Chapitre 28

C'est à Londres, dans la ville de Chiswick que les deux détectives se rendirent. Le taxi les déposa devant une belle maison de famille. Ils restèrent longtemps à la regarder avant que Sherlock ne se décide à avancer. Il toqua à la porte et attendit. Quelques secondes s'écoulèrent avant que la porte ne s'ouvre. Quel ne fut leur étonnement quand le visage d'un jeune garçon apparut pour les accueillir. Visiblement déstabilisé, Sherlock ne réagit pas alors Joan prit les choses en mains :

- Bonjour, nous venons voir Clara. Est-elle ici ?

- Vous êtes qui ? je vous connais pas

- Nous sommes des amis lui apprit-elle

- Je vous crois pas. Il me regarde bizarrement lui en plus bougonna-t-il, en désignant Sherlock

Le détective le regarda, indigné tandis que Joan se retint de rire. Ca promettait pour la suite.

- C'est quoi ton nom ? demanda-t-elle, pour essayer de créer un lien de confiance

- Artie

- Artie combien de fois je t'ai dit de ne pas dire ton nom à des inconnus lui reprocha Clara en arrivant (enfin !)

- Mais ils disent qu'ils sont des amis alors théoriquement c'est pas des inconnus se défendit-il, alors qu'un peu plus tôt il avait des doutes sur leur statut « d'ami »

- Artie vas voir ta sœur lui ordonna Clara, d'une voix autoritaire alors qu'elle reconnut les détectives

- Je peux pas elle s'est enfermé dans sa chambre après avoir vue la dame lézard

- Eh bien convint la de t'ouvrir

A cours d'argument, il obéit et disparut dans la maison. Une fois sûr qu'il était bien partis, elle se tourna vers les visiteurs :

- On ne se connait pas encore mais je pense que vous connaissez mon nom sinon vous ne seriez pas ici dit-elle à l'intention de Sherlock

- C'est exact. Vous devez connaitre le mien également

- Vrai. Contente que vous vous soyez rétabli

- Le Docteur est chez vous ?

- Oui mais il est un peu occupé avec nos invités en ce moment même

- A propos de quoi ? S'enquit-il, fronçant les sourcils

- Ils ont prononcé le nom de Bigfoot alors cela devrait vous donner une idée du degré d'excitation du Docteur

- Nous devons lui parler, c'est assez urgent intervint Watson, ne se laissant pas impressionné par l'évocation de l'homme des neiges

- Si c'est ce à quoi je pense, c'est assez urgent en effet. Je ne l'avais jamais vue aussi triste depuis longtemps. Sans cette affaire, j'ai bien peur qu'il s'isole à nouveau.

Elle s'effaça pour les laisser entrer et ferma la porte derrière. Elle les conduisit dans le salon ou des éclats de voix se faisaient entendre. Ils arrivèrent et découvrirent une assemblée pour le moins anormales. Du nombre de cinq, assis autour d'une table, ils étudiaient une carte de chaines de montagnes. A vue d'œil, Sherlock reconnu le bouclier Canadien mais il n'y prêta pas vraiment attention. Le Docteur se trouvait face à lui et avait arrêté de parler à sa venue. Tous deux se dévisageaient à présent.

Joan ne lui fut pas d'un grand secours. Elle était trop absorbée par la tête en forme de patate qui se tenait à gauche du seigneur du temps.

- Docteur voulez-vous que je me débarrasse de ces exécrables mécréants qui osent nous déranger en période de guerre ? parla-t-elle

- Je crois que ce ne sera pas nécessaire Strax sourie une femme aux cheveux bouclés, à droite du Docteur : veuillez l'excusez, il est quelques peu irrespectueux

- Pas de soucis bredouilla Watson, qui fixait toujours la patate du nom de Drax

Strax s'en rendit compte puisqu'il la regarda. Ne voulant pas s'attirer d'ennuis, elle détourna aussitôt le regard. Sherlock et le Docteur ne se rendirent pas compte de l'échange, trop occupés à se dévisager.

- Vous allez rester longtemps encore à vous dévisager ainsi ? demanda une femme qui se trouvait dos aux nouveaux venus : nous avons du travail Docteur !

- Mme Vastra ne soyez pas si impatiente lança la femme aux cheveux bouclés, toujours en souriant et Joan se rendit compte qu'elle n'aimait pas son sourire qui cachait bien des secrets

- Vous vous ramollissez soldat renchérit Strax

- Vous avez l'air ridicule se moqua une autre femme, plus jeune

- Bon ça suffit interrompit Clara : Docteur, Sherlock dans la cuisine !

Le Docteur détacha enfin son regard. Il balaya la carte des yeux puis soupira :

- Continuez sans moi

Et il suivit Clara sous les regards d'incompréhension de tout le monde.

- Je rêve ou il vient de partir ? Qu'y va-t-il de plus important que chercher l'abominable homme des neiges ? S'offusqua la jeune femme

- l'amitié répondit comme une évidence la femme au sourire mystérieux

- Un sentiment de faiblesse rien de plus ! Grogna Strax

- Dois-je vous rappelez comment vous avez réussi à cohabiter sans vous tuer ?

- ce n'est pas de l'amitié, juste de la loyauté !

- Et la loyauté ne finit-elle pas par devenir de l'amitié ? rétorqua-t-elle, lui clouant le bec puis elle se tourna vers Watson : venez-vous asseoir, ça risque de durer un certain temps

A contrecœur, la détective obéit. La femme lui indiqua le siège du Docteur. « Super »pensa-t-elle

Elle se retrouva donc entre la patate parlante et la femme aux multiples secrets. On pouvait rêver mieux comme première rencontre. Elle eut donc la très mauvaise idée de lever la tête. Ses yeux rencontrèrent les yeux d'un visage reptilien :

- Quoi ? Vous n'avez jamais vue une Silurienne ?

Dans la cuisine, l'atmosphère était électrique. Les deux anciens amis ne prononçaient mot. L'un était gêné et l'autre, accoudé contre le mur, les bras croisés regardait le sol. Clara était partie rejoindre les autres pour leur laisser une certaine intimité mais cela n'avait pas l'air de fonctionner. Aucun n'osait parler que ça en devenait stupide. Tous deux redoutait la réaction de l'autre.

- C'est à moi de prendre la parole je présume commença Sherlock, pas sûr de la marche à suivre

- Tu présumes bien confirma le Docteur, en relevant les yeux vers lui

- Je te dois des excuses dans ce cas continua le détective

- Je crois bien

- Tu sais que je n'ai jamais été doué dans ce genre de chose...

- Essayes on verra ensuite coupa le Docteur, d'une voix calme

- Je (Sherlock inspira un bon coup et le regarda dans les yeux)je n'aurai jamais dut m'emporter ainsi contre toi. C'était stupide et irresponsable mais j'étais sous l'influence de la drogue et je n'avais pas les idées claires. Je ne savais pas ce que je disais et je ne le pensais pas non plus. Lorsque ma mère est morte, je voulais trouver quelque chose pour m'aider à combler ce vide et l'héroïne m'a paru la meilleure solution. De toute les fois où j'en ai pris, c'est la seule dont je me souvienne en détail sans doute car tu étais là et... et j'avais honte mais c'est fini je n'en prends plus. C'est de l'histoire ancienne maintenant et .. .

- Tu as fini ? L'interrompit le Docteur

- Hum non mais je peux arrêter si tu y tiens dit-il, déstabilisé à nouveau tant par le calme dont il faisait preuve, par sa question loin de vouloir dire qu'il pardonnait et par son regard indéchiffrable

Et Sherlock se surprit à repenser à la première fois qu'il l'avait rencontré. Il avait tout de suite sut qu'il n'était pas monsieur tout le monde. Il y avait quelque chose dans son regard de rassurant mais aussi de dangereux. C'était ce qui l'avait attiré au départ, il voulait percer ce mystère. Mais, même aujourd'hui, il ne savait rien de plus.

- Moi aussi j'ai des excuses à te faire commença-t-il, avec un certain malaise

- Ah !

- euh...oui ! J'aurai dut être là au moment où tu avais besoin de moi. Mais, il se trouve que j'avais honte, moi aussi.

- De quoi ? Voulut savoir Sherlock, intrigué, les sourcils froncés

- De ta réaction en apprenant que j'avais tué des innocents pour mettre fin à une grande guerre.

- Tu as conscience au moins que ce n'est pas du tout sur le même plan de gravité ?

- Je sais mais après ça, je n'ai pas arrêté d'y penser et il m'était impossible de revenir et d'affronter ton regard en l'apprenant. Ca ressemble à de la lâcheté et c'est peut-être le cas alors pour ça, je suis désolé.

- Si on continue sur cette lancée, le fait de prendre de l'héroïne est un signe de lâcheté également. Je ne voulais pas affronter la dure réalité qui s'offrait à moi alors j'ai voulu mourir.

- Je crois que nous sommes officiellement les pires amis au monde soupira le Docteur, souriant pourtant.

- Et pas de l'univers ? S'enquit le détective, faisant tentative de plaisanterie.

- Une fois, j'ai vue deux amis s'entretuer parce qu'ils n'avaient pas les mêmes goûts en matière vestimentaire alors non, je ne pense pas fit-il remarquer

Ils se sourirent et leur amitié commença à renaitre. Il suffisait d'un rien parfois et de mettre les choses au claires.

- Il faudra que tu me racontes plus en détail cette histoire de guerre mais pour le reste, c'est de l'histoire ancienne lui assura Sherlock

- Un jour, sûrement mais pour l'heure fêtons nos retrouvailles ! S'égailla le Docteur, en lui passant un bras autour des épaules pour l'entrainer rejoindre les autres

- Une minute s'opposa le détective : auparavant je voudrai savoir qui sont ces gens que tu as ramené dont ne sait où.

- Justement, je vais faire les présentations répondit le seigneur du temps, sans se départir de son ton ravi.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top