Chapitre IX
T/p est de retour ! Me revoilà au sein du Palais Mermonia après une semaine de congés.
Oui en effet, j'ai dû prendre une semaine complète de congé après mon agression dans la rue. Neuvillette a compris ma nécessité à me remettre de ce nouveau traumatisme et a justifié auprès du rectorat de mon Académie que j'avais dû ne pas être présente pendant la semaine.
Toutefois, quelque chose avait changé en moi.
Oui. C'était quelque chose de flagrant et quelque chose de vraiment nouveau.
Ainsi, je me tenais telle une psychopathe, dans l'encadrement de la porte du bureau de Monsieur Neuvillette, à l'espionner.
Je ne saurais dire ce que j'avais mais une chose était sûre, j'avais besoin de comprendre.
Neuvillette tourna sa tête vers la porte de son bureau où j'étais positionné et je me dépêcha à me mettre de l'autre côté du mur pour éviter que son regard ne croise le mien.
Mes joues s'empourprèrent et les battements de mon cœur s'augmentèrent.
Est - ce que j'étais entrain de tomber amoureuse de lui enfaite ? Non... c'est pas possible hein ?
Tu es dans le déni T/p.
Mélusine - Hum hum
Je sursauta et me retourna vers la source du bruit derrière moi.
Mélusine - Madame T/p ? Je peux savoir ce que vous faîtes ici ? Souhaitez - vous que je vous annonce à Monsieur Neuvillette ?
- Non ! Pas la peine haha. Je retourne à mon bureau.
Je fuyais le plus rapidement possible et me posa sur ma chaise de bureau. Les pages de brouillons de mon dossier étaient éparpillés sur le dossier. Je soupirais et me décida à me mettre au travail.
Dix minutes passèrent et ma porte s'ouvrit, Neuvillette entra, les lunettes sur son nez, les mèches de cheveux habilement coiffés et des papiers dans sa main gauche ainsi qu'un stylo dans sa main droite.
Il est si beau...
Pardon ?
Neuvillette - Bonjour T/p, j'espère que je ne te déranges pas dans ton travail mais je vais me permettre de vérifier ce que tu as écris dans ton mémoire pour le moment.
- Ah oui !
Je me leva et alors que Neuvillette s'installa sur un des canapés, je lui donna le paquet de plusieurs feuilles bien ordonnées. Carole rentra comme à son habitude avec un chariot de thé et de gâteau.
- Pour le moment, j'ai écrit la moitié de l'introduction et une partie du premier chapitre sur ce qu'il s'est produit pendant ce mois dernier.
Neuvillette - D'accord, je vais lire. Avant cela, j'aimerais savoir comment tu vas.
Oh c'était nouveau. Je me mis à rougir en pensant que Neuvillette me demandait ceci du fait de mon agression de la semaine dernière. Bien que je lui avais donné des nouvelles, je me doutais qu'il voulait bien vérifier que je n'étais plus traumatisé et que ça allait aller
- Oui merci. Je te suis encore reconnaissant de m'avoir aidé.
Neuvillette me fit un sourire qui fit battre mon cœur vraiment plus rapidement.
Neuvillette - Je suis ravi de savoir ça, T/p.
Je triturais mes doigts et m'amusa à bouger mes doigts les uns contre les autres en rougissant. J'avais deux raisons de rougir. La première ? Le stress de ce qu'il allait me donner en retour sur mon début de mémoire. Le deuxième ? Sa présence. Pourquoi j'arrivais à le trouver aussi magnifique...
Plusieurs minutes s'écoulèrent dans le silence et Neuvillette posa les papiers soigneusement sur la table et je pris une part de mon gâteau en déglutissant difficilement.
Neuvillette - Cela est correcte. Il est assez complet pour un début de mémoire. Je le regarderais plus en profondeur pour la cohérence des propos, les fautes d'orthographes et le vocabulaire utilisé mais déjà le contenu est assez intéressant à mon avis. Peut - être que je réquisitionnerais quelqu'un d'autre pour pouvoir donner un autre point de vue de ce premier jet.
Je rougis à tous ces éloges et sourit.
- Merci beaucoup. Tout ces éloges me donnent de la confiance et l'envie de faire mieux.
Neuvillette - Oui c'est normal. Tu fais du très bon travail.
Je devrais me lancer.... sinon je n'oserais pas après.
- Monsieur Neuvillette...
Neuvillette - Monsieur ? Ca fait longtemps que tu ne m'as pas donné ce surnom de politesse.
- Je... je veux... je...
Neuvillette me regarda perplexe.
- Je..
- Surprise !
*******************************
- AAAAAAH !
Ayant été trop surprise, je me projeta sur Neuvillette qui me réceptionna sans comprendre et une Furina toute souriante apparut face à nous. Quand elle vit notre pose, sa tête se fit étrangement moqueuse et elle fit varier son regard entre moi et Neuvillette.
Neuvillette se reprit et me repoussa tendrement vers l'arrière puis il se leva.
Neuvillette - Que nous vaut votre visite ?
Furina - Vous êtes ensemble ?
Je crus m'étouffer tout comme Neuvillette.
Neuvillette - Pardon ? Mais quelle est cette question Furina ?
Furina - Oh rien. Enfin sauf que au moment où je viens d'arriver, vous veniez de vous prendre dans une étreinte hein ?
Neuvillette - Oui mais c'est parce que tu es encore rentré sans frapper et sans gêne sans nous prévenir en somme et que des raisons font que T/p a eu très peur et s'est réfugié dans mes bras.
Furina - Oh ?
Je rougis fortement et Furina s'approcha de moi, son visage s'approchant dangereusement du mien.
Elle me fit un signe signifiant qu'elle et moi, on allait devoir parler plus tard.
Furina - Hum sinon Neuvillette, je voulais te rappeler que l'on a un rendez - vous diplomatique avec Dame Arlecchino demain.
Neuvillette - Ah oui, cette histoire de rendez - vous. Que vas tu me demander cette fois - ci ?
Furina - Eh bien...
Elle se tritura les doigts.
Furina - Je refuse de m'y rendre si tu ne peux pas venir avec moi.
Neuvillette - Tu sais bien que j'ai un procès demain... j'ai tenté de lui faire décalé le moment du rendez - vous mais elle a insisté pour que ça se passe demain. Tu devras y aller seule Furina, c'est ton devoir d'Archon.
- Oh euhm... je connais Dame Arlecchino, je l'ai revu il n'y a pas longtemps.
Neuvillette et Furina se tournèrent face à moi.
- Si tu n'es pas disponible Neuvillette, je peux-
Neuvillette - Non. Je ne connais pas tes rapports envers Arlecchino mais tu ne peux pas accompagner Furina demain.
Furina - Allez Neuvillette... je suis certaine que tout se passera bien.
Neuvillette - Non et je serais catégorique dessus.
Neuvillette sortit de la pièce ensuite, une mine agacée sur le visage. Pour ma part, j'avais envie de m'enterrer six pieds sous terre, j'avais énervé Neuvillette à ouvrir ma trop grosse bouche.
Furina s'assit en soupirant.
Furina - Je sais que tu ne le veux pas mais c'est un ordre de l'Archon en elle - même. Je ne sais pas quel est ton lien avec Arlecchino et je ne cherche pas à le savoir mais une chose est certaine, je n'irais pas à ce rendez - vous sans être accompagné même si c'est par toi.
- Oui, je le ferais.
Furina - Merci. J'en prendrais toute la responsabilité, ne t'inquiètes pas. Sinon... alors avec Neuvillette ?
- Euhm je... qu'est - ce que vous voulez entendre ?
Furina - Tu craques pour lui hein ? Petite cachotière haha.
Mon visage tourna au rouge et je tentais tant bien que mal de cacher ces rougissements.
Furina - Ne cherches pas à changer de conversation. Je l'ai remarqué, tu caches mal tes sentiments.
Touché pour le coup.
Furina - Alors ? Depuis combien de temps ?
- Je... une semaine...
Furina - Une semaine ? Ouais c'est pas mal. Et qu'est - ce qui t'a plu chez lui ?
Tout.
Cette question était tout à fait simple à répondre cependant le problème est que je ne sais pas si je peux vraiment lui dire ce qu'il s'est passé il y a une semaine c'est - à - dire mon agression ainsi que ce moment qui m'a fait prendre conscience de mes sentiments naissants envers Neuvillette.
- Il... il a un bon regard et... il a un visage doux malgré sa fermeté.
Furina - Oui c'est vrai ! J'ai remarqué qu'il te regardait beaucoup en plus tu sais ?
Hein ?
- Comment ça ??
Mes joues rosirent en quelques secondes seulement.
Furina - Eh bien, même si tu crois me voir souvent, il y a des moments, je viens voir Neuvillette pour des affaires que nous devons régler ensemble et quand tu passes, j'ai remarqué qu'il relève toujours son regard pour te regarder et quand tu disparait du champs de vision, il se remet sur ses textes.
Oh. Je venais d'apprendre quelque chose qui me fit sourire, inconsciemment - ou certainement consciemment -
Furina - En tout cas, je te conseille de tenter ta chance. Je sais que Neuvillette peut paraître intimidant mais il est très gentleman et compréhensif. Si tu lui proposes, je pense qu'il ne t'en voudra pas d'essayer et de toute manière, il te le dira clairement si il ne partage pas tes sentiments mais de ce que je vois, je pense qu'il y a quelque chose. Sache qu'un instinct féminin se trompe rarement.
Elle me fit un clin d'oeil et une profonde réflexion s'enclencha dans ma tête. Devrais-je vraiment tenter ma chance ?
Furina - Je ne vais pas t'importuner plus que cela. Courage pour le travail !
C'est ainsi qu'elle sortit de la pièce.
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Ok T/p, tu peux le faire, tu peux le faire !
Un papier dans ma main, un coeur qui bat à 100 à l'heure et un esprit qui me maintient en vie, je tenais dans ma main, un papier sur lequel je fais ma demande de sortir avec Neuvillette ce soir.
J'étais beaucoup trop peureuse pour confronter de pleine face pour le lui demander alors j'avais adopté pour le stratagème suivant : Ecrire sur un papier mon envie de sortir avec lui ce soir et pretexté que c'était un papier urgent.
Je sais, c'était complètement foireux de ma part mais comprenez moi, c'est pas facile.
Neuvillette rentra à son bureau et je le suivit avant que la porte ne se referme. Il se retourna et me regarda avec curiosité.
Neuvillette - Tu veux quelque chose T/p ?
- Non ! Euh oui ! Enfin je...
Merci T/p, tu peux te préparer à descendre si pied sous terres.
Neuvillette - T/p, calme toi, reprends toi, tout va bien d'accord ?
- Oui désolée.
Il fallait que je me ressaississe.
- C'est un papier urgent, je te le donne en main propre.
Neuvillette - Merci, c'est de -
- Pardon ! Il faut que j'y ailles !
Je courus en quatrième vitesse pour arriver jusqu'à mon bureau m'y enferma, le souffle court et le coeur battant à tout rompre. Je venais de le faire et j'espérais secrètement que ce soir, il se présente au lieu de rendez-vous que je lui ai donné.
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Me voilà habillé et coiffé comme il le fallait. J'avais sortie une tenue à la fois chic et confortable car après tout, je n'allais pas inviter Monsieur Neuvillette à manger dans un grand restaurant où quelque chose dans ce genre.
J'arriva à la place de la Fontaine avec un léger frisson traversant mes épaules. En effet, c'était l'endroit où un homme m'avait suivi et avait voulu me faire du mal si Neuvillette n'était pas arrivé alors j'étais constamment sur mes gardes notamment le soir pour éviter qu'une telle situation ne se reproduise.
Et c'est là que je le vis arriver.
Grand, élancé, il avait enlevé son long habit bleue nuit de juge suprême pour sortir en une simple chemise blanche drapée et un pantalon noir, une cravate noir pendant au milieu de son torse, son léger maquillage qui soulignait ses yeux, ses longs cheveux blancs attachés en queue de cheval basse et ses yeux perçant.
Ils entrèrent en contact avec les miens et ces yeux semblant menaçant me paraissaient comme se radoucissant en rencontrant les miens.
Neuvillette - Cela me surpris que tu ne me proposa pas directement. Tu sais que je ne t'en aurais pas voulu si tu m'avais proposé de ta bouche.
Je rougis honteusement tout en baissant les yeux vers le sol.
Neuvillette - Bon, de toute manière, je suis venue donc c'est le plus important.
- Oui... merci d'avoir répondu positivement à ma demande...
Neuvillette - Comment te refuser ? C'est toujours un moment agréable que l'on passe ensemble alors je me voyais mal te refuser ton invitation.
- Hum, j'ai pas vraiment de "plan" pour ce soir, alors si tu as une idée de ce que l'on pourrait faire ?
Neuvillette - J'avoue que je ne sais pas vraiment. Je pense que ça pourrait être interessant de simplement parler tout en se baladant. Qu'en penses tu ?
- Oui.
Je m'en fichais complètement du fait qu'on allait nous voir ensemble ce soir dans la rue. Je voulais juste passer du temps avec lui. Maintenant.
Nous marchâmes une bonne dizaine de minutes mais aucun de nous n'osait engager une vraie conversation alors nous marchions juste sans vraiment savoir quoi faire.
Neuvillette - Il est 19h00, souhaites - tu boire une boisson avec moi ?
Je tourna la tête vers lui, surprise.
- Je... oui j'acceptes volontiers.
Neuvillette me sourit et me tendit sa main que je prie en rougissant puis il m'amena ainsi au café Lutèce. Nous nous asseyâmes et nous prîment notre commande, la serveuse complètement intimidé par la présence de Neuvillette qui se voulait rassurant.
Je le regarda et soudainement, une phrase de Furina me revint en tête : "Sache qu'un instinct féminin se trompe rarement."
- Neu- Neuvillette ! Il faut que je vous dise quelque chose.
Neuvillette - Pourquoi me vouvoies - tu soudainement ?
Sa liqueur et ma tasse de thé arrivèrent à ce moment et la serveuse s'éclipsa ensuite.
- Je... parce que c'est important... en tout cas pour moi.
Neuvillette but une gorgée de sa liqueur et me regarda droit dans les yeux, paraissant sincèrement concentré sur ce que j'allais lui dire.
Mes mains commencèrent à trembler en même temps que ma respiration se faisait vite et vive. J'allais me confesser sur ce que je ressentais et comme l'a dit Furina, je devais essayer quoiqu'il arrive.
- Je... j'ai...
Souffle, respire, calme ta respiration et vas y.
- J'ai des sentiments à votre égard. Je vous "évitais", paraissait plus distraite et rougissait dès que je vous voyais parce que... parce que je vous aime. Je sais que c'est démesuré et sûrement peu approprié de ma part mais je ne peux contrôler mes sentiments ainsi, je préfère vous le dire plutôt que de les cacher.
Je n'osais ensuite plus regarder Neuvillette. Des secondes qui me paraissait des heures entières s'écoulèrent. Neuvillette n'avait pas bougé et pas dis un mot pour l'instant sur ma déclaration.
Neuvillette - Je suis désolé T/p. Notre relation doit rester purement professionnel. Je ne peux pas accepter tes sentiments.
Je releva la tête vers lui mais il se leva, alla payer nos consommations et parti ensuite, me laissant dans ce refus certain qu'il m'avait donné.
Je m'y attendais.
Alors pourquoi ?
Pourquoi mon coeur m'a soudainement fais si mal ?
Je me leva à mon tour et d'un pas lent, je sortis du café et me dirigeai comme un zombie vers ma maison. Je marchais, sans regarder devant moi, seules les lampadaires semblaient éclairer le chemin comme mes pensées devenues flous.
Une goutte.
Puis une deuxième.
Puis une multitude de goutte tombaient ainsi sur la ville de Fontaine.
Des gouttes tombaient sur mon visage également, n'ayant pas pris de quoi me protéger et certaines étaient salés.
Je passa une main sur mes yeux et constata qu'ils étaient humides.
Je pleurais et soudainement, des sanglots m'envahirent, me forçèrent à me poser contre un mur, jambe repliés, mains sur le visage, sac sur le sol et sous cette pluie amère,
Mes larmes tombèrent au rythme des gouttes de pluies.
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Salut salut !
Nouveau chapitre pour aujourd'hui !
Oui vous allez en vouloir à Neuvillette mais ce n'est pas la fin de l'histoire alors il faut bien que T/p affronte ces épreuves ;)
Bonne lecture à tous !
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