>> It ain't me, Selena Gomez

Des dizaines de gens sont présents sur la pelouse, et encore plus dans la maison. La musique est si forte que je suis persuadée qu'on peut l'entendre à des kilomètres. L'humidité de cette nuit me fait grelotter, et le vent frais me caresse les joues. Quelques cheveux s'échappant de ma tresse me chatouillent le visage. Je serre fort mes bras autour de mes côtes, espérant ainsi me créer un bouclier. Jason marche si près de moi, que je peux sentir le cuir de sa veste toucher mon bras gauche de temps en temps. Je fais de mon mieux pour éviter de croiser les regards un peu trop curieux de certaines personnes, et ignorer celles qui se retournent sur notre passage. Je monte avec adresse les marches menant au perron, pliant avec précaution mes genoux à chaque marche. Je suis surprise de voir Jason, m'attendant en haut des marches, un bras tendu vers moi pour m'aider à me hisser en haut de la dernière marche. Décidément il ne fait que de m'étonner ce soir. Je lui jette un regard de travers quand il saisit mon bras et m'entraîne à l'intérieur de la maison. Il y a tellement de monde qu'une chaleur étouffante est présente dans le salon. Je perçois une cuisine au fond à droite, peuplée de gens également. Des dizaines de visage passent devant mes yeux, et une question me vient alors à l'esprit : « Je suis chez qui ? ». Je me penche alors vers Jason, sa main toujours sur mon coude.

- Hé, on est chez qui ? Je lui hurle dans l'oreille afin de me faire entendre.

Il me regarde, amusé.

-Chez Hans !

Je hausse les épaules pour montrer que je ne sais strictement pas de qui il parle. Il rit.

- Tu veux boire quelque chose ? Me demande-t-il d'une voix forte.

- Ouais, un soda s'il te plaît !

Je soupire de soulagement quand je sens sa main me lâcher et le vois s'éloigner. Il
attirait un peu trop l'attention. Mais maintenant je suis seule. Enfin... Si on oublie tous ces gens, bien sûr. C'est alors que dans la foule j'aperçois Tomy, en train de ... Il fait quoi au juste ? Je me hisse sur la pointe des pieds, et hausse un sourcil interrogateur quand je vois parfaitement la scène qui se déroule devant mes yeux. Il est debout, entouré de lycéens dont j'ignore les noms, et chacun leur tour, lui lancent un truc à manger, qu'il doit attraper par la bouche en tournant sur lui même. Je secoue la tête, c'est désolant, surtout si on prend en compte le nombre de bières étalées en vrac à ses pieds.

Mon attention est vite détournée de Tomy, quand quelqu'un se rapproche de moi.

- Tiens ton verre, me glisse Jason.

J'attrape le verre rouge et le remercie. Je descends quelques gorgées de mon soda à la cerise, et fait circuler mon regard à travers la foule.

- Tu cherches quelqu'un en particulier ?

Je me tourne vers Jason.

- Euh ... Non, personne en particulier, j'observe, c'est tout ... Je me justifie, le verre toujours vissé aux lèvres, espérant cacher le rouge qui me monte aux joues.
Mais pourquoi je rougis au fait ? Je finis mon verre d'un trait. Me donnant la parfaite
occasion de fuir cette situation.

- Je vais remplir mon verre ! Je dis à Jason, en levant mon verre.

- Déjà ? Eh bien, heureusement que ce n'était pas de l'alcool !

Je plisse les yeux, très drôle...

Je m'éloigne de lui en jouant des coudes à travers la masse. J'arrive dans la cuisine, qui sans réelle surprise, est bondée. J'arrive à me créer un chemin vers la table où les
boissons sont alignées, je me resserre du soda, et fais le chemin inverse vers le salon.
Le nombre d'ados entassé dans le salon me donne le tournis et j'opte pour le jardin.
Je fais coulisser la baie-vitrée, et lorsque je pose mes pieds sur la terrasse, la fraîcheur
vient m'accueillir. Je ferme les yeux, prends une grande inspiration, puis expire.

Malheureusement pour moi, la pelouse de derrière est aussi peuplée de monde. C'est
alors que je remarque un banc, au fond du jardin. Je décide de m'y asseoir.

- Hé, fais gaffe !

Au même moment où j'entends cette phrase, un liquide froid m'arrive en pleine
figure, et coule le long de ma peau. Et à en croire l'odeur, il ne s'agit pas de soda... Elle
me donne un haut le coeur. Je suis penchée en avant,les mains sur le visage, essayant de retirer l'alcool de mes yeux . Par chance, aucune goutte n'a pénétré en
dessous de mes paupières. Je reste dans cette position un moment, me maudissant
d'être venue à cette fête, surtout quand j'entends les exclamations des jeunes autour de moi.

- Bah alors ca va pas ? Lâche un gars en ricanant.

Je me redresse aussitôt, et m'éloigne vers la maison.L'alcool me colle à la peau, et les mèches rebelles s'échappant de ma coiffure, sont collées à mes joues. Je sens le liquide couler sous mon pull, sur mon cou. Je frisonne de dégoût.

En arrivant dans le salon, je décide de ne plus jouer avec la délicatesse et pousse tout ce qui se trouve sur mon passage. Je saisis une blonde par le coude, sûrement soûl.

- Tu sais où se trouve la salle de bain ? Je balance en hurlant, impatiente d'en finir.

Elle passe une main dans ses cheveux, un air insupportable scotché au visage.

- Au premier étage, m'informe-t-elle.
- Merci beaucoup !

J'identifie l'escalier et me fraye un passage jusqu'à lui. Je monte les marches aussi
vite que possible. Plusieurs personnes se trouvent dans le couloir. Mais c'est pas vrai,
il y a combien de gens ? Des portes sont fermées et d'autres ouvertes, des rires me
parviennent aux oreilles à travers les portes de certaines pièces. Je n'ose même pas y
jeter un coup d'oeil. Une lumière blanche attire mon attention au fond du couloir, et
le carrelage blanc me confirme que j'ai trouvé ce que je cherchais.

Je contourne des invités et arrive enfin sur le palier de la salle de bain. Je ferme la
porte à clé derrière moi, et ... Regrette aussitôt mon geste. Je pousse un cri, et me
cache les yeux de mes deux mains. L'imbécile glisse dans la baignoire et tombe dans son urine.

- Nan mais Nia, tu peux pas frapper !!

- La porte était ouverte idiot ! Et d'où tu pisses dans la baignoire,Tomy !!! Je m'exclame d'une voix aiguë. 

- La baignoire ? Ah oui... Effectivement, Oups ! dit-il en reniflant. Bon Nia, tu peux ouvrir les yeux, j'ai remis mon pantalon.

Je garde les mains soudées aux orbites.

- Je veux entendre ta bringuette.

Un bruit sec me parvient alors aux oreilles.

- C'est bon, t'es contente ?

Je soulève une de mes mains, révélant un oeil. Tomy est affalé dans la baignoire, son pantalon mouillé. Il me regarde d'un air lasse, le bras pendant hors de la baignoire. J'explose de rire.

Il me regarde avec de ses yeux, que je ne peux me retenir de rire. Il remue ses sourcils.

- Ca t'a plu, hein ?

Mon rire redouble.

- T'es vraiment un malade, toi ! Je m'exclaffe en m'approchant de lui. Je m'accroupis près de la baignoire, et le saisis par les épaules afin de l'aider à se relever. L'odeur puissante de l'urine me prouve qu'il a bien bu, je fronce le nez. Je sens alors son index me toucher la joue.

- T'as une drôle de tête Nia, et tu pues, t'as foutu quoi ?

- AH me touche pas ! Je m'exclame comme une gamine en tombant sur les fesses.

Il glousse.

Je m'essuie la joue du revers de la manche de ma veste, que je retire aussitôt quand je réalise que je la porte toujours.

- Tu peux parler, tu sens vraiment pas bon non plus, je lui dit en tirant la langue.

Il rit en se laissant glisser au fond de la baignoire.

- Mais non ! Tomy arrêtes ! Tu vas t'en mettre partout !

Je me relève en quatrième vitesse et le redresse aussitôt.

- Allez, mets toi debout !
Je lui glisse, à bout de souffle, son buste m'écrasant l'épaule. Une douleur violente vient alors me poignarder le dos. Je cris.

- Putain, Tomy fais un effort, s'il te plaît !

Je pince les lèvres et serre la mâchoire. En entendant le ton de ma voix, Tomy arrête de jouer et se met debout dans la baignoire en s'aidant du rebord.

- Je suis désolé Nia ... J'ai peut être un peu ... Trop bu.

Je me rassis par terre, en souriant légèrement, tentant d'ignorer la douleur.

- Vraiment ? Je demande, faisant mine d'être choquée.

Il me regarde, fait la moue, et avec ses doigts mime son propos.

- Un tout petit peu ...

- Je vois, je dis, hilare.

J'observe Tomy enjamber la baignoire et venir s'écrouler à mes côtés. Je plisse les
yeux quand l'odeur me parvient aux narines.

- Tomy, faudrait faire quelque chose là, tu peux pas rester comme ça, en plus il est ... Je sors mon portable et regarde l'heure, j'écarquille les yeux, minuit passé... Hein ? Je suis partie de chez moi à 20h c'est pas possible...

Tomy hausse les épaules.

- Bon ...

Je jette ma tête en arrière et ferme les yeux. Quand je rouvre les paupières, Tomy est sur pieds, et fait couler l'eau du robinet du lavabo. Je l'imite, et cherche des serviettes propres dans le placard. Par chance, j'en trouve. J'en passe une sous l'eau, et la tamponne sur mon visage.

- Elle est où Sarah ? Je lui demande.

Il me jette un coup d'oeil à travers le miroir, et rince sa serviette.

- Elle est pas là Sarah, lâche-t-il, abattu.

Je fais la moue. J'ai de la peine pour lui.

- Ca va ? Je lui demande, inquiète.

- Ouais, ça va... et toi ? T'as fait comment pour te retrouver avec de la vodka sur la figure ?

Je ris.

- J'ai loupé ma bouche je crois...

- Ca m'étonne pas, dit-il en souriant.

Je suis contente d'avoir réussis à le faire sourire. Nos regards se croisent dans le miroir et nous explosons de rire. Nous rions si fort que la musique paraît s'être envolée.

- Qu'est-ce qu'on avait dit ?! Pas de conneries dans la salle de bain putain, il y a des chambres ... Nia ? Tomy ?

Nous nous tournons comme une seule personne vers celle qui se trouve dans l'embrasure de la porte, rangeant son couteau de poche, dans la poche de son jean, bouche bée.

- Hé Will, mon pote ! S'exclame tout content Tomy en passant un bras autour de mes épaules.

Pas sûr que mon bouclier soit aussi content... Vu sa tête, il ne doit pas penser à la même chose que nous. Et pourquoi mon coeur se serre-t-il ?

Une petite surprise pour vous ! Le chapitre 20 ! J attends vos commentaires ! Xx