Chapitre 20
Le trajet fut plus rapide et plus simple que prévu. Seule l'obscurité posait problème pour descendre les marches car, même avec la lumière du tournevis sonique, on ne voyait pas le bout du tunnel. C'est avec grande prudence que le trio continua son chemin. Silencieux, ils guettaient chaque mouvement ou bruit pouvant les avertir d'un danger. Arrivé à la dernière marche, Joan frissonna. Un courant d'air frais caressa son dos et fit valser ses cheveux. Clara et le Docteur le sentirent également puisqu'ils se mirent aux aguets, l'œil attentif à tout ce qui les entourait.
Pendant un temps, personne n'osa bouger puis le Docteur tourna sur lui-même pour se retrouver en face de Watson, son tournevis éclairant son visage, l'éblouissant presque. Elle le vit la regarder d'un air inquiet, vraiment inquiet mais, quand elle l'observa plus attentivement, elle remarqua qu'il ne la regardait pas. Pas exactement. Plutôt ce qui se trouvait par-dessus son épaule, derrière elle.
Lentement, très lentement, elle tourna la tête. Son cœur battait la chamade et son corps tout entier tremblait alors, quand elle vit la tête métallique qui la fixait menaçante, elle poussa un cri. Le Docteur, prévoyant la pris par le bras et la poussa en arrière tandis que Clara ne quittait pas du regard le robot. La jeune femme ne semblait pas inquiète cependant, ni même impressionné. Sans doute était-ce là ce qu'on ressentait quand on avait déjà fait face à plusieurs invasions de ce genre.
- Quelle est cette chose ? S'horrifia Joan
- Un Cyberman murmura le Docteur, qui analysait déjà les possibilités de fuites en cas d'attaques
- Docteur, il semble endormi remarqua Clara
- Pas pour longtemps, croyez en mon expérience !
Et, en effet, comme pour confirmer ses propos, le cyborg s'anima soudain. Il leva son bras, celui portant une arme intégré à son armure de métal, et le dirigea droit sur eux :
- Nous vous attendions, Docteur
Ses paroles froides et menaçantes firent frissonner d'effroi la pauvre détective. S'en était trop pour elle. Le Docteur, qui tenait toujours son bras, resserra sa poigne. Pour la soutenir dans ce moment de pure terreur ou juste pour l'empêcher de fuir ? Elle ne savait plus quoi penser c'est pour cela qu'elle n'a pas réfléchi en agissant. Elle aurait dut réfléchir avant d'entrer dans un tel endroit. Ni même faire confiance à un parfait inconnu. Ou Diable était donc passé son sens rationnel ?
D'un geste brusque, elle se dégagea de l'emprise du Docteur et tenta de fuir en rebroussant chemin mais elle se confronta à une silhouette. N'ayant même pas fait un pas que déjà on lui bloquait le passage ! Joan ne distinguait pas exactement ce qui se trouvait face à elle mais elle était presque sûr qu'il ne s'agissait pas d'un robot. Au contraire, ça semblait véritablement humain.
Elle sentit quelque chose se glisser dans sa main et la tirer en arrière. La détective reconnut Clara quand elle lui chuchota de ne pas bouger. Le Docteur se trouvait toujours face au cyborg son tournevis devant lui. La silhouette se trouvait donc hors champs de la portée de la lumière. Joan ne savait pas si c'était intentionnel ou juste le fruit d'un pur hasard.
- Bon je suppose qu'il est inutile de discuter ? Essaya le Docteur, jetant un œil derrière lui pour évaluer la situation
- Suivez-moi répondit simplement le cyborg, de sa voix métallique en faisant volte-face pour s'enfoncer dans les ténèbres
Le trio hésita. Ils n'étaient plus sous la contrainte du arme pointée sur eux, mais, lorsque deux autres silhouettes robotiques apparurent de part et d'autre de la silhouette humaine, le choix était vite fait. Ils se retrouvèrent donc à errer dans des souterrains seulement éclairés par la lumière du tournevis sonique, son propriétaire en tête, suivi des deux femmes.
Leurs marches fut de courte durée pourtant puisque de la lumière commençait à apparaitre au loin. Plus ils s'approchaient et plus Joan pouvait étudier ce qui l'entourait. C'était un soulagement, même si il n'y avait pas grand-chose à en dire. En effet, chaque portion de surface était faite en métal. Tout était gris et morne. De quoi déstabiliser les accros à la décoration.
Ils arrivèrent bientôt à la limite du couloir, débouchant sur une double porte grise, verrouillés par une espèce de mécanisme technologique complexe dont la détective n'arrivait pas à comprendre le fonctionnement. Elle n'en eu pas besoin. Les portes s'ouvrirent d'elles même à leur approche.
Ils entrèrent donc, toujours à la suite du robot dans un vaste vestibule et se fut la stupéfaction. La première chose qui frappa le trio fut l'incroyable bordel qui y régnait : des morceaux de circuits électriques trainaient par ci par là, des câbles et fils étaient branchés n' importe où et une épouvantable odeur de moisi emplissait l'air. La seconde fut la grande fenêtre qui donnait en contrebas. Recouvrant tout le mur en face du petit groupe, il laissait voir ce qui semblait être une usine.
En se rapprochant, Joan put décerner avec horreur la scène qui se déroulait sous ses pieds. Des machines en marches crachaient de la fumée dans les airs, formant un bon gros nuage étouffant. Autours, des humains de toute race et de toute origine, s'activaient à leurs occupations mais leur manière de bouger n'était pas naturelle. Au contraire, ils avaient l'air d'esclaves, privés de toute liberté, condamné à vivre sous l'autorité supérieure. Car oui, en plissant les yeux, Joan put apercevoir les mêmes cyborgs qui les avaient conduits ici. Ils régnaient en maître mais ça ne durerait pas.
Une haine comme elle n'en avait pas connu encore s'empara d'elle. Si Sherlock était vivant, elle en avait la certitude à présent, il devait être parmi tous ces gens, obligé de suivre les ordres et, le connaissant, il devait avoir trouvé le moyen de s'attirer des problèmes.
- Nous sommes désolé pour le désagrément
Joan sursauta. Absorbée par ses pensées, elle n'avait pas remarqué les nouveaux arrivants. Elle se tourna mais son regard refusa de se poser sur le cyborg qui venait de parler. Un visage familier se trouvait dans la pièce. Une personne qui était déclaré morte mais qui se trouvait désormais face à elle, ses yeux la fixant avec curiosité.
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