Chapitre 27

>> One day, Kodaline.

L'eau. Il n'y a que de l'eau. Sur ma peau, dans ma bouche, à l'intérieur de mes poumons. Je me débats, encore et encore. La pression s'accentue dans ma boîte crânienne. Et puis, plus rien.

Je me redresse en un bond, rejette la couverture. Je suis en sueur et j'étouffe. Je prends plusieurs inspirations pour calmer mon rythme cardiaque, et recouvrer mes esprits.
Le cauchemar est encore bien présent dans ma tête.

Je sors de mon lit et en silence, je vais retrouver la salle de bain.  J'ouvre le robinet et laisse couler l'eau froide sur mes paumes, puis, je me penche en avant et ressens un véritable soulagement  quand l'eau rentre en contact avec ma peau.

Il est trois heure du matin, c'est ce qu'affiche l'horloge au dessus du miroir. Je dois me lever dans quatre heures pour mon dernier jour de cours, et je sais avec certitude que je n'arriverais pas à me rendormir. Je souffle en contemplant mon reflet et mes cernes marquées.

J'éteins la lumière et retourne dans ma chambre. J'allume celle de chevet, et attrape un de mes romans préférés sur l'étagère et m'y plonge jusqu'à ce que mes paupières se ferment d'elles mêmes.

                                      ***

Ca y est, ce soir ce sont les vacances de fin d'année. Tout le monde déambule dans les couloirs avec un bonnet de Père Noël, distribue des tracts concernant le futur bal du nouvel an, et surtout n'en a rien à faire des cours. En effet, tous chahutent et les professeurs sont contraints de passer des films en tout genre pour avoir un peu de calme.

Du calme. J'aimerais tellement en avoir, mais mon cerveau est en pleine activité, se torturant avec des pensées. Je vais exploser. Je pose alors mes coudes sur la table et me prends la tête à deux mains. Respirer. Inspirer. Expirer. Ne pas penser aux prochains jours. Oui, je peux le faire. C'est alors qu'un avion en papier vient se poser sur mon bureau. 

Je reste un instant interdite, puis finis par relever la tête, tout en le prenant délicatement entre mes doigts. Mon regard croise alors celui de Will, bien évidemment. Le gris de ses yeux fait instantanément rosir mes joues. Nia, arrêtes ça tout de suite ! Je voudrais me ressaisir, l'éloigner une bonne fois pour toute, car je sais que je ne suis pas prête à ressentir ce que je ressens  pour lui, pour quiconque en fait.  Mais face à lui, à son regard, à son visage, à sa posture, je ne peux rien y faire, surtout quand sa voix me transperce.

Nous restons quelques secondes à nous fixer comme cela, l'un et l'autre, lorsque  je me décide enfin à déplier l'avion en papier. Ceci me rappelle le jour où il m'a emmenée à la fête foraine avec les autres, il y a une semaine, en fait. Je fronce légèrement les sourcils, quand je réalise que si vite, ma vie a changé. Il y a seulement quelques semaines, je hurlais à Will que je ne voulais pas de son aide ... C'est terrifiant comment une personne arrive à se frayer un chemin vers vous, sans faire de bruit, et aussi rapidement ... J'en ai la tête qui tourne. Je respire profondément et me concentre sur son écriture.

"Je sais que ce film est déprimant, mais tout va bien ?"

J'esquisse un semblant de sourire. Je ne tente même pas de répondre sur la feuille et lui renvoyer l'avion parce que je n'ai pas sa précision, et il se retrouverait sûrement aux pieds du prof. Je relève le visage vers le sien, à son expression, je sais très bien que dire "oui" est inutile. Il sait que la réponse est inconditionnellement "non".

Non tout ne va pas bien. Dans quelques jours, une nouvelle année sera proclamée, mais qu'en a été de celle-ci ? J'ai subi leur comportement injuste envers moi, eu un "accident", été dans le coma des mois et aujourd'hui... Comment penser que tout va bien ? Non, ça ne va pas ! Rien ne va ! On ne peut pas me demander d'aller bien, si je vais bien. Comment on peut me poser cette question, s'en est presque cruel. Même venant de celui qui me fait me sentir mieux.  Pourquoi ? Parce que j'ai le sentiment que je vais m'effondrer d'une minute à l'autre et que personne ne pourra rien y faire, car je suis en vrac, déstabilisée, malmenée, perturbée, et surtout en train d'offrir ma confiance à un garçon que je connais que depuis si peu de temps...

Et c'est trop. Beaucoup trop à digérer ce matin, et encore plus quand je repense à ce qui m'attends la semaine prochaine, ce qui est la source de tous mes ennuis. Je ne patiente alors  pas jusqu'à la fin de l'heure, et fonce vers la porte de sortie, en laissant toutes mes affaires sur place, y compris cette saleté de béquille.

Je passe devant Will comme une furie, sans un regard. Je trottine dans le couloir, comme me le permet ma cheville, et comme par habitude, je me retrouve dans les toilettes. Cette fois je ne prends pas la peine de m'enfermer dans une cabine pour m'écrouler, je le fais à même la porte d'entrée.

De violents sanglots remontent le long de ma gorge et mes yeux libèrent tellement de larmes que je ne vois plus rien. C'est juste incontrôlable et ... Pathétique.
Tout ressort et je n'y peux rien, alors je laisse faire ou je risque d'imploser.

- Nia ?

Je sens la porte pousser dans mon dos, je me détourne alors et m'adosse contre le mur, sans même relever la tête. C'est inutile, je sais qui est là. J'ai reconnu sa voix.

- Nia ...

Je l'imagine s'asseoir en face de moi, et je sens ses mains tenter de relever mon visage.

- Quand est-ce que tu comprendras, Will ?

Ma voix est si secouée par mes pleurs que les mots en sont incompréhensibles. Mais je sais qu'il les a entendu, car ses mains ne me touchent plus.

- Dis. Moi. Quand. Est. Ce. Que. Tu. Vas. Enfin. Comprendre ?
Je répète en appuyant sur chaque mot.

Je relève d'un coup la tête, et un coup de poignard me traverse quand je vois son visage. Mais là, je ne tiens plus, j'explose totalement, laisse tous les mots sortir, se répercuter contre les murs, me déchirer.

- Quand est-ce que tu vas arrêter de toujours venir à mon secours, hein ? Quand est-ce que tu finiras par en avoir marre de me voir dans cet état ? Quand comprendras-tu que tu ne sauras jamais pourquoi je suis comme ça ? Alors arrêtes de continuer d'essayer, de te rapprocher, parce que tu ne sauras jamais. Hein, allez, dis moi !

Je pleurs tellement que ma poitrine et ma gorge me font mal. En fait, j'ai mal partout, surtout à l'âme, au coeur. Je n'en peux juste plus de tout ça, de tout ce bordel. Tout au fond de moi, jusqu'à mon épiderme, je sais que le garçon qui se trouve en face de moi, ne pourra jamais rien y faire, car je ne suis pas un jouet qui a besoin d'être réparé.

Il est accroupi devant moi, m'observant d'un regard vide. C'est insupportable, je veux qu'il fasse quelque chose, n'importe quoi ! Donc, je le pousse de toutes mes forces. Il tombe à la renverse, mais se remet illico sur pieds. Je l'imite et me mets également debout. Il ne bouge toujours pas, ne dit toujours rien et ça me rend folle.

- Mais fais quelque chose ! Je le supplie presque.

Toujours rien. J'avance vers lui et lui inflige des coups de poings ridicules. Je le pousse, le supplie de bouger, de parler.

- Will ! Je crie.

Puis, je cesse de me défouler sur lui, car c'est ce que je fais, je cherche une distraction, un moyen de fuite à tout mon bordel, et bien sûr, il l'a compris. Alors, il a fait ce qu'il y avait de mieux à faire pour moi, attendre et ne pas entrer dans mon jeu. Je me prends la tête entre mes mains et les paupières closes, je déverse encore et encore de l'eau salée sur mon visage.

C'est alors que je sens ses paumes se poser délicatement sur mes joues. Les yeux toujours fermés, je frissonne quand ses pouces essuient mes larmes et lorsque son corps se rapproche du mien. Puis, ses bras m'enveloppent et je me retrouve blottie contre son torse. Je respire son parfum et relâche mes bras le long de mes hanches.
Il me berce pendant ce qui me paraît être une éternité.

- Nia, ne bouge pas, mais écoutes moi, ok ? Me glisse-t-il à l'oreille.

Toutes mes terminaisons nerveuses se sont réveillées en entendant sa voix, douce, grave, ferme et protectrice.

- Arrêtes, juste arrêtes. Arrêtes d'essayer de vouloir encore et encore me repousser, ça ne marche pas. Et toi, quand est-ce que tu comprendras ? Il fait une pause, tout en me caressant les cheveux. Je sais très bien que tu ne vas pas bien, Nia. Que tu gardes tout en toi et que tu finis toujours par exploser... Mais ne t'en prends pas à moi, s'il te plaît... Je ne sais pas ce que je représente pour toi pour que tu te mettes dans un tel état contre moi mais .... Regarde moi.
Il me soulève le menton et nos regards se rencontrent. Je suis tout simplement apaisée et terrifiée parce qu'il dit. Il reprend. Nia, je ne ferai rien qui mérite que tu exploses comme ça. Je  supporte pas de te voir comme ça...

Son regard détaille mon visage et s'attarde un moment sur mes lèvres, et malgré moi, mon coeur fait un bond. Il continue :

- Je comprends que tu ne veuilles pas te confier à moi, que ce soit trop tôt, mais je suis là, d'accord ? Nia, ne refait plus jamais ça, s'il te plaît, ça me fait flipper et ça me fait mal de te voir dans un tel état ! Je te jure que ça me rend dingue de ne pas savoir pourquoi tu es comme ça !

Puis, il me reprend dans ses bras, et cette fois, je l'étreins à mon tour.

                                          ***

Je sais que Will me surveille, il est assis en face de moi à la table de la cafétéria, mais le nez dans mes pâtes, je fais mine d'être dans ma bulle. J'écoute la conversation de Tomy et Sarah. Je suis ravie qu'ils aient réglé leurs différends, mais je ne suis pas d'humeur à participer.
Pour être honnête, j'aimerais me cacher sous terre. J'ai honte de mon comportement de ce matin, de ce que j'ai dit à Will, car je le sais, sans lui, je ne tiendrai pas, et c'est le plus dur à admettre. Il compte pour moi, bien plus que je ne veux l'admettre.

- Nia, je peux te parler ?

Une voix masculine m'interpelle et en voyant Will se crisper, je sais de qui il s'agit. Je me lève machinalement, le regard toujours rivé vers Will. Il est tendu et n'apprécie pas ce qui va se dérouler. Je lui souris pour l'apaiser et lance aux autres :

- Je reviens.

Jason hoche la tête et m'entraîne derrière lui. Lorsque nous sommes sortis de la cantine, je lui demande :

- Alors, euh ... Que veux-tu ?

Il m'analyse du regard et je joue avec le revers de ma manche. Il ricane.

- Pourquoi tu sembles aussi nerveuse ?

- Non, tout va bien Jason.

Je m'éclaircis la voix. Un rictus vient se nicher aux coins de ses lèvres, mais je l'ignore.

- Alors ? Je retente.

Il décroise les bras et s'avance vers moi. J'avale la boule qui vient de se former au fond de ma gorge. Il paraît tellement imposant, et vu ce qu'il s'est passé mardi avec Will, mon appréhension est justifiée.

- Je voulais te donner des nouvelles du chien que tu as apporté la semaine dernière à la clinique.

- Oh ... Je dis, surprise. Très bien. Comment va-t-il ?

Le chien. Avec tout ce qu'il s'est passé, je l'avais oublié.

- Mieux. Sa patte se rétablie doucement. En revanche, on a toujours pas de nouvelles des propriétaires.

- Vous allez le garder, n'est-ce pas ? Vous n'allez pas le mettre à la rue ?! Je demande, paniquée.

Jason recroise les bras et s'avance un peu plus près encore.

- Bien sûr ! Nous ne sommes pas des monstres !

Je soupire de soulagement.

- Bien, merci de m'avoir donnée de ses nouvelles Jason, continue à me tenir au courant !

Sur ce, je commence à faire demi-tour, mais avant que je n'ai pu m'éloigner, sa main se referme sur mon coude et m'empêche de m'en aller.

- Attends Nia ...

- Oui ?

Mon coeur bat un peu plus fort dans ma poitrine, et mes paumes deviennent moites. Ce type me donne la chaire de poule.

- Fais attention ... Tu sais, avec Stone, ok ?

Je pince les lèvres.

- Arrêtez tous les deux, je me moque de vos histoires, je lâche d'un ton sec.

Son regard est dur, froid, ainsi que son visage. La zone entre son oeil et sa joue est légèrement violette, et je ne peux ignorer son avertissement. Le doute effleure mon esprit mais est vite chassé quand je pense à Will. Je lui fais confiance. Jason me relâche et je prends la fuite.

                                         ***

Dans trois jours c'est Noël. Noël. Dans trois jours, mes parents prennent un vol, direction le Colorado pour une semaine en famille. Ils seront tous là. Mes grands parents, mes oncles et tantes, mes cousins ...

Mon grand père maternel a acheté ce chalet quand ma mère avait tout juste mon âge, bien avant qu'elle soit reçue à Stanford et rencontre mon père en Californie. Depuis, même la famille de mon père a pour habitude de passer les fêtes dans le Colorado. Je n'ai aucune envie d'y aller. Non, aucune.

Will et moi sommes en train de déambuler dans les rues, il est encore tôt, pas plus de six heure du matin.

Cette nuit, je me suis réveillée la boule au ventre, en pleine crise de panique , et ça a été  plus fort que moi, instinctif. Pour la première fois depuis que je le connais, je lui ai envoyé un sms. D'habitude, nos échanges se font au lycée, face à face, il vient toujours vers moi.

Après ma crise de l'autre matin, Will m'a donnée son numéro, au cas où j'aurais besoin de lui. Cette nuit, j'ai fixé le morceau de papier pendant au moins une heure, avant de comprendre: j'avais besoin de lui.

Alors il est venu. Un bonnet en laine dans les mains. A présent, il est sur ma tête, il me l'a glissé sur les cheveux en me disant " Bonjour toi", comme si cette situation était la plus naturelle du monde. Et je l'en apprécie un peu plus.

Nous marchons pendant longtemps, presque sans rien dire, tout est si paisible. Nous longeons les quais, et Will me prend la main, m'empêchant ainsi de songer à mon accident. Je la lui serre en retour. Nous profitons des premiers rayons de soleil. Il m'emmène boire un chocolat et me fait mourir de rire avec ses histoires.

Et puis, sans crier gare, tout s'est écroulé. Je m'effondre.

A un coin de rue, j'ai senti tous mes organes se contracter, puis lâcher. Je tremble de tous mes muscles, et ma respiration est saccadée. Will me soutient dans ses bras, il me chuchote des mots à l'oreille, que je ne comprends pas mais que je suppose rassurants, et pleins d'inquiétude. Mais je ne suis pas en pleine crise d'angoisse comme les autres fois. Je suis tétanisée. Je ne vois qu'eux. N'entends que leurs voix. Ils sont une dizaine, et je les reconnais tous. Ils rient et parlent fort, comme une simple bande d'amis. Mais à mes yeux, ce ne sont que des monstres. L'un d'eux lève la tête de son smartphone et ses yeux croisent les miens. Stan. Il s'agit de Stan. Son sourire se fige, et disparaît. Une voix retentit :

- Nia James ...

A présent, tous se trouvent à quelques pas de moi, et me dévisagent. Je suis clouée sur place. J'ai envie de hurler, de les détruire comme ils l'ont fait, comme elle l' a si bien fait. Mais je suis paralysée par la peur. Leurs yeux me détaillent. Culpabilité. Surprise. Choc. Appréhension. Pleins d'émotions défilent dans leurs regards. Je veux m'en aller et ne jamais me retourner.

C'est alors que les yeux gris de Will viennent se planter dans les miens. Les genoux pliés pour être à ma hauteur, et ses mains fermement aggripées à mes épaules, il tente de me faire revenir à la raison.

- Nia.

La bouche ouverte, aucun son ne sort.

- Viens, on s'en va.

Je ne sais comment mes pieds arrivent à avancer, mais à ses mots, je me sens m'envoler.

Nous avançons le long des rues, et je peux sentir le regard de Will peser sur moi. Il va falloir que je lui fournisse une explication, je le sais. Il le faut. Mais pour le moment, je suis en plein brouillard. Mes pensées sont éteintes. Je ne fais que marcher. Ce n'est qu'en reconnaissant l'immeuble, que je comprends où il nous a menés et j'en suis plus que soulagée. Il passe devant moi pour ouvrir la porte du hall, et je le suis dans les escaliers. Il déverouille sa porte et me fait entrer dans son appartement. J'hésite.

- Il n'y a que moi, ne t'inquiètes pas, mon frère est à New York chez la famille de sa copine pour les fêtes, m'explique-t-il d'une voix posée.

Je vais m'asseoir sur le canapé, complétement vidée et éteinte. La première pensée qui me vient est " Je suis triste qu'il passe les fêtes seul". Pourtant, qu'est-ce que je donnerai pour être à sa place. Will vient s'accroupir devant moi, les coudes sur mes cuisses.

- Tu veux t'allonger un peu ?

Il est tellement  patient et altruiste, j'en ai les larmes aux yeux. Je hoche doucement la tête.

- Mais est-ce que je peux aller me rafraîchir avant ? Je demande, d'une voix presque inaudible.

Il acquiesce, ses lèvres étirées en un léger sourire.

- Bien sûr, viens.

Je me lève, lentement et le suis à travers le couloir. Il disparaît dans sa chambre et je rentre dans la salle de bain. Je fais couler l'eau et m'en asperge le visage. En cherchant une serviette pour m'essuyer, mes yeux tombent sur la baignoire. Je ris en me repassant la scène de nous deux, assis dans l'eau, en pleine bataille de gel douche. Je ris plus fort, puis, mon rire se transforme en sanglots . Je pleurs si fort que je n'arrive pas à m'arrêter. Je m'écroule sur le sol. Des pas se font entendre et des bras me soulèvent.

- Will, j'en peux plus ... Je murmure contre son torse.

- Je sais Nia, je sais.

Il ponctue ses mots d'un baiser dans mes cheveux et je ferme les paupières. Il m'installe sur son lit. Je reste assise, appuyée contre lui. Il essuie mes larmes avec son pouce, retire son bonnet de mon crâne et passe mes mèches rebelles derrière mes oreilles. Ses gestes sont si doux que j'en ai le coeur au bord des lèvres.

- J'aimerais tellement pouvoir tout t'expliquer Will, je lui dit entre deux sanglots.

- Calme toi, Nia.

Je m'aggripe à ses avant bras, et sens son souffle sur ma joue. Il me laisse faire, son regard dans le mien.

- C'est horrible ce que je ressens...

Il fronce les sourcils.

- Comment tu te sens ?

Je ferme les yeux et prends de grandes inspirations.

- J'ai l'impression... J'ai l'impression que quoique je fasse, ça n'ira jamais... A chaque fois que je crois m'en sortir...

Will me prend dans ses bras, et je reste loger tout contre lui le temps  de me calmer un peu, puis je m'écarte.

- Les gens que tu as vu... Tu n'as pas besoin de savoir qui ils sont, je ne veux pas, car tu ne mérites pas de les connaître, rien que de penser que tu les a vu, ça me rend malade. Tu vaux tellement mieux ... Je renifle et souffle. Pourquoi moi, Will ? J'en ai assez ...

Il pose son doux regard sur mon visage ravagé par les larme, qui n'exprime ni l'inquiétude, ni le dégoût, ni la pitié, ni la déception. Et je le crois maintenant, il est là, un point c'est tout.

- Nia, un jour, je te le promets, tu iras mieux, ok ? Et tu me feras confiance, j'en suis sûr. Tellement, que tu me raconteras tout ...

Il balade ses yeux gris sur mon visage et je ne sais plus quoi dire, à part :

- Je n'en peux plus, Will. Je t'en supplie, fais quelque chose.

Ma voix est dissimulée par mes pleurs et je vois flou.

- S'il te plaît, j'insiste, fais taire cette douleur...

Je m'attendais à ce qu'il me prenne dans ses bras, me joue un morceau de guitare ou me parle, tout simplement. A tout, sauf à ça. Car sans prévenir, ses lèvres se sont posées sur les miennes.

Salut tout le monde !! J espère que ce chapitre vous a plu ! J ai adoré l'écrire ! J attends vos réactions, vos commentaires, vos Petites étoiles :) la suite arrive bientôt !
Bisous ❤

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