Chapitre 17
Marcus se trouvait au bureau lorsqu'il reçut l'appel de Joan. Il avait décroché, s'apprêtant à répondre d'un ton joyeux. Mais les sanglots à l'autre bout du fil l'en dissuadèrent. Il s'était redressé, avait continué à écouter, jusqu'à entendre son prénom prononcé dans un murmure et avait compris. Gregson était en face de lui. A peine un regard avait été échangé pour qu'il comprenne à son tour.
Ils avaient fait aussi vite que leurs moyens leurs permettaient. Marcus était arrivé avant tout les autres. Il avait grimpé les marches quatre à quatre puis poussé la porte. Son regard c'était tout de suite orienté vers la silhouette assise qui lui faisait dos. Il s'était approché. Elle s'était tournée, son visage triste transformé en visage impassible. Cela faisait un moment que ces pleurs avaient cessé. Marcus l'avait prise dans ses bras. Derrière lui, une bâche recouvrait le corps. Joan s'en était assuré.
Les ambulanciers l'emmenèrent quelque temps après. Toujours en état de choc, Joan ne répondit à aucune question de la part de Marcus ou du capitaine. Ces derniers, compatissant n'insistèrent pas.
Tandis que le lieutenant restait avec elle, Gregson rentra au poste emmenant avec lui sa patrouille.
Sur la route menant au poste, l'ambulance transportant le corps du détective se trouvait coincé dans les embouteillages.
- Appelle le capitaine Gregson demanda le conducteur : dit lui que nous aurons du retard
- Entendu répondit son collègue, assis à sa droite.
Il prit son talkie-walkie et envoya son message
- c'est fait.
Puis, il regarda la route en soupirant. Devant lui, des voitures qui n'avançaient plus, klaxonnant et voulant sortir de ce cauchemar. Certain chauffeur criait des injures, leurs patiences à bout.
- on n'est pas loin d'une intersection. Nous pourrions la prendre suggéra-t-il
- Ca nous rallongera le trajet s'agaça le premier
- Parce que rester ici est une meilleure idée ?
- Si t'insiste soupira le conducteur
- Oui j'insiste !
- Bon ok
Profitant d'une maigre avancée, il tourna à droite, sortant de l'infernal embouteillage. Ils se retrouvèrent à rouler dans une avenue banale de New York. Il était tard et le soleil commençait à se coucher.
- j'espère que tu as le GPS
- y'a pas besoin. Regarde on est à côté de Central Park
En effet, des arbres commençaient à apparaitre sur leurs gauches.
- Dans ce cas, il nous faut juste t...
Malheureusement, l'ambulancier ne finit jamais sa phrase. L'absence presque totale de lumière l'empêcha de voir l'obstacle en plein milieu de la route. Le véhicule percuta une surface métallique, ce qui le projeta en l'air, pour ensuite venir se fracasser sur le sol. Le choc violent tua sur le coup les deux hommes. La créature métallique se mit soudainement à bouger, prenant vie suite au désastre. Elle passa devant la tête ensanglantée d'une des victimes et croisa l'un des bras arraché à son corps dans une mare de sang.
N'y prêtant guerre attention, elle continua à avancer jusqu'à se retrouver à la lumière d'un réverbère. Ce qui n'était qu'une simple créature de métal se transforma en robot humanoïde. Sa tête, surmontée d'un casque en métal arrondi, lui donnait l'air effrayant. Deux points noirs lui servaient d'œil et sa bouche n'était qu'un simple rectangle à l'horizontal. Tout son corps n'était fait que de métal. Il ne restait plus rien d'humain en lui à part peut-être sa silhouette.
Arrivé derrière l'ambulance, il s'arrêta pour réfléchir. Puis, brusquement, il s'empara de la poignet et arracha la porte dans un affreux grincement. D'un coup sec, il l'a laissa tomber sur le bas-côté et se pencha à l'intérieur de l'ouverture.
Dedans, renversé sur le côté, il y avait un sac mortuaire. Des morceaux de vers le recouvrait mais cela n'empêcha pas l'humanoïde de l'atteindre. Sans gêne, il posa sa main dessus et disparu dans un étrange faisceau lumineux.
Personne ne remarqua la disparition du corps puisque lorsque l'accident fut déclaré et que la police arriva sur les lieux le lendemain matin, le feu avait tout brûlé. Il ne restait plus que la carcasse en ferraille et l'odeur de chair brûlée qui flottait dans l'air. Le moindre petit indice était parti en fumée.
Néanmoins, Gregson et Bell étaient loin d'être stupide. L'accident n'en était point un. Il est difficile de s'imaginer que le conducteur est renversé l'ambulance sans avoir percuté un objet. Ils auraient pu rouler à une vitesse plus haute que celle conseillée mais là encore ça coinçait. Les deux victimes étaient des ambulanciers compétant et désireux de ne pas enfreindre la loi.
- Ce n'était pas un accident affirma un inconnu en s'approchant : mais ça vous le saviez déjà
Son ton juvénile contrastait avec le sujet. Lorsqu'ils se retournèrent pour le dévisager, ils furent surpris de trouver un jeune homme d'une trentaine d'année, portant un nœud papillon avec une chemise à bretelles. Il portait un bas noir et une veste venait compléter sa tenue.
- euh... excusez-moi mais vous êtes ? demanda Gregson
- Mais ou avait je la tête s'exclama-t-il : Je suis le Docteur !
- Docteur qui ?
Il sortit de sa poche un papier et le leurs montra
- Inspecteur de police venant de Scotland Yard ? s'étonna Gregson
- Oui, on m'a envoyé enquêter sur la série de disparition de cadavres à la morgue affirma le Docteur
- Mais, je n'ai pas encore rendu cette information publique se méfia-t-il
- c'est vrai mais mieux vaut accepter toute aide disponible plutôt que la rejeter ne croyez-vous pas ?
- Non je ne vous fait pas confiance intervint Marcus
- Vous faisiez confiance à Sherlock pourtant se risqua le nouveau venu
- Attendez-vous connaissez Sherlock ?
- A votre avis capitaine ?
- Vous êtes l'ami dont il parlait compris Marcus
- Enfin, je n'étais pas sûr qu'il vous ais parlé de moi se réjouit le Docteur un grand sourire au lèvre : bien mettons-nous au travail, nous avons assez perdu de temps
- Attendez l'arrêta Gregson, alors qu'il se dirigeait vers la carcasse calcinée : vous êtes en retard
- Je le sais soupira-t-il, son sourire disparaissant pour montrer un regard haineux perdu parmi les arbres de Central Park : mais il reste un espoir
Et il se remit en route, laissant les deux policiers dans la plus grande incompréhension possible.
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