Chapitre 04

Hola.


Avant de vous laisser lire le chapitre, je tiens à m'excuser de n'avoir rien poster depuis deux semaines. Certaines choses dans ma vie actuellement ont fait que je n'ai pas pris une seule seconde pour penser à Wattpad, perdue entre les problèmes de la vraie vie, vous savez certainement de quoi je parle, tout le monde en a. Ce n'est toujours pas réglé, même si j'espère quand même que d'ici la semaine prochaine, tout rentrera dans l'ordre et vous aurez votre chapitre dans une semaine comme convenu, mais pour l'instant, sachez que si ce chapitre n'était pas déjà prêt, je ne l'aurais sans doute pas posté, car je ne l'aurais certainement pas fini. C'est un petit bad mood, ne vous inquiétez pas, mais merci quand même pour vos messages 💙

Sur ce,

Bonne lecture ❤️






| Point de vue d'Adam. |



— Ok, le principe est simple. Ici, j'ai deux boites de petits papiers écrits. Dans la première, il y'a des verbes. Dans la seconde, des parties du corps. Chacun notre tour, on piochera un papier de chaque boite, pour former un gage, et on choisit la personne sur qui on veut faire la phrase formée. Si quelqu'un ne veut pas faire l'action, il devra enlever un vêtement, ou quitter le jeu. Tout le monde est ok ?

Nan, ce n'était pas ok. Je connaissais ce genre de jeu. Et il était hors de question que je laisse Maya jouer à ce jeu avec des inconnus.

— Maya, on doit rejoindre les autres.

— Tu peux y aller si tu veux. Moi je reste.

Qu'est-ce qui lui prend ? Ça ne lui ressemblait pas du tout. Entre elle et moi, c'était moi celui qui aimait faire des trucs stupides, et elle celle qui avait conscience que c'était stupide. Et pourtant, la, c'était tout l'inverse. Et je n'avais pas d'autres choix que d'y assister.

Le jeu commençait, et je n'aimais pas du tout ça. Comme je m'y attendais, les actions étaient tout sauf faisable. Si on avait de la chance, on tombait sur quelque chose du genre toucher les cheveux, mais il n'y a que moi qui appelle ça de la chance. Eux, ils appelaient ça de la poisse.

— Ok, à toi.

Les boites arrivèrent à un garçon, et il piocha dans les deux boites en même temps.

— Lécher, ouh ça c'est intéressant, lit-il. Le cou. J'aurais préféré un truc un peu plus hard, mais j'aime bien. Je te choisis toi.

Je n'avais pas tout de suite compris qu'il parlait à Maya. J'avais légèrement détourné le regard et je n'étais pas très intéressé par ce qui se passait. Mais lorsque je le remarquai la regarder, je ne pût m'empêcher de réagir.

— Pardon ? fis-je.

Je dis cela sans réfléchir, comme si c'était sorti tout seul. La rouquine qui semblait être la meneuse du jeu se tourna vers moi, comme la plupart des gens ici présents.

— Quoi ? Le copain n'est pas d'accord ?

Je gardai le silence. Mais j'avais beaucoup de choses à dire. Tellement que je me perdis. En tout cas, cette action n'allait pas arriver.

— J'ai pas d'copain, répondit Maya.

— Alors tout va bien.

Je me tournai vers Maya, impuissant. C'était vrai, je n'étais pas son copain, ni même son ami, loin de là. Mais je n'étais quand même pas d'accord.

— Ouais, répond Maya. Y'a aucun problème.

Je m'attendais à ce qu'elle refuse elle-même, mais lorsque je la vis se lever, pour aller vers le mec, je n'en croyais pas mes yeux. J'étais choqué, voir même blessé qu'elle puisse faire ça, et sous mes yeux. Et pourtant, je ne faisais que la regarder, impuissant. Je luttais de toute mes forces pour ne pas réagir, et essayais de concentrer toute la colère qui montait en moi sur mon poing, que je serrais de toute mes force. Je ne voulais pas voir ça, mais je n'arrivais pas à détourner les yeux. Elle se baissa et s'assit près de lui. Je n'y croyais toujours pas. Je gardais le regard rivé vers eux. Je leurs lançais un regard noir, le plus noir et rempli de haine que je n'ai jamais lancé, et ce qui me mettait encore plus dans cet état, c'était qu'elle riait. Ça l'amusait. Je n'écoutais pas du tout ce qu'ils se disaient. Tout ce que je fis, c'était regarder. Maya mit ses cheveux en arrière à l'aide de sa main pour dégager son cou, et ce connard se mit à s'approcher d'elle. Je n'en revenais pas qu'elle laissait la langue de cet inconnu toucher son cou. Ça me dégoûtait, mais surtout, je n'en revenais pas de regarder tout ça se passer sans ne rien pouvoir faire.

Tout le monde se mettait à crier, amusés de les voir ainsi. Et moi, je baissai la tête juste après avoir eu la confirmation que c'était bien arrivé. Et je ne fis pas un mouvement lorsqu'elle revient s'asseoir à sa place, à côté de moi.

— Donc maintenant c'est à toi.

Les boites arrivèrent vers Maya. Il ne manquait plus que ça. Elle piocha silencieusement, et bien que je fisse tout pour paraître désintéressé, j'attendais attentivement ce sur quoi elle allait tomber. Et lorsque j'entendis mordre l'oreille, pour moi c'était une évidence. C'était impossible.

— Alors, tu choisis qui ?

Elle n'avait pas à choisir, elle n'allait pas le faire. Je le savais

— Toi, fit-elle.

Pardon ? Je relevai immédiatement la tête. Qui était ce toi ? J'avais hâte de savoir. Je n'arrivais pas à croire qu'elle acceptait vraiment.

En particulier lorsque je vis que ce toi était le même connard qu'il y'a deux minutes. Ce connard à la langue un peu trop baladeuse. Ce connard. Je ne dis rien. Absolument rien cette fois. Pas parce que je me retenais, parce que je n'avais pas les mots. Que pouvais-je dire ? Je n'en savais rien, rien ne me venait en tête. Le connard se leva et s'approcha vers Maya le sourire fier. Ça lui plaisait qu'elle le choisisse, bien-sûr. Il devait se demander pourquoi lui. Moi aussi, je me demandais la même chose.

La Maya que je connaissais n'agirait jamais comme ça. C'était une chose qu'elle accepte que quelqu'un d'autre fasse son gage sur elle, elle se sentait peut-être mal à l'aise de dire non. Mais là, c'était à elle de choisir. Elle pouvait toujours enlever sa veste, après tout. Elle allait peut-être attraper froid, mais un simple rhume allait vite se faire oublier tendis que ça, ça restait en mémoire. En tout cas moi, je ne l'oublierai pas.

Il passa derrière moi, tandis que j'étais en pleine réflexion pour savoir si j'allais l'empêcher. Et surtout, comment.

Soudainement, je sentis une pression sur mon dos. Comme, un coup de pied. C'était lui. Il m'avait heurté en passant derrière moi pendant que je l'entendais rire, et pour moi, c'était une occasion en or.

— Qu'est-ce que tu fous ! Hurlai-je immédiatement en me relevant.

— Excuse mec, j'ai pas fait exprès.

Il avait toujours le sourire aux lèvres, ne pensant certainement qu'à Maya. Mais alors qu'il allait continuer son chemin vers elle, je le retiens par le torse, et le poussai en arrière.

— Calme-toi mec !

— Pardon, moi non plus j'ai pas fais exprès, dis-je en répétant ses mots.

— C'est bon tu vas pas faire une scène pour ça !

Il riait toujours. Je ne comprenais pas. J'étais dans la provocation, mais il n'était pas très réceptif.

— Tu te marres ? Quoi, tu m'prends pour un con c'est ça ?

Son sourire disparaît enfin. Il a dû comprendre que je n'étais pas entrain de rire, et je vis son visage se durcir. C'était ce que je voulais.

— Quoi, tu veux qu'on se batte c'est ça ? dit-il doucement, près de mon visage.

Oui, c'était exactement ce que je voulais. Je n'attendais qu'une bonne excuse pour lui envoyer mon poing dans la gueule.

— Les mecs calmez-vous, pas de bagarres, dit la rousse.

D'un coin de l'œil, je vis Maya se lever.

— Hé c'est bon, calmez-vous.

Je la voyais me regarder moi en disant cela. Je reculai, et baissai légèrement la tête.

— Ouais, dis-je, ouais. Pas de bagarre.

Évidemment qu'il y'en aurait. Dommage, je n'aurais pas eu mon excuse. Mais l'envie de le cogner était bien trop forte pour m'empêcher de la réaliser. Tout le monde semblait m'avoir cru, et sans que personne ne le voit venir, je lui refis face en lançant mon poing sur son visage d'une vitesse folle. Tout s'était passé très vite, et dès le moment ou mon poing touchait son visage, des cris se firent entendre, et je sentis Maya foncer vers moi pour tenter de m'arrêter mais il était trop tard. Tout le monde se leva et plusieurs venaient se mettre entre nous deux. L'autre connard, lui, n'avait pas apprécié. Mais il n'avait pas l'occasion de me rendre mon coup car tout le monde l'en empêchait. Moi, je ne savais pas si ça me soulageait, et si c'était suffisant pour me faire oublier que cinq minutes avant, sa langue touchait le cou de Maya. Mais en tout cas, j'avais apprécié. J'avais adoré lui coller ce poing dans sa gueule. Tellement que je ne remarquais même pas que Maya, la raison pour laquelle je fis cela, me criait dessus.

— Pourquoi t'as fait ça !! Hurlait-elle.

Je ne répondis rien, et elle disparut très vite de mon champ de vision dans toute cette foule. Je m'éloignai sans prêter attention au mec qui me lançait des menaces insignifiantes. Il y'avait beaucoup trop de monde et ça me fatiguait. Et alors que je m'étais légèrement éloigné, je jetai un coup d'œil aux alentours, cherchant Maya, et je la vis prendre la direction du bar d'un pas assuré à quelques mètres à gauche de moi. Je me dirigeai vers elle, et sans lui dire un mot, je mis ma main sur son bras pour qu'elle s'arrête. Mais aussitôt que ma main touchait sa peau, elle la retira brusquement, et se retourna rapidement.

— Tu crois que je sais pas pourquoi t'as fait ça ?!

C'est tout ce qu'elle dit. Et sans attendre de réponse, elle se retourna pour poursuivre son chemin.

— Hé, dis-je. HÉ !

Je lui criai pour pas qu'elle s'en aille. Elle ralentit d'un pas, et se retourna vers moi.

— Si tu sais alors tu peux m'expliquer ton comportement durant le jeu ? Tu cherches à me provoquer ?

Tout à coup elle fronça ses sourcils, et elle avança vers moi d'un pas décidé.

— C'est quoi ton problème ? lance-t-elle. Tu penses vraiment ce que tu dis ?

— T'es pas comme ça.

— Comment tu peux le savoir ! Tu ne me connais pas !

Elle criait en se rapprochant de moi, et je ne lui répondis rien tout de suite. Si, je la connaissais. Bien-sûr que si, je le savais.

— Qu'est-ce qui t'énerve tant, Adam ? Que je vive ma vie comme je le souhaite ? Que j'aime m'amuser ? Parce que oui, j'adore ça ! J'adore ne rien devoir à personne, et je me sens plus heureuse que jamais ! C'est ça qui t'énerves tant ? Que je me sente heureuse ? Ou est-ce le fait que je n'ai pas besoin de toi pour y arriver !

Elle crachait chaque mot du plus profond de son cœur. La colère dans ses yeux m'impressionnait. J'en avait rarement vu autant venant d'elle. Et c'est à cet instant la que je me rendais compte qu'elle avait vraiment changé.

— Maya je sais très bien que t'as pas besoin de moi pour y arriver. J'te rappelle que c'est toi qui m'as laissé.

Elle se calma un instant, surprise de ma réponse. Ouais, elle était partie. Je m'en souvenais comme si c'était hier, de la sensation de mon cœur qui s'était brisé.

— Waw, fit-elle. Je t'ai donné un million de chances de me faire rester, et tu n'en as saisie aucune. Alors oui, je suis partie. À cause de toi. Et si c'était à refaire, je le referais sans hésiter.

Sa voix était plus calme, mais son regard était tout aussi noir. C'était la dernière chose qu'elle dit avant de partir. Et cette fois je ne la retenais pas. Elle n'avait pas tort, après tout. J'avais fait beaucoup d'erreurs. Mais je continuais de penser qu'aucune n'était impardonnable. J'ai agi comme un con mais j'étais persuadé que si elle m'avait laissé un tout petit peu plus de temps, j'aurais su me rattraper. J'ignore si je méritais qu'elle m'accorde ce temps. Certainement pas. Mais si elle l'avait fait, j'aurais fait en sorte que ça en vaille la peine.

Lorsque je me retrouvai seul sur cette plage, j'étais comme qui dirait paumé. Enfin, je n'étais pas vraiment seul, il y'avait du monde. Mais je m'étais senti seul. Beaucoup de choses me passèrent en tête, et j'étais perdu. Certes, j'aurais pu retourner la situation si j'avais eu plus de temps. Mais je ne l'avais pas eu. Et c'était peut-être trop tard. J'essayais peut-être de rattraper un temps qui était passé depuis longtemps, et peut-être que Maya avait raison. Peut-être que beaucoup trop de choses avaient changées pour espérer reprendre la ou tout s'était arrêté. Beaucoup trop de peut-être, et tellement peu de certitudes. Mais il fallait voir les choses en face : les chances que les choses tournent en ma faveur étaient très fines. Beaucoup trop fines.

Après un long moment, je décidai d'aller retrouver les autres. Ça allait être dur, car je n'avais aucune idée d'où ils se trouvaient. Enfin, c'était ce que je croyais. Parce que finalement, je n'ai pas eu à chercher longtemps. Ils étaient debout près du bar. Je les voyais de loin, les garçons comme les filles, même Maya, et ils semblaient tous parler entre eux. Non, ça n'avait pas l'air d'une discussion. Ça avait l'air d'une dispute.

Lorsque j'arrivais à leur niveau, je ne compris rien de ce qu'ils disaient. Ils se turent presque tous, mais l'ambiance était tout aussi froide. Joe avait l'air énervé, Rayan aussi. Il souffla lorsque je demandai ce qui se passait, exaspéré. Je voyais Maya qui parlait à Raven, comme si elle essayait de la résonner, et Lia restait silencieuse.

— Rien, il se passe rien.

C'est ce que Rayan me dit. Mais son ton indiquait bien qu'il ne se passait tout sauf rien.

— On devrait rentrer.

On n'était la que depuis à peine une heure, et ils voulaient déjà rentrer. Pour être franc, j'étais rassuré. Je n'étais pas le seul à passer une soirée merdique. Joe s'en alla en premier, et Raven lança un regard à Ryan avant d'aller avec lui également, derrière Joe.

Maya regarda Lia, qui n'avait pas dit un mot depuis que j'étais arrivé. Celle-ci haussa les épaules en croisant le regard de Maya.

— Tu voulais qu'je dise quoi, dit-elle en levant les sourcils.

— Je sais, je sais.

Ça avait vraiment l'air très tendu. Et bien que je ne savais pas ce qui s'était passé, j'avais ma petite idée. Je savais bien que ce jeu de jalousie entre Joe et Raven se terminerait mal.

Maya me regarda un instant, un regard assez objectif, sans émotion particulière. Elle baissa ensuite la tête, puis elles s'en allèrent toute les deux. Je les suivis juste derrière, allant vers nos voitures pour rentrer à la maison.

Lorsqu'on arriva près de celles-ci, j'entendis Joe et Rayan se lancer quelques phrases, et rien de gentils.

— C'est bon, calmez-vous maintenant, leur dis-je. Vous allez pas nous faire ça toute la soirée.

Ça allait être compliqué, s'ils comptaient se lancer des piques ainsi durant tout le trajet. Les seuls qui étaient en dehors de cette histoire étaient moi et Maya. Sinon, les quatre autres d'entre nous étaient tendus. Maya et moi aussi, l'étions. Mais pas pour la même raison.

— Ok, fit Maya. Vous allez clairement pas survivre dans la même voiture.

Elle se dirigea vers Raven, qui était silencieuse.

— Passes-moi tes clés, lui dit-elle. T'as l'air beaucoup trop émotive, donc je conduis.

— Pas du tout, tu plaisantes j'espère !

— J'ai l'air de plaisanter ? Maintenant toi et Rayan, dans la voiture. Et Adam conduira Lia et Joe.

J'avoue que c'était une bonne idée. Il valait mieux les séparer, car je craignais un peu que l'un d'entre eux commette un meurtre. Lorsque Raven donna ses clés à Maya, je regardai celle-ci les prendre, et faire signe à Raven de monter.

— Ok, mais je monte devant, dit Lia.

Ce n'était pas vraiment le moment de faire un caprice.

— Quoi ? C'est pas parce que vous faîtes tous la gueule que j'vais vous laisser me mettre derrière.

Je regardai Joe, et celui-ci, fatigué, haussa les épaules en lâchant un "ok." Lia alla dans la voiture de Joe, que j'allais conduire, et lui aussi. Quant à moi, j'allai vers Maya, avant qu'elle ne monte dans sa voiture.

— Tu conduis ? lui demandai-je.

Elle se retourna vers moi, et prit un instant pour répondre.

— Ouais. Depuis un moment maintenant.

Bizarrement, ça me procura une légère joie. Ça me rappelait des souvenirs. Le souvenir de moi qui essayait de lui apprendre à faire rouler une voiture. Je me souvenais avoir détesté faire ça. Et pourtant, c'était devenu l'un de mes meilleurs souvenirs avec elle.

Elle se retourna pour monter dans la voiture. Tout le monde était monté, sauf nous deux. Et ne la laissant pas faire, je la retiens par le bras.

— Attends.

Elle me regarda, surprise, mais attentive. Et surtout réceptive. Son regard n'avait plus du tout autant de haine que tout à l'heure.

— Je suis désolé, dis-je. J'aurais pas dû agir comme je l'ai fait. Et t'avais raison.

Elle prit une inspiration, et mit un peu de temps à me répondre.

— J'apprécie que tu le reconnaisses, dit-elle enfin. Mais c'est bon, Adam. Moi aussi je suis désolée. C'est du passé pour moi tout ça, et je n'aurais pas du m'emporter pour si peu. Cette histoire ne me touche plus depuis longtemps.

— T'es vraiment sérieuse ?

Je lui dis ça aussitôt qu'elle termine de parler.

— Quand tu dis que ça n'te touche plus du tout, précisai-je. T'es vraiment sérieuse ?

— Pas toi ?

Comment pouvais-je lui dire non, pas moi. Alors je ne dis rien du tout, et gardai le silence.

— Adam...

— T'es pas obligée de dire grand-chose, Maya. J'ai compris. Tu n'as plus rien du tout pour moi.

Cette phrase me fit mal lorsque je la prononçais. C'étaient ses propres mots. Ceux qu'elle m'avait dit dans l'ascenseur. Et elle baissa la tête, ne s'attendant certainement pas à ça. Mais elle ne réagit quand même pas.

— Mais tu n'as pas à m'éviter à chaque fois que tu me vois, ajoutai-je.

— Je cherche pas à...

— Je sais, je sais. Je te le dis, c'est tout. Pour que tu saches que ça va. C'est pas grave.

Elle me donna ce qui ressemblait très approximativement à un sourire, mais beaucoup plus faible, et elle ne réagit pas. Je la regardais durant ce moment, où elle était calme. Comme ça, elle était toujours la même. Mais je ne devais pas m'accrocher à ça. Petit à petit, je commençais à être convaincu qu'elle avait vraiment changé, et qu'elle était vraiment passée à autre chose.

— T'as raison, dit-elle. On peut se voir normalement, et ça va certainement arriver souvent si nos amis traînent ensemble. On peut même, peut-être, être amis.

— Amis ? Répétai-je.

Cette idée ne me parlait pas vraiment. Je ne me voyais pas être son ami, ce n'était pas ce que je voulais. Mais c'était apparemment la seule chose qu'elle avait à m'offrir.

— Ok. Ça me va.

Je pouvais bien faire un effort. Surtout que j'étais curieux de savoir où cela nous mènerait. Nous restâmes silencieux durant un long moment, ne sachant pas quoi dire. Ça aurait pu être gênant, de se regarder sans trouver quoi se dire, mais ça ne l'était pas. C'était même... agréable.

— Est-ce que..., commence-t-elle en brisant le silence. Est-ce que je peux te prendre dans mes bras ?

Je relevai la tête lorsque j'entendis cela. Je clignais des yeux deux fois d'affilés, sans faire un geste durant les premières secondes. Je ne comprenais pas sa requête.

— Un câlin amical, je veux dire.

Elle dit cela comme pour se reprendre et se corriger, je n'avais pas trop compris. Mais je ne m'attardai pas là-dessus. Je lui donnai un léger sourire, pour dire que bien-sûr que je pouvais faire ça.

— Ouais. Un câlin amical.

Elle s'approcha de moi, et moi d'elle. Mes bras se soulevèrent, pour enrouler délicatement son cou, et les siens allèrent dans mon dos. À l'instant où sa peau touchait la mienne, je sentis une pression sur mon cœur. J'avais oublié cette sensation qu'elle était la seule à pouvoir me procurer. Je la sentis resserrer ses bras, et ça ne faisait qu'augmenter le bien que me donnait ce simple geste. Le fait de sentir qu'elle aussi prenait autant de plaisir que moi à la prendre dans mes bras me soulageait.

Moi aussi, je la serrais contre moi. Je sentais son souffle chaud qui tapait sur mon cou. Et l'odeur de ses cheveux qui caressait mes narines. Toujours la même. Un doux parfum de coco mélangé à une légère odeur de vanille. J'inspirai son odeur comme pour recharger mes batteries. Incroyable. Tout à coup, je me sentais comme à la maison. Les bras de cette fille étaient comme ma maison. Le seul endroit capable de me procurer du réconfort, de la paix, et de l'amour. Je le vivais, cet amour, à travers ce simple câlin. Ainsi, je me sentais bien. Et si une chose était sûre, c'était que je n'enlacerais pas une amie de cette manière-là.

Mais ça n'allait pas durer toute une éternité. Lorsqu'elle bougea ses bras, pour que seules ses mains soient posées sur mon dos, je compris que je devais me séparer d'elle. Je le fis doucement, la relâchant, mais malgré tout elle restait toujours si proche de moi. Sa tête qui s'éloignait de mon épaule se rapprochait de plus en plus de mon visage. Elle leva son regard vers moi, et me regarda d'un regard intense. Elle était si belle.

Elle afficha ensuite un léger sourire, le même que tout à l'heure. Un sourire qui pourtant faisait légèrement tâche à cet instant, car il n'avait pas l'air sincère. Elle recula d'un pas, et sans rien dire, pas même un seul mot, elle monta dans la voiture. Et j'étais désormais le seul à être encore à l'extérieur.

Une vague de frisson s'empara de moi, et ce n'était pas du au froid. Non, cette vague provenait de mon ventre, qui envoya un millier de décharges électriques dans chaque endroit de mon corps à la simple pensée de ce qu'il venait d'arriver. Il me fallait du temps pour revenir à la réalité.

Après quelques secondes, j'allai également dans la voiture, montant au côté conducteur. J'étais encore chamboulé de ce moment que je n'avais pas très bien compris, et j'oubliai complètement que Lia et Joe étaient là, près de moi.

— Alors, tu démarres ?

C'est Lia qui demanda ça. Elle était assise au côté passager, comme elle l'avait dit plutôt. Quant à Joe, il était derrière, et ne fit aucun commentaire. Il avait l'air encore sur les nerfs. Lia m'avait sorti de mes pensées, et sans que je ne réponde un mot, je fis ce qu'elle dit, et démarrai la voiture.

Le trajet se fit dans le silence total. Bien que Lia lançait des petites phrases du genre j'adore ce restaurant, on devrait manger là un jour. Ou des trucs du style on pourrait pas mettre un peu de musique, le trajet va être long, des demandes à laquelle je répondais toujours non.

— Quoi, tout ça à cause de ce mec derrière qui sait pas contenir sa jalousie ? dit-elle.

— Commence pas, Lia, lui dis-je.

Je n'avais aucune envie que Joe réponde, et qu'ils commencent à se disputer tout le trajet. Mais il n'avait pas l'air d'écouter. Il ne dit rien, et semblait avoir la tête ailleurs.

— Ok, c'est bon, dit Lia doucement. Je voulais m'assurer qu'il n'écoutait pas.

— Qu'il n'écoute pas quoi ?

Elle ne dit rien durant quelques secondes. Mais elle se reprit tout de suite après.

— Je peux te dire un truc ?

J'allais répondre, mais avec Lia, fallait s'attendre à ce que ce ne soit pas une vraie question, car elle poursuivi sans même attendre une réponse de ma part.

— Arrête de faire ça.

— De faire quoi ?

— De jouer !

Elle le dit comme si c'était une évidence, mais moi je ne comprenais pas.

— Je ne joue à rien, répondis-je.

— Ça va, pas à moi Adam. Tu sais, je te connaissais aussi l'année dernière.

— Arrêtes, tu m'connais pas.

— Ne sous-estime pas ma capacité à cerner les gens

Je soufflai, légèrement agacé. On s'était peut-être croisé quelques fois l'année précédente, mais dire me connaître était clairement abusé de sa part.

— Ok, souffle-t-elle.

Elle comprit que j'étais loin d'être convaincu de ce qu'elle disait.

— Maya m'a raconté tes histoires de gangs de motards, c'est vrai. Mais c'est tout ce qu'elle m'a dit. Le reste, je n'ai pas eu besoin d'elle pour le comprendre.

— Comprendre quoi, exactement ?

Elle souffla, et je vis sa tête se tourner vers moi du coin de l'œil.

— Maya pense que ça t'amusait de lui faire du mal. Elle pense que tu n'la voyais pas si importante et que tu te servais d'elle, quand tu t'ennuyais. Moi je sais que tu jouais le rôle du garçon méchant pour la protéger. Mais tu as fini par te faire prendre dans ton propre jeu.

Soudain, lorsqu'elle dit ça, je commençais à la prendre un peu plus au sérieux. Elle marqua une pose, et j'en profitai pour prendre la parole.

— Elle t'as vraiment dit ça ? C'est vraiment ce qu'elle pense ?

— Non, elle ne me l'a pas dit. Mais je le sais parce que je suis son amie, et que c'est mon rôle de voir plus loin que ce qu'elle veut seulement me dire.

— Ok et pourquoi tu penses en savoir plus sur moi ? Quoi, on est amis maintenant ?

— Est-ce que je me suis trompée ?

Je ne répondis pas. Non, elle ne s'était pas trompée. Elle avait tout eu bon. Elle avait tout compris, là ou Maya était tombée dans le panneau.

— J'te l'ai dit, ajoute-t-elle. Ne sous-estime pas ma capacité à cerner les gens.

— Ok, t'as peut-être raison sur ce qui s'est passé l'année dernière. Mais pour ce qui est de cette année, je vois toujours pas pourquoi tu dis que je joue.

— Vraiment ?

Elle semblait en savoir tellement. Plus que moi-même je n'en savais. C'était assez flippant, de penser ne rien pouvoir lui cacher. Et pourtant, je ne savais même pas de quoi elle parlait.

— C'est sûrement parce que tu as peur de la perdre, mais tu joues beaucoup trop le rôle de quelqu'un d'autre, et crois-moi, tu te trompes.

— Qu'est-ce qui te dit que je n'ai pas changé ?

— Mais tu as changé. Je le vois. Seulement, les gens changent en évoluant. En améliorant la personne qu'ils sont et ce qu'ils ont déjà. Ils ne se transforment pas du jour au lendemain comme tu le fais paraître.

Je l'écoutais attentivement sans dire quoi ce soit. Je ne savais pas que Lia pouvait parler d'une façon si calme, et si vrai. Parce qu'elle avait raison, tout ce qu'elle dit était vrai. Mais l'appliquer sur soi était une toute autre chose. C'était beaucoup plus facile à dire qu'à faire.

— Tout ce que je veux dire c'est que... peu importe à quel point tu changes, tu seras toujours toi. Et c'est une bonne chose, n'essayes pas de changer ça. N'oublie pas que c'est de toi, dont elle est déjà tombée amoureuse. Pas de la personne que tu essayes d'être.

Je soufflai doucement. Ce qu'elle me disait m'affectait. Beaucoup même, parce qu'elle savait appuyer la ou ça fait mal. Elle réussissait à capter toute mon attention, et bien que mon regard soit concentré sur la route, chaque mot qu'elle prononçait me faisait de l'effet.

— Si j'ai choisi la Californie, commençai-je, c'est parce que c'est un endroit où je n'ai jamais vécu avant. De toutes les familles ou je suis passé, les foyers, l'orphelinat, et du plus loin que je me souvienne, je suis même jamais venu ici. Et j'ai pas hésité une seconde parce qu'en plus d'être un endroit que j'connais pas, c'est très loin de tout ce que j'ai connu, de toute mon ancienne vie. Je voulais m'éloigner pour recommencer à zéro. Tu crois vraiment que j'aurais fait ça si j'avais voulu être moi-même ?

— Non. Mais... tu te rends compte quand même maintenant que... s'il y'a bien une chose que tu veux garder de ton ancienne vie comme tu dis, c'est Maya, je me trompe ?

Je ne lui répondis pas. Je ne savais pas quoi répondre. Et pourtant, la question avait l'air si simple.

— Adam, tu l'aimes à nouveau, n'est-ce pas ?

Je lui jetai un regard du coin de l'œil, et je la vis me regarder. Elle attendait que je lui réponde, et bien que je savais exactement ce que j'en pensais, il me fallait du temps pour assembler les mots justes.

— Je crois que je n'ai jamais cessé de le faire.

Et c'étaient les mots les plus durs que j'ai eu à dire depuis longtemps. Peut-être parce que c'était les mots les plus vrai, ou que je ne m'étais jamais exposé à cette vérité avant. Une chose était sûre, c'était une vérité qui n'allait pas me faciliter la vie.

Lia ne dit plus rien. Tout comme moi, elle comprenait que c'était une histoire compliquée dont la sortie ne montrait toujours pas le bout de son nez. Je regardais le rétroviseur, et durant une seconde, je croisai le regard de Joe, qui était derrière. Il détourna ensuite le regard sans vraiment chercher à éviter le mien, et je fus un tout petit peu gêné qu'il ait écouté une bonne partie de cette conversation. On ne se connaissait que depuis deux semaines, je n'avais pas forcément envie qu'il apprenne ce qui se passait dans ma tête. Mais il ne faisait pas de commentaire, tant mieux. Je n'aurais pas été assez patient, s'il en avait fait. J'étais certainement très touché par tout ça. Même, un peu trop. Et ce qui me touchait le plus, c'était le fait d'avoir l'impression qu'elle, elle ne l'était pas du tout. C'était ce qu'elle montrait depuis la première fois que je l'avais croisée ici, en Californie. Comme si elle s'en foutait. Et pourtant, au départ, j'étais tellement sûr que c'était faux, qu'elle ne faisait que semblant. Mais lorsque je me remémorais son attitude durant le jeu, son ouverture à tous ces défis, et sa réaction lorsque je m'étais énervé, je commençais à être convaincu que ce n'était pas une façade. Qu'elle avait peut-être vraiment changée. Peut-être qu'elle m'avait vraiment oublié. Peut-être que je m'étais donné trop d'importance pour penser que six mois n'étaient pas suffisant pour qu'elle passe à autre chose, mais qu'enfaite si, c'était amplement suffisant. Peut-être qu'elle ne tenait pas à moi autant que je tenais à elle.

Et si elle était vraiment passée à autre chose ? Qu'est-ce que je ferais, moi ?

Je n'en avais aucune idée.Mais il fallait sérieusement que j'y pense.



•••




Alors, ça vous a plu ?


je suis assez contente de ce chapitre, je trouve que j'ai fais du bon travail (la fille qui se jette des fleurs) et j'espère que vous êtes d'accord 😂

Comme je l'ai dis plutôt, j'espère que j'aurais le temps de finir le prochain d'ici la semaine prochaine, ça devient peut-être un peu compliqué mais je compte pas arrêter l'histoire hein, rassurez vous ça n'arrivera pas aha ! Je ne vous oublie pas, ça jamais ❤️

Du coup, on se dit à bientôt ?


Bisouu❤️

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