Chapitre 24
Joan ouvrit les yeux et fut aussitôt éblouie par la lumière. Quand elle s'en accoutuma, l'environnement autour lui apparaissait moins lumineux. Elle se trouvait étendue sur un lit. Autour, une armoire et une table de chevet composait les seul meubles de la chambre. La pièce paraissait vide. Aucun signe distinctif, aucun moyen de savoir à qui appartenait cette chambre.
La détective se redressa et sortit du lit. Elle s'engagea hors de la pièce pour se retrouver dans un couloir. Il y avait seulement le minimum de décorations. De couleurs froides les tableaux étaient tout sauf chaleureux. La lumière y était simplement destinée à guider ses visiteurs. Vivre en ce lieu devait être un défi chaque jour. Continuant sa visite, elle longea ces couloirs pour finalement trouver un escalier. Elle le descendit et elle se sentit arriver dans un autre monde. Les couleurs mornes, dénué de sentiments avaient laissées place à leur contraire. Tout en cet endroit inspirait la confiance en soit, la chaleur et le bonheur de l'existence. Tournant la tête, Joan avança dans ce qui devait être un salon. Très vite, elle entendit du bruit qui venait de la cuisine. Sans perdre de temps, elle se dirigea vers celle-ci et manqua de percuter un homme. Mais, chose étrange, il ne semblait pas s'en être aperçut. Au contraire, il continuait son chemin. Décidant de le suivre, elle arriva bientôt à destination. Elle se retrouva donc à assister au repas d'une famille inconnu. Pourtant, Watson avait comme l'impression de les connaitre. L'homme, d'une quarantaine d'années était celui qui avait failli la percuter. En l'observant, Joan reconnut le père de Sherlock à sa plus grande stupéfaction. La femme, en revanche lui était inconnue mais elle devina aisément la mère.
- La mère de Sherlock pensa-t-elle et alors, un affreux pressentiment s'empara d'elle.
Il se précisa quand Mycroft fit son entrée, suivit de son cadet, Sherlock. Ils passèrent à quelques centimètres d'elle et ne la remarquèrent pas. Alors, elle se contenta de rester spectatrice, à son grand regret. Les frères s'assirent à table. Sherlock face à Mycroft. Mycroft dos à Watson. Elle se trouvait en face de son associé. Sur son visage, le bonheur. Jamais depuis qu'elle le connaissait, il n'avait montré un visage aussi lumineux. Il n'était pas en conflit avec son frère, ni avec son père. Aucun des tourments qui le rongeaient ne semblait exister à présent. Et s'il se plaisait ici alors Joan doutait de pouvoir le ramener
- Vous aussi vous ne l'avez jamais vu comme ça ? demanda une voix féminine, peinée
Surprise, Watson sursauta avant de se retourner. Elle découvrit Jamie Moriarty ou Irène Adler selon les points de vus.
- Moriarty ? Que faites-vous ici ? S'exclama-t-elle
- La même chose que vous. Ramener Sherlock
- Mais comment êtes-vous parvenue à arriver ici ?
- Je suis dans la matrice moi aussi rétorqua-t-elle : j'ai compris qu'ils visaient les gens intelligent alors quand Sherlock est arrivé, j'ai tenté de l'aider
- Sans grand succès, à en croire le résultat ricana Watson
- Il ne me voit pas, ne m'entends pas alors allez-y ! Ca fait des semaines que j'essaye!
- Attendez des semaines ?
- Le temps s'écoule différemment ici dit-elle, en levant les yeux au ciel avant de revenir au sujet principal : alors, comment compter vous procéder ?
- Je l'ignore encore avoua-t-elle
- Trouvez vite dans ce cas, il ne lui reste plus beaucoup de temps.
Et sur ces mots, elle disparut.
- Merci pour l'aide râla-t-elle avant de se concentrer sur son objectif
Ce dernier venait de se lever, prétextant du travail avant de repasser devant Joan pour monter à l'étage. Elle le regarda passer et se décida à la suivre quand quelque chose l'empoigna par l'épaule, la forçant à se retourner. C'est avec horreur que Joan vit Mycroft, la tête déformé par une chose noire et visqueuse. Derrière, les parents étaient tout aussi touchés. Ils n'avaient plus rien des gentils parents. On aurait dit que leurs corps étaient envahis par un virus, détruisant chaque cellule, chaque parcelle de vie qui les rattachait à Sherlock
- Le parasite infecte tous les souvenirs et les détruits comprit-elle avec effroi : Ils prennent ensuite la forme d'une vie idéale pour que l'hôte ne veuillent pas partir
Voulant à tout prix empêcher l'ennemi de réussir, elle eut une poussée d'adrénaline et se dégagea de son assaillant. Elle courut dans les escaliers, son instinct lui dictant sa conduite. Arrivée à son point de départ, elle découvrit Sherlock assis sur une chaise, rédigeant une lettre sur un bureau. Elle reconnut sans peine la chambre de son arrivée. La pièce avait changé. Comme si l'arrivée de Sherlock lui avait redonné vie.
Cependant, Joan n'avait pas le cœur de s'y attarder davantage. Elle se dirigea d'un pas vif vers le détective et tenta de l'appeler, en vain. Elle essaya également de poser sa main sur son épaule mais le résultat fut le même. Alors, elle tenta une autre approche. Elle ferma les yeux et se concentra. Quand elle les rouvrit, elle se sentait déjà plus confiante. Elle fit une nouvelle tentative et cette fois, Sherlock s'arrêta d'écrire. Il redressa la tête mais ce n'était pas suffisant à le convaincre.
- Sherlock murmura Joan, en lui frôlant à nouveau l'épaule
Il lâcha son stylo et se leva violemment, visiblement apeuré. Il regarda dans sa direction mais ne la vit pas.
- Il y a quelqu'un ? lança-t-il, son regard observant chaque extrémité de la pièce
- Oui Sherlock. Je suis là devant toi !
- Qui a chuchoté mon prénom ?
- Mais c'est moi. Ouvre les yeux bon sang !
Ses yeux rencontrèrent à nouveau les siens et Joan put voir qu'il était intrigué. Son léger pli de sourcil l'indiquait très clairement pourtant il ne l'entendait toujours pas. C'est comme si un mur invisible les séparaient. Voyant qu'il n'y avait rien, Sherlock retourna s'asseoir.
Perdant patience, Watson se rua vers le bureau et entreprit de déchirer tout ce qui avait le malheur de se trouver dessus. Très vite, le sol marron se recouvrit de papier blanc. A bout de souffle, Joan attendit sa réaction.
- Ce n'était pas la peine de s'énerver railla-t-il, une main tenant le stylo l'autre tenant une feuille rescapé du massacre
- Je vais le tuer soupira-t-elle, en le voyant remettre sa feuille sur le bureau pour écrire
Mais, il se contenta seulement de poser la feuille et le stylo dessus.
- Si il y a vraiment quelqu'un ici, il pourrait au moins se présenter !
Joan resta interdite. Pourquoi n'y avait-elle pas pensé avant ?
Watson se précipita pour attraper le stylo mais sa main le traversa. Le choc dut le faire bouger car Sherlock le vit. Elle retenta encore et encore sans aucun succès tout en servant de divertissement à un Sherlock curieux.
- Essayez de vous concentrer suggéra-t-il, alors que le stylo venait de s'écraser à ses pieds
- Parles pour toi maugréa-t-elle en le ramassant
Le geste était purement instinctif et pourtant, elle le prit sans même sans rendre compte
- Vous voyez ce n'était pas si difficile ! la félicita-t-il, en fixant désormais un stylo volant
Se remettant très vite de la stupéfaction, elle entreprit d'écrire son nom sur le morceau de feuille : Joan Watson. A ses côtés, Sherlock avait la tête penché sur la feuille lui aussi et lorsqu'elle eut fini d'écrire il se figea.
- Watson murmura-t-il, son sourire disparaissant pour montrer un visage que Joan ne connaissait que trop bien. Un visage torturé, emplit de remords.
Elle continua d'écrire : Danger ! Réveille-toi ! Et guetta sa réaction
- Je ne comprends pas murmura-t-il : j'ai l'impression de connaitre votre nom mais je n'arrive pas à mettre une image dessus
Il semblait se retrancher dans ses pensées et c'était exactement ce qu'elle voulait éviter.
- Sherlock regardes cette foutu feuille de papier !
Mais, il n'entendait pas. C'est alors qu'elle se souvint que le stylo se trouvait toujours entre ses doigts. Elle le fixa tendit qu'une idée germait dans son esprit :
-Désolé d'avance mais j'essaye de vous sauver !
Elle lui lança en pleine face ce qui sembla le réveiller.
- Quoi encore ? Maugréa-t-il, en jetant enfin un œil sur la feuille : je ne vois pas pourquoi je serais en danger dit-il après réflexion
- Sherlock je vous connais et je sais que vous savez que quelque chose ne tourne pas rond ici !
Au même moment, la porte s'ouvrit de nouveau en grinçant. Joan se retourna et vit Mycroft dans l'entrebâillement. Son visage était redevenu normal mais elle se doutait que ce n'était qu'une simple façade. Il entra sans dire un mot tandis qu'un sourire cruel illuminait son visage. Un sourire inhumain.
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