7 | Cave à luxure

Monsieur m'a donné rendez-vous, à 18h30 de nouveau. Mais cette fois-ci il est venu me chercher à mon domicile.

Je le fais entrer, le temps de terminer de me préparer.

« - Vous êtes en avance.

- Un peu oui, cela ne te dérange pas ?

- Non, absolument pas. »

Je file dans la salle de bain pour me rafraîchir un peu le visage. Il fait tellement chaud en ce moment et je n'ai même pas eu le temps de prendre une douche.

« - C'est une blague j'espère ! »

Je me retourne d'un coup, me demandant avec stupeur qu'elle bêtise j'ai bien pu commettre pour qu'il soit ainsi en colère.
Mais son regard ne se porte pas sur moi mais sur ma baignoire.

« - Tu n'as pas de douche adaptée ?!

- C'est un vieil immeuble et l'agence n'a apparemment pas les moyens de faire de tels travaux.

- Ils n'ont pas les moyens de respecter la loi ? Ce n'est pas normal. Faudrait au moins te trouver un autre logement.

- J'ai fait les démarches avec ma mère il y a des années et ça n'a rien donné. Peut-être que, comme j'habite au rez-de-chaussée, je n'étais pas prioritaire.

- Peut-être, j'en sais rien, mais de là à te faire patienter des années c'est n'importe quoi. Tu n'as vraiment reçu aucune nouvelle ?

- Non.

- Ce n'est pas normal ça aussi. Il faut refaire les démarches.

- Je préfère me trouver moi-même un logement. Mais d'abord il faut que je gagne plus d'argent pour pouvoir déménager, c'est pour ça que j'attends encore.

- Mais tu ne peux pas continuer à vivre dans de telles conditions !

- S'il vous plaît... J'en ai marre d'avoir ce genre de conversation avec ma mère alors, vraiment, s'il vous plaît, ne vous y mettez pas non plus. Je sais que c'est pour mon bien mais ça va, je gère. Je n'ai pas 10 ans, je sais me débrouiller. »

Il semble mal le prendre mais je m'en fiche. C'est vraiment un sujet que je n'ai pas envie d'évoquer avec lui.
Jusqu'à présent il m'a fait me sentir juste bien, "normale", pas comme ma mère qui me rappelle sans cesse mon handicap. Je n'ai pas envie qu'il se mette à faire comme elle.
Je le sais très bien que j'ai une jambe en moins, ce n'est pas un scoop ! Mais je ne veux pas de pitié, juste du soutien dans mes décisions.

« - D'accord, mais c'est pour ton bien.

- Je le sais Monsieur, et je m'excuse de vous avoir parlé ainsi.

- Non c'est moi, je n'aurai pas dû m'énerver. Ce n'est pourtant pas mon genre de perdre mon sang-froid.

- Ça montre que vous tenez un minimum à moi, c'est mignon. »

Il sourit et lève les yeux au ciel avant de me demander de me dépêcher.

Je monte ensuite dans sa voiture et regarde le paysage défiler. La route qu'il emprunte ne me dit rien et c'est seulement au bout d'une dizaine de minutes que je me rends compte qu'il ne m'emmène pas chez lui.

Il a dû remarquer mon stress puisque sa main se pose doucement sur ma cuisse pour la caresser. Pas sensuellement, non, juste tendrement, de manière à me réconforter.

« - C'est une surprise. »

Et en effet, lorsque nous arrivons, ce n'est pas sa maisonnette de citadin qui nous attend mais une maison en pierres entourée d'arbres.

« - Elle est tellement belle ! C'est à vous ?

- Le terrain est à moi. »

Le terrain... Donc tous ces arbres qui forment une petite forêt aussi ?! Incroyable !

« - Ça rapporte tant que ça chef de chantier ? Pourquoi ne pas emménager ici plutôt que de rester dans votre minuscule maison en pleine ville, avec le bruit et la pollution ?

- Disons que j'ai hérité depuis peu de cette maison de mes grands-parents.

- Oh... Ça veut dire que... Toutes mes condoléances.

- Ne t'inquiètes pas, j'ai fait mon deuil ça y est, et puis on n'était pas vraiment proche. C'est juste que comme ma mère n'est plus de ce monde, il n'y avait que moi pour en hériter.

- Oh je... Je suis désolée...

- Non ne t'excuse pas. Et puis je vais bien, le deuil de ma mère est fait depuis des années maintenant. »

En effet il ne semble pas vraiment triste, juste un peu nostalgique de se retrouver devant cette bâtisse.

Mais pourquoi m'avoir emmené ici ?

~

Cela faisait plusieurs mois que je n'étais pas venu ici. Mes grands-parents l'avaient acheté pour y passer leurs vacances et se rapprocher de ma mère et de moi. Un peu trop tard...

Elle n'a presque pas servi et quelques rénovations sont à faire, mais je m'y vois déjà y vivre. Je voulais y emmener Ophélie rapidement car, ici, on ne sera pas embêté par de potentiels voisins. Elle pourra crier ou même rester nue dehors...
Et puis il y a une pièce en particulier de la maison que j'aménagerais bien en salle BDSM, là où j'y rangerais les quelques accessoires que j'ai et en commander des nouveaux.

De la nouveauté, encore et toujours. Ici, dans cet endroit, je suis sûr de ne pas m'ennuyer avec mes soumis.es, et la première à en profiter sera Ophélie.

Je la fais donc rentrer et visiter les lieux : la cuisine, le salon puis la chambre.

« - Je commanderai un nouveau lit, hors de question de faire quoique ce soit dans le lit de mes aïeuls.

- Je comprends, de toute façon j'aurais dit non. »

Alors elle a compris que les prochaines séances se feront ici ? Tant mieux, surtout qu'elle ne semble pas contre.

C'est surtout que tu ne lui as pas montré LA pièce secrète.

Oui mais ça ne va pas tarder.
Après la visite rapide de la salle de bain et des toilettes, je pars chercher les plats que j'ai préparés au préalable chez moi pour les manger ici.

« - Pâtes à la tomate et filet de saumon.

- Merci Monsieur. »

Le repas se passe assez bien, je l'emmène ensuite visiter les alentours histoire de se balader et de digérer un minimum avant de commencer...

« - Alors, qu'avez-vous prévu de me faire subir ce soir ?

- Que de bonnes choses rassure-toi.

- Oh mais je ne m'inquiète pas, je suis juste intriguée. »

La nuit commence à tomber et nous rentrons dans la maison. Je l'emmène dans le couloir et soulève le tapis poussiéreux qui cache une trappe. Je l'ouvre puis appuie sur un interrupteur permettant d'allumer la lumière dans la pièce sous nos pieds.

Je descends le premier pour la rattraper si jamais elle tombe. Cette foutue échelle est traître, j'ai glissé je ne sais combien de fois déjà. La réparer sera ma priorité.

« - Fais très attention. »

Et en effet vers la dernière marche elle glisse et crie un bon coup avant d'éclater de rire.

« - Merci de m'avoir rattrapé. Alors c'est ça la réelle surprise, cette cave poussiéreuse ? »

Son air malicieux me provoque mais il est vrai que cette pièce n'a rien d'exceptionnel vu ainsi.

« - Cette cave sera aménagée pour des séances BDSM.

- Une salle de torture ?

- Une salle de luxure. »

Ce qui comprend également la torture sexuelle comme elle l'a si bien deviné.

« - Je mettrai bien la grande commode avec ses nombreux tiroirs qu'il y a dans ma chambre ici, pour y ranger les accessoires. Là en plein milieu je mettrai un lit, ici un tapis et là-bas une cage. »

Je fais exprès de la regarder dans les yeux en prononçant ce dernier mot. Elle rougit et baisse la tête, gênée. Elle n'est pas encore prête pour tester ça malgré qu'elle en ait envie, cela se voit.

Mais elle reprend très vite son air faussement assuré, ne voulant pas montrer à quel point la situation la déstabilise et l'excite en même temps.

« - Et pourquoi m'avoir emmené ici maintenant puisque rien n'est encore prêt ?

- Parce que je voulais inaugurer l'héritage de cette maison le plus rapidement possible. Et pour ce que j'ai en tête, les meubles peuvent encore attendre, mais moi pas. Déshabille-toi. »

Elle s'exécute en enlevant d'abord son haut court puis son pantalon ample, avant de s'arrêter.

« - Entièrement. »

Elle finit par retirer, enfin, sa culotte et la voilà complètement nue.

Je sors le fameux foulard de ma poche, après toutes ces heures à le garder sur moi en attendant le bon moment pour le sortir.

« - Tourne-toi. »

Elle me tourne le dos comme demandé et j'installe le foulard sur ses yeux. Collé à elle, je peux sentir sa respiration s'accélérer et son corps frissonner.
J'ai d'abord cru un instant qu'elle allait refuser d'avoir les yeux bandés mais je constate que finalement elle veut bien le garder.

« - Quel est ton safeword et quand dois-tu l'utiliser ?

- C'est "rose" Monsieur et je peux le prononcer pour mettre fin à la séance si les choses deviennent trop difficiles à endurer pour moi.

- C'est ça, mais je souhaite également que tu me dise si tu n'aimes pas ce que je te fais ou fais faire, d'accord ?

- D'accord Monsieur. »

On avait déjà parlé de tout ça mais dans le doute je préfère le lui rappeler. Au moins je suis sûr qu'elle se souvient des choses les plus importantes et je n'ai pas à m'inquiéter pour ça.

Je récupère la cordelette que j'ai trouvé au fond d'un meuble et l'utilise pour attacher les poignets d'Ophélie qui se laisse gentiment faire. Je prends ensuite le tabouret et l'installe contre la poutre en bois où un crochet en fer a été enfoncé dans le bois pile à ma hauteur.

J'aide Ophélie à s'asseoir et lui retire sa prothèse. Du coin de l'œil je la voit essayer de retirer le foulard ce qui lui vaut une bonne claque sur la cuisse.

« - Ah !

- T'ai-je autorisée à le retirer ?

- Non Monsieur, mais je voulais juste aider et...

- Est-ce que je t'ai demandé de l'aide ?

- Non Monsieur.

- Est-ce que je le fais mal ?

- Non Monsieur, vous êtes même très doux.

- Alors laisse-moi te la retirer moi-même, n'ai pas honte de ça. En plus tu devrais être flattée, tu es la première soumise pour laquelle je me mets à genoux. »

Elle rit ce qui me fait grandement plaisir. Enfin elle se détend et se laisse faire complètement.
J'attache ensuite la corde au crochet et la voilà assise dos à la poutre, les poignets liés au-dessus de sa tête et les bras tendus à leur maximum. Cette tension semble l'exciter mais je lui poserai tout de même la question en fin de séance pour en être certain.

Je compte bien encore une fois faire en sorte qu'elle me dise tout ce qu'elle ressent, ce qu'elle aime ou non et ce qu'elle aimerait.
Mais pour le moment je savoure cette vue incroyable, ses tétons pointant dans ma direction et sa bouche entrouverte dont les lèvres ne cessent de me donner envie de les embrasser encore et encore.

« - Écarte les jambes. »

Elle obéit timidement, se sentant sûrement humiliée d'une telle demande. Mais si madame a pour fantasme d'être dans une cage c'est que l'humiliation doit l'attirer un minimum, il faut donc que j'en sache plus et il n'y a qu'en la poussant petit à petit à de telles pratiques que j'aurais la réponse. Je n'insisterai cependant pas si elle ne se sent pas prête.

Je m'approche et caresse sa joue de manière à la réconforter et l'encourager à continuer.

« - C'est bien, maintenant écarte davantage ma soumise. »

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