Chapitre 45 ⊙

"Ne me laisse pas partir" - Carrie Holmes

[Pdv : Zayn]

« Je ne lui lâcherai pas la main. Je ne lui lâcherai pas la main. Je ne lui lâcherai pas la main. » Voilà dix bonnes minutes que je me répète cette même phrase : « Je ne lui lâcherai pas la main ». Comme si j'avais besoin de ça pour ne pas la lui lâcher.
On est maintenant de retour à la voiture, finalement on a pas continué la séance prévue pour aujourd'hui, Carrie n'était pas vraiment en état de continuer.

« De : May

A : Zayn

Je l'avais prévenue, mais elle voulait savoir, je pense qu'elle en a le droit, non ?

De : Zayn

A : May

On en reparlera demain. C'est mieux pour elle, pour moi, et pour vous.

Bonne fin de journée. »

Je ne sais pas si je suis en colère, ou simplement frustré. Je n'étais pas prêt, mais c'est vrai qu'elle a le droit de savoir. Je ne sais pas si je dois en vouloir à May, ou à moi-même.
C'est sa copine, et je connais assez Carrie pour savoir que si May lui a dit, c'est qu'il y a une raison.
Je n'aime vraiment pas la voir dans cet état là, on dirait qu'elle est sous morphine.

Droguée par la tristesse. Shooté aux cauchemars. Heurtée par des souvenirs flous. Et c'est de ma putain de faute.

Je ne cesse de la regarder, sa tête est posée sur mon épaule, elle s'est endormie, mais des larmes perlent encore sur ses joues. Elle est si belle pourtant. Dans le rétroviseur je vois Morgan qui alterne des coups d'œil vers nous puis vers la route, il mime quelque chose sur ses lèvres.

Je fronce les yeux, et détecte la phrase suivante : « Elle dort ? ». J'acquiesce de la tête et il répond de la même manière : « Elle t'aime vraiment, sois en sur ».

Sûrement, en tout cas pour ma part je sais ce que ça donne. Je lui caresse le visage, et d'un revers de main, j'essuie les larmes qui persistent sur sa joue. Des cernes encadrent ses yeux tout bouffis, et ses lèvres son mordues tellement fort que s'en est affolant.
Si nous étions dans une autre situation, j'aurai pu confirmer que les morsures sur ses lèvres avaient été faîtes par les miennes, mais ce n'est même pas le cas, peut-être que je me rattraperai ce soir.

Après avoir couru vers moi comme une forcenée tout à l'heure, elle n'a pas arrêté de pleurer, de sangloter. Son souffle s'affolait à chaque fois que mes yeux croisaient les siens.

La voir comme ça m'a rappelé mon séjour dans les « boîtes ». Elle m'a supplié de rentrer à la maison, et j'avoue que je n'étais pas contre. Je l'ai prise par la main et l'ai emmené dans la voiture, et elle s'est endormie pratiquement instantanément. Et depuis un quart d'heure maintenant, j'attends son réveil en espérant qu'il soit un peu moins brutal que ce matin.

Après une bonne quinzaine de minutes supplémentaires, nous voilà de retour à l'hôtel. J'ouvre la porte rapidement et dépose un de mes bras sous les genoux de Carrie, et un autre sous son dos. Je monte les escaliers en vitesse et la dépose doucement sur le lit. A ma grande surprise elle a les yeux ouverts et me regarde d'un air étrange. C'est un regard que je ne connais pas encore.

Elle sourit malicieusement, et je m'en vais fermer la porte. Elle se relève, s'assoit et me regarde encore en souriant. Son sourire est vraiment étrange cette fois encore. Je m'assois au bord du lit et je la vois s'approcher dangereusement.

Elle s'assoit à son tour à califourchon sur mes genoux et se mord la lèvre inférieure droite. J'ai compris le message mais je ne crois pas qu'elle soit en état de le faire.

Zayn- Carrie, tu es sûre de ..

Carrie- Oui, dit-elle avant de m'embrasser langoureusement.

Zayn- Je vais considérer ça comme un bisou magique, un truc pour soigner mon petit cœur. Je sais pas si je dois t'en vouloir de savoir une partie de ma vie. Oui, je vais considérer ça comme un bisou magique et pas comme un bisou aguicheur, t'es à moitié consciente, et je veux pas profiter de toi.

Carrie- Je suis pas baisable aujourd'hui ? Dit-elle sans gêne.

On dirait qu'elle est alcoolisée, ou inconsciente. Cette fille est dérangée c'est certain. Je fais les gros yeux, toussote un peu puis dis de la même façon qu'elle:

Zayn- Carrie, je ne te baises pas bordel, je te fais l'amour c'est tout.

Paroles crues pour crues, tant qu'à faire...
Ses yeux se plissent et elle ouvre la bouche avant de la refermer sans n'avoir pu dire quoi que ce soit. Je vais vraiment passer pour un fragile mais je la trouve trop mignonne comme ça. Je lui souris et elle reste figée à croire que je lui ai dit quelque chose de super important, comme si je l'avais demandé en mariage.

Carrie- Alors... Je suis pas amourable ?

J'éclate soudainement de rire. Est-ce que c'est possible d'être aussi mignonne et aussi dérangée en même temps ? J'en ai mal au ventre. Je m'y attendais tellement pas.
Je m'allonge finalement sur le dos et me tiens le bide pendant qu'elle reste immobile sur mes genoux. Je pleure littéralement de rire, et elle reste figée, n'ayant pas compris.
Je sais qu'elle doit me trouver bizarre de rire à ce point, mais elle est tellement mignonne qu'elle me ferait craquer rien qu'en me regardant.

Cependant je ne peux pas me permettre de lui sauter dessus, et de profiter de sa faiblesse. Si je peux appeler ça « être faible ». C'est vrai qu'au fond c'est mon histoire qu'elle a retourné, ma vie, et c'est moi qui devrait être sensible à notre situation, pourtant même si au fond de moi je lui en veux de tout savoir, je sais pertinemment qu'un jour ou l'autre elle l'aurait su de toutes façons.

D'un autre côté, je suis un peu soulagé, elle sait des choses que même ma mère ne sait pas, ce qui nous lie un peu plus. Après mon « évasion » des tas de psychiatres, psychanalystes, de psychologues en tout genre sont venus m'interroger. J'ai eu droit à tout une panoplie de médecins commençant par "psy" à vrai dire.

Puis, ça a été des visites de la police aussi, afin de monter un dossier contre Ruiz. Et la seule personne a qui j'ai pu vraiment parler, c'est Fisher alors...

On m'a toujours demandé qui était cette fille, dans mes rêves à qui je parlais, à qui je promettais de sortir. Du haut de mes dix ans, je chuchotais un nom sans cesse : « Carrie, Carrie ». J'ai toujours rêvé d'elle, depuis mes neuf ans, j'attendais de pouvoir la revoir et lui raconter tout ce qu'il s'était passé en espérant qu'elle s'en rappelle aussi.
Parce-que moi je n'ai rien oublié, rien.
Et lorsqu'à l'âge de mes dix-sept ans je crois, je lui ai rendu visite à l'hôpital où on l'avait enfermé, elle ne se rappelait même pas de mon visage. J'ai fini par abandonner, et j'ai essayé de l'oublier.

"Oublier c'est plus dur qu'apprendre." C'est ce qu'on m'a dit en tout cas.

Quand j'ai compris, deux ans plus tard, que je ne devais pas nier ce qui nous liait, on m'a mis en contact avec Fisher, qui m'a lui-même mit en contact avec son agence. Tout ça c'est grâce à Paolo de toutes façons.*
(Cf premier chapitre où Zayn apparaît)

Je n'ai plus eu qu'à attendre cette fameuse voiture, en auto-stop et j'ai recroisé son regard, son sourire, m'apercevant une fois de plus que les médicaments qu'on lui a donné à l'hôpital n'était pas la seule cause de sa perte de mémoire. Je crois que ressasser son passé, c'est comme ouvrir une nouvelle boîte de ses souvenirs, une boîte fragile.

Alors j'ai préféré rencontrer ce petit bout de femme comme tout être normal, en tentant d'oublier notre passé en commun, j'ai effacé ce qui n'allait pas et j'ai réécris notre histoire comme bon me semblait. Et c'est comme ça que j'en suis arrivé là, que je me retrouve avec elle.
Elle ne se rappelait plus, alors j'ai fais comme si j'avais tout oublié et je préfèrais largement recommencer les épreuves difficiles de ma vie quitte à en souffrir.

Parce-que j'ai déjà souffert de savoir qu'elle ne se rappelait de rien, et que je me rappelais de tout. J'ai souffert physiquement et mentalement, ça c'est sûr. Parce-qu'au final les blessures physiques se referment alors que celles mentales restent ouvertes à jamais.

Je n'ai pas essayé de lui remémorer cette période car c'est elle qui s'en rappelle au fur et à mesure, mieux vaut ne pas forcer les choses et lui laisser le temps, quitte à ce que cela prenne des années...

Je me redresse et positionne mes bras autour de sa taille, je lui vole deux-trois bisous avant de lui en offrir d'autres au bord de sa bouche, sur sa mâchoire et je descends alors jusque dans son cou et derrière son oreille en répétant ce même supplice.

Je ris secrètement parce-qu'elle va être frustrée, et parce-que je sais jusqu'où je peux aller avec elle. Mais jamais je ne me permettrai de profiter d'elle. Jamais.

[Pdv : Extérieur]

Qu'importe ce que vous offre et vous prend la vie. Qu'importe si elle vous fait souffrir, ou si elle vous comble. Il faut prendre ce que la vie nous donne, car elle vaut la peine d'être vécue.

Chacun d'entre nous trace un chemin différent, souvent parsemé d'embûches et seuls les plus courageux, oserons croiser leur chemins car c'est bien connu : nous sommes plus fort à deux.

Si les parcours de Zayn et Carrie ont été difficiles, rien n'est acquis, ce n'est que le début de la fin.

Comme on dit ; Don't forget where you belong.

-----------------------------------------------------------

HIIII JE SUIS EN RETARD JE SAIS xx Voilà un court chapitre j'essaie de me rattraper mercredi, promis ! :))

Love love xx

Mdr ma partie fav c est le pdv ext mdrrr XxChloé

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top