« Peu importe ce que me réserve l'avenir, si c'est avec toi que je le traverse. » -Carrie Holmes.

J'ai posé la lettre sous mon oreiller, et je me suis mise à réfléchir longtemps. Très longtemps. Tellement longtemps, que Zayn est venu toquer à ma porte pour me demander si ça allait. J'y ai juste répondu que je voulais me reposer. En réalité j'avais besoin de réfléchir, et je crois que Zayn l'a comprit car il est repartit tout de suite après.
Après la lecture de cette lettre je sais que le danger est là, à mes pieds et qu'il demande juste un moment d'inattention de ma part pour m'envahir toute entière.

Je pourrais dire que ce n'est pas de ma faute mais cela fait bien longtemps que j'ai arrêté de me voiler la face.

Je pourrais en effet dire que j'ai une part de responsabilité puisque c'est moi que mon père cherche.

C'est à cause de moi, qu'il remue ciel et terre, qu'il s'est évadé de prison, c'est moi qu'il cherche après tout.

Mais pourquoi ? Pourquoi s'acharne-t-il sur une fille qu'il a rendu plus que perturbée. Je sais pertinemment que ce côté étrange est en moi, mais c'est juste une part de moi-même. Un bipolaire ne sait pas qu'il est bipolaire par exemple. Une personne perturbée, elle, croit être sous terre, à plusieurs milliers de kilomètres et lorsque tout d'un coup, dans une période inattendue, elle remonte à la surface dans une sorte d'euphorie. C'est comme être lunatique mais en plus agressif non?

J'ai été comme cela, dans cette période noire qui a affecté mon entourage mais en premier lieu qui a affecté ma personne. Moi. Mon bien être et mes habitudes.
J'ai été parmi ceux qui croient que tout est fini, se plongeant dans une sorte de dépression qui vous enfonce vers le plus profond des trous et dont vous ne croyez jamais pouvoir sortir. J'ai été dans ce cas.

Aujourd'hui j'ai l'impression d'avoir grappillé quelques mètres au dessus ce trou, je remonte peu à peu à la surface et de temps en temps j'essaye de ne pas trébucher.
Parfois, je glisse et je retombe doucement dans le côté sombre de ma personnalité. Surtout la nuit.

Des cauchemars me hantent, et je me revois là, impuissante face aux coups que portent mon père. Attendant mon tour, comme un enfant attendrait d'avoir une place sur un carrousel.
Si je savais la raison pour laquelle celui qui m'a défiguré pendant tant d'années me cherchait, il se pourrait que je sois plus ou moins consciente de ce qu'il m'arrive en ce moment.

J'aimerais savoir, pourquoi me cherche-t-on, pourquoi suis-je enfermée ? J'ai vraiment l'impression d'être Raiponce, enfermée dans un donjon, sans porte ni fenêtre, sans possibilité de sortie. On m'a toujours dit que le danger était dehors, alors je n'y vais pas, je n'ose pas.

Mais après tout, je mets mon frère et ce mystérieux auto-stoppeur en danger, mais s'il était plus facile de mettre fin à la stupide vie que je mène, je me demande parfois si ça n'en vaudrait pas la peine.

Je veux voir ce qu'il se cache derrière Zayn, derrière May, et même derrière Liam. Ils savent ce qu'il se cache derrière moi, les drogues, le tabac, les crises, les périodes noires. Est-ce que ce n'est pas normal que j'en sache plus sur eux aussi ?

Je me repose sur ces personnes là, ma vie est entre leur mains, et je suis obligée de leur faire confiance.
Je suis froide et distante au départ, je n'ai même pas d'amour propre, ni pour moi ni pour les autres, et ils se battent encore pour moi.
Est-ce que je le mérite vraiment ? Toute cette attention, toute ces restrictions pour me sauver. Est-ce que je mérite que l'on m'aime ?

Quant à ce « L » qui se permet de me promettre de m'aimer est-ce vraiment nécessaire ? M'écrire une lettre pour me dire qu'il m'aime, c'est clairement puéril, limite enfantin.

Sa lettre est totalement illogique, sans rapports. Qui, dîtes-moi qui, écrit une lettre pour promettre d'aimer une personne pour ensuite la perdre ? C'est carrément illogique, comme le reste de ma vie d'ailleurs.

De plus, May me l'a passé, prudemment à l'abris des regards, seuls elle et Zayn sont au courant. Est-ce que ça doit avoir un impact sur mon avenir ? Elle m'a dit de ne pas le dire à Liam.
En quelques sortes j'ai du promettre de mentir à mon frère, chose que j'avais promis de ne plus faire lorsque Liam me l'avait demandé.
Mais qu'est-ce que Liam en aurait à faire de quelqu'un qui m'écrit une stupide lettre d'amour, il n'a même pas signé avec un prénom. Juste une lettre : « L ».

Il y a des fois où je décroche.

Quelqu'un frappe à ma porte. C'est Zayn encore une fois. Je n'ai pas vraiment envie d'y parler mais s'il rentre sans demander si je vais bien c'est que c'est important.

Il rentre donc, les mains chargées d'un plateau, poussant la porte avec ses pieds, et il s'assoit enfin. Il dépose le plateau au milieu de nous deux, et me sourit.
Il me chuchote un « attends » avant de repartir de la chambre. Quelque secondes plus tard, il se ramène avec un bocal de sauce tomate et une bouteille d'eau. J'ai du mal à comprendre et je fronce les sourcils pour lui faire comprendre.

Zayn- Écoute, je sais que tu ne veux pas en parler, alors je me suis dit qu'au lieu de te laisser seule dans ta chambre, je pouvais te tenir compagnie. Alors, ce midi au programme du Zarrie restaurant ; des pâtes à la sauce tomate. Dit-il d'un ton très distingué.

Je souris malgré moi, il est vraiment gentil en ce moment. Il m'a fait des pâtes, c'est assez mignon comme geste. Je souris bêtement et baisse la tête de manière à observer le plateau qui est déposé entre nous. Il y a les pâtes, la sauce, du pain, des verres et de l'eau. Il a emporté un vase avec une rose dedans. Je ris lorsque je vis la fleur. Il me regarda les yeux écarquillés.

Carrie- Je ne veux pas me moquer de toi mais .. pouffais-je
Carrie- Disons que la rose m'a fait rire continuais-je.
Carrie- Est-ce que tu veux faire un remake de la Belle et le Clochard ? Les spaghettis, la rose...

Zayn explosa de rire et me chuchota :

Zayn- Tu est vraiment très cultivée ... Mais si c'est pour que je sois le clochard alors pas question ! Je préfère penser que c'est juste, un repas. Oui voilà un repas.

Son ton ironique et sa manière de plisser les yeux me fit rire. Il n'est pas si froid que ce que je pensais et depuis hier, il essaye d'entretenir une bonne relation avec la personne qu'il est censé protéger.
Il a le don de me faire sourire, et comme je l'ai déjà dit, pas beaucoup de personne ont l'occasion d'y arriver. J'ai nettement envie de le remercier mais je ne le fais pas tout de suite, mon esprit est bien trop occupé.

Nous sommes tout les deux appuyés sur le bas de l'armoire en bois foncé et nous regardons le vieux truc qui nous sert de télé. Il a finit de manger bien avant moi et il jette un coup d'œil vers ma direction de temps en temps. Je déteste lorsque l'on m'observe manger.
Imaginez ma tête, pleine de sauce tomate, alors que je suis assise à côté de lui. Lui quoi. Zayn.

D'ailleurs, le brun est toujours en bermuda, et j'observe attentivement son torse. Il a un tatouage au dessus du pectoraux droit. C'est une inscription en arabe et lorsque je fixe le tatouage. Zayn me fixe à son tour.

Zayn- C'est le nom de mon grand-père.

C'est dingue cette faculté de lire dans mes pensées, je vais vraiment finir par croire qu'il a de super pouvoirs.
Il lit en moi, comme dans un livre ouvert, et c'en est presque frustrant. Je souris malgré tout et continue de manger mon plat tout en restant fixée sur son torse.

Zayn- Et arrête de me mater, j'sais que je suis très beau gosse et je t'as envie de me sauter dessus mais s'il te plaît pour mon bien être personnel, arrête de loucher. Je me sens observé.

Carrie- Premièrement, je ne te mate pas je m'instruis. Et deuxièmement, j'espère que tu ressens ce que ça fait de sentir un regard lourd sur soit toute la journée. Dis-je sans aucun sous entendu.

Notez l'ironie.

Il rit encore, et sa dentition parfaite apparue en face de mes yeux.

Il me fit remarquer que je ne l'avais pas contredit lorsqu'il avait dit qu'il était « beau gosse, et que j'avais envie d'y sauter dessus » dans mon esprit je criais que « oui bien sûr que oui », mais en réalité je lui ai juste répondu « qu'il pouvait croire ce qu'il voulait » après tout.

Il s'approcha tendrement de moi, prit mon assiette des mains. Il se saisit de mes bras et dans un mouvement lent, ses bras m'entourèrent la taille. Les miens étaient autour se son cou. Nous nous étreignions pendant près de cinq minutes. Cinq longues minutes après quoi nos deux corps se décrochèrent, et il finit par tout ramasser et tout rapporter à la cuisine.
Il revint peu de temps après alors que j'étais couchée sur le côté du matelas, il s'installa près de moi, entourant ma taille avec l'un de ses bras.

Je sentis son torse se coller à mon dos. Et sans crier garde il déposa un baiser entre mes deux omoplates. Puis un deuxième sur le haut de mon épaule, puis deux autres dans mon cou et il arrêta son chemin au coin de ma bouche.
Arrivé à cet endroit, il s'arrêta, net. Il me sourit et se recoucha à mes côtés.

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Yo ! Frustration ++ mdrrrr keep going ! Xx Chloe