Chapitre 16 " Retrouvailles"

PDV Maxwell

Je me réveille avec un mal de tête insoutenable, qui résonne comme si des marteaux étaient en pleine action dessus. Mes yeux s'ouvrent difficilement car la lumière de la pièce m'agresse et m'aveugle.

Arrivant à supporter cette luminosité, après quelques minutes de concentration, je constate que je suis dans une salle toute blanche, dans un lit tout aussi blanc, mes bras et mon torse sont bandés entièrement. Je vois sur ma main que j'ai une perfusion, certainement qu'elle contient une solution saline pour ne pas me déshydrater. Des pastilles de couleur agrémentent le haut de mon buste. En tournant ma tête sur la droite, suivant les fils qui sortent des électrodes, je m'aperçois que je suis branché à une machine, c'est un monitoring qui retransmet les battements de mon cœur, le rythme de mon pouls et ma saturation en oxygène. Je suppose donc que je suis dans une chambre d'hôpital ou alors je suis au paradis.

Comment je sais tout ça, allez-vous me demander ? Et bien entre les séries que je regarde avec Wyatt et toutes les explications de Gabriel, quand il regarde avec nous, on peut dire que je connais les bases.

J'ai la désagréable impression que l'on m'observe, alors je tourne ma tête sur la gauche et remarque qu'en effet, quelqu'un est là. J'entends mon palpitant qui s'emballe, en écho sur la machine, la peur me gagne sans prévenir, ma vue est encore floue et je ne distingue pas qui est cette personne. Puis je l'entends me parler.

- " Comment te sens-tu ?" me demande-t-il, alors que le monitoring s'accélère de plus belle, alors que l'angoisse reprend place dans tout mon corps, qui se met à trembler. " Hey ... Hey, calme-toi, ce n'est que moi !"reprend la voix de l'inconnu.

- " Dam ... Damian ..." dis-je, un peu perdu.

- " Dam ???" réplique la voix.

- " Merci pour ton soutien, j'en avais besoin !" lui répondis-je.

Puis clignant des yeux, alors qu'ils me grattent, je me les frotte et, tout en observant la personne en face de moi, je sens ses phéromones, se mélange de lavande et de muscade, m'enivre complétement et me rassure.

- " Hey, mon Cœur, ce n'est que moi, Sam !" me dit-il.

- " Sam ... Honey" lui répondis-je.

- " Oui, mon Cœur, je suis là !" m'affirme t'il.

Voyant son inquiétude à mon égard, dans son regard triste, je lui fais signe de venir vers moi tout en lui disant :

- " J'ai besoin de toi, Honey !" lui dis-je, les yeux pleins de larmes, n'arrivant pas à les contrôler.

- " Je suis là, mon Cœur, je suis là !" me répond-il, tout en s'approchant de moi.

Il s'assoit à côté de moi sur le lit et il me tend les bras. Je ne réfléchis pas une seconde de plus et viens avec un énorme plaisir me caler dans son étreinte, que j'attends depuis si longtemps. Ma tête sur son épaule, mon nez dans le creux de son cou, humant son odeur d'alpha que j'aime passionnément. Il place une de ses mains dans ma nuque et l'autre dans mon dos, me serrant au plus près de lui.

- " Tu m'as tellement manqué, mon Cœur. J'ai eu si peur de te perdre" me susurre-t-il à l'oreille, alors que je sens ma joue s'humidifier, par ses tristes larmes qui coulent de ses superbes yeux.

- " Je suis là maintenant, grâce à toi" lui répondis-je, tout en le serrant contre moi.

- " Non, grâce à Tom qui nous a dit où vous trouver. Grâce à Rory qui savait quoi faire, mais certainement pas grâce à moi" me dit-il, mal à l'aise.

- " Honey ! Qu'est ce qui ne va pas ?" lui demandai- je, inquiet.

- " J'ai tellement eu peur de te perdre, que ... que quand tu as hurlé à cause de la douleur de l'aconit qui te rongeait de l'intérieur ... pendant une ... une micro seconde... j'ai pensé que tu me quittais ... et ... et quand je me suis retourné ... il n'était plus là !" m'explique-t-il, énervé, angoissé et pleurant à chaudes larmes.

- " Hey ... Hey ... Honey ... ne t'inquiète pas, quand il reviendra, nous serons là et on lui fera sa fête !" lui répondis-je, tout en le regardant droit dans les yeux.

Pour le rassurer sur le fait que je ne lui en veux absolument pas, je lâche mes phéromones calmantes pour le détendre, mes yeux ne le quittent pas un instant, je lui souris et tout en me rapprochant de lui doucement, je pose mes lèvres sur les siennes. Gardant notre contact visuel jusqu'au bout, notre baiser est doux et passionné. Il répond à mon baiser, avec envie et tendresse, sa langue vient lécher ma lèvre supérieure, quémandant l'accès à ma bouche, que je lui accorde avec un immense plaisir. Nos langues commencent une danse des plus fiévreuses et nos corps se rapprochent de nouveau, il me serre dans ses bras comme si sa vie en dépendait.

PDV Wyatt

Les coups de fouet pleuvent sans s'arrêter, il m'embrasse violemment me tirant les cheveux en arrière. Je ne supporte plus ces attouchements. Son visage est trop près du mien, ses mains me touchent de plus belles, sa bouche me mord, sa langue me lèche et ses lèvres me suce le cou et je sens mon corps trembler, mon stress, mon angoisse tout remonte à la surface. Quand soudain, il se frotte sur moi et il me viole à répétition. Mon cœur tambourine si fort que je sens que ma mort est proche. Ce trop-plein d'émotion me ravage complètement et je me sens partir sans pouvoir réagir.

- " NON, NON, NON" hurlais-je, sentant mon corps convulser et mes yeux papillonner, je ne suis plus maître de mon corps, je ne suis plus rien, qu'un oméga détruit pour de bon.

J'ai l'impression que je ne suis pas seul, je me sens observé. Je sens différentes odeurs, j'entends différents bruits, mais j'ai tellement peur. Mon corps n'est que douleur, j'ai mal partout, aucunes parcelles de ma peau n'a été oubliée, tout mon corps a été torturé pendant des heures et des heures.

Puis je sens des phéromones calmantes, je les connais mais mon cerveau ne veut pas me laisser voir à qui elles sont. Il me semble sentir un produit frais dans mon bras, mon corps ne répond plus, je me sens fatigué, complètement exténué et j'ai comme l'impression de m'endormir.

PDV Gabriel

Voir mon âme-sœur dans un tel état me fait profondément mal et la seule chose à laquelle je pense c'est que Nathan n'a pas assez souffert avant de mourir, j'aurai dû lui infliger autant de torture qu'il en a fait à Wy pendant des heures.

Wyatt s'est à moitié réveillé, en panique, angoissé, apeuré. L'infirmière lui a donné un calmant. Il est toujours en état de choc, il revit à répétition son agression et il ne dort pas sans tranquillisants.

Rory m'a fait comprendre que mon petit-ami aura besoin d'aide, autant physiquement, que moralement et psychologiquement. Il restera à l'hôpital pendant plusieurs jours, tant que son état de santé n'ira pas mieux.

Je regarde mon compagnon, dormant dans son lit, ses yeux ne font que bouger, sa bouche s'étire en grimace et ses mains tremblent. Il est branché à un monitoring pour ses constantes, ayant une perfusion de sérum physiologique pour ne pas qu'il se déshydrate, des anti-douleurs passants dans le cathéter double de son bras, pour le soulager de ses blessures, dû aux coups de fouet qui ont brûlé sa peau qui était si douce.

Son dos, après avoir été soigneusement nettoyé de chaque brûlure avec de l'eau claire, et séché le pourtour des blessures, les infirmières ont appliqué des pansements hydrocolloïdes sur toute la surface de son épine dorsale. Ces pansements vont permettre la cicatrisation de ses lésions grâce au gel qu'ils dégagent.

Mes parents rentrent dans la chambre et ils me prennent dans leurs bras sentant mon mal être, au vu de l'état de mon âme-sœur.

- " Comment va-t-il ?" me demande mon père.

- " Il est toujours en état de choc. Il fait cauchemars sur cauchemars, il revit sans cesse son agression. L'infirmière lui a donné un calmant, tellement il s'emballait tout à l'heure" répondis-je.

- " Il dort, tu ne pourras rien faire de plus, rentre avec nous, mon chéri !" me dit ma mère tout en me gardant dans ses bras, sachant très bien que j'ai besoin de son soutien.

Nous sortons de la chambre, et nous retrouvons Rory et Sam, dans le couloir. Ce dernier est tout aussi désemparé que moi. Il est assis sur une des chaises qui ornent la salle d'attente, Rory a son côté, lui massant l'épaule en guise de soutien. Il a la tête dans ses mains complètement repliées sur lui-même, je peux sentir son stress. Je sais à quoi il pense, pour lui, que Morgan se soit échappé c'est de sa faute, s'il rattaque Max, il s'en voudra encore plus.

- " Venez avec nous, nous rentrons à la maison, il faut que tout le monde se repose !" nous dit ma mère avec l'appui de mon père.

- " Merci, beaucoup à vous, Mr et Mme Saint-Clair, mais je vais rester à l'hôpital, au moins pour cette nuit !" nous dit Rory, les joues un peu rougies, ce qui m'intrigue.

- " Rory, tu sais, l'hôpital peut fonctionner sans toi, tu n'es pas employé ici" lui dit mon chef alpha pour le taquiner, à croire que mon père a remarqué quelque chose.

- " Oui, je le sais bien Mr Saint-Clair, mais quelqu'un a besoin de moi, ici !" réplique mon ami, avec un sourire en coin.

- " Rory, combien de fois, vais-je devoir te dire de nous tutoyer ? Depuis le temps quand même !" enchaîne mon père.

Sam se lève et vient vers moi, il me demande comment va Wyatt et je lui explique tout en détail. Quand soudain un bruit sourd résonne dans le couloir, je reconnais une alarme de monitoring, quelqu'un est en souffrance dans une des chambres. Nous voyons le médecin et les infirmières courir avec les chariots de secours, quand je vois où ils se dirigent, mon cœur rate un battement. Ils vont tout droit dans la chambre de Wyatt.

- " Wyatt, Wyatt, NON, NON" hurlais-je, avec toute ma peur et ma souffrance dans la voix, alors que Sam me retient par la taille, pour ne pas rentrer dans la chambre de mon compagnon.

Je m'effondre dans les bras de Sam, qui me tient contre lui. Mon sang ne fait qu'un tour, les voir courir à toute vitesse, entendre le monitoring sonner comme si aucun cœur ne battait dans cette chambre. J'entends avec difficulté ce que dit le médecin aux infirmières, le bruit de l'électrochocs que subit le cœur de mon compagnon, encore et encore, cet écho résonne dans ma tête. J'essaye de me remettre sur pied, Sam toujours à mes côtè. La peur de perdre mon âme-sœur m'envahit, je me sens mal, ma tête tourne, mes yeux se voilent et mes jambes flageolent, je m'écroule au sol, sans que Sam ne puisse me rattraper. Je vois vaguement Rory venir vers moi ainsi que Sam et mes parents, mais je ne contrôle plus mon corps, leur voix deviennent lointaines, je ne les entends pratiquement plus, mes yeux se ferment tout seul, un énorme trou noir prend place ...

PDV Rory

Après avoir vérifié les constantes de Gabriel, avoir aidé Ezra et Samuel a le porter dans la voiture de celui-ci, pour qu'il se repose, de toute cette agitation de ces dernières heures, dans la maison familiale. Je retourne dans la chambre de mon magnifique ange inconnu.

Quand j'arrive dans la pièce, je tombe sur deux adultes, que je suppose être ses parents. Nous nous présentons par la suite.

- " Bonjour, je suis Arthur, le père de Tom et Nathan. Voici Demi, ma femme, qui est aussi leur mère" me dit-il, tout en me serrant la main.

- " Bonjour, je suis Rory, un ami de Gabriel, j'étais présent pendant le sauvetage" répliquai-je.

- " Ezra, nous a dit que vous aviez aidé Tom, alors merci pour lui" reprend-il.

- " Merci de vous être occupé de mon fils" me remercie Demi, les larmes aux yeux.

- " Ne me remerciez pas, c'est normal et puis c'est mon métier, je suis médecin urgentiste à New-York, au Lenox Hill" répondis-je.

-

" Il est entre de bonnes mains, alors" me dit Arthur avec un sourire en coin.

- " Je ... Je voulais vous présenter mes condoléances pour la mort de votre fils" leur dis-je, un peu mal à l'aise.

- " Merci, nous pleurerons la perte de notre fils, mais ça n'effacera pas ce qu'il a fait. J'aurai toujours cette impression d'avoir raté quelque chose, malheureusement nous n'avions pas la main mise sur ses fréquentations, c'est ce qui aura causé sa perte" m'explique Demi, les larmes aux yeux de culpabilité.

- "Merci beaucoup Rory pour tout ce que tu fais pour Tom" me remercie, encore une fois Arthur.

Son téléphone se met à sonner et il répond.

- " Nous allons vous laisser, Ezra et Oriane, nous attendent" me prévient-il.

- " Je veille sur lui, ne vous inquiétez pas" leur dit-je, pour les soulager.

Nous nous serons la main, une nouvelle fois avec Arthur. Sa femme, me prend dans ses bras pour une accolade, puis ils embrassent leur fils et sortent de la chambre.

Je me retrouve seul avec Tom qui dort encore. Je me rapproche de lui, me penche et lui dépose un baiser sur le front. Ma main se pose doucement sur ses magnifiques cheveux blonds, elle glisse jusqu'à sa joue. Je le sens tendre le cou, pour que ma caresse ne s'arrête pas.

Puis ses superbes orbes vertes me scotchent sur place et je m'y noie rien qu'en les admirant. Son beau sourire me fait fondre et son visage d'ange m'attire de plus belle.

- " Comment te sens-tu ?" lui demandai-je.

- " Je ... Je suis perdu ... j'ai mal partout" m'explique-t 'il.

- " Tom, je ... je dois te dire que ... que Nathan ..." commençais-je, mal à l'aise.

- " Il est mort ! Je sais, je ne le ressens plus" me dit-il, sans aucune émotion.

- " Je suis désolée !" lui dis-je.

- " Ce n'est pas de ta faute, c'est de la sienne" réplique-t-il, sur un ton énervé.

- " Tu as besoin de quelque chose ? Un verre d'eau, une infirmière ?" lui demandai-je.

- " Non, j'ai juste besoin de ..." commence-t-il, avant de se stopper, gêné et rougissant.

- " Dis-moi, de quoi as-tu besoin ?" répliquai-je.

- " De toi et de tes bras" me dit-il, timidement, détournant le regard.

- " Depuis que j'ai été dans tes bras, c'est comme si je ne pouvais plus m'en passer. Je ne pense qu'à toi, mon loup te réclame, il hurle en moi chaque fois que tu n'es pas avec nous, et j'en ai mal au cœur de ne pas te sentir vers nous. Je ne sais pas ce qui m'arrive, mais ton odeur, ton loup, toi, tout me manque quand tu es loin de moi" m'explique-t-il, toujours aussi timidement.

Alors, je me rapproche de lui, ancrant nos regards ensemble sans jamais se lâcher, jusqu'à ce que je m'assoie à côté de lui sur le lit. Je lui tends mes bras et il vient se lover contre moi, il cale sa tête sur mon épaule, son nez dans mon cou, respirant mon odeur et je le sens se détendre. Mes bras l'enlacent tout en le serrant contre moi, tellement son contact m'avait manqué.

" Sache que je suis dans le même état que toi. Tu es dans toutes mes pensées. Vu nos réactions réciproques et celles de nos loups, je pense que nous sommes des âmes-sœurs" lui expliquais-je.

" Des âmes-sœurs, alpha ? Mais c'est impossible !" réponds-t-il, surpris.

" C'est très rare, en effet mais ça arrive. Je me suis renseigné auprès d'Ezra et il m'a confirmé que c'était possible que deux alphas soient âmes soeurs" lui dis-je.

Il se décale et me regarde intensément, puis il se rapproche de moi, très lentement et ses lèvres effleurent les miennes chastement, timidement. Sentant qu'il hésite, je réponds à son baiser, ses lèvres sont douces et pulpeuses avec un goût de miel. Ma langue vient lécher sa lèvre supérieure et comprenant ma demande silencieuse, il entre-ouvre sa bouche, me laissant accès à son muscle avec délice. Elles se retrouvent pour une danse discrète, puis lâchant nos phéromones, cette danse devient fiévreuse, il prend mon visage en coupe pour ne pas rompre notre baiser et moi, je l'enlace par la taille et le rapproche encore plus. Ce baiser aura ma peau, nous nous séparons par manque d'air.

Tout en le regardant, je le sens bizarre, il a l'air mal. Le temps de comprendre et il me tombe dans les bras, tout tremblant. Le monitoring s'affole, il se met à convulser, ses yeux papillonnent, il a du mal à respirer. J'appuie sur le bouton d'alerte, je le dépose sur le lit à plat, lui prodigue les premiers gestes de secours, le médecin et les infirmières arrivent en courant, je leur explique ce que je lui ai fait et ses constantes et je me décale sur le côté, pour ne pas les gêner dans leur travail. Je suis mal, le voir ainsi alors que tout avait l'air d'aller, je n'ai rien vu venir. Puis une infirmière me demande gentiment de sortir de la chambre.

Deux heures plus tard, j'arrive à la maison d'Ezra où il m'accueille avec Sam. Ils me regardent avec inquiétude, me demandent comment va Tom. A l'entente de son prénom, mes larmes coulent toutes seules et je leur explique ce qui s'est passé et que par la suite, il a fait un arrêt cardiaque, que le médecin s'est occupé de lui mais que malgré ça, Tom est tombé dans un profond coma.

Juste derrière eux, nous entendons hurler et je vois Demi, en larmes dans les bras de son mari, qui la soutient pour ne pas qu'elle tombe. Je regarde Ezra droit dans les yeux, qui me conseil d'aller me coucher car la journée a été très longue et intense, mais je n'ai pas fait un pas, que ma vision se voile, ma tête est lourde et je m'écroule, réalisant que mon âme-sœur est au plus mal.

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