PDV Wyatt

Après m'être réveillé par intermittence toute la nuit, suite à de nombreux cauchemars, mais me rendormant chaque fois, me sentant apaisé et protégé par cette odeur que j'aime tant de rose et de cannelle. Je me réveille seul dans mon lit, pourtant il était là, je sens son odeur dans mes draps, son parfum embaume tout mon appartement, mais il n'est pas là? il est certainement parti, ne supportant pas mon état et ma peur vis-à-vis de lui.

Je me redresse sur mon lit, avec ce persistant mal de tête, suite à tous ces cauchemars récurrents qui me rongent de l'intérieur, me faisant devenir l'ombre de moi-même. Le seul moment où je suis bien c'est devant ce piano. Alors après avoir pris un café et une bonne douche chaude, je descends au bar où je sais que j'y trouverais Sam.
Une conversation entre nous commence :

- " Bonjour Sam " .
- " Bonjour Wyatt, comment ça va ce matin ? ".
- " Ca pourrait aller mieux, mais bon ".
- " Pour ce soir, ça va aller ou tu préfére te reposer ? Tu sais le bar peut être ouvert sans piano, si tu ne te sens pas mieux ! ".
- " Ca va aller et puis, comme tu me l'as dit, le piano est mon meilleur ami, j'ai besoin de lui ".
- " Tu as aussi besoin de te retrouver, de te recentrer et tu as besoin de lui tout comme il a besoin de toi. Ne te voile pas la face, tu le sais qu'il est mal tout comme toi ! Ne le laisse pas comme ça, il ne le mérite pas, il n'y est pour rien ".
- " Je le sais mais je n'ose pas faire le moindre geste vers lui, j'ai peur, ma fuite l'a fait souffrir et me retrouver encore plus, je ne sais pas comment m'y prendre avec lui ! ".
- " Tu es conscient qu'il va falloir lui dire pour ton agression à un moment ou un autre, il ne peut pas rester dans l'ignorance. Il t'aime Wyatt, il a besoin de toi, tout comme toi son loup te réclame, il me l'a dit. En effet, il a beaucoup souffert de ta fuite mais il remuerait ciel et Terre pour choper le ou les coupables. Il ne sait pas non plus comment faire pour se rapprocher de toi sans te faire paniquer. Tu sais, tu as du le sentir, il a passé des nuits avec toi à te câliner pour que tu ailles mieux mais en dehors de ça lui aussi est perdu ".
- " Oui, je le sais, je l'ai senti ! Qu'est-ce que je dois faire ? ".
- " Toi seul le sais, tu le connais mieux que moi, fait lui un signe que lui seul peut comprendre pour lui donner ton feu vert ".

Aprés avoir discuté avec mon boss pendant un bon moment, je rejoins le piano et répéte différentes musiques pour ne pas perdre la main. Alors avec une infinie fluidité, mes doigts pianotent la partition de " The Unforgiven " de Metallica, puis je continue avec " Hold on " de Chord Overstreet. Que de magnifiques morceaux même s'ils sont tristes. Et je finis sur " Angel ", la BO du film " La Cité des Anges ", cette musique me rappelle ma solitude et mes mauvais choix ...

Les yeux fermés, vivant comme à chaque fois que je joue, cette musique qui m'emmène dans un monde parallèle où je suis moi, où je n'ai peur de rien. Quand la fin de la chanson arrive et que mes yeux s'ouvrent je reviens dans cette réalité qui me fait peur, qui m'effraie au plus profond de moi.

Mais à ce moment-là, la musique finie, je ne rouvre pas mes yeux, ils restent fermés. Des larmes se mettent à couler sur mes joues sans que je ne le veuille, je ne contrôle rien, mes sentiments sont tellement forts, j'ai tellement mal au coeur d'avoir fait souffrir tant de gens et surtout Gab. Je veux avancer et changer pour moi, pour lui.

Là sous mes paupières, son magnifique visage est devant moi, il me sourit de ses superbes lèvres tentatrices qui m'appellent sans cesse.

Quand d'un coup, je sens une main se poser sur mon épaule qui me fait sursauter et rouvrir les yeux. Je vois, ceux marrons en forme d'amande de mon ex-belle-soeur. Me retournant vers elle, je la prends dans mes bras. Yaël m'a tellement manqué, pas autant que son frère certes mais quand même.

Puis Sam et Tara, qui viennent de nous rejoindre, se rapprochent de nous et me demandent si je vais bien. Je leur fais un oui de la tête avec un de mes plus beaux sourires.

- " Alors c'est vrai, tu l'as embauchée ? " demandai-je.
- " Oui, elle et Tara forment une équipe d'enfer. Ca faisait longtemps que je n'avais pas eu d'employées aussi synchro. C'est génial ! " me répond t'il avec un grand sourire.

Yaël, se tourne vers moi et me dit :
- " Maintenant qu'on t'a retrouvé, ne compte pas t'enfuir de nouveau ! " et elle m'embrasse la joue.

Mon ex-belle-soeur a toujours été un soutient pour moi, surtout quand Nathan et Tom me cherchaient des noises pour leur plaisir personnel, enfin surtout Nathan, parce que Tom il a toujours suivi son frère c'est tout. Tout ça bien évidement sans que Gab ne le sache, sinon je ne donnais pas cher de leur peau ... quoi que.

Yaël a toujours eu un sixième sens et a toujours su les remettre en place. Pour ma part, je n'ai jamais oser me défendre, à quoi bon, à quoi ça aurait servi ? Je ne suis qu'un oméga sans cervelle.

Ezra et Oriane m'ont toujours soutenus aussi, remettant parfois en place mes parents, pour leur manque d'amour, pour leur manque de soutien aussi envers moi. Forcer sa famille a aimer ce rejeton, qu'ils considèrent comme une erreur n'amène jamais rien de bon.

Bref, c'est avec une joie non dissimulée que je suis heureux de revoir et travailler avec mon ex-belle-soeur.

Étant le 3 Décembre, un vendredi soir, toutes les tables sont occupées, beaucoup de gens au bar aussi, la salle est pleine à craquer. Toute la soirée, j'enchaîne les musiques de mon répertoire mais aussi pas mal de demandes des clients. Puis vers deux heures du matin, je prends ma pause.

Je vais vers le bar, commande un grand chocolat à Sam et me dirige vers la salle de repos, au fond de la salle. Je me dégourdis les jambes et les bras avec de petits exercices pour m'éviter d'être ankylosés ce soir. La porte s'ouvre quinze minutes plus tard, pensant que c'est Tara ou Yaël qui m'apporte mon chocolat, je ne me retourne pas.

D'un coup je me retrouve acculé au mur par Nathan que je n'avais pas senti arriver. La panique me gagne, essayant de là contrôler un minimum car je ne veux pas lui faire se plaisir qu'il a déjà eu.

Lui, il rigole de m'avoir fait peur, son sourire carnassier aux lèvres, qu'il se lèche quand ses yeux pervers me regardent avec envie. Mon corps tremble de se rapprochement, mon angoisse, mon stresse me font mal à la tête, cette horrible moment me revient comme un coup de poing, me fulgurant sur place.

Il rapproche sa bouche de mon oreille et me chuchote " je n'ai rien oublié de ce délicieux moment que tu m'as donné, mais cela reste entre nous bien sûr car je ne suis pas sur que Gab apprécierait beaucoup ! " finissant sa phrase, il me lèche le lobe de l'oreille, se recule et me fait un clin d'oeil.

J'ai envie de vomir, je me tiens au mur du mieux que je peux, mais mes jambes flageolent, je m'effondre et il me rattrape, en profitant pour me toucher sans retenue de ses sales pattes de pervers. Quand la porte s'ouvre sur Yaël qui m'apporte mon chocolat, suivi de Gabriel.

- " Retire tes sales pattes de lui ! " lui aboie t'elle avec un sourire menaçant.
- " On parlait et il a fait un malaise, alors en tant que pompier soignant, je me devais de l'aider ! " se défend t'il.
- " Que lui as-tu dit ? Sale con ! Dégage d'ici, tu n'as rien a y faire, c'est privé ! " réplique t'elle.

Nathan s'en va, non sans me glisser qu'il me surveille. Gab se rapproche de moi, alors que ma crise d'angoisse augmente, ma respiration se fait haletante et se bloque. Avec des gestes tendres, tout comme ses paroles, Gab met une de ses mains dans ma nuque, nos yeux ne se lâchent pas d'une seconde. De son autre main, il prend une des miennes et les places sur son coeur.

- " Respire Wy, doucement, suis mon rythme, ne lâche pas mes yeux. Regarde moi. Là, calme toi, petit coeur, je suis là, tu es en sécurité, avec moi " me dit il.

Ses phéromones, qu'il a libérés pour m'aider, m'apaisent tellement que sans m'en rendre compte je le laisse me blottir dans ses bras. Il m'a tellement détendu que je me sens partir petit à petit. Il me regarde, alors que mes yeux papillonnent. Je tombe un peu plus dans ses bras, calant ma tête dans le creux de son cou, y déposant un baiser, ce qui nous fait frissonner tous les deux.

Son odeur m'enivre comme à chaque fois. Il me semble l'avoir entendu me dire " je t'aime toujours petit coeur ", mais est-ce la réalité ou mon état qui me le fait imaginer ?

Toutes les nuits, mes cauchemars sont présents et me hantent encore plus depuis que j'ai revu Nathan. Ses yeux pervers, son regard salace, ses mains qui me touchent, moi qui me débat alors que les miennes sont enchaînées, ne pouvant l'empêcher de rien, je me mets à hurler, crier, ma respiration est haletante, je n'y arrive plus, je perds pieds.

Cela fait une semaine que mes crises se succèdent, jour et nuit. Je ne veux plus sortir de peur de le revoir, de devoir lui donner ce spectacle qu'il apprécie tant, ma panique. J'ai peur de ce qu'il pourrait encore me faire subir de nouveau.

Mon état a su coup décidé Sam à fermer le bar pour deux semaines de vacances, histoire que tout le monde se repose avant les fêtes de fin d'années, qui vont être chargées.

Étant toujours dans un état second dans mon lit, je sens comme un courant d'air, me donnant froid, me replongeant sous ma couette. J'ai l'impression que quelqu'un est là. Comme une réponse à ma question intérieur, je sens cette odeur que j'adore, ce mélange de rose et de cannelle, qui de nouveau comme par magie, me détend instantanément. Je sens des bras m'enlacer, me cajoler, puis ma tête comme un automatisme vient se caler dans le creux de son cou, cet endroit où j'adore me nicher, respirant avec délice son odeur d'alpha, me sécurisant par la même occasion.

Comme un remerciement de m'aider, je me surprends de nouveau à lui embrasser le cou. Il frissonne à ce contact si longtemps absent. Cette étreinte nous apaise, elle est si douce, si pleine de tendresse et d'amour.

Comme une réponse à mon baiser dans le cou, je sens ses lèvres en faire de même sur mon front. Ressentant tout l'amour qu'il me porte, je me redresse et le regarde droit dans ses superbes orbes noisettes, Je ne sais pas quoi dire, alors pour lui prouver que moi aussi je l'aime, je me penche doucement vers lui, mes lèvres effleurent les siennes si chastement que j'en tremble. Il répond à mon baiser avec autant de douceur et de tendresse que je lui connais. Notre baiser chaste au départ commence à se faire fiévreux et plus profond, sa langue vient caresser ma lèvre supérieure demandant l'accès à ma bouche, que je lui accorde sans réfléchir. Dans l'instant qui suit, nos langues se retrouvent et font une danse des plus sensuelles, pendant que ses mains redécouvrent mon corps, je me laisse faire par ses mains expertes.

Mais c'était sans compter sur mon cerveau qui d'un seul coup se met à m'envoyer des souvenirs de mon agression et par réflexe je stoppe ses gestes et me recule tremblant de tout mon corps, apeuré, ma respiration se bloquant. Il réalise une nouvelle fois les même gestes qu'il avait fait plutôt dans la soirée pour m'aider à reprendre pied, ce qui marche.

Gab me propose une bonne douche pour me détendre, il me demande la permission de se joindre à moi, en tout bien tout honneur, et je le crois, jamais il n'a été au dessus de ce que je lui autorisais.
- " Autorise moi à prendre soin de toi, petit coeur ! " me demande t'il.
- " Oui, je te l'autorise " lui répondis je.

J'ai toute confiance en lui. Alors nous voici dans la douche, nus comme des vers. Il me lave les cheveux, puis le corps tout en s'occupant de lui, puis pendant qu'il me rince, je sens ses mains glisser sur moi, je frissonne à ce contact qui m'avait tant manqué, mon loup se fait sentir tellement il est bien lui aussi, d'avoir retrouver sa moitié. Puis toujours en douceur, avec tendresse et amour, il remonte nos bras au-dessus de nos têtes, nos yeux se croisent et je vois son loup dans ses orbes heureux de ce partager de chaleur. Il m'embrasse avec envie tout en se frottant langoureusement sur moi, nos membres se touchant avec plaisir, nous ne pouvons retenir nos soupirs de bien-être. Rien que nos corps se touchant, je sens la chaleur m'envahir et je me sens perdre pieds, lui seul me fait cet effet.

Sentant que ce moment me provoque un début de malaise, il se stoppe de lui-même et me prend dans ses bras pour ne pas que je tombe. Il m'essuie et me met mon bas de jogging et un tee-shirt, lui ne mets qu'un bas de survêtement. Me prennant dans ses bras, il nous dirige vers le lit de nouveau, il m'allonge sur le côté et se met derrière moi, en cuillère, il se rapproche de moi et me dit tout bas :

- " Dors petit coeur, je suis là maintenant, je te protège, je te le promets. Je t'aime tellement Wy "
- " Je t'aime aussi Gab " m'entendis-je lui dire avant que mes yeux ne se ferment de fatigue, en lui embrassant la main mêlée à la mienne sous mon visage.

Nous nous endormons ainsi, dans cette bulle d'amour retrouvé, qui nous est propre et que rien ne peut atteindre ... Enfin, je l'espére ...