Chapitre 27
- Vous avez perdu tenta le Docteur, en glissant discrètement sa main dans sa poche pour en sortir le tournevis : Laissez-nous partir et je vous promets de vous laisser tranquille
- Nous ne vous laisserons pas partir. Vous êtes une menace pour mon espèce depuis toujours. Je vais régler ça une bonne fois pour toute
Il n'eut jamais le temps de tirer. Derrière lui, des personnes descendirent et commencèrent à tirer sur les robots avec la même arme que Jamie. Ils neutralisèrent les trois Cybermen et le Docteur s'occupa de faire disjoncter le dernier.
L'un de leur sauveur s'approcha et remplaça Joan auprès de Sherlock. Ils se dirigèrent le plus rapidement possible vers la sortie tandis que la grotte commençait à s'effondrer. Ils montèrent le passage et arrivèrent à la surface au moment où une explosion détruisit le reste de l'antre de cauchemar. Sa puissance les projeta dans les airs mais le choc ne causa pas de dégât importants.
- On a eu chaud ne put s'empêcher de dire Clara
- Ca oui ! confirma l'homme qui était venu en renfort
- Wilson ? Questionna Watson, qui venait de reconnaitre sa voix : que faites-vous ici ?
- Quand j'ai retrouvé le contrôle de mon corps, j'ai tout de suite guidé les autres pour les faire sortir et je m'apprêtai à en faire de même quand une dénommé Moriarty m'a demandé d'attendre, qu'il manquait des gens. Alors, c'est ce que j'ai fait expliqua-t-il
- Je ne sais pas quoi vous dire murmura Joan : Merci !
- Je n'ai rien fait vous savez. Sans Moriarty, vous seriez tous mort. C'est elle qu'il faut remercier
- On voudrait bien mais je ne la vois nulle part les interrompit Clara
Inquiète, Watson se leva à son tour pour examiner les environs. Une foule de gens les entouraient, sains et saufs mais traumatisé à jamais. Le mur avait disparu, il n'y avait aucun moyen de savoir si elle avait réussi à sortir. Au loin, des véhicules de polices arrivaient.
- La femme que vous cherchait s'est enfuit en voyant la police arriver leur apprit le Docteur, accroupit auprès du détective.
Il lui prenait son pouls et Joan le rejoignit. Elle vit qu'il respirait encore et elle s'autorisa à souffler un bon coup. Cette histoire était finie, tout allé rentrer dans l'ordre. Sherlock avait à nouveau perdu connaissance mais Joan s'assurerait que ce soit la toute dernière fois. Il était en sécurité à présent, elle y veillerait.
Des policiers débarquèrent peu après, se dirigeant vers les blessés. Joan ne mit pas longtemps à repérer Marcus et Gregson. Ces derniers, lorsqu'ils les virent ne purent s'empêcher de courir dans leur direction. La joie se peignait sur leurs visages
- Joan ne nous refaites plus un coup pareil la sermonna Gregson
- Je tacherais de m'en souvenir mais il me faut une équipe médicale au plus vite !
Marcus n'avait pas attendu qu'elle le dise. Il avait déjà fait venir une équipe de médecins qui se chargèrent du détective. Ils le hissèrent sur le brancard et le transportèrent dans une ambulance.
- Il va s'en sortir ? S'enquit Marcus, qui le suivit des yeux
- Il est très affaibli et il a perdu beaucoup de sang mais ça devrait aller dit le Docteur, le visage grave
- Que s'est-il vraiment passé là dessous ?
- Mieux vaut que vous ne le sachiez pas répondit Clara
- Excusez-moi mais on se connait ? Demanda Marcus, visiblement intrigué
- Elle est avec moi, lieutenant ! dit le seigneur du temps, retrouvant son ton enfantin
- Si je peux me permettre intervint Watson : comment vous nous avez retrouvés ?
- Et bien... quand vous avez disparut, je me suis souvenu de Central Park et...
Gregson laissa sa phrase en suspens. Les deux policiers leur cachaient quelque chose mais la détective n'arrivait pas à savoir quoi.
- Joan je vous ai dit que le temps s'écoulait différemment en bas fit rappeler le Docteur
- Et alors ? Je ne vois pas le rapport à moins que... Depuis combien de temps avons-nous disparut ?
- un mois se résigna le capitaine
Elle resta sans voix. Il était clair qu'elle ne s'attendait pas à cette réponse. Le Docteur sembla s'amuser de la situation tandis que Clara le rabrouait de garder un minimum de tenue.
- Ok c'est tout à fait normal décida-t-elle : pas de quoi paniquer
- Voilà enfin quelqu'un de censé s'écria joyeusement le Docteur
Une semaine s'écoula depuis cette conversation des plus étranges. Le Docteur avait fait promettre à tous les témoins de l'affaire de garder secret ce qu'ils avaient vus tandis que la version officielle se constituait d'une prise d'otage par des terroristes. Certains avaient des doutes à commencer par Gregson et Marcus mais ils devraient s'en contenter car jamais ils ne sauraient la vérité. Joan, qui était contre cette idée, avait changé d'avis quand elle comprit que leur dire la vérité, était synonyme d'accepter la présence d'extraterrestre sur Terre.
- Le savoir n'est pas toujours une bonne chose lui dit un jour le Docteur et Watson était sûr qu'il parlait en connaissance de cause.
Les survivants de la grotte avaient retrouvés leurs familles, et l'affaire n'était plus que de l'histoire ancienne. Mais il restait un détail. Sherlock ne s'était toujours pas réveillé et les médecins ne pouvaient plus rien faire. Alors, Watson s'était imposé un rituel. Chaque jour, elle venait à son chevet, espérant qu'il se réveille. Des fois, Marcus débarquait à l'improviste, prendre des nouvelles. Gregson passait également, de même pour Mycroft qui était venu à la plus grande surprise de la détective. Aucun d'eux ne passait autant de temps dans la chambre que le Docteur. Lui seul y restait toute les heures.
Ce matin-là, elle se rendait à l'hôpital, comme tous les jours. Elle se prit un café et marcha presque automatiquement vers la chambre de Sherlock. Sur le chemin, elle croisa Clara, assise sur une chaise face à la chambre. Une fenêtre donnait sur l'intérieur et on pouvait voir le Docteur, debout appuyé contre le mur. Soupirant de lassitude, elle s'assit auprès d'elle.
- Vous savez comment ils se sont connus ? Demanda Joan, histoire de parler
- Pas vraiment avoua-t-elle
- Et vous ? Vous le connaissez depuis quand ?
- C'est une longue histoire mais lui ne me connait que depuis quelques années alors que moi, j'ai eu l'impression de le connaitre toute ma vie.
Devant l'air perdu de la détective elle précisa :
- Les voyages dans le temps et l'espace sont toujours très compliqués
Il y eu un silence pesant lors duquel personne n'osa parler. Toutes deux regardaient à travers la vitre puis Clara relança la conversation :
- Vous, vous le connaissez depuis bien des années aussi
- C'est ça et Joan grimaça en voyant du coin de l'œil un petit sourire se former sur le visage de son interlocutrice.
- Vous devriez lui dire ajoute-t-elle
- Lui dire quoi ? dit Joan, pas sur de comprendre l'allusion
- Ce que vous ressentez (et elle pencha la tête de côté) pour lui
- Ne vous mêlez pas de ça grommela Watson, déclenchant son hilarité
Boudeuse, elle croisa les bras mais son regard fut attiré par une étrange boite bleue au milieu du couloir.
- Depuis quand il y a une cabine téléphonique en plein milieu du couloir ? s'étonna-t-elle
- Ah oui le Tardis ! Le Docteur le fait trainer ici depuis une semaine.
- Ce machin appartient au Docteur ?
- Arrêtez elle va se vexer la prévint Clara
- Le Docteur n'est pas là pour entendre ce que je dis rétorqua-t-elle : attendez « elle »?
- Je ne parlais pas du Docteur
- Vous parliez de qui alors ?
- Du Tardis
- De la cabine téléphonique ?
- Oui !
- Je rêve c'est un truc d'extraterrestre c'est ça ? Comprit Watson, en se prenant soudain de curiosité
- C'est notre vaisseau lui apprit Clara
- Quoi ? Vous vous moquez de moi ? Il n'y a même pas la place pour une personne !
- Ne vous fiez pas aux apparences lui dit-elle avec un clin d'œil
La révélation était surréaliste mais plutôt logique en soit. Le Docteur était toujours dans la pièce avant la détective alors même qu'elle prenait des raccourcis sur la route. Et tout ça pendant une semaine.
- Vous avez d'autres choses extraterrestres en stock ?
- Beaucoup rigola Clara : mais vous allez devoir attendre, votre associé se réveille
Joan tourna la tête brusquement. A travers la vitre, elle vit Sherlock bouger. Sans perdre de temps, elle entra dans la chambre.
- Watson ? demanda-t-il, quand il sentit une main se poser sur son épaule
- C'est moi répondit-elle, en souriant, soulagée d'entendre sa voix
- Je suis resté inconscient combien de temps ?
- Une semaine mais cela devrait aller maintenant lui assura-t-elle
- Tant mieux je ne supporte pas de rester ainsi sans bouger !
- A peine réveillé et déjà de mauvais humeur se moqua Joan
- On a failli me tuer je pense que je suis en droit d'être de mauvais humeur rétorqua-t-il
Au lieu de la vexer, ça ne fit qu'amplifier le sourire de la détective. Du Sherlock tout craché !
- Vous vous souvenez de quoi ? Continua-t-elle, plus sérieusement
- Pas grand-chose. Je sais que les Cybermen m'ont capturé plus tôt que prévus pour une raison qui m'échappe. Je me suis réveillé dans une maison mais je savais que ce n'était pas réel. Ils ont dut le remarquer puisque je n'ai aucun souvenir d'après, jusqu'à votre venue.
-Que signifiait cette maison pour vous ?
- c'était notre maison au temps où mes deux parents vivaient sous le même toit mais là n'est pas la question comment avez-vous fait pour rentrer dans ma tête ?
Il s'était empressé de changer de sujet alors elle décida de ne pas insister sur ce point
- J'ai reçu l'aide d'un ami à vous, il se fait appeler le Docteur mais il n'a pas voulu me dire son nom complet
-Ou est-il ? Demanda-t-il aussitôt
- Euh ici bredouilla-t-elle, prise au dépourvu
- C'est l'homme qui est parti il y a cinq minutes ?
- Il est parti ? S'étonna-t-elle, en regardant ou il se tenait un peu plus tôt, contre le mur
Personne. Elle fronça les sourcils, ce n'était pas logique. Pourquoi vouloir partir au moment où Sherlock se réveillait ?
- La porte s'est fermée deux fois. La première pour vous, la seconde pour lui. Vous ne l'aviez vraiment pas remarqué ?
- J'étais concentrée ailleurs rétorqua Joan
- Vous régressez Watson
- Epargnez-moi vos commentaires
Il insista pour sortir mais Joan l'en empêcha. Il était hors de question qu'il quitte l'hôpital et le personnel médical partageait son avis! Mais suite aux nombreuses plaintes de son associé, elle fut forcée d'accélérer le processus. Etre ancien médecin avait ses avantages, les infirmières acceptèrent de le laisser sortir le soir même.
Ils rentrèrent donc à l'appartement. Puis, les jours passèrent. Sherlock s'étaient complètement rétablit et avait repris ses activités de détective consultant. Joan en avait fait de même. La vie avait repris son cours normal. Sherlock prétendait ne pas se souvenir en détail de ce qui c'était passé mais Watson savait qu'il mentait. Il se souvenait de tout, dans les moindres détails. Comment elle le savait ? C'était simple mais une personne extérieure ne l'aurait pas remarquée. Le détective se montrait plus doux et protecteur à son égard. Lors de l'interrogation de témoins de l'affaire, il parlait de façon calme sans être brusque et écoutait comme s'il comprenait, qu'il l'avait vécu. Alors oui, il se souvenait et pour ça, il avait changé. Marcus et Gregson aussi l'avaient remarqué mais ils choisirent de le garder pour eux-mêmes.
Plus aucun signe du Docteur ou de Clara. Ils avaient disparu dans la boite bleue. Les deux détectives avaient visionnés les vidéos de surveillances de l'hôpital. Joan trouvait étrange qu'ils partent ainsi mais en voyant Sherlock aussi triste, elle se doutait qu'il le savait.
Elle a essayé de lui soutirer des informations mais jamais il n'a voulu répondre à ses questions. Il détournait aussitôt la conversation. C'est pourquoi, un jour, quand il lui demanda le nom de Clara pour trouver son adresse, elle saisit l'occasion :
- Je ne vous direz rien jusqu'à ce que vous me disiez ce qu'il s'est passé avec le Docteur ! C'est pour ça que vous demandez n'est-ce pas ?
- Watson soupira-t-il
- Non je veux savoir. Il vous a sauvé la vie Sherlock et je n'ai même pas pu lui dire merci ou au revoir !
- C'est une longue histoire essaya-t-il mais elle ne voulait rien savoir
- J'ai toute la nuit
Elle alla à la cuisine pour s'asseoir sur une des chaises et posa ses mains sur la table, en attente. Sherlock hésita, longtemps mais il vint finalement s'asseoir en face de son associée.
- Vous savez que je peux utiliser la reconnaissance faciale sur les vidéos de l'hôpital ? Tenta-t-il
- oui mais vous ne le ferait pas répondit-elle, confiante avant d'attendre qu'il commence
- Le Docteur était mon premier ami commença-t-il, en grimaçant. Il n'aimait pas parler de lui et encore moins de son passé. Mais Joan l'encouragea à poursuivre tout en lui faisant savoir qu'elle ne lâcherait pas l'affaire alors il continua, à contrecœur : il était ce qui pouvait s'apparenter le plus à mon meilleur ami. C'est lui qui m'avait défendu contre les gamins du pensionnat. Lui échappait à la bêtise de son peuple, moi à celle de l'humanité.
- Vous étiez très proche comprit-elle
- Nous étions comme des frères murmura-t-il, son regard perdu dans le vide
- Que s'est-il passé ensuite ?
- Il est parti mais m'avait promis de revenir. Les années sont passées et toujours aucune nouvelle. A ce stade, je savais que jamais il ne reviendrait. Jusqu'au jour où ma chère mère est décédée. Ce jour-là, il est revenu dit-il, l'émotion faisant trembler sa voix
- Continuez l'encouragea-t-elle
- J'étai en colère contre lui et je ne mesurai pas mes propos. Je lui ai dit qu'il devait partir, que je ne voulais plus jamais le revoir. Cependant, il ne m'a pas écouté. Il ne m'a jamais écouté. Il est revenu le lendemain et les jours suivants alors que moi je me droguai à l'héroïne pour la première fois. Vous connaissez son effet Watson. Quand il a tenté de m'empêcher d'en prendre, je l'ai frappé. Je lui ai dit ensuite que s'il tenait autant à moi, il devait retourner dans le passé et empêcher ma mère de se tuer. Il ne l'a pas fait, bien entendu et je l'aurai compris dans mon état normal sauf que ce n'était pas le cas. J'étais furieux et je lui ai dit qu'un véritable ami le ferait. Je ne l'ai plus jamais revu depuis et j'ai parfaitement conscience que tout est de ma faute. J'aurai dut lui présenter mes excuses il y a longtemps déjà mais je n'en ai pas trouvé la force je ...
- Il vous a pardonné Sherlock l'interrompit-elle : comme je l'ai fait de nombreuses fois mais il attend que ce soit vous qui fassiez le premier pas et c'est parfaitement compréhensible au vue de la situation
- Vous êtes sur de ce que vous avancez ? s'enquit-il
- J'étai là quand il vous a sauvé. J'ai vu la détermination dans son regard. Pour rien au monde il vous aurez laissé tomber et vous le savait
Joan lui offrit un sourire encourageant et elle put voir le soulagement sur son visage
- Son amie s'appelle Clara Oswald
Il hocha la tête et partit passer un coup de fil
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