Chapitre 2-Réécrit.
>> Yruma, River Flows In You
>> Hello ! Voici la version réécrite du chapitre 2 ! Vous pouvez trouver son premier jet à la fin de l'histoire si vous êtes curieux. Bonne lecture !
De la tête aux pieds de violents tremblements secouent mon corps encore en veille, j'ai l'impression d'être de glace et que quelqu'un cogne à l'aide d'un marteau mes articulations, mon dos, mes chevilles, mon crâne. Il n'y a pas une cellule de mon organisme qui ne sente cette douleur, chaque coup de poignard succède à un autre. La tête me tourne, ma vue devient floue et après un battement de cils, c'est le noir complet.
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Une lumière aveuglante me tire du sommeil où j'avais pris refuge. Elle m'éblouit et je ne contrôle plus mes yeux qui semblent se protéger de cet assaut. Je sens un doigt relever ma paupière, mais je n'ai pas la force de protester. Quand je réussis enfin à fixer mon regard, j'arrive à distinguer la silhouette d'un homme penché sur moi. Je suppose instinctivement qu'il s'agit d'un médecin. Je concentre mes yeux sur les siens, cachés derrière une paire de lunettes. Une expression figée lui tire ses traits alors qu'il détaille avec concentration mon visage. Quand il me voit cligner les paupières, il relâche instantanément celle qu'il tenait prisonnière, tout en rangeant sa lampe. Je ferme un instant les yeux quand une brûlure se fait ressentir. Puis, je les rouvre doucement. Un masque à oxygène est posé sur mon visage, et m'aide à respirer, d'une certaine façon. A chaque respiration, un bruit sec s'échappe du tuyau et une épaisse buée se forme sur le masque, laissant une trace d'humidité sur mon nez et le contour de ma bouche.
- Ne bouge pas Nia, ne fais aucun geste brusque. Peux-tu suivre mon doigt des yeux, s'il te plaît ? Ne hoche pas la tête, contente toi de cligner des yeux pour me signifier ton accord.
Je m'exécute, puis, il place son index devant mes yeux et le déplace de gauche à droite. Je m'efforce de le suivre du regard, malgré l'échauffement que je ressens.
- C'est très bien ça, Nia... Très bien. Tu peux dire quelque chose ? Cligne toujours des yeux, ferme une fois si tu ne peux pas.
Je ferme doucement mes paupières avant de les rouvrir, après mon hurlement de tout à l'heure, je ne suis pas en mesure d'articuler quoique ce soit.
- D'accord. Je vais placer ma main derrière ta nuque, et on va essayer de faire bouger ta tête, okay ?
Je sens sa main froide envahir ma nuque, et je serre les dents. Elle est si raide qu'elle me fait souffrir.
- Ne bouge pas... Respire doucement.
Il la masse doucement, sans appuyer, puis il me fait tourner la tête. Je prends de grandes inspirations et expire lentement alors que je découvre la chambre d'hôpital de chaque côté.
- Bien...
Il entreprend ensuite de m'enlever mon masque à oxygène, lorsque je respire à pleins poumons l'air de la pièce, je sens une véritable bouffée de vie se glisser dans mon corps. Il étudie ensuite mes réflexes, et ma peau se couvre de frissons au contact de ses instruments froids. Le médecin dont j'ignore encore l'identité effectue ensuite, durant de longues minutes, d'autres examens complémentaires pour être certain de mon état. Puis, il finit par prendre une chaise au coin de la chambre, pour la traverser en roulant sur les petits roues.
Il pose un instant son regard sur mon visage, avant d'émettre un profond soupire.
- Bonjour Nia, sourit-il. Je pense que des présentations s'imposent. Je suis le Docteur Johnson. Je suis le médecin qui s'est occupé de toi depuis ton arrivée.
Des émotions passent sur son visage, et il s'arrête un instant de parler. Puis, après quelques inspirations, il reprend :
- Bon sang Nia, nous sommes heureux de te voir de nouveau parmi nous ! Tu nous as fait terriblement peur ces dernières semaines, nous pensions que... Enfin, tes parents ne devraient plus tarder.
Il sourit de toutes ses dents, et je ne peux m'empêcher de froncer légèrement les sourcils à l'entente du prénom qu'il a utilisé pour me nommer. C'est étrange, j'ai l'impression d'avoir été projetée dans un autre monde, comme si, durant mon sommeil, j'avais oublié tout ce qui faisait ce que je suis, à commencer par mon prénom. Ces dernières semaines... Ces mots tournent en boucle dans mon esprit en vrac, alors il s'est écoulé tout ce temps ? Je sens mon sang bouillonner, j'ai la tête dans du coton, et c'est comme si je n'allais pas tarder à exploser. Puis, je me souviens d'un autre détail... Mes parents. Eux aussi, en ce qui les concerne,tout est flou. Je ne me souviens plus de leurs visages. Mais je suis qui ? L'angoisse monte en moi, et la panique s'insinue dans tous mes pores. Je suis perdue, l'esprit encore confus, et j'aimerais retrouver un peu de lucidité. Retrouver la mémoire.
- Nia ? Tout va bien ?
La voix du Docteur Johnson me ramène brutalement à la réalité, dans cette chambre, loin de mes pensées. Je hoche machinalement la tête, malgré ma nuque douloureuse.
- Nia, il faut que je sois honnête avec toi...
Mon cœur tambourine dans ma poitrine, j'ai peur de ce qui pourrait sortir de sa bouche dans les secondes qui vont suivre. Je dévie mon regard vers le plafond lorsque je décèle de la compassion dans son regard. Je n'ai pas besoin de ça... Lorsqu'il reprend la parole, je ferme les paupières un instant et souffle un bon coup, ceci à le don de m'arracher un gémissement. Je grimace et dévie mon regard vers lui tout en les rouvrant.
- Écoute, commence-t-il d'une voix qui se veut professionnelle, ce matin, quand l'infirmière de garde est venue me chercher en courant pour m'avertir que tu étais réveillée... Il prend une profonde inspiration tout en décroisant les bras, et en se rapprochant de moi. C'était un miracle... Oui, un miracle, parce que après toutes ces semaines, nous pensions...
Je détourne à nouveau le regard, je suis incapable de le regarder. De ressentir sa compassion à travers ses paroles. Je n'ai pas besoin que l'on me traite comme une petite chose fragile. Eux, ont-t-ils eu de la compassion pour moi ? Ou même de la pitié ?Jamais. J'expire, tentant de me calmer. C'est trop. Beaucoup trop. Des milliers de sensations me vrillent le corps, et je ne sais pas laquelle choisir pour me concentrer dessus. Et là, en posant mon regard sur le médecin, je choisis. L'agacement. Oui, je suis agacée de toutes ses jolies tournures qu'il emploie pour ne pas me faire paniquer. Parce que je suis paniquée, totalement. Il s'arrête de parler, et je comprends qu'il s'attend à une quelque conque réaction de ma part. Heureusement, son téléphone sonne avant que la situation ne devienne encore plus embarrassante. Il le sort de sa poche d'un geste vif, et me jette un coup d'œil en montrant du doigt son appareil, je hoche la tête en signe d'approbation. Il décroche alors dans la seconde qui suit. Après quelques paroles échangées avec la personne au bout du fil, il raccroche et sourit. Je lève les yeux au ciel. Encore ce sourire...
- Nia, j'ai le plaisir de t'annoncer que tes parents sont là. Je vais te laisser avec eux un moment, d'accord ? Si tu as besoin d'une infirmière, ou de moi, appuie sur ce bouton.
Il se lève de sa chaise roulante, et me désigne du doigt le présumé bouton d'urgence rouge.
Je l'observe traverser la chambre dans sa blouse blanche, et émets presque un soupire de soulagement. Puis, alors que la porte se ferme derrière lui, l'angoisse monte en moi. Je repense aux éléments que le médecin m'a révélée pour tenter de me distraire de cette sensation désagréable qui me vrille le cœur. Je m'appelle Nia. J'ai été dans le coma pendant de longues semaines, combien, j'aimerais le savoir... Mais surtout cela doit dire que nous devons être en automne à présent, car je sais que ce foutu accident qui ne fait que peupler ma tête s'est passé fin août... Et...
- Nia !
A l'entente de mon prénom prononcer par cette voix, si particulière à mon cœur, je suis comme portée par une montée d'adrénaline, et je me redresse aussitôt contre la tête de lit. Je lutte contre la douleur qui m'assaille alors le dos. Je fixe la femme qui vient de faire son entrée dans la petite chambre. Il n'y a aucun doute, je sais qui elle est. Mon cœur bat plus fort alors en reconnaissant la femme qui m'a mise au monde. Maman.
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Donc voilà, la réécriture voit enfin le jour !
Pour ceux qui ont lu le premier jet, cette nouvelle version est mieux ?
Sinon ce second chapitre, pour ceux qui viennent d arriver, vous aimez ?
N'hésitez pas à commenter, à voter pour me témoigner votre soutien 🥀
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