Chapitre 41 : Ryan
Chapitre 41 : Ryan
Bon sang, j'ai horreur d'aller chez le dentiste, encore moins quand j'ai fait une potentielle boulette et que je dois rattraper mes conneries.
Ouais, on sait tous de quoi je parle. De ce que j'ai fait.
Évidemment. J'ai changé mais je fais toujours des conneries. Ryan, le roi des trucs à pas faire !
À cause de ce fichu rendez-vous, je suis contraint de louper mes deux cours parce que le seul dentiste qui prend des nouveaux patients est à quarante minutes en voiture d'ici. Quarante fichues minutes à rester assis le cul dans une voiture pour un rendez-vous qui va durer deux minutes.
Lorsque mon dentiste, celui que j'allais voir depuis petit, a annoncé sa retraite, nous nous sommes dépêchés d'en trouver un autre. Malheureusement, dans la ville, aucun ne prend de nouveaux patients alors nous avons dû aller chercher plus loin. Et nous savons tous à quel point il peut être difficile de trouver un rendez-vous qui nous convient. Si bien que je suis obligé de manquer mes deux heures de cours.
Dans la voiture, je zappe une multitude de musiques, toutes me rappelant ce que j'ai fait l'autre fois à la patinoire.
Lorsque je tombe sur la chanson Sand de Dove Cameron, je pense que j'ai trouvé la bonne pour m'accompagner sur les derniers kilomètres qui nous séparent du cabinet médical mais tout me ramène à elle. À Nina.
Bon sang, je suis revenu jusqu'à elle pour me faire pardonner. Pour apaiser les tensions entre nous, pour lui dire combien j'étais désolé et que je serais capable de déplacer des montagnes pour qu'elle me dise qu'elle me pardonne. Pas pour tomber amoureux. Surtout que maintenant, il ne me reste que quelques jours à l'université.
Lorsque nous pénétrons dans l'enceinte du cabinet, une secrétaire nous invite à nous asseoir dans la salle d'attente. Je suis venu avec mon oncle, qui a posé sa journée pour m'emmener.
Il va sérieusement falloir que j'obtienne le permis.
L'attente est longue et je n'ai qu'une envie, aller en cours, juste pour la voir. Mais pour l'instant, j'ai l'impression que je ne suis pas prêt à sortir de cette fichue salle d'attente ou une girafe en plastique me regarde comme si elle était vivante.
— Tu n'as pas l'air dans ton assiette, Ryan. Détends-toi. C'est juste un contrôle.
— Je ne stresse pas pour ça.
Mon oncle sait très bien que j'ai horreur des rendez-vous médicaux. C'est une réelle source d'angoisse chez moi mais aujourd'hui, curieusement, je ne suis pas aussi apeuré que d'habitude.
— Alors tu stresses pourquoi ? Ne me dis pas que ça a un rapport avec une jolie fille ? Ou à ta décision d'arrêter temporairement tes études ?
Je sens le rouge me monter aux joues mais par chance, le dentiste apparaît et coupe court à notre petit échange.
— Ryan ? C'est à vous.
Le dentiste m'offre un sourire rassurant puis je le suis dans sa salle de contrôle.
****
Il est exactement quinze heures trente lorsque nous revenons à l'appartement. Nous avons mangé un sandwich d'une boulangerie près du cabinet avant de revenir. Bien sûr, je suis en retard en cours. En retard d'une demie-heure. Pourtant, si je pars maintenant, j'ai une chance de croiser Nina à la sortie du cours.
Mon oncle me regarde étrangement quand il comprend que je vais ressortir.
— Ne me dis pas que tu vas aller à la fac alors que ça ne sert à rien ? Ton cours a déjà commencé depuis une demie-heure, fiston !
— Je n'y vais pas pour ça, je réponds.
— Ah ! Je le savais, s'exclame mon oncle.
Il se lève de la même manière que lorsqu'il regarde un match de foot et que son équipe marque un but.
— Tout ça pour une fille ? Es-tu sûr de vraiment vouloir quitter la fac ?
Je m'esclaffe avant de me précipiter hors de l'appartement. Évidemment, mon oncle ignore qui est cette fille. Il ignore à quel point c'est compliqué.
Diaboliquement compliqué.
Je descends rapidement les escaliers et me hâte vers l'arrêt de bus. La chance joue en ma faveur quand j'aperçois le bus au loin qui arrive. Je prie intérieurement pour arriver à temps à l'université. Le bus avance jusqu'à moi et je m'engouffre rapidement à l'intérieur après avoir scanné ma carte. Je m'assois vers le fond et je tape du pied, comme si cela allait accélérer la vitesse du bus. Le paysage défile et les battements de mon cœur se font plus violents. Tous mes muscles sont tendus mais cela ne m'empêche pas de sauter du bus à toute vitesse pour rejoindre l'université à grandes enjambées, comme si j'avais ma vie en jeu.
Je gravis les marches et me dirige vers l'amphithéâtre du cours que j'ai loupé juste au moment où des élèves en sorte. J'attends encore quelques secondes en reprenant ma respiration. Je passe une main sur mes cheveux pour mes remettre en place puis j'attends debout au milieu du couloir. Lorsque je la vois, un sourire illumine mon visage. D'abord, elle ne me voit pas, en pleine discussion avec une blonde que je ne connais pas. Puis, les deux filles se séparent et Nina me vois.
Je devine un léger sourire qui se dessine sur son visage si délicat malgré ses traits durcis par une sorte de colère. Je sais qu'elle m'en veut. Et je comprends parfaitement.
Je pensais qu'elle s'enfuirait mais elle ne bouge pas. Elle s'approche même.
— Tu n'étais pas là ?
— Non, j'avais un rendez-vous chez le dentiste. Bon, j'en suis pas mort.
Nina ne semble pas comprendre au premier abord puis elle ne peut s'empêcher de rire.
— Tu as peur des dentistes ?
— Je sais, c'est stupide.
Stupide comme ce que je t'ai fait, Nina. Mais ça, je ne le dirai pas tout haut.
— Non, pas du tout. Chacun ses peurs, explique-t-elle.
Nous avançons dans le couloir.
— J'ai peur des dentistes depuis tout petit. Un jour, j'ai eu une carie et on a dû m'enlever une dent. Sauf que ça m'a fait tellement mal que depuis, j'ai peur à chaque fois qu'on me triture la bouche.
— Je comprends mais tu as survécu ! me félicite-t-elle.
— J'ai survécu parce que j'étais tellement obnubilé par ce qui s'est passé que j'en ai oublié mon angoisse. Je crois bien que tu m'as guéri de cette peur, Nina.
Elle rougit avant de détourner le regard.
— Pourquoi tu m'as embrassée ? se lance-t-elle. Si c'est uniquement dans l'espoir de m'apporter un peu de réconfort pour réparer le passé, ça ne marche pas vraiment. Enfin, si peut-être un peu. Je ne sais pas.
— J'ai été submergé par mes émotions et je voulais te montrer à quel point j'étais désolé pour tout ce que je t'avais fait subir par le passé.
— Donc j'ai raison, n'est-ce pas ?
Son regard s'assombrit et je pourrais jurer qu'une lueur sauvage apparaît.
— Tu m'as embrassée uniquement dans le but d'être pardonné. Ça ne marche pas comme ça, Ryan.
Elle insiste sur la seule consonne de mon prénom.
— Tu t'es trompé, enchaîne-t-elle.
Elle tourne les talons et commence à s'éloigner mais je la retiens. Par chance, nous sommes seuls, personne n'est là pour assister à cette scène.
— Je ne l'ai pas fait que pour ça !
Elle se retourne et je me croirais presque dans un film. J'ai le cœur qui cogne violemment dans ma poitrine et mes jambes sont prêtes à me lâcher. Je suis terrifié par ce que je vais lui dire dans cinq secondes mais je le dis quand même.
— Je l'ai aussi fait parce que je suis en train de tomber amoureux de toi, Nina. Et je n'arrive pas à le contrôler.
j'avoue, je m'attendais presque à ce que la pluie tombe en grosses averses pour appuyer ma dernière phrase.
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