Marcus avait envoyé toutes les infos qu'il détenait au sujet de l'affaire à Joan. Elle les examinait depuis qu'ils étaient rentrés. Sherlock n'avait toujours pas parlé. Il c'était réfugié sur le toit, comme il en avait l'habitude lorsque tout allait mal. Elle respectait son besoin d'être seul mais espérait qu'il s'ouvre à elle plutôt qu'affronter cette épreuve tout seul. Ces pensées l'empêchèrent de se concentrer sur sa tâche. Elle savait que, de toute façon, elle ne trouverait rien, exactement comme les deux autres meurtres. Elle n'avait pas comme manière d'abandonner aussi vite mais là elle n'en pouvait plus. C'est alors que Sherlock débarqua en trombe dans le salon, la mystérieuse carte à la main.

- Watson appela-t-il ; il est temps d'aller faire un tour à Central Park !

Elle le regarda un moment ne sachant pas comment interpréter sa suggestion mais vit très distinctement ses yeux graves la fixait intensément. Elle savait qu'il irait même si elle refusait et elle voulait le garder à l'œil. Elle se força à se lever en soupirant et le rejoignit à la porte ou il l'aida à enfiler son manteau, encore une fois. Elle savait que ce geste signifiait pour Sherlock de l'impatience et, en d'autre circonstance, elle s'en serait vexée mais depuis ses nombreuses année à vivre avec son colocataire, elle c'était habituée à ses, oh combien agaçante manies !

Ils sortirent et prirent un taxi qui les mena à Central Park. Une fois arrivé, Sherlock déplia la carte qu'il tenait toujours dans ses mains. Il repéra d'un seul coup d'œil l'intersection de toutes les lignes rouges et se dirigea vers l'entrée du parc puis tourna à droite. Ils marchèrent un bon moment silencieux, jusqu'à ce que Joan perde patience et demande :

- Alors, on va faire comme si de rien n'était ?

L'autre ne répondit pas, choisissant de l'ignorer, ce qui était plus qu'inquiétant. Elle accéléra le pas et se plaça juste devant lui, lui faisant obstacle. Elle le regarda, déterminée.

- Je ne vais pas vous forcer à en parler mais je veux que vous sachiez que je ne vous laisserez pas affronter cette épreuve seul. Vous n'êtes pas du genre à vous confier mais rappelez-vous que je suis votre amie et que, par conséquent, vous pouvez me faire confiance le rassura-t-elle

Tentative veine. Il ne broncha pas et s'enfonça davantage dans son silence. Baissant les yeux et évitant son regard inquiet, il la dépassa, continuant son chemin. Joan le suivit des yeux. Elle ne l'avait jamais vue aussi désemparé. Cet homme qui se vantait d'être plus intelligent, au-dessus de la normale, n'avait jamais été aussi humain qu'à ce jour. C'est dans un silence tendu que les deux détectives continuèrent leurs chemins. Leurs tristesses contrastaient avec la beauté du décor. Les rayons du soleil se reflétaient sur les feuillages majestueux des arbres. Une brise venait caresser l'herbe.

Ils longèrent les chemins sans croiser le moindre signe de vie. Sherlock tenait la carte juste sous ses yeux.

-On se rapproche dit-il enfin ; d'après la carte, nous devrions n'être qu'a quelque mètres de l'endroit en question

Joan regarda à son tour

- On va devoir quitter les chemins pour s'engager à l'aveugle dans la forêt signala Watson

- Ne me dîtes pas qu'une petite balade en forêt vous fait peur ? Se moqua l'autre

- En d'autre circonstance, non rétorqua la détective

- Nous avons déjà connu bien pire, Watson

Il la regarda, un sourire en coin puis s'engagea entre les arbres, disparaissant derrière leurs feuillages. Elle leva les yeux au ciel et le rejoignit. Elle le trouva planté devant un mur

- Un mur ? Sérieusement ? S'étonna-t-elle

- Il semblerait

Il se mit à tourner autour tandis que Watson posa sa main sur la surface lisse de la pierre, cherchant un éventuel mécanisme. Au bout d'une heure, tous deux commencèrent à s'impatienter :

- Résumons. Un meurtre, un étrange colis et une carte qui nous mène en plein central Park, face à un mur. Toujours convaincu que nous avons déjà fait pires ? Râla Joan

Le détective ne répondit pas. Elle soupira

- Le soleil se couche. Rentrons, nous reprendrons demain

- Vous avez raison approuva Sherlock, à contrecœur

De retour à l'appartement, Watson monta se coucher et Sherlock reprit l'enquête.