Tout à pardonner

/** Avant dernier Chapitre mes chers lecteurs ... **/

***

Adrien esquiva habilement le fleuret de son adversaire et en profita pour le toucher en pleine poitrine. Il remportait une fois de plus le combat. Son professeur d'escrime le salua et il serra chaleureusement la main de son adversaire vaincu. Il retira son masque et le cala sous son bras en se rendant dans les vestiaires. En poussant la porte du vestiaire, il ne s'attendait pas à avoir de la visite.

- Mari ? Tu m'attendais ? fit-il doucement, masquant poliment son étonnement.

Assis sur un banc des vestiaires, Marinette tournait le dos à la porte. En entendant la voix d'Adrien, elle se tourna vers lui. Ses yeux humides et son expression fébrile, inquiéta Adrien qui la sentait à fleur de peau.

- Qu'est ce qu'il se passe Mari ? s'empressa t-il d'ajouter.

Il s'assit à côté d'elle en posant son fleuret et son masque sur le banc puis passa tendrement son bras autour d'elle mais la jeune fille eut un léger mouvement de recul. Adrien en fut surpris, voir même légèrement vexé mais n'en montra rien. 

- Je suis venue te voir parce que j'ai une question importante à te poser, Adrien.

- Bien sûre Princesse, je t'écoute.

- Mais j'ai besoin que tu sois honnête avec moi ...

Mari s'accrochait à son regard, priant de tout son être pour que la réponse à sa question soit négative. Adrien sentait toute l'inquiétude dans son regard, et il tentait de masquer celle qu'elle créait chez lui.

- Adrien, est-ce que tu as couché avec Chloé ? lâcha t-elle dans un souffle.

Adrien se figea sur place, aucune partie de son corps ne voulut réagir à cette question. Il se contenta de la dévisager sans dire un mot. Il sentit comme une brique tombée au fond de son estomac, et son coeur pris d'une crise de panique. Son sang se glaça dans ses veines, sa gorge se noua et il avait de plus en plus de mal à respirer normalement.

- Adrien, répond-moi s'il te plait. reprit Marinette, masquant difficilement sa voix tremblante.

Adrien n'arrivait pas à se résoudre à lui répondre. Il ne pouvait pas lui mentir avec un tel aplomb, mais il était incapable de sortir la vérité de sa bouche, car même pour lui, elle était terriblement difficile à entendre. Voyant l'absence de réaction chez son coéquipier, Marinette ne put retenir plus longtemps ses larmes. Elle interpréta immédiatement ce silence pour un aveu. Elle sentit son coeur se serrer dans sa poitrine, et ses poumons se vider du reste d'oxygène qu'ils contenaient. Elle le fixait, les yeux écarquillés, la bouche entre-ouverte, tentant de garder son calme et de respirer l'air qui lui manquait.

- Mari ... je ... ce n'est pas ... bégaya t-il voyant la situation échapper à son contrôle.

- Tu as couché avec Chloé Bourgeois. répéta sa coéquipière comme pour se forcer à y croire.

- Et je le regrette chaque jour.

Marinette ne retint plus ses larmes qui coulèrent le long de ses joues en un flot incontrôlable, traçant de longs sillons humides et brûlants. Adrien voulut la prendre dans ses bras mais elle plaça sa main devant lui pour l'empêcher d'approcher.

- Laisse-moi, Adrien. fit-elle sèchement.

- Je peux t'expliquer au moins ?

- Il n'y a rien a expliquer conclu la jeune femme en se levant.

- Mari ...

Marinette tourna les talons et se dirigea vers la porte mais Adrien l'attrapa par le bras et l'attira vers lui, collant son torse contre son dos et l'enveloppant de ses bras comme si sa vie dépendait d'elle.

- Ne me laisse pas, tu es tout ce que j'ai ... murmura t-il à son oreille.

- C'est fini, Adrien. 

Marinette posa ses mains sur les siennes et les écarta pour se dégager de son emprise. Et sans se retourner, elle sortit du vestiaire en claquant la porte derrière elle. Adrien la regarda s'en aller et sentit son coeur se serrer avec une telle force que ses poings se crispèrent automatiquement et ses ongles s'enfoncèrent dans ses paumes. Toute sa rage s'évacua par ses poings qui vinrent s'enfoncer dans un casier, pliant le métal sous la violence du choc. Ses poings toujours enfoncés dans la porte, il se laissa glisser le long du casier pour tomber à genou. Il prit sa tête dans ses mains tandis que des soubresauts incontrôlables soulevaient sa poitrine. Les larmes coulèrent à travers ses doigts et lui brulèrent les joues avant de mourir sur ses lèvres.

Plagg sortit de son casier et s'approcha du jeune homme. Le regard inquiet, il vint se poser sur son épaule.

- Si tu veux la garder, il va falloir que tu te battes un peu mieux que ça Adrien. Ressaisis-toi ! ! dit le kwami à son maitre en tapotant son épaule.

***

Adrien pressa le pas jusqu'à l'hôtel du maire. Il passa sans encombre la sécurité à l'entrée et se hâta dans l'ascenseur jusqu'à la suite de la fille du maire. Il frappa à la porte et celle-ci ne tarda pas à lui ouvrir.

- OH Adrien ... s'étonna la blonde en voyant son camarade de classe devant sa porte.

Ce dernier tentait de contenir la rage qui l'animait mais cachait difficilement l'expression de son visage. Son visage était un mélange abstrait de colère et de tristesse que Chloé n'avait jamais vu chez lui. Il la poussa à l'intérieur et referma violemment la porte derrière lui. Chloé n'osa pas fanfaronner car son attitude la terrifiait, elle ne savait pas comment réagir face à un Adrien dans un tel état d'énervement. Tout son corps se crispa de terreur.

- Tu as tout dit à Marinette ? grogna t-il entre ses dents.

- Je lui ai donné la vidéo ... dit doucement Chloé qui n'en menait pas large.

- POURQUOI ... Pourquoi tu as fait ça, Chloé ? tentant vainement de maitriser le volume de sa voix.

- Je voulais qu'elle sache que j'avais été la première ...

- C'est quoi ton problème ? Sérieusement Chloé, j'ai toujours céder à tous tes caprices depuis qu'on est petits ! J'ai été ton ami, je t'ai emmené à cette foutue soirée, on a couché ensemble, ...  Pourquoi tu détruis tout ce qui m'entoure ?

Ses yeux étaient exorbités, ses traits tendus et le volume de sa voix déraillait dangereusement. Adrien était hors de lui et Chloé pour la première fois de sa vie regrettait ce qu'elle avait fait pour le mettre dans cet état.

- Je suis désolée Adrien, mais j'en avais marre que tout tourne autour de cette idiote de Marinette. Ca me rend folle de te voir avec elle.

- Pourquoi ? Si tu étais vraiment mon amie, tu serais heureux pour moi ! 

- Quand on était petits, tu avais promis de m'aimer toute ta vie. Tu te souviens, Adrien ?

- On avait 6 ans Chloé !

- Mais moi, je tiens encore cette promesse ...

- Et tu crois que c'est en me piégeant et en me manipulant que tu vas m'obliger à t'aimer ?

- J'ai déjà tout essayé avant, Adrien ! Tu ne me regarde pas comme tu l'a regarde elle ...

- Tu n'as rien de comparable avec Mari ...

- Mais pourquoi ? Pourquoi tu n'es pas capable de m'aimer comme tu l'aimes ??? s'emporta la blonde.

- Parce que tu n'es pas elle. Et je ne serais jamais amoureux de toi. Tu as beau avoir un jolie visage, tu es laide à l'intérieur. Tu peux bien révéler au monde entier qui je suis, ça m'est égal parce que tu m'as privé de la seule chose qui me donnait envie d'être Chat noir.

****

Marinette s'était réfugié chez Alya après avoir quitté les vestiaires. Elle était à présent dans les bras d'Alya et continuait de pleurer toutes les larmes de son corps, incapable de parler alors que de violents hoquets secouaient sa poitrine. La chemise d'Alya était à présent trempée de ses larmes, et l'apprenti journaliste se trouvait bien désemparé face à la détresse de son amie.

- Mari, je suis autant surprise que toi, et tout comme toi ça m'inspire du dégout mais Adrien n'en reste pas moins un mec, et devant une fille à poil, ils auront tous la même réaction. Arrête de le mettre sur un pied d'estale ! Ok c'est décevant mais il ne sortait pas encore avec toi donc ce n'est pas une trahison. Et ok il ne te l'a pas annoncé dès le début de votre relation mais en même temps si il avait du te faire la liste de ses conquêtes avant de sortir avec toi, je suis pas sûre que ça aurait arrangé les choses.

- Oui tu as raison Alya. Tu as toujours raison. articula Marinette entre deux hoquets.

- Bien sûre que j'ai raison. Ca fait des années que tu l'aimes en secret et aujourd'hui tu as la chance d'être avec lui. Ne gâche pas tout.

- Comment être sûre que je ne suis pas juste une nouvelle conquête pour lui ?

- Accepte de lui parler, Mari. Laisse-le s'expliquer.

Marinette rentra chez elle le coeur lourd, les yeux brûlants des larmes qu'elle avait versé et elle sentait la fatigue l'envahir. Elle grimpa difficilement les marches avant d'ouvrir la trappe de sa chambre avec peine. Elle sursauta en voyant Chat noir assis à son bureau.

- Qu'est ce que tu fais là. dit-elle sèchement.

- Il fallait que je te parle Mari ... Laisse-moi t'expliquer et après tu pourras rompre avec moi si tu le souhaites.

Chat noir s'était étranglé en prononçant ces derniers mots. Marinette ne répondit pas de suite mais la tristesse de Chat noir ne pouvait passer inaperçu et elle ressentit comme un pincement au coeur en le voyant dans cet état.

- Ca me parait correcte. Je t'écoute. fit-elle d'un ton neutre en s'asseyant sur son canapé.

- Chloé sait que je suis Chat noir. lâcha t-il.

Les yeux de Marinette sortirent de leurs orbites et sa mâchoire tomba. Elle sentait la panique l'envahir mais elle tenta de faire bonne figure. L'effet de surprise passé, Chat noir repris son explication.

- Elle a découvert mon secret l'année dernière. Je rentrais d'une mission et elle m'attendait dans ma chambre. Elle avait prétexté un exposé à faire pour tromper la vigilance de Nathalie et elle m'a surpris au moment où je redevenais Adrien. Elle garde le secret uniquement parce que je veux bien céder à tous ses caprices. Elle veut que je lui dise qui est Lady bug mais il en est hors de question évidemment... elle veut que je m'affiche avec elle pour lui permettre d'être dans les magazines poeple mais j'ai toujours fais en sorte que ça n'arrive pas ... Elle voulait que je l'accompagne à cette maudite fête, et ça, je ne pouvais pas lui refuser ...

- Et elle t'a ordonné de coucher avec elle peut-être ?  répondit Marinette en haussant un sourcil.

- Non. C'est arrivé comme ça ...

- C'est bien ce que je pensais.

- Je t'avais vu avec Nathanael le soir de la fête de fin d'année ... sur le balcon. Je l'ai vu t'embrasser. Et ... je sais pas, je me sentais tellement triste après ça ... j'avais mal au coeur et Chloé était là pour me consoler ... ensuite l'alcool m'a fait faire n'importe quoi ...

Marinette lui tournait le dos, les larmes au bord des yeux. Elle fixait la rue par delà la fenêtre de sa chambre. Rien que d'imaginer cette scène dans sa tête, elle en avait des hauts-le-coeur.

- Pourquoi tu ne m'as pas raconté ça avant que Chloé ne le fasse ?

- J'ai essayé ! Tellement de fois, Mari ... Mais j'avais tellement peur de te perdre que je ne trouvais jamais le bon moment ...

- Je croyais qu'on se disait tout, Chat noir ?

Marinette plongea ses yeux bleus dans le regard vert émeraude de son coéquipier. Il se leva et vint s'asseoir à côté d'elle.

- Je t'aime Mari. De tout mon coeur. Ne me dis pas que c'est fini, je t'en prie ...

Marinette détourna le regard. Adrien tenta dans un dernier espoir de la prendre dans ses bras. Il passa doucement ses bras autour de ses épaules, et à sa grande surprise, il ne sentit pas Marinette résister quand il l'attira vers lui. Il l'enveloppa de ses bras autant qu'il put et la serra contre lui, respirant le parfum de ses cheveux à plein poumon. Marinette ressentait les spasmes qui parcouraient la poitrine de son partenaire et l'entendait renifler. Il déposa un baiser sur sa tête tandis que Marinette posa ses mains sur son avant bras, ne pouvant retenir elle aussi les larmes qui franchissaient une à une ses paupières.

- Adrien, j'ai peur d'être une simple distraction pour toi, j'ai l'impression que je ne te connais pas et j'ai peur de me tromper à ton sujet.

- Tu n'as rien d'une distraction ma Lady ... Tu es tout ce que j'ai de plus précieux dans ma vie. Et tu me connais mieux que n'importe qui. Mais une chose est sûre, c'est que je suis loin d'être parfait ...  

***

La tête enfouie dans son coussin, Chloé pleurait toutes les larmes de son corps depuis des heures. Les mots d'Adrien résonnaient en boucle dans sa tête et la consumait de l'intérieur.

« Tu es laide à l'intérieur »

Chaque mot agissait tel un poignard dans son coeur, s'enfonçant un peu plus à chaque fois qu'elle se les répétaient.

« Je ne serai jamais amoureux de toi »

Elle ne pourrait plus jamais le regarder en face, c'était certain.

Elle avait joué, elle avait perdu.

Tout perdu.

Une silhouette s'approchait dans l'ombre de sa chambre. Une silhouette grande et élancée, vêtue d'un élégant costume violet, le visage dissimulé par un masque argenté. Sa canne heurta le sol, faisant sursauter la fille du maire. Elle écarquilla les yeux d'horreur et se réfugia au bout de son lit, le dos collé aux barreaux, observant l'intrus s'avancer lentement vers elle.

- Chloé Bourgeois. Je suis Le Papillon. Je sens ton coeur empli de tristesse et de haine. Je vais t'aider à te venger de celle qui t'as volé celui que tu aimes. Je vais t'offrir le cadeau le plus précieux que je possède. En échange tu devras me donner les miraculous de Lady bug et Chat noir.

Le Papillon s'approcha d'elle en tendant le poing ce qui eut pour effet de provoquer un petit cri de surprise chez la jeune femme, terrorisée. Il retourna lentement sa main et desserra ses doigts. Dans sa paume, se trouvait une petite boite noire. Chloé hésita un long moment avant de la saisir.

- Ouvre-là, Chloé. fit le papillon d'une voix rassurante.

Elle l'observa attentivement. C'était une petite boite en bois précieux, de couleur noire et en forme d'octogone. Elle l'ouvrit délicatement et un rayon de lumineux l'aveugla aussitôt.

- Je t'offre le pouvoir de la lumière ...  continua t-il d'une voix grave.

Chloé fut fasciné par la beauté de l'objet à l'intérieur de la boite. C'était un petit peigne en or, serti de pierres précieuses. Un petit être volant apparut devant elle au moment où elle s'en saisit.

- A partir d'aujourd'hui, Chloé, tu seras Queen Bee.

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