Chapitre 37
~ Point de vue de Adam ~
Bip, bip, bip...
Trois jours. Trois putains de jours. C'était beaucoup trop long. Trois jours qu'elle était dans ce foutu lit d'hôpital, les yeux fermés, et ce bip répétitif qui l'accompagnait constemment. Il ne faisait qu'augmenter mon stress. À chaque fois, j'avais peur qu'il s'arrête, à chaque fois que j'en entendais un, je retenais mon souffle en espérant que ce ne soit pas le dernier. Et je restais la. Dans sa chambre le temps de quelques minutes, mais cet hôpital était devenu ma nouvelle maison.
Lorsque sa mère l'avait su, elle n'avait pas hésité, et avait prit le premier avion pour venir. Elle était arrivée hier, accompagnée de Matt, et j'arrivais encore à voir toute la tristesse dans ses yeux. Le même regard que sa fille. Les même yeux noisettes. Le même plis entre les sourcils lorsque ceux-ci sont froncés. Maya lui ressemble tellement, je ne l'avais jamais remarqué. Mais il faut dire que je ne la connaissais pas. Je ne connaissais que sa fille, et je ne voyais que sa fille.
Elle avait passée toute la nuit à son chevet, la caressant, et priant pour qu'elle se réveille. Et pendant ce temps là, moi je me cachais dans les couloirs de cet hôpital. Pourquoi ? Parce que je ne voulais pas qu'on me voit. Je n'avais pas le droit de venir la voir, pas après ce que j'avais fais. C'était totalement ma faute, si elle était dans ce lit. Et je ne méritais pas de venir la voir. Je ne la méritais pas. Alors je fis cela en cachette. Quand il n'y avait pas d'infirmière dans les parages. Ce jour la, je dû attendre que sa mère s'en aille. Elle ne voulait pas quitter sa fille, mais Matt a dû la traîner de force. Il fallait qu'elle sorte de cette chambre, qu'elle mange, qu'elle dorme. Alors elle a fini par céder. Et c'était ce moment la que je trouvais être le bon pour mettre un pied dans cette chambre. Une chambre fade, froide, une peinture terne, et aucun objet chaleureux. Et elle était la. Elle avait un bandage autour de sa tête, et quelques cheveux tombaient par dessus. Quelques points de suture étaient posés sur la coupure qu'elle avait sur sa tempe, et elle avait un bleu très imposant sur le bas de sa joue, près de sa bouche. Cet accident ne l'avait pas ratée, mais malgré tout elle était toujours aussi belle. Malgré le bleu, les sutures et le bandage, sa beauté était toujours présente. Sa douceur également. Je voulais lui prendre la main, sentir sa peau toucher la mienne, mais je n'osais pas. Comme si je n'avais pas le droit. Comme si je sentais que si je faisais ça elle se réveillerais aussitôt pour me dire de ne jamais la toucher. J'avais honte de moi. De ce que j'avais fais de cette fille. Et je ne comprenais pas pourquoi ça m'arrivait toujours. Je ne comprend pas pourquoi est-ce que tout ce que je touche fini par se détruire.
Je lui murmurai quelques mots que je n'oserais jamais lui dire lorsqu'elle est éveillée. Puis je regardai l'heure, 19h26. L'infirmière n'allai pas tarder à venir vérifier que tout allait bien. Elle venait toute les demi-heure. Alors je ne tardai pas plus, et pris la fuite encore une fois, pour disparaître dans ces couloirs.
Encore une fois, j'allais attendre qu'il n'y ait personne pour retourner la voir. J'avais, comme à chaque fois, hâte que le moment ou je la reverrais arrive. Mais je devais attendre. C'était pas grave, je pouvais trouver de la patiente. Je pouvais attendre une éternité s'il le fallait, rien que pour pouvoir revoir son visage.
Je restai sur les sièges ou des dizaine de personnes attendaient. Tous aussi inquiets. Ça me rassurait, de me dire que je n'étais pas le seul à avoir autant peur de perdre quelqu'un.
Je vis ensuite la mère de Maya passer, accompagnée de Matt. Elle s'apprêtait à entrer dans la chambre de sa fille, mais elle s'arrêta d'avancer lorsqu'elle me vit. Ils se dirigèrent alors dans ma direction.
- Tu es là, toi, me dit-elle.
- Heu, oui. Je viens d'arriver, je voulais savoir si tout allait bien.
- D'après les médecins, son état est stable. Il faut juste attendre. Ça risque de prendre quelques jours, ou.. quelques mois.
Elle baissa la tête. Je pouvais apercevoir ses yeux briller. Elle retenait ses larmes devant moi, et réussit à les empêcher de couler.
- C'est gentil, d'être venu.
- C'est normal.
- Maya t'aime beaucoup, tu sais. Et je sais que tu l'apprécies aussi. Je suis vraiment ravie de vous voir vous entendre aussi bien. Je savais que tu veillerais sur elle.
Ses paroles me déchiraient le coeur, malgré que son inttention était le contraire. Si seulement elle savait, me dis-je.
- Je ne pense pas que j'ai vraiment réussi, dis-je doucement. Si elle se retrouve la.
- Oh, non, s'il te plait, m'interrompt-elle. Tu n'as pas à te sentir coupable de ça. Maya est très têtue et je suis sûre que tu n'aurais pas pu l'empêcher de faire autrement. Vraiment.
J'affichai un faux sourire, qu'elle me rendit. Son sourire aussi, avait l'air faux. Mais après tout, comment pouvions-nous sourire sincèrement dans une telle situation.
Elle s'en alla vers la chambre de sa fille, et Matt resta un instant.
- Espérons qu'elle s'en remette vite, dis-je.
- Oui, on l'espère. Karen apprécie beaucoup que tu sois venu, c'est gentil.
- C'est la moindre des choses.
- Tu veux entrer la voir une seconde ?
Je pris du temps pour répondre. J'en mourrais d'envie, mais je ne pouvais pas. Je ne pourrais pas mentir, près d'elle. Mon regard me trahirait.
- Non, ça va. Je préfère vous laisser entre vous, en famille.
- Tu sais, toi aussi tu fais en quelque sorte parti de la famille.
Je me mordis la langue, essayant de contrôler l'effet que me fit ces mots. Non, tellement pas. Je ne méritais tellement pas qu'il me dise ça. Il l'a dit car il n'était au courant de rien. Il ne savait pas ce que j'avais fais. Que tout était de ma faute.
- Je ne veux vraiment pas vous déranger, dis-je difficilement.
- C'est comme tu veux.
Et il parti. Je n'avais jamais entendu ces mots la. Tu fais en quelques sortes partis de la famille. Je ne les avais jamais entendu auparavant, de la part de qui que ce soit, mais il était hors de question que la première fois qu'on me considère comme de la famille soit bâtie sur un mensonge. C'était déjà assez difficile comme ça.
Je décidai de sortir de cet hôpital. Je commençais à être à bout, à me sentir étouffé entre ces murs que j'avais regardé durant trop longtemps. Ils commençaient à me donner envie de vomir. Tu fais partis de la famille. J'avais tellement honte de moi. Comme à chaque fois, j'étais incapable d'assumer mes actes. Incapable de prendre mes responsabilités. Putain ! Je repensais à Emily, ce que j'avais fait d'elle, la manière dont je l'avais condamné. Je repensais à la fois ou je m'étais juré de ne plus jamais faire subir ça à qui que ce soit. Je me cachai dans une ruelle assez sombre, essayant de souffler. Cherchant à me sentir un peu mieux, mais rien n'y faisait. J'avais toujours cette boule au ventre. Cette sensation qu'elle était la seule à pouvoir me l'enlever. Elle est la seule. Même Emily ne m'avait jamais fait ressentir autant de choses. Sans doute car tu n'étais pas amoureux d'Emily. Non. Je n'avais pas le droit de penser ça. Mais Maya, NON ! Je ne le pense pas putain ! C'est faux ! Ce n'est pas la vérité ! Je devenais fou. J'avais envie de crier de toute mes forces. Sans réfléchir, je mis un coup de poing au mur, aussi fort que je le pouvais. Puis, après un moment, j'en rajoute un, puis un, puis un autre. Je sentais la douleur, une douleur atroce. Mais, d'une certaine manière, apaisante. La douleur de mon poing me faisais oublier celle que j'avais à l'intérieur de moi.
Je soufflai un bon coup. Et soudain je me rendis compte de quelque chose. Mes joues étaient humides. Non, il ne pleuvait pas. Cette eau sortait de mes yeux. Des larmes. La dernière fois que j'avais pleuré c'était... je ne m'en souvenais même plus. Et me voilà, derrière ce bâtiment d'hôpital, je versais des larmes pour une fille que j'ai brisé. Cette fille qui s'était attachée à moi. Je pensais m'éloigner d'elle pour son bien, mais je ne lui ai causé que du mal. Et pourquoi cela me fait-il pleurer ? Parce que j'ai des putains de sentiments.
C'en était trop pour aujourd'hui. Je n'avais plus la force de retourner à l'intérieur, alors je décidai de retourner à la maison, me reposer. Mon téléphone n'arrêtait pas de sonner, et je commençais à avoir une envie de le lancer au mur. Samuel n'arrêtait pas de m'appeller, et il m'avait bombardé de messages, mais je ne repondais pas. Je n'avais aucune envie de l'entendre me dire encore la même chose. Il me dirait que j'abuse, que je fais n'importe quoi. Il aurait sûrement deviné que Maya y est pour quelque chose, alors il ajouterait que si je ne m'éloignais pas de cette fille, je finirais par le regretter. J'étais déjà au courant de tout ça. Et c'était trop tard, je le regrettais déjà.
J'allais certainement rester seul à la maison, ce soir la. Comme la veille. Ses parents n'allaient pas rentrer avant quelques heures. C'était peut-être horrible de ma part de leur avoir menti, mais je ne savais pas quoi faire. Je ne pouvais pas leur dire que j'avais embrassé leur fille pour l'abandonner ensuite, qu'à cause de ça elle est allée en boite, qu'elle s'est bourrée la gueule, et qu'elle a dérapé sur la route. Non. C'était beaucoup trop d'informations qu'ils ne devaient pas savoir. Alors j'ai ommis tout les détails, et je leurs ai juste dis qu'elle avait pris ma moto sans que je ne le sache, mais qu'elle n'a pas su garder le contrôle. Je n'avais pas vraiment mentis. Je n'avais juste pas tout dis.
Le lendemain, j'y retournais encore, à ce foutu hôpital, pour un quatrième jour. Quatrième putain de jour. J'allais tous les compter un par un, car j'avais bien l'intention de venir chaque jour. Sa mère m'avait dit que ça pouvait durer quelques jours, comme quelques mois. Alors chaque matin j'allais être la bas, en espérant de toute mes forces que ce soit le bon. Que c'est le jour ou elle se réveillerait, et que ce cauchemar se terminerait enfin.
Ce quatrième jour, je n'étais pas venu les mains vides, non. J'avais apporté une fleur. C'était bête, et presque débile. Surtout que ça n'allait pas l'aider à se réveiller. Mais j'espérais que ça lui apporte un peu de confort quand même. Ou peut-être que c'était à moi que j'apportais du confort, en me disant que je ne restais pas les bras croisés.
J'ai choisi une rose blanche. Pourquoi ? Je ne sais pas trop. Elle me faisait penser à elle. Si douce, si belle, si pure, tout en possédant ce côté dangereux et mystérieux. C'est une fleur qui plairait certainement Maya. Je pris soin de passer discrètement dans ces couloirs, comme je le faisais depuis quatre jours. Sa mère n'était pas la, et Matt non plus. J'étais face à sa chambre. Je la voyais, à travers la vitre. Toujours dans le même état. Les yeux fermés.
Je pénétrai doucement dans sa chambre, faisant le moin de bruit possible, tout en gardant mes yeux sur elle, et en l'admirant. Son visage était toujours aussi pâle que la veille. Le bandage était toujours la aussi. Je remarquai juste que le bleu à droite de ses lèvres avait légèrement diminué. Mais à part ça, rien ne changea.
- Hey Maya.
Je dis cela dans un murmure. J'étais au courant qu'elle ne m'entendait pas de la ou elle était, mais ça me faisait du bien de lui parler.
- J'espère que tu te sens bien.
Je m'approchai doucement d'elle, sans réussir à détacher mon regard de son visage.
- Je t'ai apporté une fleur, c'est pour toi. Je sais que les roses blanches sont tes préférées.
Je posai délicatement la rose sur la table de chevet. Je me mit sur la chaise près d'elle, et je soufflai.
- Non, enfait j'en sais rien du tout. Je connais pas beaucoup de choses sur toi. Je connais tes manières, tes habitudes, tes tics, mais je ne sais rien de ce que tu aimes. À par les oreos, ça par contre, je sais que tu les adores.
Je souriai à cette pensée, sans m'en rendre compte. La tête légèrement baissée, mon regard planté dans le vide, j'étais perdu dans mes pensées.
- Et aussi que tu préfères le chocolat plutôt que la crème. Tout le contraire de moi. C'est bête, hein ? De me retrouver la à te parler, en me cachant de tout le monde. Et surtout, sans même que tu ne puisses m'ent...
Je me coupe soudainement au moment ou je relève ma tête. Le silence régna. Je me figeai, et je ne savais plus quoi faire face à cette situation.
Face à ses yeux ouverts, et son regard planté dans le vide.
○○○
Alors, vous avez aimé ?
Je pense que je vais garder ce rythme, et poster une fois toute les semaines, mais je ne sais pas encore si je dois me tenir à un jour précis dans la semaine, je vous dirai ♡
Une étoile ? C'est gratuit et ça fait plaisir 🤗
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top