Chapitre 42
HOLA ♡
Alors oui, effectivement j'ai une semaine de retard sur ce chapitre. J'en suis désolée, je n'ai vraiment pas eu le temps, avec la rentrée, je galère tout les jours 😭
Bon je raconte un peu ma vie, mais j'essaye de me justifier car je vous dois bien ça 🤷♀️
Alors, votre rentrée ?
En tout cas, j'espère que ça s'est mieux passé que moi 🙈 Et oui, ma rentrée est vraiment catastrophique 😂
Bon, aujourd'hui je ne vais pas faire de long paragraphes, donc...
Aller,
BONNE LECTURE ♡
| Point de vue de Maya |
Lorsque je me retrouvai seule, dans le salon, avec Matt et ma mère, cette dernière ne cessait plus de me poser mille et une questions auxquelles je ne pouvais pas répondre. Elle était en colère, et en même temps perdue, elle ne comprenait pas ce qui venait d'arriver ce soir la.
Adam avait disparu, il était monté en haut, et depuis il n'était pas descendu. Sûrement entrain de ranger ses affaires, maintenant que ma mère lui avait ordonné de s'en aller. Ou peut-être était-il entrain de se nettoyer le visage que lui avait amoché mon beau père. Ce dernier resta silencieux également, ce soir la. Assis sur ce canapé prés de moi, il laissa sa femme me gronder sans prendre la peine d'ajouter un mot. Tout comme moi, d'ailleurs. Moi aussi je n'osais pas dire quoi que ce soit, car j'ignorais quoi répondre a toute ces questions.
- Pourquoi ne nous as-tu pas appelé ! avait-elle crié. S'il a été violent comme ça avec toi depuis le début tu devais nous appeler !
Je la contredisais en lui disant que non, il n'avait jamais été violent. Ce qui était vrai, après tout. Jamais il n'avait levé la main sur moi, ou même m'avait fait du mal physiquement. Par contre, mentalement, c'était une autre histoire. Une histoire que je ne pouvais pas raconter.
Malgré mes affirmations, ma mère semblait peu convaincu. Elle avait peur que ce garçon ait fait du mal à sa fille, ce qui se comprend. Et voyant qu'elle n'était pas prête à entendre ce que je lui disais, je décidai de monter en haut.
Pendant que je montais les escaliers, je levai mes mains et observai mes poignets. Les traces rouges qu'il m'avait laissées étaient désormais de grosses taches bleu et violettes sur ma peau. C'était moche, très moche. Et en plus de ça, c'était douloureux. Ça me faisait mal. Mais la douleur n'était pas dans mes poignets, non. Elle était dans la tête, et peut-être même un peu dans le cœur. Ça me faisait mal de me dire que c'était lui qui m'avait fait ça.
Il fallait peut-être que je me mette un bandage, ou quelque chose dans le genre. Je m'approchai de la salle de bain, mais j'arrêtai de marcher au moment ou j'y arrive. La porte était entre-ouverte, juste assez pour que je puisse apercevoir Adam à l'intérieur. Ce n'était certainement pas le moment pour me faire un bandage.
Alors que j'aurais dû aller dans ma chambre, m'éloignant ainsi de ce garçon, je restais sur place, observant par cette petite ouverture Adam, entrain de se regarder dans le miroir. Ou plutôt, entrain de regarder ses blessures. J'arrivais à apercevoir son visage grace à son reflet dans le miroir, mais lui n'avait pas l'air de me voir. Il était concentré sur ses blessures. C'est vrai qu'il était bien amoché. Il avait du sang sur le haut de sa joue, ainsi qu'un peu qui avait coulé de son nez, et son cerne gauche avait légèrement tourné au bleu foncé.
Il touchait sa blessure de sa main, et je vis ses yeux se plisser de douleur. Il mouilla ses doigts puis tenta de les passer sur sa peau qui avait légèrement été arrachée. Il fait n'importe quoi, c'est ce que je pensai. C'est pas comme ça qu'on nettoie une blessure.
Je me sentie un peu mal pour lui, à cet instant. Même si je ne savais pas vraiment ce qui me laissa ressentir cela. Et alors que je l'observais faire n'importe quoi, je décidai d'entrer dans cette salle de bain.
- Arrêtes de frotter comme ça, tu vas t'arracher encore plus la peau ! dis-je.
Je l'éloignai du lavabo et fermai le robinet.
- Laisse-moi faire, ajoutai-je.
Il ne dit rien. Je pris de l'alcool et du coton, afin de désinfecter tout ça, et je me retournai vers lui.
Il ne bougait pas d'un poil.
- Je ne vais pas pouvoir atteindre ta blessure, si tu ne te penches pas un peu.
Il réagit enfin, et s'appuye sur le lavabo afin de descendre légèrement, et son visage devient a peu près presque à mon niveau, toujours sans un mot. Ce n'était pas plus mal, je ne pensais pas que ce soit une bonne chose qu'on se parle après ce qui s'était passé.
Je me souvenais de la dernière fois que je l'avais soigné comme ça. C'était lorsqu'il m'avait appelée en pleine nuit, et que j'avais pris la voiture de Lia pour le chercher. Dans cette même salle de bain ce soir la, j'étais tellement gênée car je sentais son regard sur moi, et je n'osais rien dire car il avait le pouvoir de m'intimider à cette époque la. Je ne sais pas si je pouvais dire que ce pouvoir avait totalement disparu, mais à cet instant, lorsque je senti son regard persistant sur moi durant plus de deux minutes environ, je n'hésitai pas à prendre la parole.
- Quoi, pourquoi tu me regardes comme ça ?
Il ne réagit pas tout de suite.
- Pourquoi tu fais ça, dit-il.
- Je désinfecte d'abord, c'est comme ça qu'on fait.
- Pourquoi tu me soignes.
C'est une bonne question.
- Car tu n'es pas capable de le faire tout seul.
Il ne réagit pas a ma remarque.
- Par contre ton visage est vraiment dans un sale état ! Et ton œil... tu vas certainement avoir un cocard durant les prochains jours.
- Malgré tout, tu arrives à être sympa.
J'avais sans doute un super pouvoir dont j'ignorais l'existance.
- C'est bon, j'ai fini, dis-je.
Enfin, j'avais terminé de déposer les points de suture.
- Tu continues d'être sympa, malgré ça !
Il dit cela en même temps qu'il attrape mes mains pour les retourner, et voir mes bleus.
Il les fixe durant plusieurs secondes, et je n'osais pas bouger. C'était arrivé si vite, je n'avais pas eu le temps de comprendre.
Je retire mes mains des siennes d'un geste rapide.
- Arrête, soufflai-je.
Il n'aurait pas dû faire ça. Il aurait dû ignorer ce qui s'était passé, et ce moment aura été insignifiant, inexistant, comme une pause dans nos vies.
J'apporte mes mains près de ma poitrine, comme pour les « protéger », afin qu'il ne les atteigne plus.
- Tu veux savoir pourquoi je suis sympa ? Il n'y a pas de secret. Je ne suis pas rancunière.
Et heureusement. Sinon, j'ignore ce qui aurait pu se produire.
- Je suis gentille, c'est tout. Tu devrais essayer.
Ses yeux qui, jusque là étaient toujours dirigés vers mes mains, se relèvent pour croiser les miens. Un long moment de silence suit.
- Merci, pour les points de sutures.
Je ne répond rien. Il prit ensuite la direction du couloir, mais il s'arrête au niveau du pas de la porte de cette salle.
- Je suis désolé, murmure-t-il. Je ne voulais pas te faire de mal.
Et il s'en alla ensuite. Malgré qu'une partie de moi mourait d'envie de le croire, je restais dans le doute. Je ne croyais plus grand chose qui sortait de sa bouche, à présent. Je l'avais cru tellement de fois, j'avais espéré tellement de fois, j'avais été déçue tellement de fois par cette personne, que le mieux était de ne pas considérer un mot de plus qui sortait de sa bouche. Je devais me protéger, et ne pas lui laisser une seule occasion de plus de me faire mal. Il m'avais déjà fait beaucoup de mal.
Et pourtant, comme je lui l'avais dis, je restais gentille. Je l'étais un peu trop, et je regrettais de l'être. J'aimerais tellement être indifférente, ne pas me soucier de ce qu'il pense, vit, ressent, mais je n'y arrivais pas. Je ne pouvais pas m'empêcher d'avoir mal au cœur. Quand je pensais à lui, j'avais mal au cœur, car il s'en allait. Il allait quitter cette maison, et j'avais l'impression d'avoir été une simple famille de plus dans sa liste. J'étais tellement sûre que tout se passerait bien pour lui avec nous, car je l'appréciais beaucoup, et que je me souciais de lui. Je voulais l'aider. Mais j'avais été dépassée par les événements.
Un jour, il m'a dit qu'il ne pouvait pas se faire expulser d'une famille de plus, sinon quelque chose de grave arriverait. Il ne m'avait jamais dit ce qu'était cette chose, mais je me souvenais encore de l'expression inquiète sur son visage. Je lui avais promis qu'il resterait avec nous jusqu'à ses dix-huit ans. Sauf qu'il n'avait pas encore dix-huit ans.
Malgré moi, je ne pus m'empêcher de culpabiliser. D'avoir mal au coeur, encore. Non seulement parce que je lui avais fais une promesse que je n'étais pas entrain de tenir, mais surtout parce que moi aussi j'avais eu des mots durs envers lui. Peut-être que ça ne l'atteignait pas. Peut-être qu'il s'en foutait. Peut-être que j'étais tellement insignifiante à ses yeux que j'étais incapable de le blesser. Mais même si c'était le cas, je ne m'empêcherais pas de culpabiliser. Alors pour y remédier, je décidai de descendre les escaliers pour rejoindre le salon.
Ma mère était seule, assise sur le canapé, pensive.
- Maman ?
Elle releva la tête vers moi, et elle afficha un faible sourire.
- Tu t'es soignée ? demande-t-elle.
Elle désigne mes mains, et je les cache derrière mon dos.
- Non, mais ça va. Ce n'est pas douloureux.
Elle acquiesce d'un geste de tête, et je m'assois près d'elle.
- Il faut que je te demande un truc...
- Tu n'as plus à t'inquiéter, me coupe-t-elle. Ce sera fini dans deux jour. J'ai appelé l'assistante sociale.
- Maman... c'est justement de ça que je veux te parler.
Elle semblait confuse, et fronca légerement les sourcils.
- Je ne veux pas qu'il s'en aille... s'il te plait, rappelle l'assistante sociale et dis lui qu'Adam reste à la maison...
- Tu as perdu la tête ? C'est hors de question !
- Mais, maman...
- Il n'y a pas de mais ! On a acceuilli ce jeune homme chez nous, et regarde ce qu'il t'a fait !
- Je t'assure que ce n'est pas aussi dramatique que ça en a l'air !
- Tes marques sur les poignées prouvent que si.
- Écoutes moi, je t'en supplie !
Elle cesse de parler, et me regarde, choquée.
- Qu'est-ce qui te prend, Maya ? Est-ce que c'est lui qui t'as forcé à me dire ça ? Il t'a menacé pour que tu viennes me demander qu'il reste ?!
- Quoi !? Non ! Je veux juste... je veux juste l'aider !
- Pourquoi voudrais-tu l'aider ?
Je ne répond pas, ne sachant pas quoi dire. Pourquoi voudrais-je l'aider.
- J'en sais rien, avouai-je.
Je baissai la tête, me demandant pourquoi fais-je tant d'efforts.
Elle mit son bras sur mes épaules, et m'approcha vers elle pour me prendre dans ses bras.
- Je suis désolée, ma cherie. Désolée que tu aies dû subir tout ça.
- Ce n'est pas de votre faute.
Je l'entendis souffler. Et c'était vrai, ce n'était pas sa faute, ni celle de Matt. Je me souviens du soir ou ils m'avaient annoncé ce qu'ils avaient prévu depuis des semaines. Je n'avais pas été emballée par cette nouvelle, mais j'avais quand même accepté de ne plus vivre seule, car je voyais que c'était ce qu'ils voulaient. Ils faisaient ça pour moi, et jamais ils n'auraient pu deviner ce qui allait arriver. Tellement de choses étaient arrivées, et pas que des bonnes choses. Enfait, il y'avait eu tellement plus de négatif que de positif.
- C'était une erreur de le choisir. C'était une erreur de penser qu'il aurait pu être bon pour toi.
Je réfléchis un instant, puis je me détachai d'elle, confuse.
- Comment ça ? Vous avez choisis Adam ?
Elle penche sa tête légèrement sur le côté. Son regard me laisse voir sa désolation, et sa culpabilité.
- Tu ne pensais quand même pas qu'on inviterait ce garçon à vivre seul avec toi si on n'avait pas récolté toute les informations le concernant ?
Je n'y avais jamais pensé avant, malgré que ce soit tellement plus logique ainsi. J'aurais dû m'en douter, mais je me contentais de me dire que ce n'était qu'un hasard, une sorte de destin que personne n'aurait pu changer, car personne ne peut changer le destin. Et que ma souffrance était inévitable. Mais je m'étais peut-être trompée.
- On voulait un garçon car il aurait été plus apte à te protéger, en cas de danger. Et Adam n'a pas été le seul sur notre liste.
- Pourquoi tu ne m'as jamais dis ça ? demande-je.
À vrai dire, j'ignore si j'aurais voulu savoir cela dés le début. J'aurais eu l'impression d'être forcée à l'apprécier, car ma mère avait calculer que je l'apprécierais.
- J'avais peur que ça te dérange, répond-t-elle.
- Qu'est-ce qui me dérangerait ?
Elle resta silencieuse un instant. À l'expression de son visage, je devinai qu'elle s'apprêtait à dire quelque chose de lourd, qu'elle regrettait peut-être, qui n'allait pas me plaire.
- La raison pour laquelle on a choisi Adam, est parce qu'il a déjà, en quelques sortes, vécu ça.
- Vécu ça ? répétai-je.
- J'ai longuement parlé avec son assistante sociale, comme je l'ai fait avec plusieurs autres, et elle m'a expliqué qu'il y a quelque années, il a été très proche d'une fille, dont la famille l'avait accueilli.
Je ne tarde pas à comprendre qui était cette fille. Il s'agissait certainement d'Emily. Lorsqu'Adam m'avait parlé d'elle, il avait évité tout les détails, et je n'avais jamais su ce qui s'était réellement passé, alors j'écoutais attentivement ma mère en espérant en savoir un peu plus.
- Mais... poursuit-elle, elle a eu un accident grave. Et, Adam a été effondré. Il se sentait coupable car il n'a pas su la protéger, alors il a demandé à son assistante sociale de changer de famille.
Je n'étais pas au courant de tout ça. Je savais qu'il était proche d'elle, et aussi qu'elle était décédée, mais je ne savais pas que c'était du à un accident, ni qu'il se sentait coupable, ni qu'il avait décidé par lui-même de quitter cette famille la. Ça prouvait à quel point il était mal.
- Je ne comprend toujours pas pouquoi il s'est retrouvé chez nous.
- Cette fille te ressemblait, Maya.
Mon sang se glaça lorsque j'entendis cela. Je ne voulais pas le croire. Je commençai alors à m'imaginer la suite de ce qu'elle allait me dire, mais j'espérais du plus profond de moi me tromper. Je ne voulais pas lui ressembler.
- Pas physiquement, mais au niveau du caractère, oui. Elle était gentille, souriante et douce, tout comme toi. Et il était sûr qu'Adam verrait cette ressemblance. Alors on savait que...
- Vous n'avez pas fait ça, murmurai-je en la coupant.
- On savait qu'il allait tout faire pour te protéger afin qu'il ne t'arrive pas le même sort.
- NON !
- Ne cries pas, Maya, s'il te plait calmes-toi...
- Que je me calme ? Est-ce que tu te rends compte de ce que tu me dis ?
J'aurais préféré ne jamais savoir ça. J'aurais préféré continuer à croire qu'il s'agissait du destin, du hasard, que personne n'aurait pû changer quelque chose. Je ne voulais pas croire que ma mère ait pû organiser tout cela derrière mon dos, car ça me donnait l'impression d'avoir été un personnage dans une immense mascarade. Elle s'était moqué de moi, ainsi que d'Adam, et elle n'avait pas le droit de faire ça. C'était horrible.
- Est-ce que tu..., commençai-je, tu espérais qu'il se passe quelque chose entre Adam et moi ?
- Non ! Pas du tout !
- C'est horrible..., murmurai-je en me levant. Tu te rends compte ? C'est tellement horrible, pour moi mais surtout pour lui !
- Maya, calmes-toi, dit-elle en se levant également.
Je perdais tout mes moyens. J'étais en colère, car elle avait osé me faire ça. Elle m'avait laissé vivre avec ce garçon qui était blessé de l'intérieur, en espérant qu'il voit en moi celle qu'il a perdu. Mais je ne voulais pas être juste la fille qui ressemblait à celle qu'il avait perdu. Je ne voulais pas qu'il me voit comme une autre fille, je voulais qu'il me voit comme moi, Maya, une personne à part entière. Mais ce n'était visiblement pas ce qui était arrivé. Et cette pensée me fit remonter une larme contre laquelle je dû me battre pour l'empêcher de couler.
- Comment as-tu pu faire une chose pareil ? Tu trouvais que ce n'était pas assez dur pour lui d'avoir perdu quelqu'un ? Il l'aimait, maman ! Et au lieu de le laisser passer à autre chose tu n'as fais que le pousser à être hanté par son passé !
Elle ne dit rien, et ne fit que me regarder. Elle n'allait certainement pas l'avouer, mais elle savait très bien que j'avais raison, et que c'était une erreur.
- Un passé que j'étais censée représenter..., poursuivi-je d'une faible voix. Tu voulais que je la remplace, mais je ne suis pas Emily ! Et je ne veux pas l'être !
J'hurlai malgré moi, mais ça me faisait trop mal pour garder tout cela à l'intérieur.
- Emily ? répéte-t-elle. Tu connais son prénom ?
- Ouais. Ton plan a visiblement fonctionné, puisqu'il s'est assez attaché à moi pour me raconter son passé.
- Ne me parles pas comme ça !
J'essayais de me calmer, malgré que je brulais intérieurement.
- Je sais que c'est difficile à entendre, mais je n'avais pas le choix, tu comprends ? Je ne supportais plus d'être tout le temps loin de toi, sans avoir la certitude que tu ailles bien, et tu ne peux pas m'en vouloir pour avoir fait tout ce qui pouvait assurer ta sécurité.
Évidement, elle croyait m'aider en s'assurant qu'il me protégerait, mais elle ne faisait que s'aider elle-même, elle n'avait pensé qu'à elle. Elle pouvait être tranquille à des milliers de kilomètres de moi, tendis que moi je m'attachais de plus en plus à un garçon qui ne me voyait même pas en celle que j'étais vraiment. Mais elle ne pouvait pas savoir cela. La seule chose qu'elle savait, c'était que j'étais en sécurité.
Je décidai de me ressaisir. Je chassai toute trace de colère présente sur mon visage, et relevai la tête pour la regarder.
- Tu as raison. Je ne peux pas t'en vouloir d'avoir pensé à moi. Mais je peux t'en vouloir de ne pas avoir pensé à lui.
Encore une fois, je me sentais obligée de penser à lui. Mais je ne pensais pas seulement à lui pour une fois, je pensais principalement à moi. Car si Adam s'en allait vraiment, ça serait comme sa punition de tout ce qu'il m'avait fait. Comme ma vengeance. Mais je ne voulais pas me venger, je voulais juste oublier, passer à autre chose sans avoir été mauvaise.
- Car tu avais peut-être prévu qu'il s'attacherait à moi, mais tu as oublié de calculer que moi aussi, je m'attacherais à lui.
Son expression afficha de la tristesse. Elle aurait dû penser que je m'attacherais à lui, c'était une chose évidente.
- Tu lui as fais du mal, maman. Et tu ne peux pas le laisser s'en aller après ce que tu lui as fais subir.
- Que veux-tu que je fasse ? demande-t-elle.
- Que tu acceptes qu'il reste jusqu'au jour de ses dix-huit ans.
Je voyais qu'elle ne voulais pas, mais elle savait aussi qu'elle n'avait pas le choix. C'était le seul moyen pour elle de se rattraper.
- Tu lui dois bien ça, ajoutai-je.
- Très bien, il peut rester.
Quelque part, j'étais soulagée. J'enlevais un poid sur mes épaules. Mais je ne faisais pas ça pour lui, ni par gentillesse, je le faisais pour moi. Pour m'éviter de culpabiliser en me disant que je lui avais fais mal en lui rappellant constamment celle qu'il a aimé.
- Si la seule chose qui peut t'aider à l'instant est qu'il reste, alors j'accepte, conclut-elle. Mais je ne le fais que parce que je sais que tu ne seras plus seule.
- Je te remercie.
Sans que je n'ajoute quoi que ce soit, elle mit sa main derrière mon dos, et me rapprocha d'elle pour me prendre dans ses bras.
- Plus jamais je ne te laisserai seule avec lui, ajoute-t-elle.
Je répondis à son calin en resserant son étreinte. Certes, je lui en voulais encore un peu, mais je ne pouvais pas rester en colère contre elle longtemps. Ces moments avec ma mère étaient devenu rare, et je savais que si je me fachais avec elle, même durant un ou deux jours, je le regrettais toujours lorsqu'elle s'en allait, me demandant pourquoi je n'ai pas assez profité d'elle lorsqu'elle était encore à la maison.
Malgré que cette fois soit différente. Cela faisait plus d'une semaine que maman et Matt étaient rentrés, et c'était la première fois depuis plusieurs mois qu'ils restaient autant de temps. Je ne leurs avais pas demandé pourquoi, mais maintenant que cette idée me vient à l'esprit, je n'hésitai pas à le faire.
- D'ailleurs, pourquoi vous restez si longtemps ? demandai-je. Est-ce que je dois m'inquièter de quelque chose ?
Elle se détache de moi et m'offre un doux sourire.
- Non, tu n'as pas à t'inquiéter. Enfait, on compte rester à la maison pas mal de temps, encore. Surtout moi.
Je lui rendis son sourire, ravie de cette déclaration. Ça m'avait tellement manqué de me lever tout les matins en sachant que je retrouverais ma maman entrain de préparer le petit déjeuner. Le fait de savoir que je pourrais profiter encore de plusieurs matins comme cela ne fait que me réjouir.
- Conseil du médecin, ajoute-t-elle.
Mon sourire disparût. Comment ça, conseil du médecin ?
- Quoi ? fis-je. Pourquoi le médecin t'as conseillé de rester à la maison ?
Je commençai à m'inquiéter. J'ai toujours eu la fâcheuse tendance à imaginer les pires situations du monde, et j'espérais sincèrement me tromper.
- Et bien.., reprit-elle. D'après lui, ce n'est pas très bon de souvent prendre l'avion lorsqu'on a un petit être à l'intérieur de soi, alors j'ai pris un congé.
Je mis du temps à réaliser ce qu'elle venait de m'annoncer, et c'est alors que ma peur s'estompa et que mon sourire réapparu.
- Oh mon dieu, tu es enceinte ? reformulai-je.
Elle acquiesce en riant, et je la pris dans mes bras.
- Félicitations !
Cela faisait bientôt trois ans que ma mère et Matt étaient mariés, et jamais ils ne m'avaient parlé d'avoir un enfant. Je crois que dans ma tête, j'avais toujours été sûre que ça n'arriverait pas, car je trouvais ça bizarre que ma mère tombe enceinte d'un homme qui n'était pas mon père. Une petite famille allait se créer, et j'avais peur d'être à l'ecart. Ce petit être qui naîtrait aurait son père, et pas moi.
Mais à cet instant, lorsque j'appris cette nouvelle, cela ne me procura que du plaisir. Un événement heureux, pour une fois. Cela faisait bien longtemps que quelque chose ne s'était produit dans ma vie sans avoir de lien avec Adam, et c'était, d'un côté, tellement soulageant. Car je commençais à croire que ma vie ne se resumait qu'à lui. Que je ne pouvais vivre une vie dans laquelle il n'était pas présent, comme s'il allait toujours être la pour faire des choses qui me blesserait.
Trois semaines, c'est le temps qui restait avant son anniversaire, et avant qu'il ne s'en aille. Et pourtant, je commençais à avoir l'impression que cet instant n'arriverait jamais. Comme si la vie était sur pause, et que je devais à jamais supporter toute ces horreurs qu'il me faisait subir.
Mais non.
La vie continue. Elle ne s'arrête pas à lui.
Ma mère était enceinte, il s'en allait dans trois semaines, je n'allais pas tarder à être diplômée du lycée, et je n'entendrais plus jamais parler de lui.
Ce serait un nouveau départ, un nouveau monde, une nouvelle vie, une nouvelle moi.
Et Adam ne restera qu'un mauvais souvenir d'un passé lointain.
◇◇◇
○ RE-HOLA ○
De plus en plus près de la fin, je sens vraiment une pression sur mes épaules aha 😣
Ce chapitre est assez long quand même, plus de 4000 mots, je n'en fais pas si souvent, des si longs.
Comme d'habitude, dites moi ce que vous en pensez, vous avez aimé ?
J'espère que ouiii !
Et sinon, je pense que c'est fini pour aujourd'hui 🙁
Donc on se dit, a la prochaine ? On se retrouve bientôt dans le chapitre quarente-trois ! (On se retrouve bientôt pour une autre vidéo lol (le retour de la youtubeuse wattpadeuse mouhaha (y'a pas que la youtubeuse qui a fait son come back hein... (au cas ou t'aurais pas compris je parle des parenthèses (ouais je sais que t'as remarqué, t'as vu combien y'en a ? (Je sais pas, mais ça fait beaucoup (okey j'arrête)))))))
BISOU ♡
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