Chapitre 19

¤ Point de vue de Maya ¤

- Dépêches toi, Maya !

- Je fais du mieux que je peux, t'as vu la foule ?

- Allé ! On va rater le début du match.

Lia me tenait la main, et faisait de son mieux pour se frayer un chemin dans la foule à l'entrée du terrain. Moi, j'essayeais tant bien que mal de suivre ses pas, je ne fais que la ralentir. Il y'avait énormément de monde. À croire que chacun des deux milles élèves était venu avec toute sa famille jusqu'à ses arrières grands parents.

Je me cognais contre des personnes, et leurs lançais des "désolée", mais avec la vitesse que prend Lia je ne peux pas m'empêcher de me prendre tout et n'importe quoi.

- Ah ! Voilà ! dit mon amie.

On arrivait enfin en bas des gradins, et je suivis Lia qui monta les escaliers pour trouver deux places libre et côte à côte.

On s'asseyait, et je pouvais enfin souffler. J'essaye de ne pas penser à mes cheveux, qui doivent sûrement être dans tout les sens, mais tant pis. Je suis tellement épuisée que j'ai la flemme de me casser la tête à les arranger.

Il était presque 20h. Ce match, tout le lycée l'attend depuis un mois. Il oppose l'équipe de notre lycée à celle d'un autre lycée. Deux lycée concurrents depuit la nuit des temps, donc l'envie et la motivation de vaincre est plus que présente, car l'équipe perdante recevra un gros coup à sa fierté.

- Les voilààà ! s'exclame Lia, éxcitée et impatiente.

L'équipe du lycée, qui portait la couleur bleu, fait son entrée dans le terrain. Je les vois défiler un par un, et mon regard s'attarde un peu plus sur Adam. J'esquisse un petit sourire, et me met à applaudir comme le reste des spectateurs.

- Qu'est-ce que tu fais ? demande Lia, confuse.

- Bah j'applaudis, comme tout l'monde !

- Tu n'applaudis jamais, tu déteste le foot !

- Oui, bon, j'essaye de me mettre dans l'ambiance.

Elle roule les yeux, puis repose son attention sur les joueurs.

De l'autre côté, c'est l'équipe adverse, portant des maillots jaune, qui fait son entrée. Des applaudissements se font entendre des gradins de leur côté, et quelques personnes de notre côté se permettent de huer.

Le match débuta, et la plupart des spectateurs se mirent à suivre le moindre détail de près. Moi, je n'étais pas vraiment à fond. Je regardais sans vraiment m'y intéresser. Mon regard suivait bien évidemment Adam, car non seulement c'est le seul joueur que je connaisse vraiment, et aussi car c'est un peu lui qui mène le match. Vous savez, le cliché parfait du mec le plus populaire du lycée qui est aussi le capitaine de l'équipe de foot.

Enfin bref. Quand Adam marque encore une fois un but, j'applaudis une énième fois, puis mon regard est attiré par les cheerleaders au bord du terrain, entrain de faire leurs chorégraphie et de crier dans tout les sens. Alexia en fait partie, c'est même la capitaine d'ailleurs. En voilà, un autre cliché.

Elle crie de joie et d'encouragement, soutenant son petit ami qui vient de marquer. Que voulez vous, mon lycée est bâtie sur un immense cliché. Alexia se retourne vers les grandins, un sourire grand comme son arrogance, et durant les quelques secondes ou son regard croise le miens, elle me regarde de façon sadique, en embrassant sa main avant de m'envoyer le bisou. C'est comme si elle voulais me dire "Oui, c'est mon mec." Euh.. ok, je ne comprends pas trop cette fille. D'abord elle me bouscule à la cantine, et maintenant ça, elle a un problème avec moi ou quoi ?

- Hé, tu l'as vu ? Demande-je à Lia.

- Quoi ?

- Alexia ! Elle vient de me lancer un regard sadique, comme si elle voulait prouver quelque chose.

- Oh, tu vas pas recommencer ? Je t'ai déjà dis que tu te faisais des idées, tu fais une fixette sur elle, ou quoi ?

Enfin bref, je dois sûrement me faire des idées. C'est vrai, je ne la connais même pas, je ne lui ai jamais parlé. C'est presque si on vivait dans deux galaxies différentes.

Je détourne mon regard d'elle, et me reconcentre sur le match.

Après une bonne heure (si ce n'est plus) de match, ce dernier se termine enfin, avec un score de 4 buts à 2. Notre équipe a gagné, et même si j'aurais pu intérieurement me moquer de tout ces gens qui expriment tellement bien leur joie qu'on croirait qu'ils ont gagné au loto, cette fois-ci je suis presque aussi heureuse qu'eux. C'est assez bizarre, je ne m'étais jamais sentie aussi concernée à un match.

La foule hurle de joie, et les joueurs sur le terrain en redemandent, les spectateurs commencèrent à entrer sur le terrain, pour exprimer encore plus leurs joie. Tout le monde se mit à se bousculer pour atteindre le terrain, tous étaient mélangés. Lia pris ma main pour être sûre qu'on ne se perdra pas, et alors que nous suivions la foule, et leur mouvement, les bousculements ont fait que nos mains se sont lâchées, et quand j'ai regardé pour la reprendre, je ne l'ai pas trouvée. J'ai commencé alors à avancer dans la foule, la cherchant, en criant son prénom, mais après une dizaine de minutes je me suis dis que ça ne servait à rien, et que de toute manière je ne pourrais jamais la retrouver avec un monde pareil, d'autant plus qu'il fait nuit, et que je ne pourrais jamais l'apercevoir. Je décide alors de prendre une direction qui me mènerait hors du terrain, et après cinq minutes, j'arrive enfin à m'en sortir avec tout mes membres en entier. Je me souviens maintenant pourquoi je détestais autant les matchs aux lycée.

Je me retrouve dans un couloir d'un bâtiment, et je prend mon téléphone pour essayer de joindre Lia, et après deux tentatives, elle ne répond toujours pas. Pas étonnant, si elle est encore dans la foule, impossible d'entendre la sonnerie. J'abandonne alors, puis en raccrochant c'est la que je me rend compte que j'ai un message. Et pas de n'importe qui, mais de celui qui fais la vedette de ce match. Il n'est pas sensé savourer sa victoire en ce moment ?

" Je t'attends à l'entrée du lycée. Dépêches, je te ramene chez toi."

Son message date d'il y'a trois minutes. Ok.. mais pourquoi il veut me raccompagner ? Ça va, je peux rentrer toute seule, je ne suis pas handicapée. Je ne le comprend pas, ce mec. D'abord il fait le mystérieux et l'inaccessible en se refermant de toute sympathie, puis il décide de jouer les "protecteurs" ou les "gentlemens" ou les "je n'sais quoi" et me raccompagner chez moi. Je sais pas, y'a un problème nan ? Sa bipolarité à besoin d'être soignée.

Je prend deux minutes à tenter de comprendre son attitude, puis abandonne et prend la direction de la sortie, pour le rejoindre. Mais avant ça, j'envoie un message à Lia, lui disant que j'allais rentrer chez moi, et que ce n'était plus la peine de me chercher.

Comme il l'avait inscrit dans son message, je retrouve Adam devant l'entrée du lycée, appuyé sur sa moto, à attendre. Il est habillé normalement, et ne porte plus son maillot de foot. Ses cheveux sont encore mouillés, et je devine alors qu'il sort tout juste d'une douche. Je m'apprête à lui faire la remarque qu'il risquait d'attraper froid, mais au moment où il m'aperçoit, il me lance un regard pas content. Qu'est-ce que j'ai fais, cette fois ?

- Te voilà enfin ! Lance-t-il. Je t'ai envoyé ce message y'a plus de dix minutes !

- Ça va, clames toi, je ne l'avais pas vu avant.

- T'aurais pu te dépêcher quand même, me gronde-t-il en me tendant un casque. J'ai pas que ça à faire !

Ok, rectification de ce que j'avais dis plus tôt : S'il cherchait à jouer les gentlemens, c'est raté.

- C'est bon Adam, calmes toi, ce ne sont que dix minutes !

- Sauf que je suis pressé, alors si tu pouvais juste la fermer un peu et te dépêcher ça serait bien aussi !

Je garde le casque dans mes main, et ne le met pas tout de suite. Son comportement me surprend, c'est excessif et abusé.

- Je te signale que je ne t'ai rien demandé, moi, c'est toi qui m'a envoyé ce stupide message !

- Ok, très bien ! Riposte-il. T'as qu'à y aller à pied alors, au plein milieu de cette nuit, moi ça m'arrangerait.

Il me regarde en me défiant du regard, et moi je ne réagi pas tout de suite. Certe, cette réaction de sa part m'a énormément surprise, et assez déçue aussi, qu'il puisse me planter et me laisser partir seule. Mais je ne riposte pas. Je pose le casque qu'il m'avait donné sur sa moto, et je me retourne pour partir.

Je ne pu faire qu'un seul pas qu'il me retient par le bras. Son contact crée une vague de frissons en moi, de soulagement, et aussi de joie.

- Attends, me retient-il. C'est bon, montes.

Un petit sourire s'affiche sur mon visage, un sourire que j'essaye de cacher au moment où je me tourne vers lui, même si au fond de moi, ça me fait extrêmement plaisir qu'il m'aie retenue.

Il reprend le casque et me le tend une seconde fois. Cette fois ci, je le prend et je le porte sans dire un mot, puis je monte après lui sur sa moto. Je m'accroche bien, et il tourne un peu la tête vers moi pour savoir si je suis bien installée. Quand je lui fais signe que c'est bon, il démarre, et je resserre mes bras autour de son torse.

La première fois que je suis montée sur sa moto me revient alors en tête, et j'ai presque envie de rire en pensant à la réaction que j'avais eu. C'était le soir d'halloween, quand il m'avait retrouvée perdue et seule dans la boite. J'étais terrifiée a l'idée de possibilité d'accident, et j'avais sûrement étouffé Adam par la force avec laquel je m'étais accrochée à lui. Mais quelques secondes après, tout s'était apaisé, et j'ai pris plaisir à cette sensation de vent dans les cheveux, et de liberté. Aujourd'hui, la peur a à moitié disparu, mais cette sensation de liberté est toujours là, en entière. C'est comme si je m'envolais, je disparaissais le temps de ce trajet, tout autour de moi devient néant et il n'y a que ce moment qui compte. Et pour couronner le tout, Adam est juste la, devant moi, partagant ce moment avec moi. Oui, j'aime beaucoup cette personne, même si c'est un gros con, agaçant, bipolaire, et aussi énervant qu'insupportable, ça ne change pas que le mois qu'on a passé ensemble quand mes parents étaient là a fait que j'ai découvert une partie attachante de lui. Il n'était plus le garçon fermé d'au début, il était devenu quelqu'un de sympa. Et avec ces deux personnalités différentes en lui, j'espère sincèrement que le Adam sympa soit le vrai Adam, et que le Adam méchant soit un rôle qu'il est obligé de jouer pour une quelconque raison qu'il doit cacher. Malgré qu'il prétende l'inverse.

Ces quelques minutes au paradis se terminent, et on arrive enfin à la maison.

Je descend de la moto et il fait de même, puis nous nous dirigeons vers la maison.

- Tu comptes rester ou tu y retourne ? Demande-je.

- Je pense que je vais rester, je n'ai plus rien à faire la bas.

J'ouvre la porte et nous pénétrons à l'intérieur.

- Vraiment ? dis-je. Ils doivent tous te chercher, là bas. Après tout, c'est toi la "star" de l'équipe.

Je dis ma dernière phrase d'un ton assez provocateur et moqueur.

- Très drôle, répond-t-il sarcastiquement. J'ai pas besoin d'entendre toute la soirée que j'ai été super. Je le sais déjà.

- Bah voyons ! ris-je.

- Je leur ai gagné le match, ils sont content. Ils n'ont plus besoin de moi, et moi non plus je n'ai pas besoin d'eux.

- Et Alexia, dans tout ça ? Elle va sûrement te chercher.

Il ne répond pas tout de suite à ma question, et le petit blanc qui s'installe me laisse penser que je n'aurais peut être pas du poser la question.

- Je m'occupe d'elle, tu n'as pas à t'en faire.

- Ok, souffle doucement.

Je retire ma veste et la dépose sur une chaise du salon. Je commence à réfléchir sur un sujet qui me trotte dans la tête depuis un moment, et je me demande si je devrais aborder le sujet.

- Adam ?

- Mmh?

Allé, j'me lance.

- Qui est Emily ?

Il s'immobilise. Je ne vois pas son visage en entier, mais je vois très bien l'expression qu'il affiche. Un mélange de choque et de surprise, qui se transforme rapidement en colère. Il ne s'attendait pas du tout à entendre cette phrase de moi, c'est clair, et apparemment, il aurait préféré que je ne la dise jamais.

Ok, je n'aurais peut être pas du demander ça, finalement.

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