Chapitre 30 ⊙

« On ne peut pas commencer un nouveau chapitre de notre vie si nous passons notre temps à relire sans cesse le précédent » - May Maxwell

[Pdv:May]

May- Qu'est-ce qu'on a ?

Je me saisis de gants en plastique et remonte mes manches. Je m'assois près du légiste qui examine l'un des deux corps. La maison est entourée de ruban jaune, et des journalistes sont juste devant, en quête « d'infos croustillantes » à se mettre sous la dent. Je dois faire comme si je ne savais pas que Carrie et Zayn étaient là lorsque je me positionne près du légiste, seul mon patron et Liam sont au courant pour Zayn et Carrie.

J'espère de tout cœur que ce n'est pas eux.

Je serais détruite.

Le légiste- Eh bien agent Maxwell nous avons deux corps de sexe masculin, bon état de santé, de taille moyenne, et je peux vous certifier qu'ils ne sont pas morts à cause de l'incendie. Ils ont tous les deux reçus un coup à l'arrière de la tête, et sont morts sur le coup. Le coup a été assez violent puisque il a laissé une grosse trace. Vu ce qu'il reste de leur crâne je dirais que l'objet qui a servi à celui ou ceux qui les ont tués devrait être une batte, je ne suis pas sûr mais disons que c'est un objet de cette taille là.

Sous mon air sérieux je suis plutôt rassuré, ils sont tous les deux de sexe masculin ce qui exclut le fait que Carrie soit l'un des deux corps, cependant ça n'exclut pas Zayn. Peut-être que c'est l'un des deux corps. Et si c'est le cas, Carrie est en danger. De toutes façons même si Zayn est avec elle, il faut les retrouver, ils sont sûrement dans la nature à l'heure qu'il est et il est fort probable qu'ils ne savent pas où aller. J'envoie un texto à Liam pour dire que Carrie n'est plus là, et il m'en renvoie un du tac au tac.

« De : Liam

A : May

Elle est .. Morte ?

De : May

A : Liam

Non, non on s'est mal compris, elle n'est plus sur les lieux.

De : Liam

A : May

Ouf ! Putain tu m'as fait peur bordel, ne refais plus jamais ça. Préviens moi si tu en sais plus »

Je ne vois pas souvent Liam, mais ce texto m'a fait sourire. C'est vrai qu'il est sympa.

Je remercie le légiste et traîne des pieds sur ce qui reste de la maison, quelques débris de porte sont sur le côté, et les murs sont entièrement brûlés. Un des policiers m'emmène une lettre. Lorsque je la lis je découvre ce « L » et mon cœur rate un battement. Alors c'est ça.
C'est ce même « L » qui m'envoie des tas de lettres à faire passer à Carrie et à Zayn.
Je le sais que ce sont les mêmes, je les ai toutes lues. Je leur en ai fait parvenir qu'une seule, car j'ai eu peur.
Depuis des mois ce mystérieux « L » m'harcèle et m'envoie constamment des lettres pour eux. Sur le coup, j'ai pris ça que sur le ton de la rigolade. Une simple blague d'un collègue, jusqu'à cette fameuse lettre où il m'explique que c'est important et qu'il faut protéger Carrie et Zayn.

J'ai enquêté et j'ai découvert leur histoire. C'est pour cela que leurs dossiers sont à l'agence. Ils sont sous protection, enfin ils l'étaient jusqu'à hier soir. Parce-que là, personne ne les protège et ils ne tiendront pas seuls dans la nature, sans rien pour se défendre. J'enferme la lettre dans une pochette plastique et m'approche de mon patron appuyé sur l'un de nos quatre-quatre.

May- On ramène Liam sur le terrain, j'ai besoin d'un équipier, Malik est avec Carrie maintenant. Y a que Liam pour que l'on puisse avancer.

Se currant les dents
Patron- Holmes ? Il est trop lié à l'affaire, je l'ai déjà fait rentrer en tant que consultant, si je le mets sur le terrain, les autres vont se poser des questions. Il ne sait même pas manier une arme.

May- Alors virez-le. Il a fait la navy. J'y apprendrai à s'en servir, même s'il n'en a pas besoin, vous n'aurez qu'à dire aux autres que vous l'avez changé de service.

Patron- Hm. Si ça permet de nous avancer et de choper ce putain de Ruiz, alors je le ferai. Vous avez intérêt d'assurer ou cette fois-ci ce n'est pas lui que je vire, mais c'est vous deux.

May- C'est d'accord.

Je m'éloigne vers ma voiture lorsque le patron me rappelle.

Patron- Eh Maxwell !

May- Oui.

Patron- J'envoie des agents s'occuper des deux autres, vous occupez vous de Holmes numéro un.

Je tourne les talons et monte dans ma Range Rover. Je tapote mes doigts sur mon volant avant d'envoyer un message à Liam. Entre nous soit dit, je trouve que Fisher, le sale gars qui me sert de patron, est insupportable. Il m'insupporte vraiment ce type.
Quant à Liam, il faut qu'il sache que le patron va le virer, mais il faut aussi qu'il se prépare à être sur le terrain je veux être sure qu'il soit prêt à prendre des risques. Je ne supporterai pas de perdre un autre coéquipier.

L'année dernière, j'ai été sur une affaire avec mon ancien coéquipier, Sacha. Dire son nom me fait bizarre car depuis l'année dernière je ne l'ai jamais re-prononcé. Cela faisait trois ans que nous travaillons ensemble. Il a été tué par un des salaud qui travaille pour Ruiz. J'ai maudit de toutes mes forces ce connard, et j'ai perdu l'amour de ma vie.
Personne ne le savait mais nous étions ensemble, nous nous sommes cherchés pendant près de un an et demi et il a finit par me demander tel un petit enfant si je voulais « sortir avec lui », j'en ris maintenant, mais de repenser à lui me fout les larmes aux yeux. Je conduis, et j'essaie d'essuyer le plus possible les quelques larmes qui me roulent sur les joues. C'est carrément impossible. Nous avons couchés ensemble, il m'a emmené au restaurant, plusieurs fois même, je l'aimais pour sur. Jusqu'à ce que ce jour arrive, j'ai vu disparaître sous mes yeux l'homme de ma vie.

Dans la boîte à gants il y a une photo de nous deux, main dans la main. Je ne la sors jamais mais elle est là, comme s'il me surveillait depuis ce cadre photo. Je souris malgré les larmes, parce-que je repense à toutes les conneries qu'il m'a dîte, toutes ces phrases d'amour, je me sentais moi lorsque j'étais à ses côtés. J'ai parfois l'impression qu'il m'attend là, à côté, sur le siège passager parce-qu'il me laissait tout le temps conduire, pour me faire plaisir. Il savait ce que j'aimais, ce que je détestais, j'y confiais tout mes secrets, et maintenant tout est avec lui dans sa tombe. Il est partit si soudainement, comme si l'on m'avait arraché le cœur, et maintenant je vis sans. Un vide à la place de mon cœur, voilà ce qu'il me reste.

Durant cette dure année, j'ai souvent voulu mettre un visage sur celui qui avait mit fin à notre amour, je n'ai jamais pu, car c'est moi qui y ai mit fin. J'en ai conclu ceci, après une année de réflexion : finalement rien n'a brisé notre amour, pas même sa mort, c'est moi qui est décidé de l'oublier pour ne pas me faire du mal.

J'y suis très bien arrivée jusqu'à aujourd'hui, mais lorsque je me gare sur le côté (car mes larmes m'empêchent de voir la route) je sais que je n'ai pas si bien réussi que ce que je le pensais, j'ai juste repoussé le moment fatidique.
Je n'ai pas pleuré le jour de son enterrement, je n'ai pas voulu montrer combien ça me touchait, mais au final ce n'est pas aux autres que j'ai caché cela, c'est à moi-même. Si je n'ai pas pleuré sur le coup c'est parce-que j'ai rangé ça dans une petite boite, et qu'aujourd'hui j'ai décidé de l'ouvrir.

J'appuie, alors ma tête sur le volant et je déclenche malencontreusement le klaxon. Aussi sec, je retire ma tête et rigole.

J'essuie mes larmes pour la énième fois et lorsque je tourne ma tête vers la droite Sacha est là, tout souriant.

Sacha- héé, arrête de pleurer de rire putain il m'a vomit dessus merde ! Dit Sacha en rigolant

J'essaie de m'arrêter de rire et j'essuie mes larmes au fur et à mesure qu'elles coulent, c'est dingue ce qu'il me fait rire. En tapant ma tête sur le volant j'ai déclenché le klaxon, et Sacha s'est mit à rire lui aussi.
Un gamin lui a vomit dessus en sortant de la grande roue, j'ai tellement ris que j'en ai mal au ventre.

Ce soir Sacha m'a emmené à la fête foraine pour nos un an et je crois que je n'ai jamais autant ri. Dans la voiture, un silence s'installe et il passe sa main dans ses cheveux en me regardant, je m'arrête de rire aussi et lui demande :

May- Quoi ??

Sacha- Quoiii ? Dit-il avec une voix de fillette
Sacha- Je te regarde. Reprit-il de sa voix normale.
Sacha- J'aime te regarder, tu es si belle.

May- Arrête s'il te plaît.

Je le supplie mais secrètement j'ai très envie qu'il continue.

Sacha- Pourquoi ? Tu vas me sauter dessus ? Tu es belle, oh mon dieu ce que tu es belle ! Dit-il en riant Arrête je sais que t'aimes ça.

Je m'agrippe au volant et croise mes jambes.

Sacha- Ohhh, t'es gêné, arrête de sourire comme ça tu rougiiis...

Je voudrais le supplier d'arrêter, mais c'est tellement bon. Je tourne ma tête vers la gauche pour observer à travers la vitre les autres personnes sortant de la foire, et pour cacher ce malheureux sourire qui traîne sur mon visage.

Sacha- Si je n'étais plus là, tu ferai quoi ?

May- J'arrêterais de vivre

**

« J'arrêterais de vivre », voilà ce que je lui ai répondu. Je n'ai pas tenu cette « promesse » parce-qu'il m'a répondu que si j'arrêtai de vivre pour lui, il serait capable de me quitter même au paradis. J'ai finis par lui promettre, que je ne le ferai pas, après qu'il m'aie demandé des dizaines de fois de ne pas « arrêter de vivre ». Alors j'ai tenu cette putain d'autre promesse, même si quelques fois la tentation de la briser était si forte.

Sacha a disparu du siège passager mais n'a pas disparu de mon cœur et de mon esprit. Il est toujours là, il m'observe en souriant, et il me laisse conduire pour me faire plaisir. Et, au moment précis où je redémarre la voiture je reçois un texto de Liam.

« De : Liam

A : May

Je te promets, je serai à la hauteur. »

Voilà que maintenant, ce n'est plus moi qui fait des promesses, mais on m'en fait.

A moi.

Parfois j'ai l'impression que Sacha est rentré dans mon corps, qu'il me l'empreinte et que j'agis au gré de ses envies. Si la vie était comme un livre de science fiction j'aurai aimé que Sacha perde son âme dans mon corps. Seulement la vie c'est un autre type de livre : c'est la réalité.

Une putain de réalité.

Et quand je vois comment sont les circonstances réelles en ce moment, je me dis que ce livre n'est pas très bon à lire pourtant je continue de tourner les pages.

J'appuie, soudainement sur l'accélérateur et me dirige vers l'agence, je n'ai pas de temps à perdre cette fois-ci. Après quelques dizaines de kilomètres, je passe sur cette fameuse grande rue.

Je ne mets à ralentir et j'observe la grande roue au loin. Cette fête foraine est installée chaque année pour Noël, c'est celle où j'ai passée cette magnifique soirée, là où Sacha s'est fait vomir dessus. Je me rappelle du goût de la barbe à papa, de l'odeur des churros au nutella, de l'odeur de l'hiver, des guirlandes lumineuses et de mon bras autour de la taille de mon Sacha.
Je me rappelle aussi qu'à la sortie de cette foire, nous nous sommes arrêtés donner une pièce à un homme assis contre un mur.

Il est toujours là, à chaque période de Noël, faisant la manche. Je m'arrête souvent déposer un billet de cinq euros à ses pieds. Il me rends ceci en souriant, et je me rappelle ce fameux soir de décembre, où Sacha lui avait tendu un billet de cinquante, l'homme n'avait jamais autant sourit.

Toutes ces choses, toutes ces actions que je produis me rappelant Sacha, ce n'est pas que pour mon bien personnel. C'est aussi pour sa mémoire. Et je mentirais si je disais que ça ne me faisait rien.

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Hey, j'avais dit que je postais mercredi mais je n'en pouvais plus de vous faire attendre,c'est pire que de se retenir d'aller au toilette mdrr, du coup je posterai pas mercredi ahah ! ^^

Je vous fait de gros bisous, surtout n'oubliez pas de voter pour moi dans la catégorie "meilleures bios" de AvosClaviers. Je vous fait de gros bisous ahah, laissez des petits commentaires que je vois vos bouilles ^^
Ptn c'est l'un de mes chapitres fav tiens ! Xx Chloé

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