Poupée de cire

- Je t'assure Alya ! Tu aurais du le voir débarquer chez moi pour me raconter ces absurdités ! Il a vraiment perdu la tête ! J'aurais du me méfier quand je l'ai vu arriver soudainement coiffé et rasé. J'ai pensé naïvement qu'il était sur la bonne voie pour aller mieux ! avoua Nino au téléphone. 

- Je ne sais pas Nino ... Et si ... Et si c'était vrai ? Si tout ce qu'il t'as raconté n'était que la vérité et qu'Adrien était bien sain d'esprit ? Tu imagines ce que cela impliquerait ? suggéra la jeune journaliste. 

- Mais enfin Alya, tu n'es pas sérieuse ! Tu penses qu'Adrien Agreste est Chat noir et Marinette Dupain-Cheng est Lady bug ? Ce serait dingue quand même ! 

- Réfléchis Nino ! Ils disparaissent sans raison de longues heures, on ne les a jamais vu en même temps que les héros, ils n'ont jamais été akumatisés ... 

- Ils n'ont jamais été akumatisés ? s'étonna Nino. 

- Non jamais. Tout le monde l'a été au moins une fois, même toi et moi ! Et eux ? 

- Maintenant que tu le dis, c'est vrai que je n'en ai pas souvenirs ...

- Chat noir et Lady bug ont disparus depuis la disparition de Marinette. Il a du se passer quelque chose. Et puis, il y a ... la ressemblance physique ... Ca fait beaucoup de coïncidences tu ne crois pas ? 

- Alya, si tu en es persuadée, pourquoi n'en as tu jamais parlé sur ton blog ?

- Je ne suis pas sûre à 100%, mais avec ce que tu me racontes Nino, les pièces du puzzle s'assemblent facilement. Mais Marinette est mon amie, si c'est bien elle qui se cache derrière le masque de Lady bug, jamais je ne le révélerais au public sans son autorisation ! 

- Oh Alya ... si ce que tu penses est vrai, ça veut dire que ... j'ai fait la plus grosse erreur de ma vie ! Je te laisse Alya, j'ai une amitié à réparer ! Merci ! 

- Nino ??? Nino !!! 

Alya criait dans le combiné mais Nino avait déjà raccroché. 

***

Chat noir ne pouvait contenir son excitation. Cette sensation lui faisait un bien fou, comme s'il avait été un toxicomane privé de sa drogue pendant des mois. Toute cette force, cette puissance, tout ses sens en éveil, cette sensation d'être vivant et libre, il l'avait presque oublié. La première chose que Chat noir ressenti en enfilant son costume, c'était cette affreuse et répugnante odeur de cire d'abeille qui empestait le bureau de son père. Adrien avait oublié que son odorat était à tel point développé quand il incarnait son alter ego. Il fronça le nez de dégout puis se mit à renifler la pièce pour trouver d'où venait cette odeur si forte. Il lui sembla que l'odeur était plus intense vers l'immense tableau représentant sa mère. Et encore plus forte au fur et à mesure qu'il rapprochait son nez du sol. En même temps qu'il se concentrait sur l'odeur que dégageait le parquet du bureau de son père, ses oreilles perçut une conversation entre son père et Nathalie dans le hall d'entrée. 

- Où est mon fils ? gronda la voix de Gabriel Agreste.

- Je ne sais pas Monsieur Agreste répondit Nathalie paniquée, il n'est plus dans sa chambre. 

"Il faut faire vite" pensa Chat noir. 

- Cataclysme ! lança t-il, sans se soucier du volume de sa voix. Sa main s'enflamma d'une lueur noire - c'est fou ce que cette sensation lui avait manqué-

Sa main s'écrasa sur le sol, juste au pied du tableau de sa mère. Le parquet se para d'une couleur rouille avant de se fissurer et de ne laisser qu'un trou béant. Chat noir passa à travers. Il tomba dans une étrange pièce, sombre, où l'odeur de cire était de plus en plus forte.  Il s'avança dans la pénombre et fut attiré par un coin de la pièce qui ne ressemblait pas aux autres. Une immense paroi jaunâtre s'était dressée dans ce coin de la pièce, dissimulant certainement quelque chose qu'il fallait à tout prix empêcher de sortir. La paroi n'avait aucune entrée, elle était totalement hermétique. Chat noir s'avança et posa la paume de sa main sur la surface. La texture était sans défaut, entièrement lisse et brillante mais totalement opaque. Impossible de voir ce qu'il se cachait à l'intérieur.

- De la cire ? murmura t-il  

La paroi avait été construite comme une cloison, comme si elle devait séparer cette pièce principale d'une autre pièce et vu la superficie, à l'intérieur, cela ne devait faire que quelques mètres carrés. 

- Peut-etre que c'est une prison ? dit il en caressant la surface de ses mains à la recherche d'une ouverture. 

Chat noir devait faire vite. Il ne pouvait pour le moment plus utiliser son pouvoir, et il allait bientôt se détransformer. Il arma son bâton, et sans ménagement, s'attaqua à la paroi de cire en frappant de toutes ses forces. Heureusement, la structure s'égratigna rapidement et il put bientôt creuser un trou dans la surface. Quand le trou creusé par son bâton vu suffisamment large pour passer sa tête, Chat noir regarda à l'intérieur de cette mystérieuse pièce. Tout était noir et silencieux mais heureusement, les chat voient très bien dans le noir et ce qu'il vit au fond de cette petite pièce le fit creuser de plus en plus vite. 

- Mari ? Tu es là ? Mari, je t'en prie répond-moi. C'est moi Chat noir ! Tiens bon, je viens te délivrer  !  

- Je suis là Chaton ! répondit la voix de Marinette dans sa tête. 

Il continua alors à creuser aussi vite qu'il pu, jusqu'à pouvoir entrer. Il se précipita alors au fond de la pièce et ce qu'il vit lui serra le coeur si fort dans la poitrine, qu'il crut faire un malaise. Marinette était suspendue au mur, son corps entièrement recouvert de ce qui semblait être de la cire. La couche de cire qui l'enveloppait s'arrêtait juste au dessus de sa bouche. Marinette le fixait, les yeux écarquillés.  

- Oh Mari, mon dieu, mais qu'est ce qu'il t'ont fait ? dit-il, le sanglot dans la voix. 

Chat noir avait du mal à retenir ses larmes, il était à deux doigts d'éclater en sanglot. A la fois heureux de revoir enfin l'amour de sa vie après des mois d'attentes, soulagé de la voir en vie, mais anéanti de la voir dans cet état, de voir ce qu'elle avait subit ces derniers mois. Il se précipita vers elle et l'embrassa sur le front, ses mains encadrant son visage. 

- Je suis tellement désolé, si tu savais à quel point je suis désolé d'avoir mis tellement de temps à comprendre. Je ne te laisserais plus jamais, c'est fini, tout est fini. 

Les larmes coulaient à présent de ses yeux verts émeraude dans un flot ininterrompu, il colla son front contre celui de sa coéquipière. 

- Je vais bien Chaton, je suis si heureuse de te voir. Je savais que tu réussirais.

Marinette était toujours incapable de parler, heureusement qu'il pouvait échanger des pensées. Ils leurs restaient au moins ça. Marinette avait envie de pleurer toutes les larmes de son coeur. Enfin, elle n'était plus seule. Une présence humaine rassurante, la première depuis des mois, et surtout la présence d'Adrien auprès d'elle. Chat noir déposa un nouveau baiser sur son front en caressant ses joues tandis qu'il redevenait Adrien Agreste. 

- Adrien ... je ... j'ai eu tellement peur qu'il me tue. Je suis désolée, je n'ai pas réussi à m'enfuir. 

- Je suis là Mari, tu n'as plus à t'inquiéter. Je vais te sortir de là. Tu as mal ? 

- Non, je ne ressens rien du tout ...

Adrien s'écarta et chercha une prise qui lui permettrait de l'extraire du mur et de libérer Marinette mais la cire semblait trop solide pour être brisée à mains nues.

- Je ne vois qu'une façon de briser cette prison de cire ...

- Cataclysme. 

- Mais c'est trop dangereux Mari ! 

- Je suis sûre que tu es capable de briser la surface sans endommager ce qui se trouve à l'intérieur ...

- Et si je rate, tu vas ... Non, je ne peux pas, Mari ! Ne me demande pas ça, c'est trop ...

- Il n'y a pas le choix ! C'est le seul moyen Adrien ! 

Adrien avait tourné le dos à Marinette et avait pris sa tête dans les mains. Sa coéquipière reprit d'une voix douce mais déterminée. 

- Adrien, regarde-moi. supplia t-elle

Adrien se tourna à nouveau vers elle, complètement tétanisé. 

- J'ai déjà fait ce genre de cauchemar Mari. Je rêve que je te touche par erreur et que ... 

- J'ai confiance en toi, chaton. Je sais que tu en es capable. Tu peux le contrôler ! 

- Non, je ne veux pas te faire de mal, Mari !

- Ca ira Adrien, fais moi confiance. 

Le regard affolé d'Adrien croisa le regard déterminé de Marinette. Ils s'observèrent quelques secondes sans dire un mot. Adrien tendit sa main pour toucher la bouche de Marinette du bout des doigts, se heurta à la surface lisse et rigide de la cire plutôt qu'à la peau douce de sa partenaire. Adrien fouilla dans sa poche et donna un gâteau à Plagg qui n'en pouvait plus d'attendre sa source d'énergie.

- C'est quoi ça Adrien ? Je veux du fromage moi ! râla le kwami.

- Tu devras faire avec ça en attendant. Si on s'en sort vivant, je te promet que tu auras tout le fromage que tu veux ! 

Plagg continua de râler mais engouffra tout de même son biscuit. 

- Plagg ? 

- Oui Adrien ? 

- Tu crois que c'est possible ? Ce que dit Marinette ?

- Le pouvoir que tu détiens possède de multiples facettes, il faut juste que tu ajustes la puissance de ton cataclysme. Enfin, en théorie, en pratique je ne sais pas ce que ça donne ! répondit le kwami en avalant la fin de son biscuit. 

- Tu ne me rassures pas, Plagg.

- Vas y Adrien, fais le. 

Adrien hocha la tête et ferma les yeux. 

- Plagg, Transforme-moi. 

Le masque noir recouvrait déjà ses yeux quand Chat noir les ouvrit. Il s'approcha de Marinette, se pencha vers elle et déposa un baiser sur sa bouche figée par la cire. Marinette ferma les yeux.

- Je t'aime, Marinette. Pardonne-moi si j'échoue. murmura t-il près de ses lèvres. 

- Je t'aime aussi, Adrien. Et je crois en toi.  

- Cataclysme ! 





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