De cire et de sang

Le Papillon s'approcha de Marinette qui ne pouvait que l'observer du coin de l'oeil.

- Arrête de résister et donne-moi ton miraculous, Lady bug. 

 "Jamais" pensa t-elle.   


- Donne le moi et tu pourras enfin retourner à ta petite vie d'étudiante. N'as tu pas envie de retrouver une vie normale, et de rejoindre ta famille, Marinette ? repris le Papillon d'une voix mielleuse.

Marinette avait terriblement envie de rentrer chez elle. Voila des mois qu'elle était ici. Paralysée dans ce cocon de cire, incapable de bouger ou de parler. La torture psychologique que lui faisait subir le Papillon était insoutenable. Mais elle savait que si elle lui remettait son miraculous, alors le combat serait perdu. Et le monde ne pourrait résister à la puissance qu'aurait acquis le Papillon. Si il possède la force absolue en détenant les miraculous de la création et de la destruction, personne ne pourrait plus l'arrêter. Le seul rempart à cette toute puissance, c'était sa résistance.

Alors elle tenait bon, encore et encore, jour après jour.

- La prochaine fois que je reviens, si tu refuses de me donner ton miraculous ... Je te tue. 



Marinette sentit une vague de panique l'envahir. Elle vit Queen Bee se tenir dans l'ombre, juste derrière Le Papillon.

- Tu vois cette cire qui recouvre tout ton corps et te maintiens dans cet état végétatif ? Je n'aurais qu'à donner l'ordre à Queen Bee de t'en recouvrir entièrement jusqu'à te faire suffoquer.

La Papillon se tourna vers Queen Bee et lui fit un signe de la main. Elle s'approcha alors de Marinette et posa sa main sur le cocon de cire qui la recouvrait. Un sourire sadique apparut sur le visage de l'acolyte du Papillon. Marinette sentit l'énergie parcourir la cire et au fur et à mesure, celle-ci se mit à recouvrir progressivement sa bouche. Heureusement, la cire s'arrêta à cette partie de son visage. Marinette sentit d'abord la chaleur d'une liquide épais recouvrir sa bouche, avant de sentir ce même liquide se figer en refroidissant. La sensation était similaire à celle que l'on a lorsque l'on verse de la cire de bougie chaude sur la peau.

- La prochaine fois, je recouvrirais tout ton joli visage Marinette. siffla Queen Bee. Et ce pauvre Adrien ne pourra plus rien pour toi. Du fond de sa chambre, à l'hôpital psychiatrique, il ne pourra pas venir te sauver et ne pourra que pleurer sa pauvre petite Marinette chérie. C'est ce que tu as toujours voulu Marinette n'est ce pas ? Mourir en héros ? Réjouis-toi, ton rêve va se réaliser. 



Marinette ne savait pas ce qui la terrifiait le plus. L'idée de suffoquer dans ce cocon mortuaire, ou le regard vide et glacial de Chloé Bourgeois à travers ce masque. 

- Que fais t-on pour Adrien, Maitre ? demanda Queen Bee en refermant la prison de cire de son otage. 

- Mon plan se déroule comme prévu, ma chère Queen Bee. Il m'a été très facile de faire passer Adrien pour fou. Il a réagit encore mieux que je ne pensais en s'attaquant à toi. Ma décision de l'enfermer en hôpital n'a aucunement besoin d'être justifié. Personne ne le croira plus désormais, pas même ses proches, tout le monde pense qu'il a perdu l'esprit. Il pourra bien révéler son identité secrète ou la tienne à qui bon lui semble, il ne trouvera que des regards de pitié en réponse.

- Votre plan était de décrédibiliser votre fils ?

- Non cela en faisait parti uniquement. Mais il fallait absolument que je le mette hors d'état de nuire.

- Et pour Marinette ?

- C'est elle qui me complique le plus la vie, pour être honnête avec toi. Je pensais que depuis le temps, elle aurait craqué mais on dirait que quelque chose d'invisible lui donne la force de me résister.

- Pourquoi ne pas prendre son miraculous de force ?

- Parce que c'est impossible Queen Bee. Les miraculous ne peuvent pas être retirés par quelqu'un d'autre que par le possesseur lui même. Sauf si ce dernier l'égare ou meurt.

- Donc il faut que Marinette veuille bien vous le donner sinon ...

- Je devrais la tuer. J'aurais aimé ne pas devoir en arriver là mais à priori cette petite peste ne me laisse pas le choix. 

Adrien marchait en direction de la demeure Agreste d'un pas déterminé. Pourtant, il n'avait pas de plan. Il passa devant un kiosque de rue et se figea. Là en couverture d'un énième magazine à scandale, il y avait une photo de lui.  

"Adrien Agreste : la descente aux enfers de l'enfant star"

Adrien senti un élan de rage l'envahir, et il ne put s'empêcher de donner un violent coup de pied dans le présentoir, ce qui fit voler tous les magazines qui s'échouèrent sur le trottoir et dans le caniveau. Le vendeur lui hurla dessus mais Adrien était trop en rage pour l'entendre. 

- Ces foutus journaux me rendent fous de rage ! grogna t-il sous les regards interloqués des passants. 

- Adrien ? murmura la voix de Marinette sans tête. 

- Désolé ma Lady, je n'ai pas le temps de te parler, je dois vite trouver une solution avant qu'on m'enferme.

- Fais vite, Adrien. Le temps presse. Il faut que tu retrouves ton miraculous.

Adrien connaissait assez Marinette pour reconnaitre le ton de sa voix lorsqu'elle était inquiète. Il se souvint soudainement de cette fois où elle avait débarqué dans sa chambre avec sa blessure ensanglantée. Cette fois là, son coeur s'était tellement serré dans sa poitrine que sa bouche en était devenu sèche.   

- Que se passe t-il Mari ? dit-il, l'inquiétude dans la voix. 

Marinette tenta de masquer sa propre inquiétude. Elle ne pouvait pas révéler à Adrien que Le Papillon avait prévu de la tuer la prochaine fois qu'il lui rendrait visite dans sa prison de cire. Cela le ferait paniquer et il serait incapable de réfléchir à un plan. Elle connaissait parfaitement son ami, coéquipier et petit-ami. Elle savait très bien comment le faire réagir quand il était paralysé.   

- Nous n'avons pas le temps de débattre, chaton, il nous faut un plan ! As-tu le moindre indice ?

Pour la première fois depuis la disparition de Marinette, Adrien avait l'impression que ce n'était plus Marinette qui s'adressait à lui, mais ... Lady Bug. Et elle ne s'adressait pas à Adrien. Lady Bug s'adressait à Chat noir !

- Je ... Je crois que mon père est ... je crois que c'est lui Le Papillon dit-il hésitant. 

- Quoi ? s'étonna sa coéquipière. Tu plaisantes j'espère ! Gabriel Agreste ? 

- Il sent la cire d'abeille. 

- Alors la situation est plus grave qu'on ne le pensais. 

- Je ... Je ne sais pas quoi faire, ma Lady ... Je suis perdu sans toi ! 

- Remue-toi les moustaches mon chaton ! Chat noir ne s'avoue jamais vaincu si facilement ! 

- Je ne suis plus Chat noir. 

- Bien sûre que si ! Chat noir c'est toi Adrien, et personne d'autre ! Chat noir c'est ton subconscient, il est à l'intérieur de toi, et ça fait des mois qu'il dort au fond de toi ! Réveille le ! Il est temps ! Ressaisie-toi et relève-toi Chat noir ! 

Adrien releva inconsciemment la tête, se redressa et observa le sommet des toits de Paris avec un nouveau regard. Ces derniers mois, il avait passé son temps le regard rivé au sol, le dos courbé, comme un chat battu. Il fallait qu'il se redresse et qu"il se batte. Vraiment. La vie de Marinette était en jeu. Le sort de tout Paris était entre ses mains. Lady bug et Chat noir devaient revenir sur le devant de la scène. C'était son devoir. 

- Tu as raison ma Lady ! Après tout, on est le duo ...

- Lady Bug et Chat noir  ! lancèrent en coeur les deux héros. 

Adrien mima le geste du poing qu'il avait l'habitude de faire avec sa coéquipière tandis que les passants ne le quittaient pas des yeux. 

- Je ne te laisserais pas tomber, Marinette. Je t'aime trop pour abandonner. J'ai mis tellement de temps à te trouver, mon amour. Ceux qui disent qu'il n'y a plus d'espoir on tort. Je me battrais contre le monde entier pour te sauver, ma Lady.

Adrien avait dit "mon amour" ? Il lui avait dit qu'il l'aimait ? Marinette n'en croyait pas ses oreilles. Adrien Agreste, lui d'habitude si pudique sur ses sentiments venait de lui faire une déclaration qu'elle ne pourrait jamais oublier. Les larmes lui montèrent aux yeux. Elle tenta de ne rien laisser paraitre dans sa voix. 

- Je crois en toi, Adrien. Je sais que quand tu fais une promesse, tu la tiens. répondit Marinette avec le plus de détachement possible. 

Adrien se dirigea vers la demeure Agreste. Devant l'entrée, le gorille l'attendait, prêt à le mettre dans la voiture qui allait l'emmener à l'asile. Il fit discrètement le tour du bâtiment, et passa par le jardin. Il avait l'habitude de passer par là lorsque ado, il voulait échapper à la surveillance de Nathalie et du gorille. Il escalada la barrière agilement, et se faufila par l'entrée du personnel. Il grimpa à la hâte les marches qui le menait au bureau de son père. Il entendait Gabriel Agreste parler au téléphone dans le hall d'entrée. 

- Je compte sur vous pour le garder en lieu sûr. Donner-lui les sédatifs prescrits par le médecin, sinon il va vouloir se rebeller. Il risque de s'échapper si vous ne faites pas attention, mon fils est très malin.  

Adrien poussa la porte du bureau de son père et la referma avec précaution, sans faire de bruit. Ses yeux parcourent la pièce de long en large à la recherche d'un indice, il ouvrit les tiroirs du bureau et fouilla les moindres recoins, quand ses yeux s'arrêtèrent devant le tableau dissimulant le coffre de son père. Il se précipita, tapant le code qu'il connaissait par coeur mais à son grand étonnement, son père l'avait changé. Il réfléchit un instant, et en essaya en autre. Bingo ! La date de naissance de sa mère. 

Et là, Adrien eut l'impression d'avoir trouvé un trésor d'une valeur inestimable. 

Sa bague. Juste posée là, à portée de main. Il s'en saisit et Plagg apparut soudainement devant lui. Son sourire s'illumina et son coeur fit un bon de joie en voyant apparaitre son fidèle ami. Adrien sentit déjà d'une puissance infinie, comme si tout ses muscles avaient déjà retrouvés leur force. 

- C'est pas trop tôt, Adrien ! Tu en as mis du temps ! Je suis tout courbaturé, moi ! râla son fidèle kwami en s'étirant.  

- Plagg !! s'écria t-il, sans contenir son excitation. Transforme-moi ! 


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