Chapitre 35 ⊙
« J'ai besoin de te regarder dans les yeux» -Zayn Malik
Le dîner s'est plutôt bien déroulé, nous avons mangé dans un restaurant et Zayn et moi étions côte à côte. Il ne m'a pas lâché la main du repas et j'étais vraiment gênée. La seule fois où sa main s'est décrochée de la mienne c'est pour la placer sur ma cuisse. Un fil conducteur nous maintiens toujours en contact et lorsque ce ne sont pas ses mains ce sont ses yeux. D'ailleurs, je n'ai pas pu décrocher les miens de mon assiette, j'ai carrément trouvé ça flippant. Les gens, la foule, le monde, il paraît que l'on s'y habitue à force, mais c'est vraiment pas fait pour moi.
Il faut me comprendre, un mois que je n'ai pas vu la moindre trace de civilisation. Un mois c'est long, et si l'on rajoute la période où je suis restée enfermée chez ma mère avant de partir ça l'est encore plus. Rien ne dépassera la période où tout était trouble mais disons que c'est comme recommencer une nouvelle vie et cette fois-ci, du point de vue moral, elle est bien plus épuisante que l'ancienne vie que je menais. Le mental se forge, c'est tout ce que je sais.
Le retour en voiture s'est fait silencieux, j'ai souhaité bonne nuit à mon frère et à May, et nous sommes parti avec le quatre-quatre accompagné de notre garde du corps, Morgan, direction l'hôtel.
Morgan c'est son nom de famille apparemment, il est très souriant, très beau, mais il est marié. Il parle beaucoup avec Zayn et m'invite même à partager leur discussion mais je prétexte la fatigue et fais mine de fermer les yeux.
Si je parle: je gerbe, c'est simple.
Je me sens vidée comme si l'on avait pris mon âme pour la mettre dans le corps de quelqu'un d'autre. Je me sens lourde comme si cette âme que l'on tentait de m'enlever essayait de rester accrochée à mes épaules. Je me sens mal parce-que mon âme est partie. Tout ce que j'ai, ici, là, au fond de moi, que je refoule depuis tant d'années est-ce qu'il est possible que ce se soit évadé le temps d'une sortie ? Rien n'est certain, mais rien n'est impossible après tout.
Je me rends maintenant compte que mes réflexions sont trop poussées pour un si petit bout de femme comme moi. Je suis vraiment bizarre comme fille.
Zayn m'a passé son syndrome. Littéralement. La première fois que je l'ai rencontré c'est lui qui m'a sortit un long monologue, que je n'ai d'ailleurs écouté qu'à moitié car j'étais trop occupée à regarder son visage, ses douces lèvres, et ses yeux noisettes. Sa barbe de trois jours, ses cheveux ébouriffés et son sourire, voilà ce qui me préoccupait le plus à « l'époque ».
Aujourd'hui tout un mécanisme de réflexion se met en place, et avant je me limitais à ne réfléchir que dans mon bain. Aujourd'hui je réfléchis partout, et un peu trop souvent même.
Les journées sont longues depuis quelque temps et j'ai l'impression que le jour de notre rencontre était il y a une éternité, pourtant ça ne fait que deux mois environ.
Lorsque j'entrouvre les yeux, je reconnais la rue. Elle est bordée de lampadaires et de buissons, c'est celle qui nous mène à l'hôtel, nous sommes donc arrivés. Le trajet retour m'a paru plus court que le trajet de tout à l'heure. Ce qui n'a pas changé c'est que j'ai toujours la gerbe.
Je me lève difficilement de la banquette arrière, et marche en me tenant le ventre. Si je me voyais à cet instant même, je « m'auto foutrai » de ma gueule. Sérieusement, je ressemble à une femme enceinte de huit mois qui a une envie pressante d'aller au chiottes.
Le trajet de l'ascenseur à ma chambre a duré une éternité et je me détache rapidement de la main de Zayn lorsque nous arrivons au bon étage. Je cours vers ma chambre, ouvre la porte violemment, me dirigeant le plus vite possible vers la salle de bain.
Je parviens de justesse au toilette et vomis tout ce que j'ai dans les tripes. J'épargnerais bien les détails, mais en ce moment même je suis penchée au dessus des chiottes maintenant remplies de mon repas de ce soir, et peut-être même bien de mon repas du petit déjeuner.
Cette situation se répète deux ou trois fois avant qu'une main vienne se saisir de mes cheveux. Je suis agenouillée au sol, les mains de part et d'autre de la cuvette et il est là, derrière moi, me tenant les cheveux. J'ai malgré tout décroché un petit sourire avant de gerber une nouvelle fois.
Des larmes coulent sur mes joues, et mes mains tremblent, j'ai l'impression d'être à bord d'une barque dérivant dans une mer tourmentée et mon cœur est rythmée par le mouvement des vagues. Des haut-le-cœur viennent renforcer cette sensation et je m'empêche plusieurs fois de vomir. J'espère, malgré la situation, garder le peu de dignité qu'il me reste auprès de Zayn. Je me relève et fais comme si de rien était. J'ai vraiment honte de me montrer aussi faible devant lui.
J'essuie rapidement ma bouche, la rince à l'évier, avant de me diriger vers le lit. Je m'étale sur le dos et souffle un bon coup.
J'entends les talonnettes de Zayn racler le sol et je sais pertinemment qu'il se dirige vers moi. Je lui adresse poliment un large sourire avant de le remercier.
Pensant qu'il partait je me tourne sur le côté et positionne mes mains sous ma tête. J'entends alors Zayn revenir sur le bord du lit et me chuchoter :
Zayn- J'ai bien aimé.
Carrie- Que je dégueule ?
Zayn- Nooon, rit-il.
Zayn- Le bisous imbécile.
J'y repense et j'ai soudainement honte, qu'est-ce qu'il m'a prit de faire ça? Qu'est-ce qu'il m'est passé par la tête ? Je suis gênée et me racle la gorge en signe de réponse. Je dois être rouge cramoisie à l'heure qu'il est.
Si ça se trouve j'y ai passé ma maladie et on va se retrouver comme deux cons à gerber dans les toilettes toute la semaine. Si je suis malade évidemment.
Zayn- J'embrasse mal ? S'inquiète-t-il face à mon silence.
Carrie- Non, non... C'était bien.. Très bien même... C'est juste que j'ai peur de t'avoir refilé la gerbe, avouais-je timidement.
J'ai surtout peur de ce qu'il va me dire, si ça se trouve j'embrasse mal moi aussi.
Zayn- T'as pas la gerbe, t'étais stressée c'est tout. Moi aussi je l'étais et regarde, tout va bien. Dit-il.
Carrie- Tu m'as vu dégueuler et tu as encore le courage de me parler après ça ? Dis-je honteuse.
Zayn- Ne penses pas être faible, chacun à des façons différentes d'exprimer son stress.
Carrie- Avec la vie que je mène, si je me mets à vomir à chaque moment de stress, je préfère crever.
Zayn- N'importe quoi, s'approcha-t-il. Zayn- Regarde par exemple moi, j'ai un élastique autour du poignet. Lorsque je suis stressé je le fais claquer sur ma peau.
Carrie- C'est du masochisme ce truc.
Zayn- Ahah, ricana-t-il.
Zayn- Dans ce cas là est-ce que je suis maso si je te dis que je veux passer le reste de la soirée avec toi ? Après tout, tu me fais la misère, mais je t'aime bien.
Je déglutis un peu trop bruyamment à mon goût mais accepte volontiers. Devant lui, je fais mine de paraître normale, mais au fond de moi il reste trois mexicains jouant de la trompette avec des sombreros, sur un rythme de samba avec un peu de vomis aussi.
On a passé le reste de la soirée à parler de tout et de rien, j'ai appris un peu plus sur lui, sur May, et sur Niall. Je me suis excusée auprès de Zayn et je suis partie rapidement me mettre en pyjama dans la salle de bain. J'adore cette robe, celle qu'il m'a offerte, mais je ne vais pas rester éternellement habillée comme ça et en plus il faut que je me démaquille, mon mascara a coulé lorsque j'ai pleuré au dessus des chiottes.
Je me rassois auprès du beau brun, habillée d'un large tee-shirt, et nous parlons encore jusqu'à cinq heures du matin environ. J'en peux plus mais je lutte pour voir encore et encore son beau sourire et ses magnifiques yeux.
Ses gestes me rendent ivre, je suis accro à sa compagnie et shootée à son sourire. Son odeur et sa prestance m'envahissent de l'intérieur, et lorsque mes yeux font des allers-retours entre les siens et sa bouche tout est dit. Je me mordille la lèvre inférieure et l'intérieur des joues afin de me retenir une nouvelle fois de l'embrasser.
Je ne l'écoute plus parler, mes yeux sont plantés dans les siens. Il arrête de parler à son tour et je me rends bien compte que je ne suis pas ou plutôt plus discrète. Il sourit simplement.
Il s'approche ensuite de moi et me saisit les bras, ma tête se pose automatiquement sur son épaule et il embrasse ma tempe. Je souris. Il l'embrasse encore et encore, comme l'on ferait à un enfant. Il resserre son étreinte et je sens mon corps partir, je m'endors littéralement dans ses bras.
Un peu plus tard, je l'ai senti me déposer sur le côté, me couvrir avec la couverture et s'éloigner. Je ne veux vraiment pas qu'il parte, pas maintenant.
Carrie- Ne pars pas s'il te plaît.. Chuchotais-je encore endormie.
Zayn- D'accord, je reviens.
Il part. Peut-être cinq minutes, mais trop longtemps à mon goût. Je ne veux pas qu'il me laisse, je me sens déjà seule.
Il est de retour pas longtemps après, un sac à la main, et il en sort un jogging, son arme, son téléphone et un paquet de pop-corn.
Je l'entends alors se rapprocher du lit, et lorsque je me tourne lentement il est entrain de quitter son putain de tee-shirt. Mon corps est fatigué mais mon esprit, lui, est bien en forme.
J'avouerais ne pas avoir pensé qu'à des trucs catholiques, mon esprit pervers à refait surface pendant quelques minutes. Mes bras frissonnent, et j'ai la chair de poule. Non pas parce-que j'ai froid, c'est lui qui me met dans cet état, ouais.
Il enfile rapidement son bas de jogging et me sourit encore une fois. Je lui souris faiblement en retour et lutte pour ne pas fermer les yeux. Je l'entends se glisser sous la couverture et il me saisit par la taille. Il rapproche mon dos de son torse, et entoure ma taille de son bras. Automatiquement, ma main vient rejoindre la sienne. Il caresse le dos de celle-ci avec son pouce et y dessine des cercles, comme à son habitude.
Je me retourne brusquement et nos visages se font face. Je suis assez près de lui pour sentir son souffle effleurer ma peau, et je vois ses yeux éclairés par la lumière de la Lune.
Monsieur sourire fixe mes yeux puis ma bouche, puis mes yeux et encore ma bouche et ça pendant une minute trop longue à mon goût. Mais merde, j'attends juste qu'il m'embrasse.
Nos souffles sont entrecoupés et s'accélèrent, mon cœur collé à son torse bat la chamade et bordel s'il ne m'embrasse pas maintenant je crois que je vais mourir sur place. D'un mouvement brusque et par je ne sais quel procédé, je me retrouve sous ses bras musclés, et il est là me surplombant, ses avant bras posés de part et d'autre de ma tête, nos souffles n'ont pas ralentis.
Il se saisit enfin de ma lèvre inférieure et la mordille doucement avant de m'embrasser. Un décharge électrique traverse tout mon corps, et je ne suis plus vraiment moi-même à ce moment précis.
Je me sens comme libérée et lorsque ses lèvres se re-déposent au coin de ma bouche puis descendent le long de mon menton jusque dans mon cou, un frisson me parcoure une nouvelle fois, tout le long du dos. Sa bouche se dépose derrière mon oreille, et il me chuchote.
Zayn- Carrie ?
Carrie- Oui, dis-je difficilement.
Je sens son sourire sur ma peau, et il re-dépose un baiser sur celle-ci avant de dire :
Zayn- Dans cette situation, c'est la seule fois où tu peux admettre être faible, car cette fois-ci je suis... chuchota-t-il.
Zayn- Ton point faible.
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Bonjour bonjour, je vous remercie encore pour les 1,3K de vues merci merci merci, n'hésitez pas à partager ma fiction, je vous aime fort <3
P.S: Vous pouvez écouter la musique en même temps que vous lisez le chapitre ahah :))
Yoo, un de mes favs aussi ! Xx Chloé
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