✈︎ Chapitre 20
- Prêt ?
Le petit blond à ses côtés lui saisit la main et entrelaça leurs doigts.
- Toujours, puisque c'est avec toi.
Changbin sourit, heureux de pouvoir être auprès de son âme sœur en ce jour particulier.
Ils se rendaient dans la clinique que le noiraud avait repéré quelques mois auparavant.
Le bâtiment, renfoncé dans une rue sombre et discrète, n'était pas si repoussant que les deux hommes l'avaient imaginé.
Au contraire, une lumière chaude et reposante les accueillit dès qu'ils passèrent l'entrée, après avoir sonné comme indiqué sur la porte.
Une petite dame vêtue d'une blouse du même brun que ses cheveux vint directement à leur rencontre, l'air surprise de les voir passer la porte.
Peut-être parce qu'ils étaient deux, et que l'habitude ici était de venir seul, prêt à commettre un acte terrible.
- Bonjour messieurs, les salua-t-elle d'une voix fluette. Vous venez pour..?
Changbin parla le premier, plus à l'aise que le blondinet.
- Bonjour madame. Nous souhaiterions quelques renseignements, histoire de... Ne pas se tromper.
La femme perdit son visage détendu et fronça les sourcils, manifestement contrariée.
- Laissez-moi vous dire quelque chose. Les gens qui viennent ici, en général, ils sont sûrs d'eux. Par ailleurs, vous devez savoir à quel point on se doit d'être efficaces et discrets dans notre boulot. Je suis désolée, mais je ne pense pas être en mesure de vous aider, hormis pour recevoir le traitement dès maintenant.
Cette fois, ce fut au tour de Felix d'ouvrir la bouche. L'infirmière ne semblait pas comprendre leur situation, et il jugea qu'il était temps de lui expliquer quelques détails également.
Il prit son courage à deux mains pour s'exprimer distinctement.
Finalement, le théâtre avait eu du bon sur son éloquence.
- Vous savez, vu vos tarifs, je pense que vous avez tout à gagner à nous faire un tour du proprio. Ce ne sera pas long, mais comprenez qu'on a besoin de plus de détails avant de prendre la décision de retirer nos gènes. J'imagine que vous savez combien cette décision est importante. Vous devez en voir défiler pas mal, des gens perdus. Ce serait dommage de nous faire rater le bon chemin, je me trompe ?
La brune ne s'attendait certainement pas à une telle aisance dans le ton du plus jeune, et Changbin non plus, au vu de son regard surpris.
Il peinait à se souvenir d'un jour où il aurait vu cette confiance émaner de son amant.
- Eh bien, présenté comme ceci... elle soupira, et se résigna. Bien, suivez-moi.
Felix sourit, fier d'avoir pu faire pencher la balance de leur côté.
Les deux hommes suivirent l'infirmière jusqu'à un bureau assez étroit, à l'image de la petite superficie du lieu.
Elle referma la porte juste derrière eux et vint prendre place sur la chaise roulante face au bureau et à deux fauteuils sur lesquels s'assirent les potentiels patients.
- J'emprunte la place d'un médecin occupé. Bien, que souhaitez-vous savoir ? Sans vouloir vous presser... Essayez de faire rapide et précis, je vous prie.
- C'est simple. Nous pensons à retirer le gène ensemble, et si possible sans y laisser la vie. Est-ce que c'est possible, déjà ? demanda le noiraud.
- Bien sûr que c'est faisable. C'est rare qu'on reçoive ce genre de demande, mais c'est déjà arrivé.
- Bien. Ensuite... Quels sont les risques ?
- Ça me semble évident. Vous pourriez y laissez la vie. Enfin, seulement l'un d'entre vous, en théorie. Le temps de survie d'un gène sans son partenaire est estimé à environ une minute, si vous êtes chanceux. Sinon, on tourne autour de trente, quarante secondes. Je vous rassure, on ne laisse pas passer cinq secondes avant de retirer le second, donc de ce côté-là nous sommes doués.
- D'accord, je vois. Vous avez déjà eu des ratés ?
- Ce serait mentir que de dire que ce n'est jamais arrivé. En revanche je peux vous confirmer que seuls deux cas se sont mal terminés dans notre clinique, sur quelques centaines. C'est un bon ratio il me semble.
Changbin réfléchit quelques secondes, calculant mentalement un pourcentage de réussite.
Le résultat lui parut juste.
- En effet, ça sonne raisonnable. Et...
- Excuse-moi de t'arrêter, mais j'ai aussi quelques questions, et je pense qu'on devrait accélérer.
Le noiraud acquiesça à la demande de son petit-ami, et ce dernier s'adressa alors à l'infirmière.
- Comment procédez-vous, pour l'opération ?
- Je ne vais pas vous assommer avec les termes techniques, mais je peux vous résumer votre cas. Nous avons deux salles prévues pour le traitement. L'un va dans une pièce, le second dans l'autre. On peut plus ou moins s'entendre vu la finesse des murs, mais nous sommes en appel au moment de l'acte, pour être simultanés. Chaque médecin prévient l'autre quand il est prêt, puis on a un compte à rebours avant l'extraction. Je crois que j'ai tout dit.
- D'accord, ça me semble bien présenté... Je ne vois pas ce qui pourrait mal se passer. Puisque vous vous entendez même sans l'appel, comment avez-vous pu perdre des patients ?
- Une fois le gène retiré, il ne peut pas être remis en place, c'est évident. Eh bien... Un des deux médecins n'était manifestement pas prêt, ou a rencontré un problème de dernière minute au moment de retirer le gène. Problème qui n'a pas pu être réglé avant... Vous savez quoi.
La jeune femme ne semblait pas très à l'aise au sujet des mauvaises expériences de la clinique.
La plupart des gens qui travaillaient ici ne le faisaient que pour subvenir aux besoins de leur famille, lorsqu'ils vivaient dans une situation délicate.
À l'image d'un quelconque trafic, ils s'y retrouvaient emmêlés sans pouvoir s'en défaire. C'était rarement volontaire, et jamais prévu à l'origine.
Cela paraissait être le cas de la brunette.
- Je crois que je n'ai plus de questions, j'en ai assez entendu. Changbin ?
- Moi aussi Felix, je crois que c'est suffisant. On peut y aller.
Ils commencèrent à se lever, mais l'infirmière les interpella alors qu'ils quittaient le bureau.
- Messieurs ? Excusez-moi, mais... elle se tritura les mains, tendue. Nous déménageons demain. Soit je vous prends maintenant, soit vous devrez trouver un autre endroit où aller. Je n'ai pas le droit de vous dire où nous allons, c'est le règlement... Mais de toute manière, c'est bien trop loin d'ici.
Les deux amants se concertèrent du regard, pris au dépourvu.
Felix ne put s'empêcher de noter le geste stressé qui animait les doigts rougis de la petite dame, et il se demanda d'où il provenait.
Puis il comprit, dans un éclair de lucidité.
Elle avait un contrat, une obligation de trouver un maximum de personnes pour le traitement, pour recevoir assez d'argent en fin de mois.
Le déménagement augmentait sa précipitation, mais elle ne devait pas laisser passer deux patients si facilement pour autant.
- Je ne vous presse pas, bien évidemment, mentit-elle, plutôt mal. C'est juste que... Je ne sais pas si une autre clinique vous plaira tant, et je vous sens sûrs de votre choix. Vous pouvez être libre maintenant, ou...
- Pourriez-vous nous laisser seuls un instant, s'il-vous-plaît ? la coupa le noiraud. On ne sera pas longs, c'est promis. Deux minutes.
La jeune femme se pinça la lèvre inférieure, signe d'hésitation, puis quitta le bureau à la place des deux hommes, qui se retrouvèrent dans un silence pesant après son départ.
- J'imagine que tu vas préférer attendre... Et honnêtement, je te comprends. Ça me semble rapide aussi, qu'importe combien je le souhaite. commença Changbin, désormais dos au petit blond.
Il y eut un second silence, plus prolongé que le précédent, et une voix grave s'éleva entre les quatre murs de la salle.
- Je suis prêt.
L'aîné se retourna et fit face à son petit-ami, pas encore certain d'avoir correctement entendu.
- Tu... Tu en es sûr ? il vint prendre le visage du blond entre ses mains. Felix, tu peux me dire non, tu sais ? Je ne vais pas t'en vouloir, ni consumer notre relation la seconde suivante. Je t'aime, et personne n'a le droit de m'enlever cette certitude. Je te suis, qu'importe ta décision.
Malgré ces belles paroles, Felix voyait bien les yeux brillants d'espoir du noiraud, qu'il peinait à dissimuler.
Il avait retrouvé sa petite lumière, celle qui se cachait depuis quelques mois.
La voir scintiller de la sorte donna un sourire aussi éclatant au plus jeune, qui ne put s'empêcher de laisser couler une larme sur sa joue.
Il était heureux.
Heureux et sûr de lui.
Sa main glissa sur celle de son petit-ami, scellant ainsi leurs doigts, collant leur épiderme et liant pour de bon leurs corps.
Il approcha alors ses lèvres de celles de Changbin, qui frémit lorsqu'elles se rencontrèrent.
Dans un souffle près de la bouche qu'il embrassait, le blond parla.
- Alors suis-moi.
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17 janvier
Omg ça y est je vais écrire le dernier chapitre après celui-ci
J'en reviens pas, clairement, mais je m'exprimerai là-dessus à la fin de la fiction
Funfact : j'ai à cet instant précis 3 fins en tête, et ne sais toujours pas laquelle choisir
Ça va se faire au feeling à ce niveau-là-
Jvais totalement me laisser guider.. heu, par moi :')
Vos prédictions sur la fin ? :)
21 janvier
Bon du coup j'ai trouvé ma fin depuis jpp
Bonne journée / soirée / nuit ♡
Ah et finalement (j'ai oublié de corriger je reviens 4h après l'avoir publié-) il y a 22 chapitres, pas 21, parce que j'ai coupé le dernier en 2 sachant qu'il était assez long.. et pour le suspense :')
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