Chapitre 24

~ Point de vue de Adam ~

Je ne compte pas l'étrangler, mais cette idée me gratte fortement. Comment a-t'elle osé ? Comment a-t'elle pu ? Elle n'avait pas le droit d'y entrer. Elle n'avait aucunement le droit de se permettre d'y pénétrer. Était-ce parce que j'ai été gentil avec ces derniers temps qu'elle a cru qu'elle pouvait fouiller dans mes affaires ? Je savais bien que c'était une erreur, que je m'exposais au problème, mais ça n'excuse en aucun cas ce qu'elle vient de faire. Elle me provoque ? Elle me pousse à bout ? Si ce n'est pas le cas, qu'on me dise ce qu'elle cherche a faire, parce qu'elle aurait dû savoir que je n'aurait pas apprécié. Non, pas du tout. Et pourtant elle la fait. Cette fille cherche vraiment la mort.

- Pour qui tu te prends ? Lui dis-je fermement et aussi calmement que je le peux.

Elle ne bouge pas. Elle est resté imomobile depuis qu'elle a croisé mon regard. Elle a l'air de n'avoir rien a dire. Et comment que tu n'as rien à dire.

- De quel droit t'es tu permi d'entrer ?!

Ma voix perdait progressivement de son calme pour prendre en agressivité malgré mes efforts pour rester calme.

- Je.. je suis..., bafouille-t'elle.

- Quoi ?! Tu es quoi ?!

- Je suis.. désolée, je ne voulais pas...

Je ne pu m'empêcher de ricaner. Sérieusement ?

- Tu es désolée ? répète-je. Tu crois que ça t'excuse ? Tu croyais sérieusement que tu avais le droit d'entrer dans ma chambre et de fouiller mes affaires ?!

Ca y'est, mon calme a disparu. J'avance vers elle en même temps que je lui hurle dessus. Je ne la quitte pas des yeux d'un regard defiant, il faut qu'elle comprenne que je ne suis absolument pas compréhensif et qu'elle n'a pas intérêt à répéter ce qu'elle a fait aujourd'hui.

- Tu te prends pour qui ?! Qu'est ce que tu veux ?! Tu penses que tu peux entrer dans ma vie comme ça et n'en faire qu'a ta tête ?! C'est peut être ta maison, Maya, mais ça ne te donne pas le droit d'entrer dans ma chambre, et si ça ne te convient pas, il suffit de le dire et je partirais, je n'ai rien demander de toute façon ! Plus jamais tu n'y entres, compris ?!

- Je...

- Ferme la !! Hurle-je. Je ne veux pas t'entendre !

Elle est près de moi, collée au mur et moi devant elle. Elle a l'air d'être terrifié par moi, sa voix tremblais, mais la voir comme ça ne me sensibilise pas du tout. Au contraire, ça me plaît.

- Tu cherches à me pousser à bout ? C'est ce que tu veux ? Parce que crois moi, tu n'as AUCUNE ENVIE DE ME VOIR A BOUT !

Je crache la dernière phrase en hurlant beaucoup plus fort, et elle ferme les yeux. J'ai perdu toute trace de calme, je n'étais qu'agressif. Je me suis complètement lâché et je lui ai lancé tout ce que j'avais envie. Et pourtant, ça ne m'a pas aidé à me sentir mieu.

La peur imprimée sur son visage, c'est ce qui me fait sortir de mon état. Collée au mur, elle ne bouge pas, ses yeux restent fermés et sa tête légèrement baissée. Elle n'avait pas que peur, elle était horrifiée. J'y suis peut être allé un peu fort.

J'empêche toute lueur de culpabilité de s'en prendre à moi, et je recule d'un pas. Après quelques secondes, elle ouvre ses yeux. Elle me regard avec appréhension.

- Sors, ordonne-je froidement.

Elle me regarde encore un instant, puis marche vers la sortie. Arrivée à la porte, elle s'arrête sans se retourner. Elle a l'air pensive. Comme si elle voulait me dire quelque chose mais qu'elle n'osait pas. Mais après quelques secondes, elle renonce, et s'en va.

Je souffle. Ça me rend fou. Elle me rend complètement fou. Elle ne peut pas juste rester dans son coin et me laisser tranquille ? Pourquoi est-ce qu'il a fallu que la dernière famille dans laquelle j'atteris, celle ou je doit reste sans faire d'erreur, soit la plus dur. Parce que sinon ça ne serait pas marrant.

Je tourne sur moi même, tentant de me calmer, puis en me mettant face à ma table de nuit, j'aperçois le premier tiroir ouvert. Exactement à l'endroit où se tenait Maya. Je me rend alors compte de ce qu'elle était en train de regarder, et je suis pris d'un sentiment que je ne saurais même pas nommer. De la rage mélangé à de la tristesse, avec une pointe de culpabilité. C'est comme si je retournais en arrière, et que je revivais ce moment. Cette photo... je ne l'ai jamais aimé. Et pourtant, c'était la préféré d'Emily. Elle disait que c'était parce que c'est la seule photo ou je souris vraiment, ou j'ai l'air heureux, et aussi parce qu'elle se trouvait magnifique dessus. Elle était toujours magnifique. Son image est encore gravé dans ma mémoire, à croire qu'elle ne s'estompera jamais. Malheureusement. Elle me manque autant que je n'ai aucune envie de la revoir. Mais elle sera toujours là, dans ma tête, a me hanter. Et je ne peux rien y faire. Je me souviens encore de ce jour la que j'ai passé avec elle. La ou tout à commencé, et ou tout s'est enchaîner tellement rapidement..

Clic.

- Parfait ! dit Mme Collins, la mère d'Emily.

- Attends ! Je dois l'approuver, je ne voudrais pas que tu la gardes si je suis moche !

Emily courut vers sa mère lui prendre l'appareil photo des mains. Mme Collins se leva, et retourne à l'intérieur de la maison tendis que je reste à l'extérieur avec Emily.

- Regarde, elle est magnifique ! Me dit-elle en me montrant la photo. Tu ne trouves pas ?

- Mouais, c'est une photo quoi. Y a rien d'extraordinaire !

- Rooh, pourquoi tu n'es jamais content ?

- Je ne suis pas jamais content, c'est juste que ce n'est qu'une photo !

- Tu devrais sourire plus souvent, tu sais ? Tu es très beau quand tu souris.

- Alors quand je souris pas je suis moche ?

- C'est toi qui le dit, pas moi !

Je roule mes yeux.

- J'ai une idée, dit-elle soudainement.

- Quoi ?

- Je vais te montrer quelque chose, demain après les cours.

- Pourquoi pas tout de suite ?

- Tu verras, tu comprendras. Mais avant, tu dois me promettre de ne le répéter à personne !

J'hésite avant de lui répondre. Emily à le don de s'attirer des problèmes.

- Je suis sûre qu'avec ça, tu vas vite te décoincer, ajoute-t'elle.

- Bon. Ok.

Nous n'avions que treize ans. Et en acceptant, je n'avais aucune idée de ce qui m'attendais.

Tout refait surface d'un coup. Je revis presque le moment, et c'est exactement la même sensation, comme si tout s'effondrait. Comment une simple photo peut-elle faire autant d'effet ?

Je referme le tiroir brutalement. Tout ces souvenirs me donnent envie de vomir. Je décide de sortir de cette maison qui m'étouffe. En arrivant à l'extérieur, j'observe ma moto. C'est tellement affectant que je n'ai même pas envie d'y toucher. Je déteste ça. Je m'éloigne alors de la moto, et y va à pied. Il n'y a qu'un seul endroit où je peux aller me changer les idées dans cet état. Malgré que ça sera long, à pied.

Je repense encore à Emily. Putain.. Après tout ce temps ou je croyais que ça commençait à s'estomper, voilà que tout revient en un simple claquement de doigts. Elle me manque autant que je la déteste, mais je ne peux m'en prendre qu'à moi même, après tout, c'est de ma faute ce qui est arrivé.

- Tu peux me reservir ? demande-je au barman.

La minute suivante, mon verre était de nouveau rempli, et je le bois d'un coup sec. J'ai arrêté de compter les heures que j'ai passé ici il y a déjà un moment, et je crois que j'ai surestimé son effet sur moi car je ne me sens toujours pas mieu que quand je suis arrivé. J'essaye de ne pas trop boire pour rester un minimum lucide et pouvoir rentre normalement, mais je me lâche quand même un peu, j'en ai bien besoin. Et puis, on peut dire que je suis assez résistant à l'alcool.

- Ajoutez en lui un, c'est moi qui paye.

Je tourne la tête vers ce gars qui vient me payer un verre. Il s'assoit à ma droite.

- Desolé, mais mon truc à moi c'est les filles, dis-je.

Il ricane.

- Très drôle. Seulement je n'te drague pas ! Réplique-t'il. J'ai juste besoin d'un peu de compagnie, et tu as l'air d'en avoir besoin aussi.

Je n'ai jamais vu ce mec de ma vie, mais je le laisse parler en écoutant tendis que le barman nous rajoute des verres.

- Pourquoi t'es là ? Me questionne-t'il.

- Comment ça ?

- La plupart viennent ici pour noyer quelques chose. Laisse moi deviner.. c'est pour une fille, hein ?

- Ouais.., souffle-je avant de boire une gorgée.

- Les coeurs brisés, c'est toujours difficile..

J'allais lui dire que ça n'avait rien a voir, mais je lâche l'affaire. Qui s'intéresse, après tout ?

- Pour moi aussi, si je suis la, c'est parce que j'ai surpris mon meilleur pote en pleine action avec ma meuf. J'peux te dire que ça fou un coup.

- C'est pas sympa, ça, commente-je.

- Tu m'étonne. Et le pire c'est qu'elle n'avait même pas l'air de regretter, elle m'a même demander de les rejoindre.

- Pitié épargne moi les détails..

- Roh, ça va, il s'est rien passé, je suis partis. Quels cons, de toute façon. Enfin bref ! C'était un plaisir de parler avec toi cher inconnu, et bonne chance avec ta meuf. Mais t'inquiète, les filles adorent les motards !

Il sort son porte feuille pour payer, puis il me fait une tappe dans le dos.

- Quoi ? dis-je soudainement avant qu'il ne s'en aille. Qu'est ce que tu viens de dire ?

Il me regarde, perplexe.

- Comment tu sais que je fais de la moto ? demande-je.

Soudain, un sourire se dessine sur ses lèvres.

- Bon, tu m'as eu pour le coup, répond-t'il. J'ai tout fais pour ne pas parler de la fille, mais il semblerait que c'est la moto qui m'a trahi.

- Qui es-tu ? Me demande-je.

- Tu ne me connais pas, mais tu connais mon ami, là.

J'allais demander qui était son ami, mais je ne tarde pas à connaître la réponse en voyant un gars arriver et tapper l'épaule du mec. Daniel.

- Sérieux, Carl ? C'est une erreur de débutant, ça ! Lui dit Daniel.

- Ça va, ricane le dénommé Carl. J'ai quand même eu ce que tu voulais.

- Ce que tu voulais ? Répéte-je. Tu veux quoi au juste ?

- Tu sais très bien ce que je veux, Adam ! réplique-t'il doucement mais fermement. Je veux la victoire que tu m'as volé.

- Rooh, tu bloques encore sur ça ? grogne-je. Je t'ai rien volé, j'ai gagné à la loyal. Passes à autres choses maintenant, j'y suis pour rien si j'suis plus fort.

Il s'approche de moi, le regard defiant, et ne m'intimide point.

- Tu te crois plus fort ? Tu crois que tu peux arriver dans cette ville et faire ce dont tu as envie ? Tu es dans notre territoire, ici, et tu dois te plier à nos règles.

- Ah ouais ? Tu veux que je prenne exemple sur qui, sur toi ? Et les deux fois tu as triché alors ? Bravo, c'est très réglementaire ça.

- Tu veux peut être qu'on règle ça dehors ? me menace-t'il.

Je me lève pour lui faire face.

- Si tu crois que tu me fais peur tu te goure complètement.

Carl et un autre mec viennent s'interposer entre nous.

- C'est bon, calmez vous, intervient Carl.

Ils prennent Daniel à part, et moi je retourne à ma chaise terminer mon verre d'un coup pour ensuite me diriger vers la sortie du bar. Je vois sur mon téléphone qu'il est plus de 22h. Bordel, il fait un froid de canard dehors ! En plus, j'ai l'impression qu'il ne va pas tarder à pleuvoir, et pour couronner le tout, j'ai affreusement du mal à tenir debout. Je ne suis pas totalement saoul, mais je ne suis pas totalement lucide non plus.

- Alors comme ça tu as un coeur brisé, hein ! Crie une voix dernière moi.

Ce n'est bien évidement autre que Daniel.

- Qu'est ce que tu veux, encore ?

- Je pensais que tu serais plus intelligent que ça, Adam, et ne pas laisser une simple fille te faiblir, mais visiblement je me suis trompé.

Il ricane. J'ai envie de l'étriper, ce mec.

- Mêle toi de ton cul. Lance-je.

- Oh, s'te plait, ne t'énerve pas ! Ricane-t'il. Après avoir laisser une fille comme Maya t'atteindre, tu n'as plus aucune crédibilité.

Pardon ?

- Quoi ?! Demande-je.

- On l'a tous vu, Adam, crache le morceau. Tu es tout le temps chez elle, on sait très bien que c'est elle.

Alors depuis tout à l'heure, ils parlent de Maya ? Un poid se retire de mes épaules en sachant qu'il ne savent rien d'Emily, mais un autre s'installe quand je me rend compte que Maya est impliquée dans tout ça.

Il s'approche de moi, et je le fusille du regard.

- Qu'est ce que tu lui veux.

- Pour l'instant, rien. Mais ça arrivera. En attendant, j'espère que tu profites bien d'elle, Maya donne peut être une allure timide mais elle est.. terriblement sexy !

Il cherche mon poing dans sa gueule ? Je me force à empêcher ma main de former une boule à fin de lui la lancer en pleine face, et je le regarde le plus noir que possible. Je crois bien que si on pouvait tuer du regard, il serait déjà sept pieds sous terre. Je sens la rage monter en moi, et si il n'arrête pas tout de suite, je vais exploser.

- Surtout que j'ai déjà eu un aperçu, lorsque je l'ai embrassé à la fête d'halloween. Et c'était.. très... prometteur pour la suite. Je suis sûre qu'elle peut faire beaucoup plus avec sa langue qu'un simple baiser..

Alors là.. je vais le tuer.

Et bim. Il l'a bien mérité, mon poing dans sa face de connard.

Il tourne et manque de tomber. Il semble légèrement surpris, vu que je suis à moitié bourré, mais s'il pensait que j'allais le laisser parler de cette manière il s'est mis le doigt dans l'oeil.

Il se relève, et en à peine une seconde son poing atterit sur mon visage d'une force que j'ai bien senti. Je recule, puis il m'en rajoute un autre aussi puissant que le premier, et je perd l'équilibre et fini par terre.

- Qu'est ce que t'es con, Adam. Tu te crois en mesure de te battre ?

Il me cogne le ventre de son pied, et je failli vomir. Un deuxième coup au ventre, puis un troisième.. Ne voit-il pas que je suis à bout là ? Connard. Il doit savoir que si j'étais lucide, il n'aurait pas eu la moindre chance contre moi. Alors il en profite.

- J'espère que tu as bien sentis mes coups, Adam. Et souviens toi bien de ça : ici, c'est mon territoire. Alors tu as intérêt à te plier à mes règles, ou je te promets que tu le regrettera.

Je reste à terre, et n'écoute son discours que d'une oreille. Bordel, il ne m'a pas raté.. je le vois s'éloigner vers une voiture, puis disparaître. Un bruit d'orage se fait entendre, et la minute d'après, une averse commence à s'abattre sur la région. Génial.. Comment je vais rentrer maintenant ? Je suis à terre, complètement amoché, mon ventre me fait un mal de chien, le nez en sang, et j'ai l'impression que mon arcade aussi. C'est à peine si je peut bouger. La route est vide, plus personne ne passe dans ce coin de la ville à une heure pareil, à part quelques gens bourré ou à qui il manque une case. Et la pluie n'arrange pas les choses, jamais je ne pourrais m'en sortir seul.

Alors je prend mon téléphone, et appelle la seule personne qui voudra bien m'aider. Du moin je l'espère.

◇◇◇

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