Chapitre 16
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- On fait quoi à présent ?
Will quitte du regard la route pour se concentrer sur moi.
- Je te ramène chez toi ?
Je réfléchis un instant.
- Non surtout pas, mes parents pensent que je suis chez Sarah, t'as oublié ?
Il sourit.
- C'est vrai ...
Il tapote du bout des doigts le volant, et parle pour lui même.
- Où est-ce que je peux bien l'emmener à une heure pareille ?
Je l'observe, amusée, se prendre la tête à cause de moi. À travers la lumière des lampadaires, je le vois se frotter le visage d'un air fatigué. Je jette alors un oeil à l'heure qui s'affiche sur le cadran : 3h07
Rien qu'en fixant les chiffres, je sens la fatigue monter en moi et mes paupières peser.
Je me réveille d'un coup, quand j'entends la musique se diffuser dans la voiture, je porte une main à mon cœur.
- Mais ça va pas non !? J'ai failli faire une crise cardiaque !
Son rire résonne dans le véhicule.
- Pourquoi toi tu aurais le droit de dormir, et pas moi ?
Je souffle en secouant la tête.
- Bon, on va où ?
Il tourne le visage vers moi.
- Chez moi. Ça te va ?
Je hausse les épaules en baillant, une main devant la bouche.
- Ok.
***
Je monte les escaliers, exténuée. Mes jambes sont si lourdes, que je traîne des pieds.
Quand Will ouvre enfin la porte de son appartement, je me glisse aussi vite que possible à l'intérieur, je crois même que j'ai couru.
Je retire d'un coup sec mes chaussures, et vais m'étaler sur le canapé. Will est encore à l'entrée, une main sur la porte, il est penché en avant et défait ses lacets.
Il se redresse et voit que je l'observe. À la lumière de la lune qui se diffuse par la fenêtre, je perçois son sourire éclatant.
- Je rêve ? Tu vas vite te lever et aller prendre une douche ! Tu as encore du sable collé dans les cheveux, hors de question que tu salisse mon canapé !
Je ris quand il s'approche de moi à grands pas, et se débat avec moi pour me faire basculer sur son dos. Voyant que je résiste, il me chatouille. Je me plie en deux, morte de rire.
- Non, Will ! Arrête !
Il continue de plus belle, et Dieu sait à quel point je suis chatouilleuse.
- OK, OK, c'est bon je me rends ! Je crie, les larmes aux yeux, et des rires dans la voix.
- Bien, allez hop !
- Will !
Je ris aux éclats, le ventre sur son épaule.
Nous traversons le couloir plongé dans le noir, puis Will ouvre une porte et allume la lumière. Il me dépose dans une baignoire, et avant que je n'ai eu le temps de dire "ouf", un jet d'eau chaude m'arrive au visage. Le rire de Will me parvient plus fort que jamais aux oreilles.
J'entends la paume de douche tomber sur le carrelage de la baignoire, quand il la lâche. Je m'essuie les yeux, et le vois, plié en deux, mort de rire. Je profite de son moment de faiblesse, pour le saisir par les épaules et le faire tomber dans la baignoire. Je l'asperge alors du jet de la douche. C'est à mon tour de rire.
Il est à présent trempé, et tente de retourner l'eau contre moi.
Je ne sais à quoi nous devons ressembler tous les deux, trempés jusqu'aux os, tous deux à genoux dans la baignoire à essayer de mouiller l'autre, et cela à plus de trois heures du matin.
Mais je m'en moque, je m'amuse trop, et la fatigue a totalement disparue de mon corps. Je saisis à l'aveugle une bouteille de shampoing, ou de gel douche, je n'en sais rien, ouvre le bouchon, et appuie sur le tube le plus fort possible dans sa direction.
Son tee-shirt est alors recouvert d'un gel vert et diffuse une odeur agréable de pomme verte. Il écarquille les yeux et je m'exclaffe. Des larmes me coulent sur les joues tellement je ris. Il tend son bras derrière lui, coupe l'eau, racle de sa main le shampoing de son tee-shirt, et avant que je n'ai pu réagir, m'en étale sur le sommet du crâne. Je m'arrête de rire. Il me retourne alors, et le dos contre son buste, il me lave les cheveux.
Le plus simplement du monde.
- On arrête de jouer mademoiselle, me glisse-t-il à l'oreille. Une douche s'impose et au lit !
Je souris face à son ton protecteur. Il me masse délicatement le crâne, lave les pointes m'arrivant au milieu du dos. Puis les rince avec une infinie douceur. Je sens alors la mousse s'infiltrer sous mon tee-shirt à manches longues et mon jean. Ses doigts passent avec soin sur le haut de mon front, autour de mes oreilles, pour enlever le moindre grain de sable. L'odeur de pomme me chatouille les narines lorsqu'il renouvelle l'opération.
Une fois ma chevelure propre et rincée à l'eau claire, je me retourne face à lui. Il esquisse une grimace, puis sourit. De ses pouces, il efface les traces de mascara de mes joues et de mes paupières. J'entrouve les lèvres, surprise par ses gestes inattendus. Il est si attentionné envers moi, que ça en devient incompréhensible. Je ne quitte pas des yeux son regard d'un gris si troublant . Je vois ses yeux dérivés vers ma bouche et la fixer un moment. Je dérive alors les miens vers son tee-shirt mouillé qui lui colle à la peau, et prends alors conscience de notre proximité.
Je me détourne immédiatement, et calle mon dos contre le mur du bain, en rassemblant mes genoux contre ma poitrine et fixe le porte serviette en face de moi. Je tente de masquer mon trouble en prenant de minces inspirations. Je sens mon coeur battre dans mes tempes. Will m'imite, et je peux sentir son épaule contre la mienne. Ne voulant pas casser ce moment par la gêne, je pose ma tête sur son épaule. Il expire bruyamment. Je ferme les yeux en souriant.
- Merci de m'avoir laver les cheveux, je n'en avais pas la force...
Il glousse.
- De rien, je ne pensais pas faire ça un jour.
Un silence confortable s'installe alors entre nous. Le sommeil commence à m'emporter quand il brise le silence.
- Qu'est-ce que tu entendais par " j'ai failli mourir" tout à l'heure, quand je t'ai trouvée ?
J'ouvre brusquement les paupières, la vapeur vient alors m'accueillir. Je me frotte les yeux. Je commence à paniquer, mais tente de rester calme, et de trouver un échappatoire. Je tourne le visage vers lui, le regard dans le vague, il entortille le bout de son tee-shirt, laissant entrevoir sa peau. Je remonte mon regard vers son visage.
- Will... Pas cette nuit, d'accord ?
Il hoche la tête. Ça me brise le coeur de remarquer son trouble. Il n'ose même pas me regarder... Mais qu'est ce qui m'a pris de me rapprocher ainsi de lui ?
Je pose ma tête contre le mur et ferme les yeux avec force. Je dois refouler les émotions qui se bousculent à l'intérieur de moi pour m'empêcher de fuir à nouveau.
Mes paupières se détendent instantanément, et mon envie de fuite s'évapore également lorsque je sens ses lèvres se presser sur le sommet de mon crâne.
Ce baiser m'apaise immédiatement, et je souris en reposant ma tête contre lui.
***
À travers mes cils, je perçois la lumière orange et rose de l'aube, qui essaye de rentrer dans la pièce par les volets fermés de la chambre. Je ne sais quelle heure il est, mais il ne doit pas être loin des six heures du matin.
Je suis confortablement installée dans un lit, recouverte d'une épaisse couette blanche, et je reconnais sans aucun mal, la chambre de Will.
Il a dû m'emmener ici après que je me sois endormie dans la baignoire.
Je soulève légèrement la couette, et hausse un sourcil quand je constate que je porte, pour la seconde fois depuis que je le connais, des vêtements lui appartenant. Un pantalon de jogging mille fois trop grand, ainsi qu'un de ses tee-shirts, tout comme la semaine dernière. L'odeur du shampoing a imprégné le coton de l'oreiller, et, je me sens bien, apaisée. Surtout quand j'entends Will respirer à mes côtés.
Je ne me sens plus seule, car je ne le suis plus.
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Je vous dis à bientôt, je suis en vacances ce weekend, je vais essayer d'écrire et de publier, mais soyez indulgent si je suis un peu en retard dans la publication des chapitres, car j ai le bac à réviser ainsi qu'un bac blanc à la rentrée ! Je vous souhaite de bonnes vacances ou une bonne rentrée selon votre zone ! Bisous ❤❤
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