Chapitre 12 - Confession nocturne
Je l'observe chanter cette chanson qu'il a lui-même choisit. Il chante, les yeux fermés ressortant toutes les émotions qu'il a en lui, les exposant aux yeux de tous mais comprise uniquement par moi. Chaque vibration, chaque tressaillement dans sa voix me donne des frissons. Et à chaque fois qu'il ouvre les yeux, ceux-ci se posent d'instinct sur moi et je vois dans ces prunelles d'émeraude tout ce qu'il ressent, tout ce qu'il a en lui et tout ce que j'ai besoin de savoir.
Ses mots ne font que confirmé ce que je pensais déjà. Il est hors de question de m'éloigner de lui, peut importe la raison. Pour une raison qui nous est toujours aussi obscure, il n'est pas envisageable de s'éloigner l'un de l'autre alors qu'on ne se connais que depuis une poignée de jours. Nous avons chacun sur l'autre, même si cela me peine de devoir l'avouer, une influence indéniable. Je le pousse sans cesse au-delà de ses limites, le poussant à sortir, à sociabiliser, à reprendre en main les rennes de sa vie alors qu'il m'enseigne le lâcher prise, le self-contrôle et la douceur à travers toutes ces émotions qui me submergent en sa présence.
Il n'aura pas fallu longtemps avant que l'on développe chacun de notre côté une certaine forme de dépendance à l'autre.
Alors que sa chanson se termine, ses yeux se posent une nouvelle fois sur moi avec une douceur infinie. Mais lorsque d'un coups la foule s'emballe et l'acclame pour une autre chanson, il perd toute sérénité et panique. Je le vois regarder de tous les côtés, commençant à perdre pied. Il a fait ce que je lui ai demandé et c'est déjà bien assez pour ce soir, je vais le faire descendre et faire taire les abrutis de cette foule hystérique.
Mais alors que je fais un pas en direction de la scène pour le retrouver, quelqu'un me retient par le bras. Je tourne la tête et découvre ma mère, les yeux emplis de larmes, la tête basse. La dernière fois que je l'ai vu dans un tel état j'étais gamin. Elle n'a jamais voulu me dire pourquoi elle pleurait ce jour-là.
- Qu'est-ce... ?
- Katsuki... Fais-moi une promesse...
Une promesse ? Mais qu'est-ce qui lui arrive ? Ça ne lui ressemble pas. Je ne sais pas ce qui a pu la mettre dans cet état, mais ça doit être important. En temps normal je me serai dégagé en criant mais je prends sur moi et me retourne pour lui faire face, écoutant ce qu'elle a à me dire.
- Vous allez quitter la soirée, n'est-ce pas ?
- Ouais. Izuku doit être crevé. Qu'est-ce que tu veux ?
- ...promet moi une chose mon fils.
Je fronce les sourcils, qu'est-ce qu'elle va bien pouvoir me sortir ?
- Protège-le. Protège Izuku. Si vous êtes aussi proche que je le pense, il aura besoin de toi. Mais fais très attention à toi. Ça pourrai être dangereux.
Quoi ?! Mais qu'est-ce qu'elle raconte ? J'ai l'étrange impression qu'elle a compris notre situation mais c'est impossible, mes parents sont tous deux des Bêtas, ils ne peuvent donc pas sentir l'odeur de Deku. De plus rien ne laisse paraitre sur lui son statut, hormis éventuellement sa timidité mais certains Bêtas le sont bien plus que lui. Et dans notre société d'aujourd'hui personne ne peut imaginer rencontrer un Omega comme l'on parle à son voisin en le croisant dans la rue, puisqu'ils ont tous disparu depuis plusieurs décennies. Alors.....comment aurait-elle pu comprendre qui il est vraiment ?
- Evidement que je le protégerai ! Qu'est-ce que tu crois !
Je fais mine d'être énervé mais je me sens plutôt anxieux. Comment peut-elle savoir ? Mais le sait-elle seulement ? Et si elle a compris, d'autre dans cette salle auraient-ils pu comprendre ? Nan, c'est sûr que non. Rencontrer un Omega est quelque chose de bien trop imprévisible pour que ce soit quelque chose à laquelle on pense immédiatement.
Cependant, je ne veux pas prendre de risque. On va rentrer. Maintenant.
Je reprends mon ascension en direction de la scène.
- Allez Izu ! Une autre ! Tu peux faire ça pour nous nan ? s'écrie alors le Pikachu au fond de la scène.
- Mai-Mais je..heuu... !
- Nan ! Ce sera tout pour lui ce soir ! m'écriais-je à mon tour.
Des cris de protestations et de mécontentement s'élèvent dans la pièce. Ça me fait rire. Je vais m'amuser. Hors de question de vous le laisser plus longtemps !
- Hey ouais c'est fini bande de débile ! je ramène ce p'tit prodige chez moi alors démerdez-vous pour vous occuper le temps de la soirée ! vous avez qu'à faire une scène ouverte !
Et sur ces bonnes paroles j'attrape le nerd et le jette sur mon épaule. J'entends un petit cri étouffé en guise de protestations mais rien de plus. En descendant de la scène j'aperçois mes parents nous observant d'un air amusé alors que mon père tient ma mère dans ses bras, sa tête blonde posé contre l'épaule de mon paternel.
Je fronce les sourcils et continue mon chemin droit devant. Je ne repose Deku au sol que lorsque nous sommes enfermés dans l'ascenseur. Une fois les pieds à terre, il me jette un regard hésitant et je constate que ses joues ont prise une couleur proche du cramoisi et ça me fait rire intérieurement. Il est surement gêné de la façon dont nous sommes partis.
- C'est pas drôle. Me lance-t-il.
- Si. Ajoutais-je en me retenant de rire.
Je peux l'entendre grincer des dents d'ici et ça m'amuse un peu plus.
Une bonne demi-heure plus tard nous sommes de retour à mon appartement. J'ouvre la porte et entre suivis par mon invité. Je lui jette un coup d'œil et remarque qu'il regarde autour de lui et ses yeux pétillent comme s'il découvrait l'endroit pour la première fois.
- Qu'est-ce qui a ?
- Je ne pensais pas que ma tante me laisserai revenir ici vu la crise de nerf qu'elle a fait la dernière fois.
- Ouais mais j'ai des arguments qu'elle ne peut refuser.
- Je comprends mieux maintenant... Cet appart et cet argent que tu dépense pour moi...
- Ouais mais va pas te faire des idées hein, cet argent je l'ai gagné en travaillant. Mes parents me font pas de cadeaux sur ce plan.
- T'es un Bakugo... Le fils prodigue du couple d'avocat les plus influent de toute la ville. Pourquoi tu ne me l'as pas dit ?
- T'aurai paniqué. Comme ce soir. Peut-être même pire.
- C'est pour ça que tu n'as rien dis à ma tante le soir de la vente ! Quand elle t'a demandé ton nom !
- Elle n'avait pas à le savoir et elle m'aurai empêcher de te voir.
- Mais ça ne t'a pas empêché de la menacer pour autant.
- C'pas faux.
Il rigole doucement. Faire des joutes verbales avec cette femme est un jeu d'enfant mais je m'amuse énormément à chaque fois.
Je lui explique alors qu'il connait la maison maintenant, il peut s'installer et se mettre la télé s'il le veut car, pour ma part, je m'en vais prendre une douche. Je laisse subtilement entendre que s'il veut m'y rejoindre, je ne suis pas contre et je le vois prendre cette si jolie couleur cramoisie.
Je m'éloigne alors en direction de ma chambre laissant délibérément la porte grande ouverte. Je vais dans la salle de bains, laissant encore une fois la porte entre-ouverte et me déshabille. Je rentre dans la douche et fais couler l'eau chaude sur ma peau. Je passe la tête sous le jet quand un bruit à l'extérieur attire mon attention. En écoutant attentivement, j'entend des murmures et en me concentrant je peux sentir malgré la vapeur dans la pièce cette odeur de pin citronnée que je connais bien maintenant. J'en déduis alors que Deku se tient de l'autre côté de la porte, prêt à entrer mais trop nerveux pour le faire. Et je note aussi dans un coin de ma tête que ses suppresseurs ne font déjà plus effet.
J'entends la poignée qui grince sous la prise nerveuse qu'exerce sa main mais avant que je ne puisse réagir l'odeur et les murmures disparaissent, me laissant seul. Je souffle. Il a confiance en moi mais ce qu'il a pu vivre par le passé le hantent encore assez pour l'empêcher de vivre comme il le veut. J'aimerai qu'il extériorise et exorcise les démons qui le tourmentent encore après toutes ces années. Et vivre dans ce bordel avec sa tante et une vingtaine de fille ne doit pas vraiment l'aider à avancer. C'est pour lui une prison où il est vital de rester caché pour sa survie, mais je veux lui montrer qu'il a d'autres options. Et que je peux être l'une d'elles.
Lorsque je termine ma douche, je me sèche rapidement et enfile un boxer et un simple short avant de rejoindre mon invité dans le salon. Mais en sortant de la chambre une bonne odeur d'épice m'emplit les narines et je rejoins la cuisine d'un pas rapide. En arrivant devant je me rends compte que Deku a enfilé mon tablier noir de cuisine et travaille derrière les fourneaux, complètement concentré. Il a d'ailleurs changé de vêtement, portant désormais des vêtements plus confortable que le costume de ce soir. Des fringues à moi encore. Mais j'aime bien qu'il les porte.
- Ça sent bon.
Il sursaute et se retourne. Je vois dans ses yeux de nouveau de la panique et de la gêne. Il regarde autour de lui, puis le tablier, moi puis le plafond en se grattant l'arrière du crane. On dirait un gosse pris en flagrant délis de bêtise.
- Désolé... heu... je.. euh... Bah... J'ai regardé dans tes placards et je me suis dis que je pourrais te faire quelque chose.. pour te remercier de tout ce que tu fais pour moi...
- T'étais pas obligé tu sais.
Je m'approche de lui et l'attrape par les hanches pour le rapprocher de moi. Lorsque il se trouve assez près pour que mon torse et le sien se frôle, je glisse mes mains dans son dos, le piégeant contre moi. Je chuchote, mes lèvres frôlant les siennes.
- Je te l'ai déjà dit, je fais tout ça par plaisir, pas par pitié.
Il me regarde, ses yeux trahissant un désir d'avoir plus de contact ainsi que de la peur. Mais il est hors de question de le forcer à quoi que se soit, s'il doit se passer quelque chose de physique entre nous alors ce sera parce qu'il l'aura décidé. Pas autrement.
Je l'embrasse tendrement sur la joue et m'éloigne avant de faire une connerie pour aller voir ce qu'il nous a concocter. Je devine alors des pâtes bolognaises. Pas très japonais tout ça, mais ça me va. Avec un peu de piment ça va passer.
- Pou-Pourquoi ?
- Pourquoi quoi ? répondis-je sans me retourner.
- Pourquoi tu t'approche de moi puis tu t'éloignes ? Je.. je ne comprends pas... Tu es le seul à faire ça avec moi...
Je me fige. Il n'a toujours pas compris ? Que je me retiens pour lui ? Que je contiens en moi tout mes instincts qui me hurlent de lui arracher ses vêtements pour le faire enfin mien ?
Je me retourne pour lui faire face.
- T'as pas une petite idée ?
- Non... Je.. je ne connais aucun autre Alphas qui agit comme ça...
- Je ne suis pas un de tes clients, il est hors de question que je me jette sur toi comme un animal affamé cherchant à se rassasié, et ce, même si j'ai envie de toi à chaque instant que nous passons ensemble.
Je me rapproche de lui, le faisant reculer jusqu'à ce que ses fesses heurtent la table derrière lui. Je pose alors mes mains sur la table, de chaque côté de ses hanches, le bloquant entre moi et la table. Il déglutit difficilement et je serre les dents pour me contenir.
- J'ai même terriblement envie de toi, surtout quand tu te mords la lèvre comme en ce moment. Mais je ne te toucherai pas sans ton consentement. Alors je vais être très clair, si un jour il doit se passer quelque chose entre nous, je veux que ce soit parce que tu l'as voulu, parce que tu me l'as demandé, parce qu'on a envie tout les deux. Pas pour une question de se soulager ou à cause des phéromones. Ok ?
Il hoche doucement la tête et on sursaute tous les deux lorsque les poêles sur le feu nous rappellent à l'ordre.
Suite à ça, la soirée se passe tranquillement. On mange devant la télé en regardant un énième film d'All Might, notre acteur préféré, tout en débattant sur les choix scénaristiques des producteurs du film.
Mais au bout d'un certain temps, comme la dernière fois qu'il est venu chez moi, il finit par s'endormir la tête sur mon épaule. J'attends que le film se termine puis je le prends doucement dans mes bras pour aller l'installer une nouvelle fois dans mon lit.
Je le recouvre avec la couette et allume une petite lumière le temps de l'installer confortablement. Je n'ai pas pris le risque de le déshabiller, de peur de le réveiller.
- Hmm... Kacchan...
- Hmm ?
Ah, il s'est donc réveillé ? Curieux, je me retourne vers lui et constate que ses yeux sont toujours fermés et il semble profondément endormis. J'ai peut-être rêvé. Je vois ses sourcils se froncer comme s'il avait vu quelque chose de déplaisant.
- ...Je veux pas... Les laisse pas....me....
Il parle en dormant ? Ça c'est une chose que j'ignorais. Après tout la dernière fois je ne suis pas resté avec lui pour le savoir. Et au final, c'est lui qui est venus me retrouver dans le salon. Peut-être que je devrais rester avec lui cette fois...?
- Personne ne te fera de mal tant que je serai là, Deku.
Je sais pourtant qu'il dors et donc qu'il n'entends pas ce que je lui réponds, mais c'est plus fort que moi. Etrangement, son visage semble s'apaiser après ma réponse. Il ne bouge pas et respire toujours aussi calmement. Je prends la décision de m'allonger à ses côtés pour le regarder dormir. Je passe doucement mes doigts sur ses cheveux.
- ... Me laisse pas... m'abandonne pas... Pas toi aussi...
- Je serais toujours là Deku.
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Ouiii encore en retard je sais ! Mais c'est à cause de toutes ces fêtes de fins d'années !!
Bref, me revoilà ! Bon j'avoue qu'il ne se passe rien de très palpitant dans ce chapitre mais je le trouve particulièrement mignon. Et vous ? Ce chapitre vous a plu ? ^^
Dans le chapitre suivant: Un petit aperçu de la vie de notre Omega dans la maison de passe. Mais ce n'est pas tout....Tout va se compliquer ! Car un Alpha connaît l'existence d'Izuku et compte bien le retrouver. Qui est ce groupe qui s'en sont pris à Inko dans le passé ? Pourquoi ?
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