Chapitre 26

¤ Point de vue de Maya ¤

En me réveillant ce matin, j'y pense encore. Les rayons de soleils dépassent légèrement les volets roulants, me sortant de mes rêves. Comme tout les matins, mon réflexe premier est de prendre mon téléphone portable, et ce n'est qu'une fois avoir vu l'heure qu'il est que je suis prise d'angoisse. Je suis en retard, de presque une heure, alors je bondit de mon lit, et me précipite pour aller vers la salle de bain.

- Ça va ? fit la voix d'Adam à travers la porte entre ouverte de sa chambre.

- Oui, enfin non ! Enfin oui, mais je suis en retard !

Je me précipite pour prendre une douche express. Une fois que c'est fait, je n'eu le temps d'essorer mes cheveux, que je retourne deja à ma chambre pour m'habiller. J'ai dû foutre de l'eau partout avec mes cheveux dégoulinant d'eau, mais étant donné ma situation, je n'y prête guère attention. En retournant vers la salle de bain chercher ma brosse à cheveux, je ne remarque pas le sol mouillé, alors je glisse et tombe en arrière, atterrissant sur mes fesses. Aïe.

- Qu'est ce que t'as aujourd'hui ? demande Adam, par l'intermédiaire de sa porte entre ouverte.

- Rien, ça v.. atchoum !! fis-je en essayant de me relever.

- Wow, attends, dit-il en venant vers moi. Tu as un rhume ?

Il m'aide à me relever et dépose sa main sur mon front.

- Et de la fièvre aussi, apparemment.

- Je te dis que ça va, impose-je. Je vais bi.. atchoum !

- Oui, très bien même, répond-t'il sarcastiquement.

- Il faut que je me prépare, je vais être en retard à la danse, dis-je en me relevant.

- Ah, non ! Me retient-il. T'es malade, tu restes au lit !

- Quoi ?

- Tu est malade, je ne compte pas te laisser aller faire du sport, dit-il en me traînant jusqu'à ma chambre.

- Qu'est ce que t'en a à foutre ? Pensé-je à voix haute.

Un sourire ironique s'était placé sur mes lèvres durant que je parlais, et encore une fois, je ne me suis pas rendu compte de ce qui sortait de ma bouche. Il me regarde un instant, surpris et désemparé, et mon sourire disparait. Il faut vraiment que tu apprennes à tourner ta langue dans ta bouche avant de parler.

Durant cet instant, nos regards ne se quittèrent pas. Le mien était un mélange d'appréhension et de regret, tendis que le siens est fait d'incompréhension et de réflexion.

Ce qui rompt ce moment, c'est cette foutu fièvre et foutu rhume qui décidèrent subitement de s'en prendre à moi. En même temps, après avoir été sous la pluie a 22h en robe légère, il fallait s'y attendre.

Je suis prise d'un courant de frisson, alors je quitte son regard et baisse la tête, croisant mes bras pour me réchauffer.

- Je crois que... je vais aller m'allonger, dis-je en relevant légèrement ma tête.

- Je suis d'accord. Dit-il.

Je me dirige vers mon lit, et au bout de deux pas, il se retourne vers moi.

- Ça va ?

- Oui, dis-je en lui faisant face. Enfin, je crois.

- Tu veux que je te donne des médicaments, ou.. une tisane ?

- Quoi ? Non, ça va, merci. Je le ferai moi même.

- Maya ? Fit-il, pour s'assurer que je suis sincère.

- En plus, tu es habillé. (Je designe sa tenue d'un geste de la main) Tu comptais sortir, je ne vais pas te retenir.

Il me regarde un long moment, puis change de direction vers sa chambre. Bon, je l'avoue, j'aurais aimer qu'il insiste, et qu'il reste avec moi.

Je suis un peu déçue, et ignore pourquoi je le suis, car je n'ai aucune raison de l'être. Ce n'est pas comme si nous étions mariés ! Il n'a pas à s'en faire pour moi. Et pourtant, j'aurais vraiment aimé qu'il le fasse malgré tout. Mais qu'est ce que tu raconte Maya ? C'est Adam ! Mais qu'est ce que je raconte ? Je dois vraiment être malade.

Je me ressaisis, chassant ces pensées plus que débiles de mon esprit, et je rentre sous la couette me reposer un peu. Mais à peine deux secondes apres, j'entends du bruit provenant de la porte. En me retournant, je le vois revenir, sans sa veste cette fois.

- Ça peut attendre, dit-il.

Adam s'inquiète pour moi ? Est ce une blague ? Un rêve ? Un mauvais tour de ma fièvre ? Non, il est bien la, et il vient de me proposer de s'occuper de moi le long de cette journée. Bien que je suis étonnée, je suis également ravie, heureuse qu'il prenne cette initiative. Plus le temps passe, plus je lui découvre un côté gentil, attentif, sympa, et presque attachant. Oui, je dis presque car "attachant" n'est pas vraiment l'adjectif parfait pour lui. Enfin, peut être un peu. Mais juste un peu.

¤

Qui l'aurait cru ? Si il y'a quelques mois, on m'avait dit qu'Adam serait rester avec moi pendant que je serais malade, m'aurait fait un thé, et pris soin de me donner des médicaments, je crois que j'aurais ris aux éclats. Et pourtant c'est bel et bien ce qui est entrain de se passer. Adam s'inquiète pour moi ? C'est presque incroyable. Mais au fond de moi, j'ai toujours cru qu'il y'avait une part de gentillesse et de bonté en lui. Du moin, je l'espérais.

- Ce médicament est dégueu ! Grimace-je après avoir avaler.

- Tout les médicaments sont dégueu, me corrige-t'il.

Je repose enfin le verre d'eau après avoir terminé avec ces medicaments aux goûts infectes.

- Pas faux, dis-je.

- C'est bon ? Demande-t'il en désignant la boite de médocs sur la table basse.

J'acquiesce d'un signe de tête, et il la reprend en prenant soin de la fermer.

- Merci, dis-je.

Il me répondis d'un simple regard qui ne dura qu'une seconde, puis il se dirigea vers la sortie de la chambre.

- Tu vas où ? demande-je, curieuse.

- Dans ma chambre.

- Tu n'étais pas sensé rester à la maison pour moi ?

- Si, c'est pour ça que si t'as besoin de quelque chose, fais moi signe.

Il allait s'en aller, mais je le retiens.

- Adam ? Appelle-je.

- Quoi ?

- Tu peux me faire des pancakes ?

Il ricane.

- Tu pousses le bouchon un peu trop loin, la. C'est mort !

J'affiche une moue boudeuse. Il reste au pas de la porte un instant, alors je me redresse du lit puis croise mes jambes, et je lui désigne la place en face de moi en tapotant dessus. Il reste légèrement perplexe, mais il m'écoute et vient s'asseoir en face de moi. Je lève mes mains en face de lui, la paume vers le haut, tout en lui souriant. Son regard va de mes yeux à mes mains, puis revient vers mes yeux. Il met du temps à comprendre, mais fini par déposer ses mains au dessus des miennes, avec ses deux paumes vers le haut. Dès la seconde d'après, je retire mes mains d'en dessous, et tappe les siennes rapidement.

- J'ai gagné, souris-je.

J'ai l'impression qu'il est perdu, ses avant bras ont baissés, et il a l'air de ne pas comprendre. Je repositionne mes mains devant moi, les paumes vers le haut, et il repose les siennes dessus les miennes. Puis, comme la première fois, je retire mes mains, et tappe les siennes rapidement.

- Encore gagné, dis-je.

Il ne réagit toujours pas, et pour la troisième fois je repositionne mes mains devant moi, et les siennes se placent sur les miennes. Je retire mes mains pour taper les siennes, mais cette fois je crois qu'il a compris, car il retire ses mains également pour ne pas que je les atteigne.

- J'ai gagné, dit-il.

Il me lance un regard vainqueur, et je lui lance un également.

Nos mains reprennent place, et encore une fois, je le rate. Une fois, deux fois, trois fois qu'il est plus rapide que moi, et que je n'arrive pas à l'atteindre. Je commence à perdre patience, tendis que lui à l'air d'être amusé.

- Laisse tomber, tu n'y arrivera jamais, me dit-il en ricanant.

- Tu me lances un défi ?

- Ouais, pourquoi pas !

- Très bien, dis-je. Alors, si je gagne, tu me fais des pancakes.

Il rit.

- Même pas la peine, tu n'y arriveras pas.

- Tu acceptes le défi, oui ou non ? Insiste-je.

- Ok, ça marche. Mais tu n'as le droit qu'à trois essais. Et si tu échoues, tu me lâches, et je pourrais m'en aller.

Je positionne mes mains devant moi, et les siennes au dessus. Première tentative, premier échec. Il sourit, encore une fois, fier. Ce n'est pas grave, encore deux essais. On reprend une deuxième fois, et encore une fois c'est un échec.

- Fais gaffe, il ne te reste plus qu'un seul essai, dit-il en souriant.

Ok, Maya, concentres toi. Penses aux pancakes, délicieuses et moelleuses, auxquelles tu auras droit si tu le touches. Les pancakes, c'est important. Je mets mes mains en position d'attaque, et les siennes se posent sur les miennes. Je comptes dans ma tête, un, deux, trois.. et je tape, de la plus grande vitesse que j'aurais pu.

Mon regard se lève vers le sien, et il rigole, tendis que moi j'affiche une tête boudeuse d'une gamine de cinq ans. Pour la troisième fois, c'est un échec. Il est trop fort à ce jeu, impossible de le battre.

- C'est comment la défaite ? se moque-t'il en riant.

- Je t'emmerde.

- Oh non, ne sois pas triste, rit-il. Tu sais que t'es vraiment drôle quand tu fais cette tête ? Tellement drôle que je vais être gentil, et te laisser encore un essai, un dernier.

Il lève ses mains en attendant les miennes, et avant même que je ne fasse quoi que se soit, je baisse ma tête en mettant mes mains dessus et en me retournant légèrement.

Je gemis, doucement, mais assez pour qu'il l'entende. Mes sourcils se froncent et mon visage se crispe.

- Maya ? Ça va ?

- Non.. aïe, j'ai.. j'ai mal à la tête ! Ça fais un mal de chien !

- Tu veux que je te ramène un medicament ou quelque chose ?

D'un coin de l'œil, je le vois inquiet. Ses mains sont légèrement relevées, comme s'il voulait me toucher mais qu'il n'osait pas. Et rapidement, je profite de cet instant pour taper sur ses paumes, avant même qu'il ne se rende compte de quoi que ce soit.

Mon cinema terminé, je me redresse, et le regarde fièrement tendis qu'il a l'air perdu.

- J'ai gagné, souris-je.

Il regarde ses mains, et je crois qu'il réalise enfin qu'il vient de se faire avoir.

- C'est de la triche ! Dit-il.

- Pas de règles, pas de triche, dis-je.

Oui, il m'arrive d'être mesquine. Mais pour des pancakes, ça en valait le coup !

- Alors, c'est comment la défaite ? Dis-je en reprenant ses paroles.

- Je suis pas d'accord, ce n'est pas du jeu ! Tente-t'il de se défendre.

- Mauvais perdant.

- Tricheuse !

- C'est pas grave, tu gagneras la prochaine fois ! Ajouté-je, le regard fier. Maintenant, je veux mes pancakes !

Il ne répond pas tout de suite. Je vois dans son regard qu'il a envie de me tuer, mais qu'il se retient, car j'ai tout simplement été plus maligne que lui sur ce coup. Après quelques secondes, il se décide enfin a parler.

- Bon, très bien. Mais seulement parce que tu es malade !

Je lui affiche un grand sourire, puis je le suivis vers la cuisine. Même si j'ai de la fièvre, je n'allais quand même pas rater Adam cuisinant quelque chose pour moi.

- J'espère que tu sais cuisiner, dis-je en prenant place sur une chaise de la cuisine.

- Mieux que toi et ton amie, en tout cas ! Répond-t'il en ouvrant les placards.

Il doit sûrement faire allusion au cookies complètement ratés que Lia et moi avions fais l'autre jour.

- Ouais, c'est vrai que les cookies n'étaient pas très bons, l'autre jour. Continué-je.

- Pas très bon ? Répète-t'il. Tu veux dire infectes ! C'était carrément impossible à manger !

- Tant que ça ? Ris-je.

- J'en fais encore des cauchemars !

Il prend quelque ingrédients, et je lui désigne les endroits ou sont rangés certains.

- Oh et bien, vu la façon dont laquelle tu te moques de ma cuisine, j'ai hâte de voir ce que donnera la tienne !

- Ce sera bien meilleur, crois moi ! Rit-il en versant de la farine dans un récipient.

- Attention à ta tête !

- Quoi, qu'est ce qu'elle a ma tête ?

- Elle se transforme en melon.

Je me retiens de rigoler à ma propre blague, et il lève un sourcil même si je vois que lui aussi se retient de rire.

- Haha, très drôle. Fit-il sarcastiquement. Attends de gouter à mes pancakes et tu verras si je me transforme en melon.

- Non, enfait je me suis trompé, ce n'est pas un melon c'est une pastèque.

Il prend de la farine du bout de ses doigts, et me lance quelques grains sur le visages.

- Hey ! Crié-je en baissant la tête.

Il rit, et il me relance un peu de farine, tendis que j'essaye de me protéger du mieux que je peux. Mais malgré tout, je ne pu me retenir de rire et de sourire également.

- Attention ! Fis-je. Tu vas me salir les cheveux que je viens tout juste de laver !

- C'est qui la pastèque maintenant ? Rit-il en arrêtant.

Je profite de ce moment pour prendre à mon tour une pincée de farine et de la lui lancer sur le visage.

- Toujours toi ! Repondis-je en riant.

Il ne se laissa pas faire, et il s'approcha vers moi pour attraper mes bras et ainsi que je ne puisse pas l'atteindre, et il en profita pour me fariner sur le nez et sur les joues. Je tente de me debattre mais il fallait bien se douter que je n'avais aucune chance, il est bien plus fort que moi.

Ma tête remue dans tout les sens, perdue entre mes rires et mes cris, et comme je ne tenais absolument pas à terminer farinée comme une sardine, ni à salir toute la cuisine, je décide de déclarer forfait.

- Ok ! Ok, fis-je. C'est bon, j'abandonne !

Il retire enfin sa main de mon visage, mais mes bras sont toujours attrapés par son autre main. Je ne m'étais pas rendue compte que nous étions si proche à ce moment là, je pense que lui non plus d'ailleurs, et ça devient presque gênant. L'emprise qu'il a sur mes bras devient plus légère, et à présent je pourrais m'en libérer sans difficulté. Mais je ne le fais pas. Et lui non plus ne s'éloigne pas de moi. Je suis comme emprisonnée dans une bulle, avec seulement lui, où mon regard est impossible à décoller du sien. Toute gêne a maintenant disparue, et je ne saurais poser un mot sur ce qui s'est installé à la place. C'est très bizarre, je l'avoue, mais à la fois très agréable.

Les minutes passent, et aucun de nous deux n'ose bouger. C'est comme si nous avions tout les deux peur de brusquer l'autre en faisant le moindre mouvement. Je remarque ses yeux cligner plus fréquemment que la normale, et sa tête baisser légèrement. Nos regards ne se quittent toujours pas malgré tout, et pourtant c'est comme si tout à coup la bulle avait explosé, et que nous revenions à la réalité. Pour la deuxième fois, la situation devient gênante, et on ignore tout les deux quoi faire pour s'en sortir. Pourtant je devrais vite trouver, car sinon je risque de virer au rouge dans moin d'une dizaine de secondes.

Sauvé par le gong, une sonnerie de téléphone retentit dans la pièce. Mon téléphone est resté à l'étage, alors je devine qu'il s'agit de celui d'Adam. Il recule de deux pas, et prend son téléphone de sa poche. Et après avoir regarder de qui ça venait, je l'entend soupirer légèrement puis je le vois éteindre son cellulaire.

- Tu ne réponds pas ? Demande-je, curieuse.

- Non, ce n'est pas important. Répond-t'il brièvement. Bon, on les termine ces pancakes ?

Je lui souris, tentant de cacher ma curiosité ainsi que ma déception après cet instant brusquement interrompu, une énième fois.

Une dizaine de minutes passèrent, et il ne restait plus qu'à mettre la pâte sur la poile. Bien évidemment, nous évitions tout les deux de parler du moment gênant d'il y'a quelques minutes, et heureusement pour nous, il n'y a eu aucun blanc. On parlait tout les deux sans cesse, pas pour dire des choses très intéressantes, mais justement pour éviter de croiser un silence qui aurait certainement été pesant.

Il commençait à déposer la pâte sur la poile, et moi je le contemplais de pas très loin. Il est mignon quand il cuisine. On se calme.

Quelques pancakes étaient déjà prêts. Et alors que j'attendais le reste d'être prêt, une sonnerie retentit dans la pièce. La même que celle de tout à l'heure. Le téléphone d'Adam.

Avant même qu'il ne puisse y jeter un coup d'œil, je vis un plis se former entre ses sourcils, et son visage se crisper. Il prend soin de retirer le dernier pancake sur la poile pour éviter qu'il crame, et pris son cellulaire. Je l'observais, analysant ses expressions, et il lâcha un léger soupire en voyant le nom qui était affiché, assez léger pour ne pas se faire entendre mais pas assez pour ne pas que je le remarque. J'ignore qui l'appelle, mais une chose est sûre, Adam n'a aucune envie de lui parler.

Il décide malgré tout de répondre et va dans le salon. Je reste, quant à moi, dans la cuisine, sans réagir, jusqu'à ce que j'entende un haussement de voix de la part d'Adam. C'était léger, il ne voulait sûrement pas que je l'entende, mais c'est raté. Je devine qu'il est au bord de la colère, et s'en était assez pour me faire succomber à ma curiosité et aller me cacher derrière un mur séparant la cuisine de la pièce à vivre. C'est mal d'écouter aux portes, je le sais, mais je ne pouvais pas m'en empêcher.

"Bordel, Sam, arrête de dire ça !" A-t-il lancé au téléphone.

La colère se faisait entendre, bien qu'il faisait de son mieux pour parler doucement.

"C'est mort. Tu m'oublies sur ce coup la." ... "Tu te fous de moi ?!" ... "Mais PARCE QUE elle a BESOIN de moi !"

J'avais l'impression qu'il allait lancer son appareil au mur, vu la manière dont il parlait. Et puis... hein?

Elle a besoin de moi. J'ignore si je me fais des films, mais j'ai la nette impression que Elle désigne moi.

Pourquoi ça devrait être toi ? Parce qu'il a -sur un coup de tête- décidé de prendre soin de toi une seule journée, cela veut dire qu'il parle de toi ? Et bien, pour être honnête, oui. Rien ne l'obligeait à rester, et pourtant il l'a fait, peut être parce qu'il ne voulait pas me laisser seule, malade ? Et donc qu'il pensait bien que j'avais besoin de lui. Ou peut-être que je me goure totalement et que j'ai tort de penser qu'il me donne tant d'importance.

"Sam, tu sais déjà ce que je pense de ça." Continue-t'il, un peu plus calme. "Comment ça ?" ... "Quoi ?! Biensur que non elle ne sais rien ! T'es fou ou quoi ?" ... "Ferme la, Sam ! Tu sais très bien qu'ils doivent rien savoir ! Tu sais très bien ce qui risque d'arriver s'ils apprenaient que je vis avec elle."

Mon coeur arrête de battre. Mon souffle se coupe. Mes yeux s'ecarquilllent. Et mon corps devient immobile. Cette fois j'en étais sûre, il parlait de moi. Cette idée me rend... effrayée. Ou plutôt tétanisée. Je n'arrive plus à faire un seul mouvement, et j'ai l'impression d'être en état de choque. Putain mais qu'est ce que je fou dans un conversation d'Adam avec je ne sais qui ? Adam a toujours été mysterieux sur sa vie dans cette ville, et je n'ai jamais cherché à en savoir plus. Alors je ne comprend pas pourquoi je me retrouve mêlée à tout ça. Biensur que non elle ne sait rien. Qu'est ce que je ne dois pas savoir ? Tu sais très bien ce qui risque d'arriver s'ils apprenaient je vis avec elle. Mais bordel, qu'est-ce qui risque d'arriver ?!

Bien trop occupée par mes pensées je n'écoute pas la fin de la conversation. Lorsqu'il raccroche, il reste un petit moment sans bouger et je décide de sortir de ma cachette.

- Ça va ? dis-je une fois entrée au salon.

Il hoche la tête, sans dire un mot. Et moi non plus, à ce moment là, je ne sais plus quoi dire.

- Il faut que je.., commence-t-il.

Il ne termine pas sa phrase, mais je compris directement. Il devait s'en aller. Cela m'a fait plus de déception que ce à quoi je m'attendais.

- Et nos pancakes alors ? répondis-je d'une petite voix.

Ma phrase était, en quelques sortes, dangereuse. Car je n'anticipe absolument pas sa réponse, et il se pourrait qu'il ait retrouvé sa facette Adam mystérieux, et dans ce cas il me répondra certainement quelque chose qui risque de me refroidir.

A ma plus grande surprise, il ne répond rien. Il jette un oeil à son téléphone qui est toujours dans sa main, et il semble pensif.

- C'est bon, vas-y, dis-je soudainement.

Que pouvais-je faire d'autre ? Le forcer à rester avec moi ? Pourquoi faire. De toute façon ma fièvre ne s'est pas manifesté depuis l'épisode de ce matin.

D'un mouvement de tête, il acquiesce puis il s'en alla. Et je me retrouva seule, avec mes pensées chamboulée, perdue, paumée, avec une seule envie : retourner me coucher pour le reste de l'année.

Je jette un coup d'œil à la cuisine, ou j'aperçois les pancakes d'Adam qui n'attendent qu'à être dégustés. S'il avait été la, j'aurais sûrement pris un malin plaisir à les manger. La première fois que je goûte à la cuisine d'Adam, et je l'aurais sûrement fais chier si j'avais trouvé que les pancakes étaient banales, et si dans le cas contraire elles étaient aussi délicieuses qu'il le dit, j'aurais sûrement insisté pour qu'il m'en fasse chaque matin. Ça aurait été marrant comme moment. Mais ça ne reste que dans ma tête.

Ce qui me sort de mes pensées, c'est le bruit de la porte qui claque. Quelqu'un venait de rentrer, et sur le moment je n'ose pas bouger. Je n'arrive pas apercevoir qui c'est de l'endroit ou je me trouve et durant un instant, l'idée que ce soit Adam m'a traversée l'esprit.

- Adam ? dis-je en me précipitant vers l'entrée.

Mais je redescend vite sur terre, et c'est en voyant qui c'est que je regrette de ne pas être allée me coucher pour le reste de l'année. Oh nan..

○○○○○○

N'oubliez pas de laisser une étoile, ça me ferait plaisir ♡

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