Chapitre 7 - La dure vérité
Tout à coup une musique retentit dans l'appartement qui me fit sursauter. Et le blond à mes côtés se leva en murmurant un « pas trop tôt » avant de se diriger vers la porte.
Je ne fis pas attention à ce qu'il fit une fois la porte ouverte et préféra observer un peu notre environnement. Il possède dans le côté « salon » un long canapé d'angle, une petite table basse et une grande télé écran plat, encore une fois un truc de riche. Je me demande bien ce qu'il fait dans la vie pour être installé de cette manière. Qui est ce gars ?
Lorsqu'il revint, il posa sur la table devant nous deux grands cartons plats de forme carré. Je ne comprends pas trop mais vu l'odeur j'imagine que c'est ce que nous allons manger ce soir. Je l'observe mettre un carton devant moi puis se saisir du sien avant de l'ouvrir et de saisir une part de ce que je compris être une pizza. J'en ai entendu parler, il parait que c'est bon. Je l'observe attentivement mordre dans la part, mâchouiller quelque seconde avant d'avaler. Je regarde mon carton et songe à faire de même. Maman ne pouvait jamais en acheter, nous n'avions pas les moyens... et depuis que je suis avec tante Misaki c'est... comment dire... bien différent ?
- Y'a un truc que je saisis pas. Commence-t-il.
- Hmm ? répondis-je en ouvrant mon carton.
- J'ai vu comment tu es traité là-bas. Sans parler du fait que ce job ne semble pas te convenir. Alors pourquoi tu restes ?
- Je...je n'ai pas le choix...
Tu ne peux pas comprendre... Quelqu'un comme moi ne sera jamais accepter nulle part... En moins d'une semaine je me ferai surement violer une quinzaine de fois et je me ferai marqué par des Alphas inconnu qui vont juste trouver ça drôle de s'enchainer au dernier Omega de la ville.
Je soupire. Personne ne peut comprendre, là-bas j'ai au moins une légère protection...
- Elle te tient, c'est ça ?
- Quoi ?! m'étonnais-je, manquant de m'étouffer avec mon triangle de pizza.
- Elle détient un moyen de pression pour t'empêcher de partir ? c'est quoi ?
Comment il... ?! Je me retourne vers lui, les yeux écarquillés, je n'en reviens pas.. Comment peut-il l'avoir deviné ?
Son regard carmin me désarme et je baisse les yeux. Toutes mes barrières tombent et je sens mes yeux s'emplirent de larmes que je tente tant bien que mal de contenir en moi.
- Je.. j'ai une dette... envers elle... avouais-je à demi-mot.
- Combien ?
- Beaucoup. Beaucoup plus que ce que je pourrai bien lui payer avec des clients...
- Comment t'as contracté cette dette ?
Je me tais quelque seconde. Réfléchissant. Dois-je vraiment lui répondre ? Puis-je seulement avouer comment les choses se passe à DollHouse ? Je sais que si elle apprend que j'en ai parlé j'aurai des problèmes... Mais j'ai le sentiment que je peux me fier à lui. J'ai tellement envie de lui parler, de lui dire toute la vérité.
Je baisse les yeux et commence :
- San-sans elle, je..je serai à la rue. A la merci de tous les Alphas de passage... des Yakuzas... et de tous les criminels qui trainent... Je n'aurai sans doute pas survécu...
- Elle t'a sorti de la rue, donc ?
- Non ! Elle m'a empêché d'y tomber... et ensuite elle s'est occupée de moi...
- Je ne comprends pas. A quel moment tu aurais pu tomber à la rue ?
Nous y voilà. L'histoire de mon arrivée à Dollhouse. Je n'ai jamais parlé de ça à personne, car trop douloureux pour moi d'en parler. Tellement de mauvais souvenir qui me hante, même encore aujourd'hui. Toutes les nuits je revis ce qui s'est passé à l'époque. Et à chaque fois je me réveille en larme et en sueur.
Je ne veux pas en parler.
- Je-Je veux pas en parler... s'il te plait...
Je saisis une part de ma pizza et commence à la manger rapidement pour m'éviter d'avoir à parler mais tout ne se passe pas comme prévu :
- Raconte-moi, Izuku, s'il te plait.
Sa voix. Une voix douce et mélodique mais dure malgré tout. Un ordre. Elle me tiraille de l'intérieur et me fait frissonner. Ce n'est pas sa voix habituelle, c'est sa voix d'Alphas, un ordre d'Alphas, et elle m'affecte bien plus que je ne l'aurai imaginé. J'ai l'habitude d'en entendre mais jamais je n'ai ressenti ça.
Toute les cellules de mon corps vibrent au son de sa voix et j'ai le sentiment de devoir obéir, que mon corps hurle de lui répondre bien que ce soit contre ma volonté, mais heureusement je n'ai pas ce sentiment dérangeant comme avec les autres. C'est un peu comme s'il m'avait fait prendre un sérum de vérité et que celle-ci ne demandait qu'à sortir. Et il ne fait ça rien qu'avec sa voix. Encore un des foutu avantage à être un Alphas.
- Je-je vivais avec ma mère étant petit.. Ma mère était Bêta et mon père aussi de ce que je sais... Je suis une anomalie génétique et on l'a su très tôt, bien avant que mes phéromones ne le révèlent officiellement... Elle a vite compris que ce serai compliqué pour moi dans ce monde sans Omega... Alors elle a effacé toute trace de mon existence, elle m'a caché du monde, on a déménagé un nombre incalculable de fois et je faisais l'école par correspondance faisant croire que j'étais un enfant malade qui ne pouvait pas sortir.. C'était dur, mais on était heureux tous les deux... Mais un jour on a reçu une lettre, quelqu'un avait découvert ce que j'étais, j'avais près de huit ans à l'époque. On a déménagé mais ça ne les a pas arrêtés.
- Qui ?
- Je ne sais pas vraiment. Un groupe d'Alphas criminel qui en avait après moi. On se croyait en sécurité, maman avait tout fait pour me protéger, mas ça n'a pas suffi. Une nuit ils ont attaqué notre appartement. Ils étaient armés jusqu'aux dents et ils ont tout détruit. Ma mère a été blessé mais on a réussi à s'enfuir. Elle m'a emmené voir sa sœur, Misaki pour lui demander de me cacher quelque temps, le temps que ça se calme... Je me souviens qu'il faisait noir cette nuit-là et les rues n'étaient éclairée que par la lumière de la lune. Lorsqu'elle m'a laissé avec Misaki, je l'ai regardé partir en direction de la voiture, Elle voulait retourner à l'appartement pour une raison qui m'échappais à l'époque, mais là, dans la rue j'ai vu un éclair orange éclairer la rue pendant une fraction de seconde accompagnée d'un bruit sourd, et l'instant suivant j'ai vu ma mère s'effondrer au sol.
Le silence dans la pièce est assourdissant, il m'écoute avec attention alors que je suis plongé malgré moi dans ce récit morbide de ma vie passée. Je contiens comme je peux les larmes qui menace au bord de mes yeux.
- J'ai hurlé en la voyant tomber. J'ai voulu la rejoindre mais Tante Misaki m'en à empêcher. C'est à ce moment qu'on a vu maman se redresser et s'asseoir au milieu de la rue. Mais les hommes qui nous avait attaqué sont venu l'entourer et m'ont appelé, me demandant de les rejoindre et de leur obéir et qu'en contrepartie ils ne la toucherai pas, qu'elle resterai en vie. J'ai pleuré et crié mais Tante Misaki m'a retenu d'y aller. Elle les a empêchés de m'emmener avec eux. Mais pour se venger ils ont tué ma mère, d'une balle dans la tête. J'ai vu ma mère s'écrouler dans une mare de sang, alors qu'autour ces ordures rigolaient, promettant qu'ils viendraient me chercher un jour. Ils sont partis mais moi je suis resté chez ma tante à Dollhouse, car ici personne ne peut m'atteindre, la réputation de Misaki tient à distance ceux qui m'en veulent. Je n'étais jamais sorti jusqu'à ce soir.
Son regard, qui jusqu'à présent était posé sur moi, tombe en direction de notre dîner qui doit sans doute être froid à présent. Et je me sens libéré, j'ai fait ce qu'il m'a demandé. Mais la sensation de libération laisse place rapidement à de la colère. Il m'a manipulé. Comment a-t-il pu me faire ça ? M'imposer sa volonté ?! Je le croyais différent des autres...
Tout à coup, je me retrouve pris au piège au creux de ses bras, il me serre contre lui et niche sa tête dans mon cou. Qu'est-ce qui lui prends ?! Sa peau est chaude et une aura réconfortante nous entoure, comme une bulle de bien-être, rassurante alors que son odeur s'adoucit, devenant plus...sucrée. Je me laisse aller et me détend avant de poser moi-aussi ma tête contre son épaule et de participer à cette étreinte.
D'un coup, je sens une légère humidité sur mon épaule. Est-ce qu'il...pleure ? Pour moi ?
- Je-Je suis désolé... Lâche-t-il en chuchotant.
- Ne m'oblige plus à faire ça, s'il te plait... dis-je suppliant.
Il s'écarte et me regarde, à la fois surpris et déconcerté. Il ne semble pas comprendre de quoi je lui parle.
- De quoi tu parles Izuku ?
- De ta voix. Je sais que je n'ai aucun droit de te demander ça mais.... Ne m'oblige plus à t'obéir par la force... s'il te plait... C'est très...dégradant...
- J'ai fait quoi ?!
Il sursaute et se recule un peu plus, m'observant complètement perdu. Attends, il ne comprend vraiment pas ? Ne sait-il pas qu'un Alphas peut imposer sa volonté à un Omega en prenant une certaine intensité de voix ? Il me regarde comme si je lui avais dit que je venais en fait de Saturne.
Je lui explique alors de quoi il s'agit et effectivement il ne semblait pas au courant. Il s'excuse encore une fois, m'assurant qu'il n'avait aucune intention de m'infliger ça de nouveau. Comprenant qu'il ne l'a pas fait intentionnellement, je ne lui en veux plus. S'il ne connaissait pas l'existence de cette capacité, il ne pouvait la découvrir qu'en compagnie d'un Omega...comme moi.
Pour se faire pardonner il décide changer de sujet avant d'éteindre les lumières et de mettre un film, le dernier sortis de notre star favorite à tout les deux. Nous mangeons tranquillement en regardant cette merveille mais, un fois repus, je sens la fatigue me gagner. Je laisse tomber ma tête contre l'épaule du blond, inspirant son odeur et sombre dans les méandres sans fond du monde des rêves, un monde calme et serein. Je ne me souviens plus de la dernière fois que j'ai eut droit un repos sans rêves, et surtout, sans cauchemar...
Mais au but d'un certain temps je sens que je bouge doucement. J'ouvre un œil et devine à ce que je discerne que Katsuki me porte dans ses bras. Je grommelle quelque chose en dormant à moitié et je vois qu'il me sourit. Il m'emmène je ne sais pas où et je n'ai pas la force d'y réfléchir. Je suis bien dans ses bras. C'est doux. Chaleureux. Je ne veux pas les quitter...
- Maman non !
- Ne bouge pas Izuku ! N'avance pas !
- Mais maman... ! Ils.... !
- Je t'interdis de venir ! Misaki fais quelque chose !
Je ne connais pas cette dame mais elle me tient fermement être ses bras. Mais je ne veux pas ! Laisse-moi aller aider maman ! Ces monsieurs sont dangereux ! je veux pas la laisser avec eux ! Je veux être avec maman !
- Aller vient par-là, p'tit Omega ! Si t'es un gentil garçon, ta mère ira bien, c'est promis !
Ils rigolent. Pourquoi ? Je ne comprends pas. Qu'est-ce qui a de drôle ? Et pourquoi la dame au cheveux noir ne veut pas me lâcher ? Pourquoi je ne peux pas aller retrouver maman ?
Je tends le bras pour attraper sa main. Donne-moi la main maman ! Rentre avec moi ! Pourquoi tu restes assise par terre ? Pourquoi tu te tiens l'épaule ? Pourquoi ton chemisier est tout rouge ? Pourquoi ils nous en veulent ? Qu'est-ce que j'ai fait de mal ?
Un deuxième éclair illumine la rue.
Je me réveille en sursaut. Je suis en sueur et j'halète. J'ai du mal à respirer, la peur nouant mon estomac et l'air ayant quitté mes poumons. Chacun de mes muscles sont sous-tension comme si quelque chose risquait de mon tomber dessus à chaque instant. Je me sens comme une proie acculée par le prédateur et dont le moindre mouvement pourrait signé la fin. Je m'assois au centre du lit, les genoux ramenés contre moi, la tête contre mes genoux et je tente comme je peux de reprendre mes esprits. J'inspire et expire doucement tentant de calmer ma respiration pour atténuer cette crise d'angoisse.
Chaque nuit, c'est la même chose et chaque nuit j'ai toujours autant de mal à m'en remettre. Chaque nuit, je revis la mort de ma mère. Chaque nuit je revis le début de mon cauchemar.
Lorsque la peur laisse finalement place aux larmes, je me lève. J'ai l'habitude de pleurer. Je les essuis du revers de la main et regarde autour de moi, ma crise semblant s'être assez calmée pour reprendre mes esprits. Je suis seul, dans l'obscurité de la chambre de mon hôte. Où est-il ? Pourquoi n'est-il pas dans son lit ? Peut-être ne dort-il pas...
Décidant d'aller bire de l'eau à la cuisine, je sors de la chambre et me dirige vers la cuisine. Je prends un verre sur le bord du lavabo et prends de l'eau au robinet. Alors que je commence à boire je sursaute en entendant un grognement derrière moi. Je me retourne et, la faible luminosité des appareils électronique allumé me permettent de deviner une silhouette allongée sur le canapé où nous étions tout à l'heure.
Je finis mon verre d'une traite et le pose avant de m'approcher du salon. J'avance doucement jusqu'au canapé et m'accroupit devant lui. Je l'observe dormir pendant de longue minutes, assis à même le sol, devant le visage magnifique de cette personne que je ne comprends pas encore.
A ses cotés, je suis de nouveau plongé dans cette bulle de bien-être et de sécurité. Je ne ressent ça qu'avec lui et je n'ai pas ressenti ça depuis maman. C'est tellement agréable...J'ignore complètement pourquoi je me sens si bien à ses côtés. Il est bien le seul Alphas en ce monde en qui je pourrais avoir, ne serait-ce qu'un tout petit peu, confiance.
Lorsque le sommeil me gagne à nouveau, je ne résiste pas et me laisse emporter, toujours assis au sol, près du blond.
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Je suis en retard désolée, j'ai été très prise hier ^^'
Bon comme promis, dans ce chapitre on en apprends un peu plus sur la vie de notre cher Izuku qui n'a pas eut une vie facile le pauvre... Pas d'existence officielle, toujours obligé de vivre caché et de fuir pour sa sécurité avec sa mère, (d'ailleurs pensez-vous qu'Inko, mère célibataire avec un enfant particulier puisse s'occuper et cacher Izu vraiment seule ou a-t-elle eut de l'aide ? hihihi mystère !), puis il a vu sa mère se faire tuer devant lui le jour où il est arriver à DollHouse, endroit qui devait être une simple planque à la base... Misaki a protéger Izuku... Vous la détestez toujours autant ? xDD
PS: le chapitre suivant étant assez court, lundi je risque de publier deux chapitres du coup pour compenser ^^
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