Le lundi matin, mon réveil est difficile.

Évidemment, quand on sait que j'ai passé une partie du week-end à traîner en ville avec Scarlett et fait la fête l'autre partie pour me changer les idées. Ça m'apprendra ! Ce qui fait qu'à huit heures, mon réveil me tire douloureusement d'un sommeil profond et sans rêves. Je me lève délicatement et dois appliquer de l'anti-cernes pour ne pas ressembler à un mort-vivant.

La journée du lundi est celle que j'aime le moins, car c'est là où j'ai le plus d'heures de cours.

Le matin est néanmoins vide avec une seule heure de cours. C'est l'après-midi que je redoute un peu car il est chargé mais les cours ne sont pas si désagréables.

Je me sens étrangement vide en arrivant sur le campus. Je passe la journée à errer entre les cours, mon esprit tourné vers l'absence imminente de Ryan. Les visages des autres étudiants semblent flous, tandis que mon cœur bat au rythme irrégulier des jours qui s'égrènent. Et dire que dans une semaine, Ryan ne sera pas là non plus, et ce sera définitif.

Le lundi soir, une migraine m'empêche de profiter de ma soirée et je me surprends à être au lit avant vingt heures, ce qui accélère les choses. Je plonge dans un sommeil agité mais qui m'amène très vite au lendemain.

Mardi matin, mon réveil est plus facile. Merci le mal de tête qui m'a fait dormir comme un bébé plus longtemps. Il faut savoir quand même que je me couche toujours plutôt en milieu de semaine. Je me retrouve plongée dans mes livres de cours à la bibliothèque universitaire, essayant au mieux de me distraire et de réviser pour mes futures interrogations. Je n'ai pas révisé du week-end, il fallait bien que je m'y mette ! Je cherche refuge dans les mots pour échapper à l'anticipation qui pèse sur mes épaules. Scarlett tente de me distraire à plusieurs reprises avec des plaisanteries et des anecdotes, mais chaque rire est teinté d'une touche de mélancolie. La journée s'étire lentement, semblant se répéter en boucle. Devoirs, cours, trajet de bus, douche chaude, repas et repos se répètent comme le refrain d'une chanson.

Mercredi matin, je me rends compte que vendredi est proche et je me retrouve éveillée à six heures du matin, incapable de me rendormir. Je me surprends à fixer le calendrier de la cuisine lors de mon petit-déjeuner, comptant et recomptant les jours qui me séparent de la fin de la semaine, bien qu'il n'en y ait que deux. Chaque minute qui passe semble tantôt interminable, tantôt rapide, et je me sens prise au piège dans une boucle temporelle où le temps s'étire et se contracte de manière capricieuse. Je tente de me convaincre que tout ira bien mais je ne peux pas m'empêcher de penser que l'absence de Ryan fait et fera un vide dans mon cœur. De plus, le mercredi est ma journée la moins chargée et vers quinze heures, j'apprends l'absence d'une prof, ce qui fait que je suis très vite de retour chez moi.

Jeudi matin, mon cœur est en proie à une agitation pas possible et je suis fatiguée, n'ayant trouvé sommeil qu'à plus de minuit. Le lendemain, je revois Ryan. Pour la dernière fois. Mon anxiété a atteint son paroxysme. Chaque son, chaque mouvement semble chargé de la promesse imminente du départ de Ryan. La journée passe dans un tourbillon de pensées confuses.

Quand le jeudi soir arrive, je sais ce qui m'attend. Une grosse insomnie et un au revoir. Et il y a une chose véridique : personne n'aime les au revoir. Surtout les personnes sensibles comme moi. Je suis Cancer, l'un des signes les plus émotifs du zodiac.

Je suis créative, attentionnée et fragile.

Et demain, mon cœur va exploser.

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