¤ Point de vue de Maya ¤

- La guerre froide. Qu'est-ce que c'est ? Une guerre ou tout les moyens sont permis, sauf l'affrontement armé.

La professeur d'histoire continuait de parler, et d'expliquer son cours qui m'ennuyait affreusement. Je passais mon temps à analyser ce que faisait chacun de mes camarades, et compris que je n'étais pas la seule a être désintéressée. Certaines jouaient avec leurs cheveux, d'autres dessinaient sur leurs tables, certains étaient sur leurs téléphones ou encore se lançaient des boules de papier entre eux. L'histoire a toujours été la matière que j'appréciais le moin, et d'habitude je passais mon temps durant ce cours avec... Lia. Je me souvenais encore du premier jour de cette année, à quel point nous étions contente d'être dans la même classe d'histoire, on se disait qu'on passerait toute les heures à papoter et à rigoler. Ce jour la, j'ignorais que quelques mois suffiraient à nous éloigner. Je tournai ma tête vers la gauche, et remarquai que sa place est vide. Je me demandais pourquoi elle n'était pas venu ce jour-là.

En quittant le cours, je me dirigeai vers mon casier pour ranger mon livre d'histoire. Sur le chemin, j'aperçu au loin Lia, entrain de discuter avec Laura et Calum. Donc, elle est venue. Elle avait juste séché le cours. Elle sourit, et j'arrivais à l'entendre rire. Elle avait l'air heureuse, et le fait qu'on se soit éloignées n'avait pas l'air de lui faire autant de peine qu'à moi. Cette pensée suffit à me donner une douleur à la poitrine. Je la voyais chaque jour avec ces même personne, et pourtant je n'arrivais pas à m'y faire. Je n'arrivais toujours pas à croire qu'elle était devenue l'une d'entre eux. Ça ne lui ressemble tellement pas. Mais en même temps je ne savais plus qui elle était depuis un moment.

Je me ressaisi, et repris ma route en direction de mon casier. Je dois lui laisser du temps, et ce qui devra arriver arrivera.

Les cours de la matinée étaient désormais terminés, et je me dirigeai vers la caféte pour déjeuner. En prenant mon plateau, je me rendis compte que j'allais déjeuner seule, ce jour là. C'était la deuxième fois depuis qu'avec Lia on ne se parle plus vraiment. Souvent, je déjeunais avec des gens avec qui je partageais un cours, des "camarades" ou des "connaissances", mais ce n'étaient pas des amis. Et ce n'était pas pareil.

Je pris mon plateau avec des frites, de la salade, de la sauce et une pomme, puis j'allais chercher une table ou je pourrais manger tranquille. Une fois que je m'installai, je n'eu le temps de commencer à manger que...

- Salut, Maya.

Je levai la tête vers cette personne, ce garçon qui était planté devant moi, et quand je compris de qui il s'agissait, je resta bouche bée, et ne sortit aucun mot.

- Tu vas bien ?

- Daniel ? Hum.. salut..

Je ne savais pas trop comment réagir. La dernière fois que je lui avais adressé la parole, c'était il y'a des mois, lorsqu'on avait prit un café après qu'il ait tenté de m'embrasser à la soirée d'halloween. Il m'avait semblé bizarre, il avait l'air de savoir un peu trop sur moi et depuis, je me méfiais. On avait jamais vraiment reparlé depuis, et la je me demandais ce qu'il me voulait.

- Tu vas bien ? Ça fait un moment.

Tu m'étonnes.

- Ouais, ça va.

Je ne prit pas la peine de lui demander comment il allait, car je ne m'en soucie pas vraiment.

- Tu n'as pas l'air d'être contente de me voir, rit-il.

Nan, sans rire ?

- Et bien, c'est juste que je ne vois pas trop ce que tu pourrais vouloir de moi, avouai-je.

- Je veux rien de toi je veux juste.. parler.

Je ne répond rien. De quoi voudrait-il parler ? Je me souvînt du jour où Adam avait insinué que Daniel lui avait fait croire qu'on s'était embrassé à la soirée d'halloween. Ce n'est pas un garçon de confiance.

- Maya je te veux rien de mal, se défend-t-il. J'ai sentis depuis quelque temps que c'est un peu dur pour toi et je t'ai vu assise la toute seule alors je suis venu te voir, rien de plus ! Tu crois que je te veux du mal ou quelque chose comme ça ?

Non, ce n'est pas ce que je croyais. Du « mal » était un mot bien trop grand. Je dirais qu'il n'avait juste pas l'air honnête. Mais j'avoue que ce qu'il venait de me dire me fit réfléchir. J'avais l'air si paumé que ça ? Au point qu'un mec comme Daniel aie pitié de moi ? En même temps, c'était le seul qui veuille bien me parler. Je ne devrais pas être si méchante avec lui. Mais je n'arrivais pas à dire quoi que ce soit.

- Ok, je vois.

Il décida de se lever, et c'est la que je me rend compte que je n'avais pas envie qu'il s'en aille.

- Non, Daniel attend !

- Pourquoi tu refuses de me faire confiance ?

- Mais parce que ! Tu fais des choses qui m'empêche de le faire !

- De quoi tu parles ? De la fois ou j'ai essayé de t'embrasser ? Je t'ai déjà présenté mes excuses, mais maintenant ce n'était rien.

- C'est pour ça que tu as dis à Adam qu'on s'était embrassé ?

Il arrête de parler, et ne dit rien de plus. Je l'avais eu, il ne pouvait plus mentir.

- Alors c'est ça le problème ? Adam ? Dit-il en appuyant bien sur le prénom. C'est lui qui veut te retourner contre moi, biensur. Et je vois qu'il a réussi.

- Tu racontes n'importe quoi..

- Tu crois que c'est lui le gentil, je comprend. Mais qu'est ce que tu peut être naïve, Maya. Tu peux continuer comme ça, mais crois moi tu finiras par te rendre compte que le méchant ce n'est pas moi.

Il termine sur ces mots, puis s'en alla. Ses paroles donnaient froid au dos. Il était soit taré, soit très bon acteur. Mais dans les deux cas, j'avais bien raison de ne pas lui faire confiance. La troisième option serait que c'était Adam l'acteur, mais je chassai rapidement cette idée de mon esprit. C'était impossible.

Je me ressaisi, puis reconcentre mon attention sur mon plateau, pour que je puisse manger tranquille. Des frites, un peu de salade, de la sauce, et une pomme. Rien ne me faisait envie, pas même les frites. Et dieu sait à quel point j'aimais les frites de la cantine. Je pris une frite, la trempe dans la sauce pour ensuite la ramener à ma bouche, et je croquai un morceau. J'avais l'impression que ça n'avait aucun goût. Je reposai le deuxième bout de la frite, puis regardai la pomme que je pris dans mes mains. Je ne mange jamais de pomme à la caféte. Et pourtant, j'en prend toujours une. Mais je la donnais toujours à Lia, ou alors elle finissait par me la piquer, cette grande mangeuse de pomme. Sans me rendre compte, je me mis à sourire face à ces pensées. Mon regard se relève un instant, et je croisai celui de Lia, au loin, à sa table. Elle me regarde, sans oser detourner le regard, puis je décide de lui faire un sourire accompagné d'un signe de main. Elle me répond avec la moitié d'un sourire, tout sauf chaleureux, puis tourne sa tête vers les autres. Je me retrouvai seule avec cette pomme, que je fini par reposer sur mon plateau. Décidément, je n'avais pas faim du tout ce jour là.

Je décidai de me lever en prenant mon plateau pour le ranger. Je devais alors passer à côté de la table ou était assis le groupe populaire, ainsi qu'à côté de celle de Lia. C'était pas la même table, malgré que ce soit tous des populaires, mais il y'avait plusieurs groupe de populaires, vous voyez ? Et puis mince, laissez tomber. Même moi je ne m'y retrouvais pas.

Lorsque je m'approchais d'eux, j'entendis des bruits sourds de rires, de chuchotements auquels je ne fis pas attention, jusqu'à ce que...

- Non, Maya attention !

Je n'eu le temps de comprendre ce qui se passait, que je glissai, et que je me retrouvai au sol qui était mouillé, avec la nourriture de mon plateau qui avait volé vers ma tête et et mes vêtements. Les frites, la salade et la sauce. La première chose à laquelle je pensais était que je venais de me taper la honte, et je me dis qu'heureusement que la pomme n'avait pas atterri sur ma tête, ça aurait été encore plus humiliant.

Une âme charitable a bien voulu me donner la main pour m'aider à me relever, il s'agissait de Dylan, le frère de Lia.

- Maya, ça va ?

Je hochai la tête, et regardai autour de moi. Le sol était mouillé. À droite de l'endroit ou j'étais tombée était assise Alexia, la copine, ou plutôt l'ex d'Adam. Elle tenait une bouteille d'eau à moitié vide dans ses mains, et je l'entendis murmurer un oups à ses copines. Lia, pas plus loin, était debout. Elle avait essayé de me prévenir en criant mon prénom, mais c'était trop tard.

- Quelle garce ! dis-je sur le coup.

- J'te demande pardon ?! Répondit Alexia.

- Tu es fière de toi ? Sérieusement ? T'as quel âge Alexia.

- Est-ce que quelqu'un peut la faire taire s'il vous plaît ? Je suis bien trop occupée pour lui répondre.

- Bien trop occupée à te croire dans Mean Girls.

- Maya tu devrais de calmer, intervient Dylan.

- Tu te prends pour qui, espèce de petite peste ? commence Alexia. Tu penses que j'ai que ça à faire de me préoccuper d'une fille aussi insignifiante et inexistante que toi ? Tu peux me dire pourquoi je chercherais à t'humilier. Tu n'as pas besoin de moi pour ça. C'est vrai, regardes autours de toi.

Sans m'en rendre compte, je jetai un coup d'oeil au gens tout autours de la pièce, et me rendis compte qu'ils avaient tous les yeux rivés sur nous, à nous regarder. Ou plutôt sur moi. Certains riaient, ou prenaient des photos tendis que d'autres se chuchotaient de choses. Je commençais à perdre mon assurance face à toute cette attention focalisée sur moi.

- Tu y arrives très bien toute seule, reprend-t-elle. Rend toi à l'évidence, tu n'es pas assez intéressante, chérie. Et je ne suis pas la seule à penser ça.

- Ferme la, Alexia ! Intervient Dylan. Maya, viens.

Il me pris le bras pour m'amener hors de cette salle ou je venais de faire une scène.

- Viens avec moi. Je dois avoir un t-shirt dans mon casier. T'es sûre que ça va ? il demande.

- T'as vu ce qu'elle a fait ? Pourquoi elle a fais ça, je ne la connais même pas !

- C'est Alexia, elle n'a pas vraiment besoin de raisons pour agir.

Nous marchâmes jusqu'à son casier pendant que je ne pu m'empêcher de parler de ce qui venait de se passer.

- Cette fille est folle. Comment elle a osé, je savais qu'elle avait une dent contre moi, je l'avais même dis à Lia ! Ce qu'elle vient de faire prouve très bien que ce ne sont pas des illusions.

- Oublie-la, d'accord ?

Il ouvrit son casier, et fouillait dedans.

- Elle ne mérite pas autant d'intérêt. Tiens, j'ai ça.

Il me tendit un t-shirt que j'attrapais, puis il s'avança vers moi et retira une frite qui était coincée dans mes cheveux.

- En parlant de Lia, commence-t-il, ça va entre vous ? Ça fait un moment que tu n'es pas venue à la maison.

Et c'est la qu'il me mit mal à l'aise. J'ignorais quoi répondre. Après tout c'était son frère, s'il me posait la question, c'est que Lia ne lui avait rien dit.

- Ouais, ça va. C'est juste... un peu froid, mais ça va passer.

Il approcha sa main vers ma tête et retira une feuille de salade.

- Tu devrais aller te nettoyer les cheveux. T'as vraiment l'air d'un distributeur à nourriture.

Je ris de bon cœur, puis baissai la tête.

- Merci Dylan, dis-je.

- C'est rien, tu sais très bien que t'es comme ma soeur.

Ouais, je le savais. Le frère de Lia était aussi mon frère, c'était ainsi depuis tout petit. Deux sœurs et un frère. Qui aurait cru que les deux soeurs arrêteront de se parler du jour au lendemain.

Après ça, j'allai aux toilettes des filles pour me nettoyer, et mettre le t-shirt de Dylan. Quand j'aperçus mon reflet dans le miroir, j'eu presque envie de me moquer de moi même. J'avais vraiment l'air d'un distributeur de nourriture. J'avais quelques mèches tâchées de sauce. À cet instant la, j'aurais vraiment eu besoin d'un shampoing. Si Lia était la, elle m'en aurait donné. Elle était le genre de fille à toujours avoir du shampoing dans son casier, pas moi. C'est bien pour ça que j'avais toujours besoin d'elle. Tant pis. Je me contentais d'utiliser de l'eau, et me dis que je me doucherais a la maison.

Une fois que j'eu terminé, je m'attachai les cheveux en arrière pour éviter d'avoir des mèches mouillées qui me colleraient au visage. J'avais persque terminé, quand soudain la porte des toillettes s'ouvrit, laissant entendre deux rires bien aiguës et narquois passer la porte.

- Bah alors, on a pas fini de se nettoyer ?

Comme si j'avais encore envie de me la voir, celle-la.

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