de travail malgré moi. Il a une dizaine d'écrans avec des images des caméras aux alentours, et c'est à ce moment là que Tatum se décide à se parler :

Tatum- Tout ça nous permet de vérifier si tu n'es pas accompagnée. Apparemment non. Tant mieux. Dit-il avec une voie enrouée.

Il défait ses bras de dessus sa poitrine, et j'aperçois à travers son fin débardeur, une forme carrée. Sûrement du aux dégâts que j'ai causé la dernière fois. Il soulève soudainement son tee-shirt en souriant, et me chuchote en me montrant du doigt son pansement :

Tatum- Bien joué, j'aurais pas fait mieux.

Il doit lire dans mes pensées, je ne vois pas une autre solution.

Je ne réponds rien, et il sourit encore plus, comme satisfait de ce qu'il venait de dire. Je repose mes yeux sur les écrans et observe attentivement tout ce qu'il se passe. J'aperçois alors le quatre-quatre de Derek sur la caméra en haut à gauche, et je tente de faire diversion.

Carrie- Vous attendez quoi de moi en fait ? Vous avez les livres, je peux repartir maintenant ?

Tatum se met à rire.

Carrie- Quoi ? Tu trouves ça... Drôle ? Dis-je en me dirigeant vers la sortie.

Celui-ci m'attrape par le bras, et me chope l'oreille pour pouvoir en regarder l'arrière.

Tatum- Tu n'as pas la croix. Donc tu étais juste destinée à souffrir, et non pas à mourir. T'es vraiment sa préférée, hein. C'est drôle, mais depuis que tu t'es barrée du garage la dernière fois, t'es plus vraiment sa préoccupation favorite.

Il presse mon bras plus fort, et je crie de douleur pensant qu'il m'avait brisé l'un de mes os. Il me pousse vers l'arrière du camion, et je me retrouve projetée sur un espèce de siège en cuir.

Je n'ai même pas eu le temps de dire quoi que ce soit, ni de sortir quelque chose, pas de couteaux, pas d'arme, rien du tout.

C'est marrant, (ou pas) mais le van me paraissait plus petit de l'extérieur et maintenant j'ai l'impression d'être dans une limousine. Mon dieu Carrie, il n'y a que ça qui te traverse l'esprit en ce moment même ? Y a pas plus important bon sang ?

Je me retrouve ligotée à l'aide de ceintures en cuir sur le siège, une lumière aveuglante heurte mes yeux, et me voilà face à un Tatum portant un masque en papier. Il approche doucement une aiguille vibrante de mon visage, me maintenant celui-ci avec son autre main, et il dépose violemment l'aiguille contre ma peau, derrière mon oreille. J'entends l'aiguille vibrer, puis rentrer et ressortir de ma peau à un rythme plutôt rapide.
Ça fait un mal de chien, et je crie de douleur pendant près de cinq bonnes minutes.

Il rit de plus belle avant d'arrêter ce massacre au bout de quelques minutes. Il sourit, tout fier de lui. Comme s'il avait réussit une chose qu'il comptait accomplir depuis longtemps. Sérieux ?

De l'arrière de son dos, il sort maintenant un flingue qu'il pointe vers moi alors que je me mets soudainement à pleurer. Il me sourit encore, et baisse rapidement son arme en direction de l'intérieur de ma cuisse avant de tirer. Le coup part et une sensation horrible traverse tout mon corps.
J'hurle de douleur avant de le voir, toujours debout, approchant maintenant un autre genre de seringue. Cette fois-ci, elle contient du liquide translucide.

Tatum me la plante aussi violemment que tout à l'heure mais cette fois-ci non pas derrière l'oreille mais dans la peau de mon cou. Je serre les dents pour ne pas crier une nouvelle fois et je me sens faiblir tout à coup. Mon corps se soulève avant d'être projeté violemment sur le sol, en dehors du van.
Je saigne énormément de la cuisse, et j'essaie tant bien que mal, de lutter pour ne pas succomber au produit que cet enfoiré vient de m'injecter.

Après ça, j'ai sûrement perdu connaissance, car je n'entends que quelques sons plus ou moins distincts, je ne vois que du noir et je n'arrive pas à déchiffrer tout ce qu'il se passe autour de mon pauvre corps. J'entends le moteur du van démarrer en trombe, et me voilà perdue, suspendue entre mon esprit et la vie réelle.

[Pdv : Derek]

Zayn- A droite, A droite ! Tournes à droite je t'ai dit !

Derek- C'est bon, c'est bon je tourne putain !

On est parti vingt-cinq minutes après le départ de Carrie, et on ne compte pas la laisser toute seule, c'est trop dangereux, du coup j'ai pris le volant, et Zayn m'indique la position de Carrie à l'aide de son téléphone.

Il est tellement stressé que j'ai du faire deux fois le tour du rond point pour pouvoir prendre la bonne sortie.

On arrive devant un grand bâtiment avec un grand portail noir. Sur le bâtiment lugubre, il y est écrit en lettre grise « House of Time », et des corbeaux volent au dessus du bâtiment. Ce décor est digne d'un film d'horreur et ça fait froid dans le dos. C'est quoi ce lieux de rendez-vous sérieux. Lorsque nous descendons il se met à pleuvoir, et je perds rapidement de vue Zayn.

Je l'entends crier le nom de la gamine à plusieurs reprises, il l'implore de lui répondre, et lorsque je cherche à y voir plus clair, je l'entends crier le mien le plus fort qu'il put.

Je me mis à courir en direction du trottoir, un bras au dessus de ma tête pour me protéger de la pluie battante.

Il est agenouillé par terre, les cheveux trempés, et il soulève à bout de bras Carrie, trempée par la pluie elle aussi. Elle saigne énormément au niveau de la cuisse, et un bout du tee-shirt à Zayn entoure celle-ci comme une sorte de garrot pour ralentir l'afflux de sang.

Nous courrons trempés, et je l'aide à traverser la route avant de me précipiter vers la voiture pour ouvrir la portière donnant sur la banquette arrière. Il y dépose Carrie, et monte à ses côtés pendant que je me précipite au volant du quatre-quatre.

Au bout de quelques minutes, je l'entends crier :

Zayn- Merde, j'ai plus de pouls !

Il se met à souffler super fort, avant de lui faire un massage cardiaque. Il respire à un rythme régulier, et je l'entends appuyer plusieurs fois sur sa poitrine, il la supplie :

Zayn- Allez Carrie ! Allez ! Allez bébé, s'il te plaît ne me laisse pas, bordel. Pas maintenant.

Je roule à toute vitesse sous la pluie, évitant le plus possible l'aquaplaning*, et nous arrivons enfin aux urgences. Je rentre en criant à l'aide dans l'hôpital, suivi de près par Zayn portant Carrie et une infirmière accourt vers nous. Zayn dépose Carrie sur un brancard, l'infirmière et un médecin courent à leur tour vers l'intérieur de l'hôpital, je pense qu'il vont directement au bloc opératoire.

On est alors contraints de rester dans une salle d'attente, tout mouillés, en attendant que de bonnes nouvelles nous parviennent.

/Time/

Ça doit faire une bonne heure qu'on attend ici, et j'observe Zayn, les jambes écartées, les mains liées, positionnées entre ses cuisses et la tête baissée vers cet espace.

Il ne dit pas un mot, il ne dit rien, il est trempé d'eau, de sang et tout ce qu'il portait sur lui, goutte tout autour de sa chaise.

Ses jambes se mettent à trembler frénétiquement, et il se lève d'un coup avant de frapper du poing dans le mur juste derrière lui. Il balance des injures, et je me lève avant de le saisir par l'épaule. Son air renfrogné devient plus détendu lorsqu'il perçut mon visage.

Toutes les personnes présentes se sont retournées vers nous, une mère a caché les yeux de son gamin, comme si ce qu'avait fait Zayn était choquant. Il s'est pas montré, il est juste inquiet. Bon un peu violent, mais inquiet surtout. Genre quoi, vous avez jamais vu un mec amoureux ? Je le rassis de force sur sa chaise avant de l'entendre jurer :

Zayn- Et merde, putain.

*L'aquaplaning : Sur une chaussée où stagne de l'eau, perte du pouvoir directeur, provoquant le dérapage d'un véhicule et due à la présence d'une pellicule d'eau entre le sol et le pneu. (source google)

NDA : En gros, je sais pas si ça vous ait déjà arrivé, moi oui, en fait quand il pleut, et que tu prends un rond point ou quoi, même si tu roules pas vite hein, bah la voiture dérive sur un des côtés, parfois elle se met à tourner super vite, et c'est hyper dangereux m'voyez, bruh. Brouef, revenons à nos moutons :

[Pdv : May]

Au moment même où Carrie pénètre dans le van.

Je tente de retraverser la route et de rebrousser chemin en direction de l'hôtel de Zarrie.

(NDA : Zarrie, c'est le ship de Zayn et Carie, je reprécise ahaha)

Je porte mon skate sous mon bras droit, et marche sur la pointe des pieds, ce qui techniquement ne sert à rien, mais je le fais quand même, et j'ai presque atteint l'autre trottoir, celui qui est en face de chez moi.

J'entends les cubains s'agiter, et il est temps que je file d'ici. Je saute sur mon skate et pousse à toute vitesse en direction de l'hôtel. Les hommes crient en espagnol et démarre leur voitures plus vite que prévu.

Je pousse plus vite, plus fort, et mon souffle devient rapide et court. +cai mal aux jambes mais je persiste, c'est de ma vie qu'on parle là. J'entends leur moteur gronder dans mon dos, et je prie pour ne pas qu'ils me rattrapent. Je tourne la tête, et un des hommes sort le haut de son corps par la fenêtre, une arme à la main.

Je pousse plus vite, encore plus vite, toujours plus vite, et ma tête se tourne vers leur direction toutes les dix secondes. J'entends leurs cris et quelques balles filent à côté de moi. Je zigzague sur le bitume et comme si ce n'était pas assez, une pluie violente s'abbat sur nous.

Je suis presque arrivée, et la pluie ne m'est pas favorable, comme vous l'aurez deviné, je me mets à courir, lorsque une brûlure m'arrache le mollet, et je me mets à saigner beaucoup trop, plus que je ne l'aurais imaginé, et m'aperçois qu'une balle est venue se loger dans celui-ci.

Je crie de douleur, et traîne mon pied le plus vite possible jusqu'à l'entrée de l'hôtel. Je tambourine à la porte, et la voiture se rapproche encore plus vite. Je tape encore plus fort en criant de m'ouvrir, et mon cri devient plus strident lorsque le quatre-quatre s'arrête à ma hauteur. Lorsque la vitre s'abaisse, que je perçois le visage d'un des malfaiteurs, la porte de l'hôtel s'ouvre violemment et je tombe à la renverse à l'intérieur de celui-ci.

L'homme qui m'a ouvert tire deux coups de feux en direction de la voiture, avant de me demander si ça va. Dans le noir, je ne distingue pas son visage, mais sa voix m'est familière.

Je plisse des yeux, et lorsque le quatre-quatre disparaît je le vois lui aussi disparaître. Il passe la porte sans se retourner, et je ne le vis que de dos.

Une caméra à la main, le flingue planqué à l'arrière de son pantalon, une veste en jean sur le dos, et des cheveux bouclés qui ne tardent pas à devenir tout mouillés sont les seules choses que j'ai pu voir.

Je reste assise par terre, et je crie à l'aide pour que quelqu'un vienne m'aider à me relever. C'est l'hôtesse d'accueil qui me trouve, et qui appelle je ne sais qui pour ma blessure. J'ai terriblement mal, mais je n'essaie de pas y penser.

Finalement, c'est cet homme là, qui m'intrigue le plus en fait. Je suis sûre de le connaître.

« De : May

A : Derek

Alive.

De : Derek

A : May

00 »

« 00 » ? Ils ont des problèmes, et ce n'est pas le numéro de Derek j'en suis sûre, le sien c'est 886769, et en cas d'urgence -69. Si ce n'est pas son numéro, c'est que ce n'est pas lui qui a des problèmes, et je ne me rappelle pas de la personne à qui appartient ce « 00 ».

Je me munis de mon téléphone, lorsque l'on me transporte dans le camion des pompiers, et compose son numéro. Il ne décroche qu'au bout de la troisième fois :

May- Allo ?

[Pdv : Carrie]

Un bruit de vibration perce mes oreilles, et je me retrouve allongée une nouvelle fois sur un siège en cuir. Je tourne ma tête deux trois fois, et un mal de crâne vient m'occuper l'esprit.

Mes yeux se plissent au contact de la lumière trop forte, et je tente de me lever. Je suis retenue par des chaînes aux poignets et aux chevilles et je crie alors pour quelqu'un puisse m'entendre et me délivrer.

Un homme approche, des lunettes loupe sur les yeux, un masque en papier sur la bouche, et un instrument en métal à la main.

« Elle convulse »

Il tourne mon avant bras, et y plante son aiguille vibrante dans celui-ci. Ça me fait un mal de chien, et je crie de douleur comme la dernière fois. Il ne dit toujours rien, et mon sang se glace lorsqu'une tête apparaît dans l'ombre de la pièce, à gauche. C'est lui, c'est Ruiz.

Son visage est toujours déformé par des tâches de sangs, mais c'est lui j'en suis sûre. Il disparaît une nouvelle fois en riant si fort que son rire résonne à l'intérieur de ma tête et me frappe la cervelle si violemment que je cru en mourir.

« Envoyez le produit »

Je me mets à trembler et à crier, je les supplie de me laisser tranquille, et un bruit de ferraille se fait entendre à ma droite. Je tourne la tête brusquement, et le visage de Zayn apparaît soudainement.

Il est écorché, ouvert plutôt, bouffé par des vers, et sa mâchoire est décrochée du reste de son visage, pleine de sang. Je crie de peur, une nouvelle fois.

« On la perd, bordel, on la perd »

Puis un bip irrégulier, s'est logé à l'arrière de ma tête, il accélère, et devient plus fort au fur et à mesure que les secondes passent. Plus il devient rapide, plus il devient strident. C'est au bout de quelques minutes que le bruit s'étend en continu dans mes oreilles. Je regarde alors mon avant bras, avec le peu de lumière qu'il me reste.

L'homme aux lunettes à disparu, Ruiz et Zayn aussi, et il ne me reste que cette image en tête : mon avant bras est tatoué, il y est inscrit : « C-00 ». Puis, vient le trou noir.

« Oh bon dieu, merde. Heure du décès s'il vous plaît ».

[Pdv : May]

Je débarque dans l'hôpital sur un brancard, et je croise le regard de Derek qui me suit jusqu'aux portes battantes :

May- Ils étaient là.

Derek- Qui ?

May- Les sbires de Ruiz, ils étaient là putain, devant chez moi, dis-je en lui montrant mon mollet.

Je passe les portes battantes, et le regard de Derek transperce le mien, il sort son téléphone de sa poche, et il retourne dans la salle d'attente.

[Pdv : Carrie ]

Megan- Réveilles-toi bordel, bouges ton cul.

Carrie- Je suis fatiguée, laisses-moi dormir Brigitte.

Megan- Ehh, j'ai dit quoi, pas de Brigitte.

Ok, Ginette, je t'appellerais plus Brigitte. Maintenant laisses-moi dormir.

Megan- Faut que tu te réveilles putain, réveilles-toi, ils ont besoin de toi dehors.

[Pdv : Derek]

Après ça, Fisher m'a appelé, il m'a ordonné de rester sr place avec Carrie et Zayn au cas où. Il m'a aussi dit qu'il n'arrivait pas à joindre May, et lorsque je lui ai dit ce qu'il se passait, il a soufflé de frustration et m'a dit qu'il s'occuperait des policiers, et des interrogatoires, et que normalement ils ne devraient pas faire face aux questions de la police. Il m'a ordonné une nouvelle fois de veiller sur les gosses, puis a raccroché.

Je suis de retour dans la salle d'attente, et Zayn n'y est plus, je ne m'inquiète pas trop pour le moment, il est sûrement parti aux toilettes.

/Time/

Derek- Excusez-moi, vous êtes le docteur de mademoiselle Holmes ?

Docteur- Oui, en effet je m'occupe de son cas actuellement. Que puis-je pour vous ?

Derek- Je voudrais des nouvelles, c'est moi qui l'ais amené à l'hôpital.

Docteur- Très bien. Donc.. Apparemment, on lui a injecté un sérum paralysant, ce qui explique cette absence de pouls. En réalité, les battements de son coeur étaient juste énormément espacés et je vais être honnête, c'est très dangereux. Elle devrait malgré tout, s'en sortir, normalement on l'a eu à temps. Le sérum avait paralysé ses muscles et l'empêchait de respirer correctement, ce qui explique aussi le mauvais fonctionnement de son cœur à ce moment là.
La blessure par balle a été soigné au bloc, et il se trouve qu'on a réussi ,tant bien que mal, après quatre heures au bloc a lui retiré la balle Bien évidemment, elle a beaucoup saigné, et nous lui avons fait un bandage.

Docteur- Vu le chemin qu'à emprunté la balle, j'imagine que ça lui laissera une cicatrice plus ou moins visible partant de l'intérieur de la cuisse jusque en dessous de ses fesses. J'acquiesçais vivement de la tête.

Derek- Est-ce que mademoiselle Holmes a de la famille disponible ici?

Derek- Sa mère est morte il y a pas longtemps, il ne lui reste que son frère en Angleterre, et son petit-ami est ici.

Docteur- J'ai besoin de renseignements plus précis, à son sujet, vous pensez que je devrais demander à son frère ?

Derek- Ça dépend de quelle nature c'est, je pense que vous devriez demander aux deux.

[Pdv : Zayn]

Derek parle dehors au téléphone, et mes yeux ne cessent de fixer la porte d'entrée. Je me sens mal de l'avoir laissé, mal de lui avoir fait confiance, mal d'avoir fait confiance à ces connards. Mes yeux sont toujours rivés sur la porte, maintenant ouverte sur le couloir.

Parfois mon regard se floute, reste fixé dans le vide, pour ne penser qu'aux yeux de Carrie, à son regard inerte lorsque je l'ai trouvé étendue sur le trottoir. Elle était allongée, sur le dos, la cuisse ensanglantée, et le regard vide.

Ses orbites paraissait plus grosse que d'habitude et avec la pluie je n'ai pas vu tout de suite qu'elle était inconsciente. Je me rappelle lui avoir fait un garrot à la jambe, ça s'est fait automatiquement, sans réfléchir. J'ai essayé de me remémorer les gestes de premier secours lorsque j'ai perdu son pouls dans la voiture.

Les Beegees chantonnaient dans ma tête l'air de « Staying Alive » et j'appuyais sur son torse à ce rythme, c'est comme cela que nous avions appris.

Je n'aurais jamais cru devoir réanimé la fille que j'aime du haut de mes vingt et quelques années, je n'aurais jamais imaginé aimer quelqu'un en soit-même de toutes façons.
Je n'aurais jamais imaginé vivre tout ça, et pourtant je n'ai pas vraiment eu le choix.

Certains disent que ta vie est toute tracé du moment où tu sors du ventre de ta mère, jusque ta mort. Le « destin » qu'ils disent. Si j'avais vraiment suivi la route qui m'était toute tracée, je crois que je n'aurais jamais croisé la route de Carrie, jamais. Avec un casier judiciaire, on est destiné à ne jamais tomber amoureux, surtout dans le milieu où je me trouvais.

Et tout ça c'est grâce à Paolo, le mec à qui je devais un service, je devais monter dans cette voiture et protéger la personne qu'il affectionnait pendant quelques mois, pour m'acquitter de certaines actions.

Et voilà, je me retrouve ici, à protéger, et à aimer une fille en qui il avait confiance, et je mentirais si je disais qu'il ne m'avait pas aussi sauvé par la même occasion.

Et maintenant, je suis là, comme un con, dans une salle d'attente, à attendre (c'est le but de la salle je crois) des nouvelles de celle que je suis sensé protéger. J'attends, comme un con, c'est clair.

Je reviens à moi, et je fixe toujours la porte de la salle d'attente qui donne sur le couloir, et légèrement sur l'entrée de l'hôpital. Je regarde les gens passer, lorsque l'un d'entre eux m'interpelle plus particulièrement, il a une veste en jean, une caméra à la main, et il semble perdu. Ses cheveux mouillés, légèrement bouclés me rappellent quelque chose. C'est lorsque son visage se tourne vers moi que je le reconnais.

C'est lui, le mec de la vidéo. Je me lève subitement, et lorsque son regard croisa le mien, il partit en direction des toilettes, je le suivis rapidement, puis je me mis à courir après lui. Une infirmière m'interpella :

Infirmière- Monsieur, on ne court pas dans les couloirs.

Je la gratifie d'un sourire forcé avant de répondre :

Zayn- C'est urgent, dis-je en désignant les toilettes d'une main, mais toujours en la regardant.

Elle rougit puis repartit dans la pièce d'où elle sortait il y a quelques secondes. Lorsque je me retournais pour chercher cet enfoiré, il n'était plus là, plus de petit bouclé à mèches rebelles, plus personne. Un couloir vide et étrangement calme pour un service d'urgences.

[Pdv : Carrie]

Megan- Debout.

Carrie- Laisse-moi chuchotais-je.

Une lumière aveuglante traversait mes paupières et je priais pour ne pas retourner dans cet enfer. Le bip de tout à l'heure me paraissait plus fort mais plus régulier. Je tentais désespérément d'ouvrir les yeux, mais sans succès. Megan me chuchotais de ne pas avoir peur, que tout irait bien, et je pleurais le nom de Zayn, parce-que malgré ce que me chuchotais ma conscience, j'avais peur.

Peur de retourner dans les boîtes une troisième fois, peur de subir à nouveau le bruit et la douleur de cette aiguille vibrante, peur d'entendre ce bip incessant. Peur de voir son visage en morceaux, ensanglanté, décomposé.

Je veux le voir, en bonne santé, aussi beau que d'habitude. Je ne veux entendre que sa voix, je veux le sentir. Son touché, ses caresses, son odeur.

Je veux entendre sa voix rauque me susurrer que tout va bien. Je le veux, maintenant à mes côtés.

Des voix inconnues parvinrent jusque mes oreilles à ce moment précis, et je ne cessais de pleurer son nom. Une voix féminine ordonna qu'on l'emmène.
Des portes claquaient, la lumière me brûlait toujours les yeux, et le bruit du bip m'assourdissait.

Je suppliais de le voir, et tout le monde se tût après quelques minutes. Je ne sais même pas où je suis, je ne sais même pas pourquoi je suis là, depuis quand, avec qui, et comment.

Un silence prit place là où je me trouvais, et une main se posa délicatement sur mon front, sa peau était si douce, et sa main caressait le haut de mon visage de plus belle lorsque je me mis à pleurer. J'avais peur.

Des lèvres se collèrent à mon front, et je reconnue ce souffle chaud, et cette odeur ambrée que je connaissais par cœur. J'avais peur.

Une autre main, tenait maintenant la mienne, et quelque chose qui ressemblait à son front se collait au mien. Je m'arrêtais de pleurer.

Une boule se forma dans le bas de mon ventre, et dans ma gorge, je retenais les quelques sanglots qui menaçaient de sortir. Il me murmura des « chut » pour me calmer, et au fur et à mesure de ses caresses, mon stress et ma peur se dissipaient, pour ne me laisser qu'une légère sensation de bien être.

Zayn- Tu m'as fait peur.

[Pdv : Extérieur]

Le jeune homme tenait la main de la jeune fille aussi tendrement qu'il pouvait le faire. Ses caresses avaient réussi à rassurer la jeune fille au bout de quelques minutes. Son front était maintenant collé au sien, et il lui chuchotait tendrement qu'elle lui avait fait « une peur monstre ».

Il avait eut peur, et il ne voulait pas montrer ceci, mais sa peur était toujours enfouit dans le bas de son ventre. Le soulagement de la voir en vue avait un peu dissipé cette sensation lorsqu'ils s'étaient retrouvés.

Lorsque Carrie tenta d'ouvrir les yeux, l'infirmière installée dans le fond de la salle depuis cinq minutes précisa qu'elle ne verrait pas grand chose, du au produit qu'on lui avait injecté. Elle sortit de la salle juste après son intervention.

Heureusement, s'était susurré Zayn, il ne voulait pas qu'elle voit son visage se crisper lorsqu'il se remémorait comment il l'avait trouvé sur le trottoir.
Parfois, il détachait sa main de la sienne, pour essuyer quelques larmes qui tombaient le long de sa joue. Il lui a tout expliqué, du moins tout ce qu'il savait et la jeune fille apprit qu'elle allait rester quelques jours ici, avant de retourner à l'hôtel.

Elle apprit sur le tas que sa cuisse était blessée, et Zayn chuchotais à Carrie qu'elle ne pouvait plus jamais lui faire ça, qu'elle ne devait plus jamais lui faire ça.

Être seule, en danger, le laisser seul.  Il ne la lâcherait plus, c'était promis.

Il tenta d'apaiser son mal être, et il voulait prendre toute la douleur qu'elle ressentait à ce moment là. Malheureusement il était impuissant face à ceci. Tout deux savaient que ce n'était pas fini, et Carrie tenta parfois d'expliquer tout ce dont elle se rappelait. Pas grand chose certes, mais elle raconte surtout ce rêve étrange, où elle avait vu le visage de son copain en morceaux, et son bras tatoué.

Elle avait aussi entendue les médecins, en fond sonore, ils précisaient l'heure de son décès, ce que Zayn démentit en rigolant, car évidemment si elle leur parlait, c'est qu'elle n'était pas décédée. Tout cette discussion a duré plus de trois heures, et il se faisait tard dans la nuit, lorsque les infirmiers avaient apporté de quoi dormir à Derek et Zayn, May et son mollet blessé, les avaient rejoint dans la chambre.

Carrie conclut tout bas : « Je suis destinée à mourir » en montrant l'arrière de son oreille.

Elle s'était aussi rappelée, de cela, du tatouage qu'avaient Kaya et Orlane, cette croix derrière l'oreille. Elle s'était rappelée de ce que signifiait cette croix, Tatum lui avait dit avant de lui faire cette chose qu'elle avait pris comme une chose indésirable.

Finalement, après une lutte acharnée contre le sommeil, May s'est endormie, puis Derek, puis vint le tour de Zayn et enfin celui de Carrie. Juste avant de s'endormir, elle chuchotait plusieurs fois, le numéro qui allait hanter ses nombreux rêves et cauchemars:

« C-00 »

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HELLLOO, (it's me) DESOLEE POUR LE RETARD VRAIMENT, J'AI PAS BEAUCOUP EU LE TEMPS DE L'ECRIRE DU COUP J'AI ECRIS MORCEAUX PAR MORCEAUX, ET VOILA LE CHAPITRE 60. SI VOUS AVEZ DES QUESTIONS POSEZ LES EN COMMENTAIRE !

Alors est-ce que ça vous a plu ?

(Au fait, c'est le plus long chapitre que j'ai fait yaaay 5088 mots)

Xx Chloé  

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