I. UNE SURPRISE APPELÉE NELLY
Elle trouvait ses poupées si belles.
Toutes d'un teint de porcelaine et si joliment vêtues de robes aux couleurs délicates, elles arboraient des visages fins semblables et différents à la fois. Les autres disaient qu'elles étaient hideuses, mais Aylin les voyait différemment. Etait-ce si important qu'il manque un œil à cette petite brune, ou que sa voisine n'ait plus de mains ? Elles étaient toutes amochées, certes, mais ça ne touchait en aucun cas à leur beauté. En particulier cette poupée aux cheveux blonds ternes et à moitié arrachés, aux prunelles luisantes mais sans vie, et au sourire transformé en rictus indécollable à cause de l'allure générale de l'objet dans sa robe toute tâchée et déchirée.
Cette poupée lui faisait étrangement penser à Alyssa... Pas que physiquement, mentalement aussi. Elle n'était pas très bavarde, mais Aylin l'entendait parler quelque fois ; et elle s'exprimait beaucoup comme Alyssa. Quand cette dernière la contrariait, Aylin punissait sa poupée-Alyssa en la frappant contres des meubles ou en la brutalisant à mains nues. Ce mauvais traitement a petit à petit endommagé l'objet, jusqu'à lui retourner un œil dans son orbite et arracher un bras.
Mais maintenant, ça allait. Maintenant, sa grande sœur n'était qu'un souvenir. Un souvenir de plus en plus lointain, tout comme celui de sa famille. Une mère disparue, un père décédé, et une sœur internée. Décidemment, Aylin était la seule à être parfaite.
Mais tu l'as tué.
Quelques fois sa conscience la rattrapait et la faisait questionner certains de ses actes – des actes parfois pas très judicieux dont l'étendue des conséquences était effrayante. Mais ce n'était pas sa faute. Ils l'avaient poussée à bout. Maman, pouf ! Disparue comme si elle n'avait jamais existé. Papa ne s'occupait plus d'elle, il était trop occupé à disjoncter dans son bureau pour jouer avec sa fille. Et grande sœur Alyssa se croyait tout permis seulement car elle était l'aînée. Ce n'était pas juste ! Pourquoi n'y avait-il soudain plus personne pour elle ? Pourquoi Aylin devait être celle à souffrir ? Ce n'était pas juste.
Il n'y avait qu'une personne à ne l'avoir jamais laissée tomber. Finn.
Mais toi, tu l'as abandonné.
Aylin se donna un coup à la tête pour faire taire cette petite voix insolente qui habitait son crâne. Bien sûr qu'elle ne l'avait pas laissé tomber ! Finn était la dernière personne dont elle aurait voulu se séparer. Mais après cette nuit-là, celle qui a bouleversé l'existence de plus d'une personne, tout se passa vite. Aylin fut évacuée vers l'hôpital pour une visite médicale immédiate. Alyssa lui avait écorché le bras durant son excès de folie. Mais dans l'ensemble, Aylin allait bien. Plus de peur que de mal. Tout de suite après, les policiers la sollicitèrent à leur indiquer les faits exacts de la soirée. Alors elle voila ses yeux d'un regard troublé et habilla sa voix d'un ton angoissé avant de donner une réponse aux mots choisis avec soin. Elle raconta la vraie histoire en y changeant seulement un détail : le rôle de chacune d'elle et sa sœur dans la tragédie. Pas inquiète le moins du monde, elle patienta en sirotant une boîte de jus le temps que ses grands-parents aillent appuyer son témoignage.
Le lendemain, elle n'alla pas à l'école. Finn a dû se sentir seul. Mais elle n'avait pas le choix, elle n'avait pas son mot à dire. Ses grands-parents ne savaient que faire d'elle. Ils s'efforçaient de se montrer compatissants, mais Aylin savait qu'en réalité ils n'en avaient cure d'elle. Elle s'en fichait pas mal. Si elle l'avait pu, elle les aurait tués eux aussi car ils étaient méchants. Peut-être qu'elle envisagerait de le faire après quelque temps ?
Hihihi, tu recommences ! se moqua la voix.
- La ferme !
Aylin secoua la tête et tenta de se concentrer de nouveau sur sa valise. « Pas d'école aujourd'hui ! Tu dois te reposer après la nuit mouvementée que tu as vécue. Après ça, tu devras préparer tes affaires car nous avons quelqu'un à te présenter ». Ses grands-parents ne lui avaient donné aucun indice, alors Aylin se contenta d'obéir en trépignant d'impatience de découvrir de qui il s'agissait.
Aylin fourra sa robe préférée au dessus de ses autres pièces vestimentaires. Elle aurait aimé y rajouter sa collection de poupées au complet, mais l'une d'entre elles – sa poupée-Alyssa, sa favorite – était restée dans la boîte... La boîte ! Elle était enterrée à l'arrière du jardin. Aurait-elle assez de temps pour aller la chercher avant l'arrivée de son invité surprise ?
- Aylin !
La voix rauque et désagréable de son grand-père était parvenue d'en bas, l'appelant à descendre. Tant pis pour la poupée, Finn saura s'en occuper. Aylin se rua vers les escaliers, le cœur cognant dans sa poitrine. Tout ce mystère lui remplissait les veines d'adrénaline, comme quand elle avait versé les quelques grammes de cyanure dans le verre de son père avec qu'une seule idée en tête. Des messes basses lui parvenaient aux oreilles depuis le rez-de-chaussée. Qui sait ce que l'avenir lui réservait ?
Aylin dévala les marches, manquant dégringoler par deux fois. Elle s'arrêta net une fois arrivée en bas, quand son cœur rata un battement en même temps que le suspense fut enfin rompu. Une femme était debout dans le hall d'entrée. De taille moyenne, elle se tenait mains jointes, un sourire nerveux plaqué sur son visage rayonnant.
Maman ?
Aylin resta figée un instant. Comment sa mère pouvait-elle être là ? Tout ce qu'elle savait à son sujet tomba alors en miettes. Les événements troublants du passé n'étaient-ils donc que cauchemar dans ce qu'elle croyait être réalité ? Mais en regardant mieux, la femme semblait plus jeune et ses traits différaient légèrement du visage qu'Aylin connaissait par cœur. Elle revint alors à elle-même quand elle comprit qu'il ne s'agissait pas de sa mère.
- Coucou, Aylin.
La voix douce et le sourire rassurant de la femme ressemblaient confusément à ceux d'Amelia, et Aylin dû se répéter une fois de plus que ça ne pouvait pas être sa mère.
- Je m'appelle Nelly, se présenta la jeune femme.
Elle fit un pas hésitant vers Aylin, laquelle ne bougeait pas d'un pouce.
- Nelly Reid, je suis...
Mal-à-l'aise, elle ne put que bredouiller difficilement.
- Je suis la sœur d'Amelia, je suis donc... Ta tante.
Aylin eut un léger mouvement de recul agrémenté d'un voile de scepticisme dans le regard, et Nelly comprit qu'elle n'avait jamais entendue parler d'elle. En effet, ni Aylin ni Alyssa n'avaient connaissance d'une tante. Elles avaient passé leur vie entière à ignorer que leur famille était plus large qu'elles ne le croyaient.
- Ma... tante ?
La petite voix d'Aylin sembla attendrir Nelly.
- Oui. Je sais que te l'annoncer comme ça est brusque, mais...
Sa phrase resta en suspend.
- Je ne savais pas que j'avais une tante, affirma Aylin d'une voix dubitative.
- C'est vrai ? Eh bien, je suis ici aujourd'hui pour faire connaissance avec toi.
Nelly garda ses yeux d'une couleur perdue entre le vert et le noisette rivés sur le visage de la petite, guettant une réaction.
- Pourquoi ?
Nelly sursauta légèrement. Elle ne s'attendait pas à une réponse si... brusque.
- Eh bien... Je suis de ta famille, alors... Alors...
- Vous êtes de ma famille mais pourtant ma maman ne m'a jamais parlé de vous.
William, particulièrement de mauvais poil, vint mettre un terme à cette petite discussion.
- Aylin, combien de fois dois-je te répéter de te montrer polie envers les adultes ?
- Je ne dis rien de malpoli, je dis juste la vérité.
- Cesse donc de...
- Allons, ce n'est rien !
Nelly fit son possible pour repousser le grand-père mais celui-ci ne se calma pas.
- Vous devez partir, trancha l'homme.
- Quoi ?
Aylin promenait son regard sur les trois adultes qui lui faisaient face.
- Avec elle ? Partir où ?
Nelly n'eut pas le temps d'expliquer que Jane s'incrusta.
- Tu auras des explications plus tard, pour l'instant le temps presse.
Aylin décrocha le regard de sa grand-mère et passa outre les autres.
- Oui, bien sûr, pesta la petite. Toujours à vouloir se débarrasser de moi. Vous rêviez de ce moment, n'est-ce pas ? Eh bien voilà, je m'en vais !
Elle s'en alla par la porte d'entrée, n'attendant personne.
- Sale petite effrontée, cracha le vieil homme entre ses dents.
Nelly n'aimant point l'hostilité du couple leur adressa un au revoir et partit à la poursuite d'Aylin. Une fois ses bagages empaquetés dans la voiture qui les attendait au dehors, Nelly et Aylin s'installèrent à l'arrière du véhicule qui ne tarda point à démarrer.
- Est-ce que ça va ?
Aylin se détourna de la vitre pour poser des yeux las sur la jeune femme.
- Vous me croiriez si je vous disais que je vais bien ?
- Vu ta mine tristounette, non.
- Alors vous avez la réponse.
Aylin serra sa seconde poupée préférée contre elle et se replongea dans la contemplation du ciel grisâtre à travers la vitre. Nelly se garda de grimacer à cause du jouet effrayant et tenta une nouvelle approche.
- C'est une jolie poupée que tu as là.
- Merci.
Nelly hésita mais s'accrocha.
- Tu sais, tu peux me tutoyer. Et tu peux m'appeler Nelly si tu veux.
- D'accord.
Créer un lien avec cette enfant allait être ardu, Nelly le comprit bien vite. Etait-ce son caractère ou la nuit dernière exerçait encore son effet sur la pauvre petite ? Peut-être que vivre dans un environnement tel que le sien l'avait tout aussi affectée.
Nelly avait perdu contact avec sa sœur plusieurs années auparavant. Amelia avait construit toute une vie sans que ses parents ou Nelly ne le sachent. Ils recevaient bien quelques lettres de temps en temps, et étaient soulagés de savoir qu'elle allait bien. Mais ne plus l'avoir près d'eux avait grandement affecté la petite famille, qui ne savait plus aucun détail de la vie de sa protégée. Alors quand Nelly apprit le décès de sa sœur... Ce fut tout un monde qui s'est écroulé. Loin de pouvoir faire le déplacement jusqu'à Amentia à l'époque, elle s'était contentée de pleurer sa sœur dans son coin. Les temps étaient encore durs, et ce chagrin supplémentaire n'arrangeait rien. Quand en plus elle apprit la mort de son cher beau-frère, John, et que la tragédie qui avait mis fin à sa vie lui fut rapportée, elle ne put que se porter volontaire pour s'occuper d'Aylin. Perdre sa famille du jour au lendemain... La petite devait connaitre une période plus que difficile. C'était pour Nelly l'occasion ou jamais de faire quelque chose pour Amelia et John, leur montrer qu'elle les aimait et qu'elle les soutenait toujours. Aylin était l'enfant qu'elle n'avait jamais eue.
Mais Aylin allait-elle l'accepter dans sa vie ?
- Est-ce que tu veux parler ?
Nelly pénétra dans la chambre consacrée à Aylin, une des pièces du minuscule appartement de banlieue.
- Je ne sais pas.
- Nous ne nous connaissons pas encore très bien, mais je suis là pour toi. Je ne veux pas que tu te sentes seule, pas après tout ce que tu as vécu.
Aylin ne savait si elle pouvait la croire.
- J'ai beaucoup de questions, dit-elle alors.
- Je ferai en mesure d'y répondre.
Les yeux d'Aylin se plissèrent quelque peu.
- A vrai dire, je n'en ai qu'une seule.
Nelly l'observa attentivement.
- Je t'écoute ?
Aylin se rapprocha d'elle, se pencha et baissa la voix comme si elle avait peur d'être entendue.
- Ou est la vérité ?
Nelly n'était pas sûre de quoi elle voulait parler. Elle trouvait Aylin si... difficile à cerner.
- La vérité sur... ?
- Sur notre famille.
Nelly lui raconta ce qu'elle savait. L'histoire d'amour naissante d'Amelia et John et tout ce qui s'en suivit. Aylin n'eut qu'à broder et assembler ces nouvelles informations à ce qu'elle savait déjà, et put même tirer quelques conclusions toute seule.
- C'est triste, commenta-t-elle soudain.
Elle ne laissa pas Nelly parler.
- Tout... ça. On aurait pu croire à un conte de fée vu le début de l'histoire mais ça se termine si mal que...
Elle sembla chercher ses mots.
- Qu'on se demande comment fonctionne réellement la vie.
- Ce n'est pas encore la fin, déclara Nelly pour toute réponse.
En fait, elle était impressionnée par cette si jeune fille et de sa manière de penser. Mais ceci lui donna un petit pincement au cœur car une fille de son âge n'était pas censée être tourmentée autant.
Nelly l'interrogea aussi bien sur la vie de famille qu'elle menait. Elle voulait savoir quel genre d'existence Amelia a préféré aux siens. Aylin s'efforça de lui décrire au mieux le temps où sa famille était solide, portée par quatre piliers inébranlables.
- Ta maman m'a beaucoup manqué. Tu veux bien me raconter comment elle était ?
Maman. Pour la première fois, les yeux d'Aylin s'embuèrent à ce mot. Ce mot si anodin et pourtant si grand. Elle n'avait jamais pleuré sa mère. Pendant toutes ces années, c'était comme si le temps s'était arrêté et que le monde avait cessé de tourner. Sans sa mère, son repère dans cet univers hostile, Aylin se sentait perdue. Elle n'envisageait pas vivre sans la chaleur et l'amour de sa maman, elle aimait à s'imaginer qu'elle reviendrait donc bientôt. Aucune larme n'était venue... Jusqu'à maintenant.
- Oh !
Nelly paniqua quelque peu en voyant Aylin secouée de lourds sanglots. Elle ne put trouver les mots pour la réconforter, alors elle prit l'enfant dans ses bras. Aylin se laissa faire. Ses pensées, ses émotions, ses larmes, sa respiration : elle ne contrôlait plus rien. Nelly la berça, jusqu'à constater avec peine que le petit corps dans ses bras s'était endormi d'épuisement.
Le lendemain ainsi que tous les autres lendemains qui suivirent furent à peine différents. Nelly était très occupée avec son boulot d'infirmière et partait souvent travailler, mais ça ne l'empêchait pas de s'occuper d'Aylin du mieux qu'elle pouvait. Aylin appréciait les efforts qu'elle déployait. Ce qui la dérangeait en revanche, c'était le besoin constant qu'avait Nelly de se rapprocher d'elle. Elle en devenait envahissante. Aylin avait certes besoin de quelqu'un pour s'occuper d'elle et lui donner de l'attention et de l'affection, Nelly n'y manquait jamais ; mais de là à vouloir devenir une mère pour elle... Non, Aylin ne voulait pas. Nelly était une gentille tante, c'était tout. Personne ne prendrait la place de sa maman. Personne.
Le récit de Nelly l'avait attendrie, même si elle n'en laissa rien paraitre. Son visage était neutre, mais écouter sa tante lui conter l'histoire de ses parents l'avait profondément touchée. Quand elle se remémorait avec quelle brutalité les choses avaient changé, et surtout à quel degré ça l'avait affectée...
Quelques fois elle regrettait ce qu'elle avait fait. Parfois, non.
Et à cet instant elle ne souhaitait qu'une seule chose : que sa mère ne soit jamais partie. Parce qu'après tout, le tas d'emmerdes à commencé à s'accumuler à partir de ce point. Si sa très chère maman n'avait pas quitté leur nid douillet, sa sœur n'aurait pas été dépressive, son papa ne serait pas devenu fou et Aylin n'aurait pas été obligée de le tuer.
Aylin la détestait. Elle les détestait tous !
Pourquoi avaient-ils dû la faire tourner en bourrique ? Ils l'ont obligée à commettre certains actes. Si Aylin avait fait de vilaines choses, c'est bien parce que tous les trois l'y avaient menée. Elle les aimait mais bon sang qu'est-ce qu'elle les détestait !
Ce n'était pas sa faute. Non clairement, ce n'était pas sa faute. C'était les autres qui avaient tout à se reprocher, car ils avaient mal magné les fils et ont conduit à ce chaos qui était le leur. Aylin était innocente. Du moins, la plus innocente de tous.
C'est avec cette conviction qu'Aylin grandit.
Les ans s'écoulaient et, parallèlement à sa sœur coincée dans cet hôpital, Aylin devenait une jolie jeune fille. Malgré son passé tragique, beaucoup voyaient pour elle un futur brillant. Il faut dire qu'Aylin savait jouer des apparences. Elle se rendit compte que les gens pouvaient se montrer pathétiquement naïfs. Les manipuler était un jeu d'enfant qu'elle pratiquait à la perfection. Tantôt par besoin, tantôt pour s'amuser. Tantôt pour se prouver qu'elle pouvait avoir le control sur son entourage, le pouvoir sur ces personnes qui se croyaient valoir mieux qu'elle. Ils aimaient se jouer d'elle, et étaient assez stupides pour penser qu'Aylin croyait à leurs mensonges. S'ils savaient... Ils étaient les dindons de la farce tout en se proclamant rois.
Aylin savait se relever de ses chutes. Elle pansait ses blessures à chaque fois que celles-ci menaçaient de la rendre faible. Elle ne devait surtout pas être vulnérable ! Elle l'avait été par le passé et elle a fini par assassiner son père. Il ne fallait plus que les gens l'atteignent au point d'avoir emprise sur ses pensées et ses émotions. Plus jamais quelqu'un lui ferait le coup que sa famille lui avait porté auparavant. Fini la détresse ! Aylin était mieux bâtie à présent et ne laisserait plus personne lui faire de mal.
Cache ta douleur, ne la montres à personne.
Tel un mantra, Aylin se répétait cette phrase en boucle à toute heure de la journée. Caches ce que tu ressens, où les gens le sauront et en profiteront. Aylin avait le control sur sa vie, désormais. Et sur celle des autres, au passage. Elle était la reine cachée d'un monde qui a bien fait vite de l'oublier. Tant de personnes se croyaient tout en haut alors qu'ils étaient aux pieds d'Aylin, et elle avait un malin plaisir de les voir être détruits de ses propres mains sans connaître la source de la menace. Quel euphémisme ! Et ce ne fut point différent quand elle dû s'en aller avec Nelly vers de nouveaux horizons. Sa chère tante a été mutée ailleurs, en dehors du pays. Ne pouvant point rater une telle occasion de faire ses preuves dans son métier, elle décida de boucler ses valises et de prendre sa nièce avec elle.
Cap sur Oldwood !
Mais il y a une chose que toutes deux ignoraient.
Alyssa les accompagnait.
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