Chapitre 29

¤ Point de vue de Maya ¤

- Plus haut ! Lèves les bras plus haut, Maya.

Je fais ce qu'elle me dit, tout en poursuivant mes mouvements.

- Tes jambes ne sont pas assez tendus.

J'essaye de tendre les jambes le plus possible, pour que ce soit parfait.

- Ne sois pas trop brusque dans ce mouvement ! Ordonne-t'elle. Tu dois être douce et délicate !

C'est dur de suivre tout ce qu'elle dit à la lettre tout en restant concentrée.

- Ok, stop ! Arrêtez la musique ! Dit-elle.

La musique s'arrête, et je peux enfin souffler. Tatiana demande de faire une pause à toute les autres, puis elle m'appelle.

- Je peux savoir ce que tu as ? Demande-t'elle assez froidement.

- Je suis un peu fatiguée, je crois.

- Non, je parle de ce que tu viens de me faire la. Tes mouvements sont lâches, ils ne sont pas précis, et tu n'as pas l'air de vouloir danser. Ce n'était pas de la fatigue, c'était du manque de concentration.

- Je.. je suis désolée, souffle-je. En ce moment je..

- J'en ai rien à faire de ce qui se passe en ce moment dans ta vie, Maya. Tout ce qui m'intéresse, c'est ce que tu fais sur cette piste. Tu sais que tu es la moins expérimentée de tous ici ? Et si je t'ai prise malgré tout ce n'était pas pour rien, mais la Maya que je viens de voir, la tête dans les nuages, n'est pas celle en qui j'ai vu un potentiel le premier jour. Alors soit tu te ressaisis, sois tu t'en vas.

- Je suis désolée.

- Ça, tu l'as déjà dis.

Je prend une grande inspiration.

- Je vais me ressaisir, et arrêter de penser à autre chose. Dis-je.

Puis l'entrainement se poursuit. Entendre ces mots n'est pas vraiment ce que j'aurais souhaiter le plus en ce moment, mais c'est vrai que je les ai mérités. Je suis totalement ailleurs, et ça à cause d'une seule chose, ou plutôt d'une seule personne : Lia. Depuis notre soit disante réconciliation, j'ai du la croiser pas mal de fois dans la couloirs, on se disait des "bonjour, ça va ?" Mais rien de plus. On ne parlait plus autant qu'avant, on ne passait plus tout notre temps ensemble, et on n'allait plus au centre commercial. À chaque fois que j'essayais de lui parler, il y'avait quelque chose qui nous interrompait. Et la plupart du temps, cette chose était Laura. Même si ça me fait mal au coeur, et que je refuse encore de me l'avouer, je crois bien que Lia fait désormais partie du groupe populaire. Je ne sais pas comment c'est arrivé, ni même pourquoi. J'ai beau me creuser la tête, je ne vois toujours pas une explication concrète. Lia fais partie du groupe populaire. Cette phrase sonne tellement amer.

L'entrainement se termine à 18h. Enfin. C'est la première fois que je suis heureuse que ce soit terminé. C'est la première fois que je ne pris aucun plaisir durant un entrainement. Je rentre à la maison à pied, puisque je n'ai pas de voiture, mais ça ne me dérange pas.

Lorque je rentre, il était presque 19h. Adam n'était pas là. Je suis allée prendre une douche, j'ai du utiliser une tonne de produit ce soir la, que ce soit pour le corps, pour le visage ou pour les cheveux, je me suis occupée de moi comme jamais je ne l'ai fais. Ce n'est pas dans mes habitudes, mais j'espérais me sentir bien et m'apaiser après m'être pomponée. Résultat : Ça a marché. À moitié.

Il était déjà 21h. Je n'avais pas encore mangé, et très sincèrement je n'avais aucune envie de cuisiner. Je décide alors de ne rien faire. Sauter un repas une fois dans sa vie n'a jamais tué personne. Je reste alors dans ma chambre. Mes cheveux étaient séchés, et j'étais habillée de mon pyjama. Comme j'étais partie sur une soirée ou je faisais tout pour mieux me sentir, je décide de me mettre sur mon lit et de lire un livre, chose que j'adore faire. Mon livre du moment était Naxos. Pour la première fois de la journée, je pensais à autre chose qu'à tout ce qui n'allait pas dans ma vie. J'étais complètement prise dans l'histoire, quand un bruit me sortit du livre dans lequel j'étais plongée. Le bruit venait de l'extérieur. Je regarde l'heure, 21h40. Ca doit être Adam qui rentre, avec sa moto.

Puis, au même moment, mon téléphone sonne. C'est Adam, également.

- Qu'est-ce qui s'passe, tu as oublié tes clés ? Dis-je en répondant.

~ Point de vue d'Adam ~

16h.

- Allo ?

- T'es ou ?

- Pourquoi ? Dis-je.

- Quelqu'un veut te voir.

- Qui ça ?

- Tu le sauras que tu y seras.

- Quoi, comment ça ? J'y serais ou ?

- A Hinesville.

- C'est à vingt kilomètre d'ici, au moins. Il a qu'a venir, lui. J'vais pas m'déplacer pour quelqu'un qui se croit drôle à jouer les mysterieux.

- Adam, tu peux arrêter ? Vas-y, c'est tout.

Puis il raccroche. Je déteste ce genre de plan. C'est stupide, et je ne vois pas pourquoi je dois aller aussi loin. Je décide de prendre le risque, et d'y aller. Mais comme j'avais vraiment la flemme de faire 20 kilomètres en moto, alors je décide de demander à Dylan de me prêter sa voiture comme il le fait souvent.

Je roulais depuis une trentaine de minutes, et j'allais bientôt arriver a Hinesville. Quand tout à coup, mon téléphone sonne. Je regarde de qui il s'agit, puis je répond.

- C'est bon, j'y suis allé. Dis-je.

- T'es arrivé ?

- J'arriverais dans cinq minutes.

Puis il me donna une adresse, un bar à l'entrée de la ville. J'y suis arrivé rapidement, j'avais hâte d'y entrer et de voir qui était cette personne.

Quand je franchis les portes du bar, je passa d'un regard toute les personnes qui s'y trouvaient, et je reconnu tout de suite celui qui voulait me voir. Un sourire s'affiche sur mon visage, et je vais vers lui.

- Quel plaisir ! dis-je. Tu voulais me féliciter en personne de t'avoir battu à plate couture l'autre fois ?

- Adam Harris. Toujours aussi narcissique, à ce que je vois.

- Fidèle à moi même, dis-je en m'asseyant près de lui.

- Tu as l'air de prendre les choses pour acquises, apparemment. Tu ne devrais pas être aussi sûr de toi.

- Tu parles de la prochaine course ? Dis-je. Ne t'inquiète surtout pas pour moi.

- Oh, mais je ne m'inquiète pas. Toi par contre, tu devrais t'en faire.

Je ris.

- On sait tout les deux que les tricheurs ne méritent aucun titre, Daniel.

Il ne me répond pas tout de suite. Je vois un sourire mystérieux s'afficher au coin des ses lèvres, puis il prend la parole.

- Tu n'as aucune idée de jusqu'ou je suis prêt à aller pour avoir ce que je veux.

- Jusqu'à enfreindre les règles et me bousculer avec ta moto pour me faire perdre le contrôle ? Je suis au courant.

- Jusqu'à te faire traverser la ville pour t'éloigner le plus possible du point d'attaque.

Je ne répond pas, un peu perdu. J'essaye de comprendre, mais ça reste flou. Il prend son verre, le termine d'un coup sec, puis il s'en va. Je reste seul, au contoir, à réfléchir. Point d'attaque ? Qu'est ce que cela veut dire ? Est-ce qu'il compte faire un truc que je ne dois pas savoir ? Pour tricher sûrement, comme il sait si bien le faire. Ou alors autre chose ? L'idée qu'il puisse s'en prendre à Maya me traverse l'esprit, mais je la chasse d'un coup. Il n'a aucune idée de son existance. Enfin, si, il la connais. Mais il n'a aucune idée de son existance dans ma vie.

Je décide de retourner à la voiture. Peu importe ce que c'est, je le battrais malgré sa tricherie. Mais en m'asseyant sur mon siège, mes pensées sont encore dirigées vers Maya. Je décide alors de prendre mon téléphone, et de l'appeller. Juste pour être sûr. Juste pour que j'aie l'esprit tranquil.

Elle me devance avant que je ne dise quoi que ce soit, et elle prend la parole aussitôt qu'elle décroche.

- Qu'est-ce qui s'passe ? Tu as oublié tes clés ?

- Quoi? Comment ça ?

- C'est bon, j'arrive pour t'ouvrir.

- De quoi tu parles ? Je suis à Hinesville Maya !

- Quoi ? Dit-elle. Mais.. je viens de voir quelqu'un en bas..

- Ça doit être le voisin, c'est sûrement le voisin.

Après ma phrase, un silence. Elle ne dit rien, et je commence à m'inquiéter.

- Ce n'est pas le voisin. Dit-elle fermement.

- Comment peux-tu le savoir ?

- Parce que la porte vient de claquer. Quelqu'un vient d'entrer.

Lorsqu'elle me dit ça, mon sang de glaça. Je n'eu qu'un seul réflexe, démarrer cette putain de voiture et rouler à la plus grande vitesse que j'aurais pu.

- Où es-tu ? Dis-je.

- Bah à la maison !

- Dans quelle pièce ! Crié-je sèchement.

- Tu n'as pas besoin de crier comme ça ! Je suis dans ma chambre.

- Surtout tu ne bouges pas !

- Oh merci pour le conseil, j'allais justement aller vers cette personne qui s'est introduite chez moi pour lui proposer un thé et lui faire visiter les lieux !

- Je suis sérieux ! Crié-je encore une fois.

Elle ne répond pas.

- Maya ? dis-je.

- Chut !

Je me tais une seconde, et elle ne dit rien. Ça commence à m'énerver.

- Maya ! Répète-je.

- Je crois qu'il est entrain de monter, j'entends des pas dans les escaliers.

J'appuie encore plus sur l'accélérateur. Bordel, ça m'a pris trente minutes à l'allée, je n'ai pas tout ce temps devant moi, Maya est seule, à la maison, avec un inconnu qui s'y est introduit. Il faut absolument que j'y arrive avant qu'il ne soit trop tard.

- Caches-toi dans ton placard, ordonne-je.

J'entends sa respiration au téléphone. J'entends qu'elle a peur, qu'elle veut paniquer mais qu'elle se retient. Je met le téléphone en haut parleur, et je le pose sur le siège à ma droite.

- Surtout ne raccroches pas, ok ?

- Ok, chuchote-t'elle. Toi non plus ne raccroches pas.

Biensur que je ne vais pas raccrocher. Jamais je ne la laisserai seule face à une situation pareille. Même si je ne suis pas vraiment avec elle en ce moment, rien que le fait de lui parler me rassure. Et j'espère que ça la rassure aussi.

- Tu es dans ton placard, la ?

- Oui, souffle-t'elle.

J'entends à sa voix qu'elle respire un peu plus fort, je la sens bizarre.

- Maya, ça va ?

- Oui.. enfin, je crois.. j'ai juste.. un peu de mal à respirer.

- Oh non, tu vas pas me faire un malaise ?

- J'en sais rien moi !

- Pense à autre chose, dis-je.

- Comme à la personne qui s'est introduite chez moi ?

Bordel, sois serieuse une seconde non ?

- Dis moi ce que tu aimes, dis-je.

- Quoi ?

- Ce que t'aimes faire, j'en sais rien moi, tes passe-temps favoris !

- J'aime bien lire.

- Arg.. t'as pas autre chose ?

- J'ai pas cent mille passe-temps, hein !

- Fais un effort, dis-je.

- Bah.. j'aime danser ?

- Moi je déteste danser.

Je l'entend souffler.

- Si tout ce que j'aime t'ennuie alors pourquoi tu demandes ? On pourrait pas plutôt parler d'autre chose ? Comme... pourquoi j'ai l'impression que ces murs se rapprochent, et.. pourquoi j'ai l'impression de ne pas pouvoir respirer..

- Maya ? Qu'est-ce qui t'arrive ?

- Je.. j'étouffe.. c'est ce placard, j'ai l'impression d'être enfermée..

- Maya, t'es clostrophobe ?

- Clostro quoi ? Arrête d'utiliser des mots compliqués, je n'arrive pas à réfléchir ici...

- Putain Maya !

- Clostrophobe.. je sais pas, peut-être.

- Comment ça peut-être ? Tu ne sais pas si tu as du mal avec les espaces fermés ? Tu n'as jamais joué à cache cache ?

- Ça doit faire quinze ans que j'ai arrêté de jouer à cache cache, comment je pourrais m'en souvenir ?

Qu'est-ce qu'elle peut m'énerver !

- Adam.. j'étouffe vraiment..

- Ne sors pas de ce placard Maya, tu m'entends ?!

- J'ai l'impression de mourir.. vraiment.. de me noyer..

- Respires, doucement, mais surtout reste à l'intérieur !

J'entends son souffle, elle suffoque, elle a vraiment du mal à respirer, mais si elle sort de ce placard, qui sait ce qui pourrait lui arriver.

- Adam...

- Maya, RESPIRE !

Je l'entend prendre une grande respiration, puis expirer. Elle ne suffoque plus, elle respire normalement.

- Ça va ? dis-je.

Un silence apaisant s'installe. Puis tout à coup, un hurlement. Son hurlement.

- Maya ? dis-je.

Rien, pas de réponse. J'entends quelques bruits, mais ils sont tellement faible que je n'arrive pas à savoir de quoi il s'agit. Je distingue légèrement la voix de Maya, et malheureusement je ne l'entend que hurler. Des hurlements faible dans mon téléphone, mais assourdissant dans mes oreilles.

- MAYA ! Hurle-je.

Pas de réponse. J'appuie encore sur l'accélérateur, et je risque de me tuer, mais je préfère prendre ce risque plutôt que de la laisser elle se faire tuer. S'il lui arrive quoi que ce soit je jure que...

- C'est bon, je suis la, dit-elle rapidement.

- Çava ? Qu'est-ce qui s'est passé ?

Elle est essoufflée et elle parle rapidement

- Je vais bien, il m'a trouvée, et il a essayé de m'étrangler mais je l'ai frappé avec une chaussure à talon, je devrais peut être en acheter plus souvent. Enfin bref, je suis entrain de descendre les escalier et.. AAAAH !!

- MAYA !

Elle ne répond pas. J'entend dans un bruit sourd certains de ses cris, mais encore une fois le son est très faible. On peut dire que mon inquiétude à atteint son maximum. Cette boule au ventre qui grandit depuis tout à l'heure à l'air de vouloir exploser. Je ne sais plus la dernière fois que j'ai ressentis ça, mais en tout cas ce sentiment ne m'a pas manqué.

Je n'ai même pas envie de penser à ce que elle, elle peut ressentir en ce moment. Elle doit être terrifiée. Rien que cette idée suffit à me foutre la rage. Et ces bruits légers mais assourdissants qui proviennent de mon téléphone ne font qu'accentuer les choses. Je serre mes dents, pour tenter de resister, et de réussir à être patient, mais rien n'y fait. Je n'ai qu'une envie, c'est d'y être. Je décide de raccrocher. Tout ces bruits, c'en est trop. De toute façon, je ne suis plus loin. Dans deux ruelles, j'y serai. Je devrait me réjouir d'être encore en vie. Je viens de faire un trajet qui dure normalement trente minutes en une dixaine.

Quand j'aperçois enfin la maison, je m'arrête d'une vitesse folle juste à côté, et descend de la voiture aussitôt. Au même moment, la porte s'ouvre. Je la vois, sortir en courant, et je lâche un juron. Je ne saurais mettre un mot sur mon ressentis à ce moment la, mais c'etait fort, très fort. Elle dit mon prénom lorsqu'elle m'aperçois, et je cours immédiatement vers elle, mettant fin à ces quelques mètres qui nous séparaient, pour la prendre dans mes bras et la serrer fort contre moi. Mon coeur se réchauffe, ma tête s'apaise, et la boule dans mon ventre disparaît enfin, pour laisser place à autre chose. Ses bras autour de mon cou resserrent l'emprise qu'elle à sur moi, comme si elle ne voulait pas que je parte. Je suis la, je ne partirais pas, voulais-je lui dire. Mais je ne dis rien, j'étais bien trop occupé à profiter de ce moment qui m'a l'air magique. Comme si je respirais à nouveau, elle était la devant moi, elle n'avait rien, et je ne voulais pas la lâcher. Mes bras autours d'elle la serraient contre moi très fort, comme si je voulais qu'elle fasse partie de moi, qu'on ne fasse plus qu'un, je ne voulais plus m'éloigner d'elle, plus jamais m'en séparer. J'entend sa respiration, et son souffle chaud près de mon oreille. Elle était terrifiée, et j'essayais de la réconforter. Sans un mot, je tentais de la réconforter rien qu'avec ce geste. Un geste qui, j'espère, l'apaise et lui fais du bien. En tout cas, moi, c'est le cas.

- Tu n'as rien, lui chuchoté-je près de son oreille. Tu n'as rien...

Elle se décolle légèrement de moi, juste assez pour que je puisse apercevoir son visage. Son doux visage, et ses yeux.. des yeux légèrement rouges à cause des quelques larmes qu'elle a versées. Je détaille chaque millimètre, et je m'attarde un peu plus sur son arcade droite. Un peu de sang coulait, elle était blessée. De ma main, je caresse sa blessure, et je la vois faire une légère grimace. Ma main se positionne ensuite sur sa joue rosé, que je caresse de mon pouce. Elle me regarde intensément. Elle ne prononce aucun mot , mais ses yeux en disent long. Je n'avais pas envie de m'éloigner d'elle, mais la vue de son sang me rappelle qu'il y'a quelqu'un d'autre dans cette maison. Je met mes mains sur chaque côté de son visage, puis je l'approche vers moi pour déposer un baiser au niveau de son front.

- Vas dans la voiture, lui dis-je ensuite.

- Mais...

- Vas dans la voiture, et n'en sors pas. Attends moi la bas.

Elle accepte, et fais ce que je lui ai dis. Quant à moi, je me dirige vers l'interieur. Je dois me retenir de commettre un meurtre.

Il était au sol, pas loin des escaliers, et il tentait de se relever. J'aurais du m'en douter.

Il gémit en se levant.

- Bordel, dit-il entre les dents. Elle ne m'a pas raté.

Pas très loin de lui, je vois un fer à repasser, et le placard de l'entrée ouvert. Je déduis vite ce qui s'est passé. On peut dire qu'elle ne fait pas les choses à moitié.

- Travis, dis-je entre les dents.

Il affiche un sourire malicieux en posant son regard sur le mien.

- Qu'est-ce que tu cherches à faire ? Dis-je en m'approchant de lui.

- Tu le sais très bien, répond-t'il.

- Tu crois que tu peux obtenir ce que tu veux de cette façon ?

- Je crois que j'ai même réussi.

- Tu es allé trop loin, Travis. Tu fais pitié.

- J't'en prie.. tu crois que j'en ai a foutre de ce que tu penses ?

- Tu complotes avec Daniel maintenant ? Tu t'attends à quoi en l'aidant ? Il en a rien a foutre de toi. Tu te mets le doigt dans l'oeil si tu crois avoir le peu de ce qu'il a.

- Je ne cherche pas à avoir la gloire de Daniel, répond-t'il. Il n'est qu'un pion. Ce que je veux, c'est toi. Et crois moi, ce qui s'est passé ce soir n'est qu'un aperçu.

Il me défie de son regard de connard. Puis il rit, amèrement.

- Vous êtes tous tellement naïfs ! poursuit-il. Vous êtes tous la, a crier sur tout les toits que vous êtes le meilleur, vous prenez tout le monde pour des cons, mais je suis la moi aussi. Je fais des courses de moto, moi aussi. Mais tout le monde n'a d'yeux que pour toi alors que tu ne respectes même pas les règles ! Je compte bien changer ça. Et tu as intérêt a te ressaisir. Parce que sinon, tu cours droit vers ta perte, Adam. Moi, je ne compte pas crier quoi que ce soit sur tout les toits. Moi, je compte le prouver.

Il me détourne ensuite, et s'en va. Il a l'air fièr du monologue qu'il vient de me faire. Pour une fois, je l'ai écouté attentivement. Et pour une fois, ça m'a donné une claque en pleine fasse. Ce que je redoutais est arrivé. Ce que je tentais d'éviter est arrivé. Depuis le début, j'ai vraiment cru que j'allais m'en sortir, toute les conditions étaient à ma disposition. J'aurais vraiment pu m'en sortir, mais j'ai échoué. Peut-être à cause d'elle, peut être à cause de moi, peut être à cause de nous deux. Maya est en danger. C'est trop tard. J'avais pourtant tout fait pour ne pas me rapprocher d'elle, tout fait pour qu'on reste de parfait inconnus, pour l'éviter et l'éloigner. Même quand j'ai vu qu'elle commençait à m'apprécier, je l'ai ignorée, en espérant qu'elle s'éloigne. Mais malgré tout, j'ai échoué. À plusieurs moment je lui ai donné l'occasion de s'éloigner de moi, mais je lui ai donné aussi l'occasion de se rapprocher de moi. Comme à noël, ou je me suis sentis vraiment moi même avec elle. Les soirées sur le canapé, ou on a passé tellement de temps à parler. Et le pire de tous, je pense, c'est à sa salle de danse, ou je l'ai laissé m'emporter dans un autre monde, dans son monde. Ce soir la, quelque chose s'est manifesté en moi. J'ai réalisé que j'allais peut être trop loin, mais je n'ai pas fais plus d'efforts que ça. Parce qu'au fond, je l'appréciais moi aussi. Et je ne voulais pas voir que c'était une erreur. Maintenant, je regrette. Parce que maintenant, mes erreurs me rattrapent. L'ignorer ne suffit plus. Qu'elle s'éloigne de moi ne suffira pas. Ce qu'il faudrait à présent, c'est qu'elle me déteste.

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