Chapitre 05

~ Point de vue de Maya ~

On était samedi. J'étais allongée à plat ventre sur le lit de la chambre de Lia, et je tenais un livre ouvert que j'étais entrain de lire. Lia, elle, était à côté de moi, avec son ordinateur sur le ventre.

- Dis moi, commence mon amie, tu préfères les cupcakes au chocolat ou au myrtilles ?

- Chocolat, sans aucun doute, Répondis-je. Pourquoi cette question ?

- Oh, juste comme ça.

Je me décale pour voir ce qu'elle fait dans son ordinateur et je vois une recette de cupcakes.

- Tu t'intéresse à la cuisine, maintenant ?

- J'me suis toujours intéressé, qu'est-ce que tu racontes ?

- Oh, oui c'est vrai que manger a toujours été ton activité préféré ! me moqué-je.

- Haha, très drôle.

- Aller dis moi.

- Tu sais, il n'est jamais trop tard pour apprendre de nouvelles choses, découvrir de nouvelles cultures gastronomique et donc apprendre à cuisiner.

Je lève mon sourcil pour qu'elle comprenne que ça ne marche pas avec moi.

- Très bien, cède-t-elle enfin. Tu sais Logan de l'équipe de basket ? On se voit demain pour un devoir et j'ai entendu dire qu'il aimait les gâteaux faits maison donc, je sais pas, pourquoi ne pas essayer ?

- Tu n'rates jamais une occasion d'ajouter un garçon à ta liste toi, hein ?

- Au moins j'aurais des portes de secours si je ne suis toujours pas mariée à cinquante ans, contrairement à toi !

- C'est ça, moques toi ! Boudé-je.

"Pourquoi vous parlez de mariage ?" Une voix vient de l'entrée de la pièce, et je vois que c'est le grand frère de Lia.

- Pourquoi t'es dans ma chambre, Dylan ?

Elle lui lance un coussin qu'il rattrape d'une seule main.

- Fais gaffe, tu pourrais blesser quelqu'un avec ça ! se moque-t-il de sa soeur.

Dylan a un an de plus que Lia. Mais l'année dernière il a eu... des problèmes, grave apparemment, ce qui a fait qu'il a refait l'année au plus grand malheur de sa soeur. Dylan est super protecteur avec Lia, parfois même un peu trop, mais je suis contente qu'il soit la, pour la remettre à sa place quand il le faut, même s'il n'en fait pas autant avec lui même. Ils se détestent. Enfin, c'est ce qu'ils prétendent, même si c'est faux. J'imagine que c'est ça, une relation entre frère et soeur. Mais je n'en sais rien moi, puisque je suis fille unique.

Il s'installe sur le lit et prend l'ordinateur sans que Lia ne donne sa permission.

- Tu t'intéresse à la cuisine maintenant ? demande-t'il.

- C'est exactement ce que je lui ai dis, dis-je en regardant Lia.

- Bah.. oui je m'y interesse, dit Lia. C'est pour toi tu sais, puisque t'es mon frère préféré, il fallait que je te fasse une surprise ! Ment-elle.

- Oh, pour moi ? Vraiment ? Logan va être trop jaloux quand je vais lui dire !

Pour le coup, je ne put m'empêcher de rire, me moquant de Lia, ce qui me vaut un regard noir de sa part.

- T'es contre moi, toi, maintenant.

- Désolée mais c'était trop drole, Ris-je.

- Merci merci, se vente-t-il.

- Et puis d'abord comment tu sais, pour Logan ?

- Je sais tout !

Lia souffle, et elle a l'air de deviner la source de son grand frère.

- EVAAAAAAN ! Hurle Lia.

La source, c'est le petit frère de neuf ans.

- Ouii ? Apparaît la bouille innocente d'Evan.

- Tu m'espionnes encore toi, hein? Attends que je t'attrape !

Elle se lève pour aller le taper j'imagine, mais Dylan la retient.

- Okeeeeey, les interrompu-je. Je ne veux surtout pas vous déranger dans votre doux moment familiale, mais j'vais y aller.

- T'es content ? dit Lia. Tu as fais fuir mon amie !

- Au revoiiiir ! finis-je en sortant de la chambre.

J'en ai marre de cette famille.

Je me dépêches d'arriver à la maison  car c'était aujourd'hui qu'on avait prévu de se voir avec Daniel, chez moi.

J'arrivais à la maison, et monte dans ma chambre. Je préparais quelques affaires que je dépose sur mon bureau quand, environ trente minutes plus tard, un bruit bizarre se fait entendre d'en bas. Étant sûre que Adam devait être dehors, ce bruit attire plus mon attention que ce qu'il devrait. Je sors donc de ma chambre après une longue hésitation, et avance doucement vers l'escalier. J'entendis une voix. Non, deux voix. Celle d'Adam, et celle de Daniel. Le ton de leurs voix n'avait rien de chaleureux. Je distingue quelques phrases, mais ne comprends rien.

- Dégage, tout de suite, menace Adam.

- Parce que c'est chez toi, peut être ? ricane Daniel.

J'eu un frisson, sans savoir pourquoi exactement. Daniel sait-il pour la situation d'Adam?

- Occupes toi d'tes affaires, répond Adam d'un ton calme mais aussi froid que de la glace.

Je décide de prendre mon courage à deux mains et de sortir de ma cachette car, premièrement, Daniel est ici pour travailler avec moi, et deuxièmement, c'est chez moi, faut pas l'oublier.

- Hé, qu'est-ce que vous faites ? Demandé-je en arrivant au bout de l'escalier.

Adam tourne le dos et fait quelques pas en passant sa main dans ses cheveux, l'air énervé, et Daniel me sourit.

- Rien, ne t'inquiète pas, sourit Daniel. On devrait peut être remettre ça à un autre jour.

- Nan c'est bon, tu peux rester, le retenais-je.

- Non, tu peux partir ! Intervient Adam.

Je lance un regard à Adam, perdue. Comment ça, non ?

- C'est pas grave Maya, on s'voit bientôt, me sourit Daniel.

Il lance un dernier regard à Adam, puis quitte la maison. Un moment de silence qui dure seulement quelques secondes s'installe, puis je prend la parole.

- Qu'est-ce que t'essayais de faire ? Demandé-je d'un ton jugeur.

- Pardon ? dit-il sèchement.

- Pourquoi tu l'as mis dehors ?Repris-je.

- Il ne doit pas être ici.

Je vois qu'il veut me planter et s'en aller, mais je ne le laisserai pas cette fois.

- J'te signale qu'il n'est pas venu pour toi, remarqué-je.

- T'as pas entendu ?  Il ne doit pas être ici, c'est tout !

- J'peux savoir ou es le problème ? On devait travailler, et tu-

- Trouves un autre moyen de travail parce que je t'interdis de le laisser revenir une autre fois, ni même de t'en approcher.

Sérieusement ?

- Je comprends que t'as des petits problèmes avec lui, mais c'est pas mon cas et j'ai...

- Des petits problèmes ? Me coupe-t-il. C'est comme ça que t'appelles ça ? Tu n'sais rien du tout sur moi et tu n'sais rien du tout sur ce gars non plus, ne te laisse pas penser que t'as le droit d'avoir ton opinion sur ça, et si tu n'veux pas avoir de problème, fais ce que j'te dis, et fous moi la paix.

- Vraiment ? Tu viens de le mettre dehors, et c'est à moi de te foutre la paix ?

- Mais c'est quoi ton problème, tu n'peux pas te taire ?

- Et toi tu n'peux pas t'excuser tout simplement ? Crié-je.

Il ne répond pas à ma dernière phrase. Il recule légèrement la tête. J'ignore ce qui venait de se passer, et attend impatiemment qu'il dise quelque chose.

- Ne crois surtout pas que je suis gentil, lâche-t-il enfin.

Il ne prend pas plus de temps et prend sa veste pour sortir. Je reste bloquée sur place pendant plusieurs secondes, me demandant ce que devait être le problème de ce garçon, parce qu'il en avait certainement un, pour se permettre de parler comme ça et d'agir de la sorte.

Je décide ensuite d'aller me prendre une douche, pour me rafraîchir et me remettre les idées en place.

Je me remémore la scène dans le hall, encore et encore. J'ignore encore d'où m'est arrivé tout ce courage que j'ai eu, mais c'était plus fort que moi. J'accepte peut être le fait qu'il n'aime pas Daniel, et je comprends peut être aussi pourquoi il ne veut pas le voir ici, mais je ne vois pas du tout un brin d'explication qui expliquerai pourquoi je ne devrais pas le voir, moi. Ça ne le regarde pas, non ? Il vient de passer les deux derniers mois à m'ignorer, m'éviter, et me lancer un regard noir dès que nos yeux se croisent accidentellement, bien que ça ne me dérange pas d'agire comme il était un inconnu, il n'a pas à revenir du jour au lendemain comme ça et m'ordonner de m'approcher ou pas de qui que ce soit.

Je sors de cette douche et une fois m'être sécher, je me met en pyjama. Il n'est encore que seize heures, mais je compte bien passer le reste de l'après midi en pyjama. J'étais fatiguée pour travailler ou alors ranger ou alors cuisiner alors je me met sur le canapé devant un vieux film américains des années soixante avec une couverture pour me tenir au chaud. Vers dix-neuf heures trente, je commande une pizza car, comme je l'ai dis plus haut, j'étais fatiguée pour cuisiner.

~

J'avais une part de pizza à la main, quand la porte de l'entrée s'ouvrit, laissant apparaître Adam. Il rentre étrangement tôt. Je le regarde, surprise, tandis qu'il pose sa veste sur le porte menteau, et quand je m'aperçois que mon regard persistant l'agace, je détourne le regard.

- T'es déjà là.., soufflé-je.

Il ne répond pas. Il n'y a rien à dire de toute façon, c'est pas comme si il allait me donner une explication.

- Je n'ai pas cuisiner ce soir, mais il y'a de la pizza, si tu veux.

S'il est entré tôt, alors il n'a sûrement pas encore dîner. Il plisse légèrement les yeux, puis acquiesce, à ma plus grande surprise. Il avance vers le canapé, puis je lui fais de la place. Il s'assoit à l'autre bout du canapé, la boite de pizza est entre nous deux. C'est la première fois qu'il mange à la maison, depuis le repas du premier soir avec Matt et maman.

Le silence règne, chose qui n'est pas surprenante. Le seule bruit qui résonnais étaient les voix qui provenait de la télé, légèrement déformées, prouvant l'ancienneté du film.

- Pourquoi t'as invité Daniel ? dit-il subitement.

- Comment ça ? répondis-je.

- Pourquoi il était là ? reprit-il, toujours fermement.

Je souffle, puis répond :

- On travaille ensemble sur un projet.

Il ne répond pas tout de suite, comme si il réfléchissait. Mais finit par reprendre la parole.

- Votre prof' à fait une erreur en vous mettant en binôme, dit-il pensif.

- Ce n'est pas le prof', le corrigé-je. Enfin, pas totalement.

- Comment ça ?

- Bah, il nous a laissé former les binômes et, Daniel m'a proposé alors j'ai accepté, expliqué-je en prenant une bouchée de ma part de pizza.

Je l'entend soupirer, un soupir qui ressemble plus à un rire amer.

- Ça ne m'étonne pas, souffle-t-il.

- De quoi ? demandé-je en le regardant, curieuse.

Il ne répond pas, et garde ses yeux rivés vers l'écran de la télévision.

- C'est quoi le problème entre vous deux ? demandé-je hésitante, espérant ne pas regretter ma question.

- Tu n'as pas à le savoir, dit-il calmement et fermement.

Je soupir. Fallait s'attendre à ce qu'il ne me réponde pas.

- J'comprend toujours pas ou est le mal, tu sais, ajouté-je après un long moment.

- De quoi tu parles ?

- De t'excuser.

Il soupir, agacé.

- Ne t'fais pas d'illusions sur moi, répond-il.

- N'empêche que ce que tu as fais c'était vraiment pas sympa !

- Peut être.

J'attends qu'il ajoute quelque chose mais il ne dit rien.

- Tu vois, tu recommences !

- De ? fit-il.

- Tu viens d'avouer que "peut être" (je forme les guillemets avec mes doigts) tu as réagi excessivement mais tu reste indifférent, tu fais l'ignorant et refuses de t'excuser !

- Arrête avec ça ! il dit, agacé.

- Dis moi pourquoi tu n'veux pas ?

- T'es trop curieuse.

- Et toi tu es mal élevé ! M'exlamé-je fortement.

Je me sens soudainement embarrassée. La dernière réplique que j'ai eu étais digne d'une gamine de six ans, à qui son voisin de classe a volé sa gomme. Je m'étais légèrement emportée, et j'ai tendance à rassembler un gros courage, que je n'ai pas en tant normal, quand je m'emporte. Malheureusement pour moi, ce courage vient de disparaître. J'hésite légèrement puis tourne la tête vers lui, et vois un petit sourire sur le coin de ses lèvres. Ma réplique bidon a l'air de l'amuser.

- Ouais, souffle-t-il enfin. Quand tu changes de familles tout les deux mois, et que personne n'est la pour te donner une vraie éducation, fallait s'en douter.

J'inspire profondément, cherchant une réponse à lui donner, mais n'en trouve aucune. Un petit sentiment de culpabilité s'empare alors de moi.

- Tout les deux mois ? répété-je, hésitante.

Il ne me donne pas de réponse, mais son regard en est déjà une.

- On fini par s'y habituer, dit-il avant de marquer une pause. Avoir un chez soi n'est pas pour les gens comme moi. Au début on y croit, quand on est à l'orphelinat, on nous fait croire que la vie est simple, que tout le monde une famille, ou fini par trouver la sienne. Mais on grandit et.. ce n'est plus fait pour nous. Être accueilli par une famille c'est cool, mais pas autant qu'avoir son propre chez soi.

J'ignore pourquoi il me raconte cela à moi maintenant, j'ignore si lui même sait pourquoi il me raconte ça à moi, mais je l'écoute attentivement. C'est quelque chose qui a l'air de le toucher, et ça me fait quelque chose de le voir comme ça. C'est la première fois que je vois Adam paraître aussi touchant.

- Je n'ai jamais pensé ça de toi.. je, je suis désolée.

Il jette un œil vers l'horloge au dessus de la commode sur la gauche.

- J'vais aller m'coucher, dit-il en se levant.

Il avance de quelques pas avant de dire :

- Bonne nuit Mélina.

Heu, hein ?

- Euh.. bonne nuit.

Il arrive jusqu'au escaliers, et je l'interrompt.

- Hé ! appelé-je. C'est Maya.

Je souris faussement.

- Oh, oui, dit-il simplement avant de s'en aller.

Même pour ça, il n'est pas foutu de lâcher un "désolé".

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N'oubliez pas de me laisser une étoile, je sais que beaucoup oublient ou ne pensent pas à le faire alors que c'est très simple haha donc n'hésitez pas si vous avez apprécié, ça me ferait extrêmement plaisir ♡

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