Chapitre 15
Sherlock trouva Gregson dans son bureau. Quand il entra, le capitaine se leva et l'invita à s'asseoir. Un malaise s'installa, finalement rompu par le détective qui expliqua l'avancé de l'enquête.
- Quand arrive-t-il ? Demanda Gregson, plutôt inquiet
- Croyez-moi, quand il sera là, vous le saurez
Sa réponse n'était guère rassurante mais il n'avait pas mieux à donner. Le Docteur avait beau avoir une machine à voyager dans le temps, sa ponctualité était toujours aussi catastrophique. Mais il espérait presque désespérément qu'il arrive dans les trois prochains jours.
En attendant, une idée lui vint.
- Je souhaiterai me rendre au labo
- Allez-y mais avec Joan. Je ne veux pas vous voir seul
- Bien
Les associés se rendirent à la morgue ou les y attendait le médecin légiste, Eugene Hawes. Celui-ci était éberlué et feuilletait les pages d'un dossier.
- Eugene tout vas bien ?
- Non ! Non tout ne va pas bien s'énerva le médecin, à bout : les trois corps des victimes ont disparu !
Alarmé, Joan le questionna d'avantage tandis que Sherlock examinait les lieux
- Ou étaient-ils ?
- Dans les trois box à droite
Il s'approcha et étudia les contours en quête de rayures ou autre. Rien. Sur la porte d'entrée aucunes traces également. La piste du vol est donc écartée.
Levant les yeux, il repéra la caméra de surveillance mais quelque chose clochait. Elle était baissée vers le bas, clairement éteinte. Tournant sur lui-même, il remarqua qu'aucune lumière n'était allumée.
- Plus de courant ?
- Non. Coupure d'électricité très tôt ce matin. Vous pensez que ça a un rapport ? S'inquiéta le légiste, avant d'avoir une révélation : les morts sont revenus à la vie ! Comme Frankenstein !
- Ce n'est que de la fiction lui rappela Joan, levant les yeux au ciel
- C'est ça et quand des extraterrestres débarqueront se sera de la fiction d'après vous ?
- Je n'ai pas dit ça soupira-t-elle : et même si c'est le cas ce ne sera pas pour tout de suite
- Qu'en savait-vous ? Si ça se trouve, ils sont déjà là !
- tu ne penses pas si bien dire pensa Sherlock, sans le dire à voix haute
- Et même s'ils sont déjà là, qui vous dit qu'ils seront forcément agressifs.
- Je sais pas Indépendance Day ?dit-il, d'un ton suffisant
- E.T ? rétorqua-t-elle
- C'est de la triche !
Joan esquissa un sourire et se tourna vers le détective. Ce dernier la regardait. Mais pas de son regard habituel. Non, il semblait loin, très loin. Une lueur inhabituelle luisait dans ses yeux
- Sherlock ? Appela-t-elle mais il ne répondit pas.
Le docteur Hawes les observait en silence. Il ne comprenait pas grand-chose et avait l'impression d'être de trop.
- Eugene, allez prévenir le capitaine ordonna-t-elle
- Tout de suite répondit-il, soulagé de s'éclipser
Une fois parti, Joan se tourna à nouveau vers son associé. Il n'avait toujours pas bougé, les yeux perdus dans le vague.
- Sherlock ? répéta-t-elle, s'approchant davantage et ne le quittant pas des yeux
Aucune réaction. Elle lui prit la main et c'est comme si son simple contact l'avait fait revenir. Il l'a regarda sans comprendre puis il sembla reprendre ses esprits et se dégagea.
- Je suis désolé murmura-t-il
- Ce n'est rien le rassura Watson
Elle lui sourit mais lui ne semblait pas prendre ça à la légère.
- Mes crises deviennent plus fréquentent. Je ne me contrôle plus Watson
- On trouvera un moyen lui rappela Joan
Elle hésita un instant avant de rajouter : les amis sont faits pour ça
Joan partit et il resta seul. Méditant sur ses paroles, il fut interrompu par l'entrée du capitaine, venue constater les dégâts par lui-même. Mais il n'y avait pas grand-chose à en tirer. Il renvoya les détectives chez eux et commanda à Marcus de vérifier l'intégralité des vidéos de caméras de surveillance à l'extérieur du bâtiment.
Les heures passèrent et toujours aucunes pistes. Nouvelle impasse. Même si Watson n'osait pas le dire, la situation commençait à devenir invraisemblable. Pourtant, tout avait commencé avec un simple cadavre. Comme ils en avaient vu des centaines de fois. Une enquête à résoudre et une affaire bouclée. Tout avait l'air si simple. Jamais elle ne se serait doutée que Sherlock pourrait y laisser la vie.
Devant elle, sur le mur, se trouvait tout ce qu'ils avaient jusqu'à présent. Une fiche détaillée pour chaque victime. La chronologie de chaque mort ainsi que la date, l'heure et la cause. Tous avaient été tués à cause du colis. C'était le déclencheur des évènements. La suite était la même. L'apparition d'un tatouage. Un décompte. Une crise cardiaque. Puis, pour une raison inconnu, les corps disparaissaient. Sherlock en avait déduit que le tueur récupérait les cadavres de ses victimes. Pourquoi ? Comment ? Personne ne le savait. Tout comme personne ne savait comment on pouvait l'arrêter.
Un brouillard. Un brouillard recouvrait cette affaire et cela la terrifiait énormément.
- Watson ! Appela Sherlock à l'étage
Elle sursauta. Retrouvant le contrôle de ses pensées, elle s'arracha à sa contemplation et s'empressa de gravir les escaliers :
- J'arrive
Elle le trouva assis devant les dizaines d'écran occupant la pièce informatique. Il spéculait sur ce qu'il voyait.
- c'est les vidéos des caméras de surveillance ? S'enquit-elle, en arrivant
- Exact et je crois avoir résolu une partie du puzzle
- Dîtes moi
Il se leva et, sans prévenir envoya un bon coup de poing au mur le plus proche.
- Sherlock s'insurgea-t-elle
- ce que j'ai trouvé ? Rien ! continua-t-il, sans lui prêter attention : Il n'y a absolument rien à tirer de ces fichus vidéos. Aucune activité suspecte dans un rayon d'un kilomètre autour de la brigade Les caméras se sont coupées à 6h30 du matin à cause de la coupure d'électricité. Etrange coïncidence quand on sait que juste après, des cadavres ont disparu. Mais le plus étonnant, c'est que cette panne a eu lieu dans le labo et nulle part ailleurs. Toutes les autres caméras du poste n'ont pas arrêtés de filmer. Alors comment expliquer qu'une panne d'électricité ait lieu que dans un seul endroit ? Et qu'est ce qui a bien pu provoquer cette coupure ?
- Je crois que nous devrions explorer le problème sous un nouvel angle suggéra Joan, après réflexion : nous cherchons à comprendre comment les corps ont disparu mais et si nous commencions à nous demander pourquoi ? Pourquoi le tueur aurait tué ses personnes pour ensuite récupérer leurs corps ?
- Ils en ont besoin murmura le détective, comme si c'était l'évidence même : Wilson et James étaient de brillant mathématicien puis Moriarty (sa voix vacilla légèrement en prononçant son nom), un génie du crime. Ils essayent de neutraliser tous les plus grands cerveaux de la Terre.
- Qui ça Ils ? S'enquit Watson, qui avait la désagréable impression qu'il lui cachait quelque chose
Mais il ne semblait pas décidé à lui en dire plus
- Tout semble clair à présent
- Sherlock. Qu'est ce qui semble clair ? cria-t-elle
Il la regarda enfin, hésitant à lui dire
- Je ne vous ai peut-être pas dit toute la vérité avoua-t-il finalement
- A propos de quoi ?
- A propos de ce que j'ai trouvé derrière
- Derrière ? répéta Watson, croyant avoir mal entendu : derrière quoi ?
- le mur. Derrière le mur
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