Je ne t'abandonnerai plus jamais
Marinette était rentrée chez elle, l'esprit encore embrouillé par la dispute qu'elle venait d'avoir avec Chat noir. Ils ne s'étaient jamais disputés comme ça. Elle avait eu tellement peur qu'il ne se se blesse en venant la sauver ... ou pire. Les larmes qui coulaient spontanément de ses yeux avaient du mal à se tarir. Mais plus elle y réfléchissais, plus elle se dit qu'elle avait été injuste avec Chat noir.
- Marinette, je trouve que tu as été dure avec Chat noir ... murmura Tikki en sortant de son sac.
- Mais j'ai eu tellement peur, Tikki. Si il avait été blessé à cause de moi, je ne me le serais jamais pardonné !
Elle entra dans sa chambre et se jeta immédiatement en arrière sur son lit, et ressentit alors une vive douleur irradier son dos. Une douleur si intense qu'elle lui arracha un gémissement, comme si on lui avait enfoncé un poignard dans l'épaule. Elle se tourna pour voir si sur quoi elle s'était allongée mais ce qu'elle vit sur sa couette était tout autre. Du sang.
- Tikki, qu'est ce qu'il m'arrive ? murmura t-elle en touchant les traces rouges sur son lit, comme pour vérifier qu'elles n'étaient pas une illusion d'optique .
Le petit kwami vola en direction de son amie et observa son dos. Elle étouffa un cri de surprise voyant la vilaine écorchure sur l'omoplate de Lady Bug qui saignait abondamment. Le sang avait imprégné sa veste et formait à présent une large tâche rouge sur le tissu.
- Mon dieu Marinette, tu es blessée !! s'affola Tikki.
Marinette s'observa dans le miroir de sa chambre. Effectivement, elle ne pouvait que croire son kwami.
- Ca à l'air sérieux, il faut que tu ailles voir le médecin Marinette ...
- Je ne peux pas Tikki, comment je vais leur expliquer cette blessure ?
Elle chercha un mouchoir et tenta d'essuyer ce qu'elle pouvait puis s'assit sur le rebord de son lit en soupirant.
- Ton costume te protège de ce genre de blessures, quand tu ne le portes pas, tu es vulnérable. Heureusement que Chat noir est intervenu, tu aurais pu ... reprit Tikki.
- Je suis vraiment trop bête, Tikki ! J'ai été injuste avec Chat noir. Je me suis mise en danger en tentant d'intervenir sans mon pouvoir, et je l'ai mis en danger par la même occasion. J'ai failli nous faire tuer parce que j'ai trop de fierté ...
- Et parce que tu avais peur pour Chat noir ... Mais tu ne peux pas te laisser aveugler par tes émotions quand tu combats le Papillon, Marinette. Il faut que tu garde la tête froide !
- Tu as raison Tikki. Et maintenant, Adrien est en colère contre moi. Je ne peux pas lui donner tort ... Tu as vu son regard quand il est parti ? Je ne l'avais jamais vu comme ça avant ...
Adrien faisait les cent pas dans sa chambre. Il était tellement en colère, il n'arrivait pas à retrouver son calme et parcourait son immense chambre de long en large.
- Ce combat, Plagg ... C'était n'importe quoi ! Marinette a fait n'importe quoi ! s'énerva le héros.
- Ne sois pas si dure avec elle Adrien. fit Plagg en finissant son fromage.
- Elle a failli se faire tuer, elle nous a mis en danger tous les deux. Et ce numéro de voltige, c'était quoi ? Elle est suicidaire ou quoi ?
- Je suis étonné de constater que pour toi toutes les prises de risques de Lady bug sont du courage, mais que toutes les initiatives de Marinette sont de la folie ... dit le kwami en levant un sourcil.
Adrien s'arrêta sur les paroles de Plagg et fixa son kwami. La prise de conscience fut plus que brutale pour lui et cela pouvait se lire sur son visage. Il était clair qu'avant de connaitre l'identité de Lady bug, il ne remettais jamais en doute ces actions, même les plus inconsidérées. Depuis qu'il savait qu'il s'agissait de Marinette sous le masque, sa confiance aveugle s'était muée en inquiétude.
Adrien n'eut pas le temps de répondre que l'on frappa à la porte de sa chambre.
- Entrez !
Nathalie poussa la porte et apparut dans l'encadrement.
- Adrien, vous avez de la visite. fit-elle d'une voix monocorde.
Il aperçut alors la silhouette de Marinette suivre celle de Nathalie. Il fut surpris de la voir porter une veste de survêtement noire par dessus ses vêtements. Mais ce qui le frappa le plus, c'était la pâleur anormal de son visage.
- Marinette ? fit-il sans masquer la pointe d'inquiétude dans sa voix.
- Bonsoir Adrien. répondit-elle timidement.
- Laissez-nous Nathalie, merci.
Nathalie hocha la tête poliment, et s'éclipsa discrètement en refermant la porte derrière elle.Marinette, qui avait retenu ses larmes pour faire bonne figure jusque là, éclata en sanglots. Adrien s'approcha d'elle et l'entoura de ses bras, plaquant sa tête contre son épaule.
- Je suis désolée Adrien, tellement désolée. sanglota t-elle.
En passant ses mains dans son dos, Adrien s'aperçu que ses vêtements étaient humides et regarda ses mains instinctivement. Elles étaient recouvertes de sang. Son coeur s'accéléra dans sa poitrine, et ses mains devinrent tremblantes.
- Oh mon dieu, Mari qu'est ce qu'il t'arrive ?
- Tu avais raison, je suis vraiment idiote.
Adrien attrapa la fermeture éclair de sa veste et lui retira sans lui laisser ajouter un mot. En observant son dos, il crut mourir d'une crise cardiaque. Une énorme tâche rouge imprégnait sa veste, collant le tissu ensanglanté à sa peau. Ses vêtements étaient déchirés à l'endroit où la tâche était la plus sombre.
- Mari, c'est moi qui suis désolé. Je n'aurais pas du partir comme ça tout à l'heure, je m'en veux de t'avoir laisser dans cet état !
Adrien retint les larmes qui s'accumulaient déjà au coin de ses yeux mais il ne put masquer son émotion dans sa voix tremblante.
- Je ne savais pas où aller alors je me suis dit que ... murmura t-elle
- Viens t'asseoir. répondit-il en la tenant par les épaules comme si elle allait s'effondrer.
Marinette s'assit sur le rebord du lit, elle essuya ses larmes d'un revers de manches en reniflant, tandis qu'Adrien lui tendit un mouchoir en papier.
- Tu as de la chance, Princesse. Durant les dernières vacances, mon père m'a envoyé faire un stage de premiers secours. dit-il en essuyant les dernières larmes de la jeune fille avec sa main.
La jeune fille lui sourit faiblement en guise de réponse. Adrien alla dans sa salle de bain et ramena une grande trousse blanche, et un verre d'eau qu'il posa à côté du lit.
- Je suis désolée pour ce que je t'ai dit Adrien, mais j'ai eu tellement peur pour toi. Je me suis emportée tout à l'heure et ....
- Non tu as entièrement raison Mari, je ne te fais passer assez confiance.
- Et tu as raison de ne pas me faire confiance, regarde ce qui m'est arrivé.
- Oublions ça, d'accord ? Je vais te soigner et tout rentrera dans l'ordre. Par contre, il va falloir que tu enlèves tes vêtements ...
Marinette rougit et hocha la tête en signe d'approbation. Elle retira sa veste avec l'aide d'Adrien, sa blessure la faisant souffrir dès qu'elle sollicitait son bras. Adrien la regardait avec tendresse et compassion, et Marinette fut soulager de voir ses émotions dans son regard, plutôt que celles qu'elles avaient vu quelques heures plus tôt. Adrien attrapa les pans de son t-shirt blanc, hésita un instant et dans une contorsion douloureuse, le passa au dessus de la tête de Marinette, laissant la jeune femme en soutien gorge devant lui. Même si ce n'était pas vraiment le moment, Adrien se sentit rougir à la vue de sa partenaire dans cette tenue. Il se racla la gorge pour tenter de se donner un peu plus d'assurance. Il s'assit à côté d'elle et observa la plaie.
- Il va falloir des points de sutures. annonça t-il en grimaçant.
Il fouilla dans la trousse à pharmacie et lui tendit deux pilules colorées et un verre d'eau.
- Prends ça, c'est contre la douleur.
Pendant ce temps, il retira délicatement la bretelle de soutien gorge qui le gênait et commença par nettoyer la plaie, non sans arracher quelques gémissements de douleur à sa partenaire. Il fouilla dans la trousse, attrapa un fil et une aiguille, chauffa l'aiguille avec briquet pour la stériliser puis tendit un gant de toilette à sa coéquipière.
- Mets ça dans ta bouche s'il te plait. ordonna t-il
Marinette le regarda étonné mais fut rassuré par le sang-froid du Chat noir. Il semblait tellement sûre de lui qu'elle ne fut pas inquiète un seul instant de se faire recoudre à vif dans la chambre d'un lycéen. Ou presque. Adrien lui raconta une histoire drôle pour lui changer les idées pendant qu'il commençait à recoudre. Les anti-douleurs commencèrent à faire effet et heureusement pour Adrien, Marinette ne gesticula pas trop malgré la douleur. Il recouvra la blessure d'un pansement. Une fois l'opération terminée, la jeune héroïne s'allongea sur le lit à plat ventre pendant qu'Adrien alla chercher un sweat dans son dressing.
- Tu veux rester là ce soir Mari ? murmura t-il en s'accroupissant devant le lit.
- A chaque fois je squatte ton lit et pique tes affaires ... répondit la jeune fille en plongeant son regard dans le sien.
Adrien lui sourit et déposa un baiser sur son front. Il remarqua que les anti-douleurs modifiaient légèrement la lueur dans son regard, et le ton de sa voix.
- Allez, assis-toi, je vais t'aider à enfiler ce sweat.
Mais l'héroïne de Paris ne semblait pas vouloir coopérer.
- Pourquoi ? Je suis bien comme ça ! D'ailleurs je vais enlever mon jean aussi.
- Non, Mari tu ne vas pas faire ça.
Mais elle ne l'écoutait pas, et ouvrit le bouton de son jean, attrapa la ceinture et se tortilla pour le retirer. Adrien la regarda faire, impuissant et bouche bée. Marinette devait délirer à cause des médicaments, il ne voyait que cette explication. Il observa sa partenaire en sous-vêtements sur son lit. Son ensemble en dentelle rose poudré mettait en valeur ses courbes parfaites. Adrien secoua la tête pour se raisonner, sa coéquipière n'était pas dans son état normal et ce n'était pas le moment de perdre la tête. Marinette se laissa rouler sur le dos et regarda Adrien, le sourire en coin et toujours cette étrange lueur dans son regard.
- Allez ça suffit, rhabille-toi maintenant. gronda son coéquipier.
Il s'agenouilla sur le lit, et l'attrapa délicatement pour ne pas lui faire mal. Il tenta de la faire asseoir mais Marinette attrapa le bas de son t-shirt et tenta de lui retirer.
- Qu'est ce que tu fais, Mari ?
- Enlève tes vêtements, Adrien.
- Hors de question.
- Allez, Chaton, ne sois pas timide !
- Tu n'es pas dans ton état normal.
Marinette s'accrocha au cou d'Adrien pour l'entrainer contre elle mais celui se dégagea. Pourtant, elle n'avait pas dit son dernier mot, elle attrapa la ceinture de son partenaire et commença à déboutonner son pantalon mais Adrien saisit ses mains pour l'empêcher d'aller plus loin.
- Arrêta ça, Mari, s'il te plait.
- Pourquoi ? Tu n'as pas envie ? demanda t-elle.
Elle lui lance un regard de défi, et Adrien s'arrêta un instant pour l'observer tout en maintenant fermement ses mains dans les siennes. Son coeur s'accéléra, et cette invitation explicite ne manqua pas d'activer d'agréables picotements dans son ventre. Ce n'est pas l'envie qui lui manquait, mais comme ça, non, il en était hors de question. Le regard brillant, elle lui adressa un sourire en coin puis éclata de rire. Adrien en profita pour s'éloigner du lit afin de ne pas subir un nouvel assaut. Il sortit de sa chambre un instant, laissant sa coéquipière se calmer et alla demander à Nathalie de faire monter son diner. Marinette avait certainement avalé les anti-douleurs à jeun, ce qui expliquait son état actuel.
- Adrien ... J'ai mal. gémit-elle.
Adrien s'assit au rebord du lit et lui caressa les cheveux.
- Tu veux bien enfiler ce sweat maintenant ? Tu vas attraper froid. fit-il d'une voix douce.
Marinette n'opposa plus de résistance et se laissa faire. Elle retrouva son calme, et le coeur du Chat noir ne risquait plus d'exploser. Il put tranquillement lui enfiler le vêtement avant que le diner n'arrive. Elle mangea ensuite quelques bouchées de son plat et s'endormit quasi-instantanément dans son lit. Adrien saisit alors le téléphone de la jeune fille en fouillant dans sa veste.
- Alya ? C'est Adrien. J'ai un service à te demander. Peux-tu faire en sorte que les parents de Marinette pense qu'elle dors chez toi ce week-end ? Elle est chez moi, ne t'inquiète pas. Elle t'expliquera Lundi. Fais-le pour elle, Alya, pas pour moi. Je ne peux rien te dire. Salut.
Adrien s'accroupit au bord de son lit et saisit la main de Marinette qui dormait déjà profondément. Il y déposa un baiser avant de poser son front dessus et de serrer ses doigts entre les siens.
- Je ne t'abandonnerai plus jamais, ma Lady.
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