Jour -40

Il ne reste plus très longtemps, avant la catastrophe. Comment faire ? Si je balance comme ça à tout le monde ce que j'ai vu, ils paniqueront. Sachant que en plus, les gens qui étaient en primaire avec moi ont raconté que j'avais été enfermée plusieurs années. J'y étais resté trois ans et alors ? Je n'y suis plus. Depuis des années. 

- Camélia, quel procédé d'écriture utilise l'auteur ? Grogne la prof'.

Je fixe le tableau où est écrit quelques vers d'un poème dont je ne connais rien. 

- C'est un poème en prose, répondis-je bêtement.

- On vient de le dire, rétorque-t-elle.

Je fixe de nouveau les phrases, je cherche une chose que je me souviens de mes derniers cours. 

- Ligne trois et quatre il y a un parallélisme.

Elle ouvre la bouche pour ajouter quelques choses mais je sais qu'elle n'aura pas le temps. 5,4,3,2,1. La sonnerie retenti. Son dring soulage mon cerveau et me fait ouvrir mon sac pour y glisser mes affaires. Je cour dans le couloir jusqu'à mon casier. J'y attrape un carnet. Je n'ai toujours aucune idée de comment dire aux gens ce qui va se passer mais il faut que j'écrive tous ce qui me passe par la tête pour réussir à réfléchir à une solution. Alors, avec un stylo violet je me met à tracer des boucles, des cercles et des barres qui ensembles forment des lettres qui elles même forment des mots. Je continue à me retourner la tête à décrire ma vision le tout en quelques secondes. Sans même m'en rendent compte, les mots ont formé le dessin parfait de la scène de mon rêve prémonitoire éveillé. On commence à me bousculer je ferme mon casier, mon sac sur le dos, mon carnet et mon crayon à la main. Et j'écris. Au fur et à mesure le croquis se détaille sans que je le veuille. Bientôt, la silhouette de la catastrophe est complète sur le fond blanc, des ombres violettes s'ajoute en s'effaçant au fur et à mesure que l'encre se vide et en dix minutes, la feuille croule d'écriture et la mine du crayon brise sous le poids de ma main qui recherche les dernières gouttes d'encre.

La seule chose que je trouve à dire est :

- Oh merde !

Tout se que je dirais de ça partira avec la destruction. Je ne peux rien n'y faire pour l'instant, il me reste quarante jours avant la fin. Quarante jours à réfléchir, à calculer, à écrire, à dessiner. Là, la prof' de français dirait que je fais une énumération mais pour moi c'est de la simple panique bien plus longue qu'une page de cahier 24 x 32 ! Ce n'est pas la réponse à une simple question mais la réponse à la survie de tout un établissement ! Que faire ? Comment le dire aux autres ? Comment leurs faire croire ce que je raconte ? Pourquoi ne pas fuir à l'autre bout du pays comme une lâche ?

Ma mère disait souvent que les choses n'arrivaient pas par hasard et que si on était là à ce moment c'est qu'il y avait une raison. Mais la quelle est la mienne ? Faire survivre un millier de gens grâce à un don qui m'a pourri la vie ? Non. Je n'y crois pas. Alors, si je n'y crois pas, comment les autres pourraient le croire ?

***

Nouveau chapitre avec un bon dans le "présent" ou "passé proche" j'espère que ça vous plait si c'est le cas on n'oublie pas le bébé like et le bébé commentaire bye !

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